Pierre Sergent (militaire)
Pierre Sergent | |
Naissance | Sèvres, Seine-et-Oise (France) |
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Décès | (à 66 ans) Perpignan, Pyrénées-Orientales (France) |
Origine | France |
Allégeance | armée Française
OAS |
Arme | Légion étrangère |
Grade | capitaine |
Années de service | 1947 – 1961 |
Commandement | 1re section de la 1re compagnie du 1er B.E.P. (1952-1953)
un peloton porté de la 1re C.S.P.L. (1954-1956) une compagnie du CI 1 du 1er RE 1re compagnie du 1er REP (1959-1960) |
Conflits | Seconde Guerre mondiale, guerre d'Indochine, guerre d'Algérie |
Distinctions | Légion d'honneur, croix de guerre T.O.E., valeur militaire (6 citations) |
Autres fonctions | écrivain et député
fondateur de la revue des élèves de Saint-Cyr |
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Pierre Sergent | |
Fonctions | |
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Député français | |
– (2 ans, 1 mois et 12 jours) |
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Élection | 16 mars 1986 |
Circonscription | Pyrénées-Orientales |
Législature | VIIIe (Cinquième République) |
Groupe politique | FN |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Sèvres, Seine-et-Oise (France) |
Date de décès | (à 66 ans) |
Lieu de décès | Perpignan, Pyrénées-Orientales (France) |
Sépulture | Cimetière de Passy |
Résidence | Pyrénées-Orientales |
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Pierre Sergent, né le à Sèvres et mort en à Perpignan, est un résistant, un officier français de la Légion étrangère et l'un des chefs de l'Organisation de l'armée secrète (OAS) dont il a créé la branche métropolitaine en . Il est également un écrivain et un élu politique du Front national (FN).
Biographie
[modifier | modifier le code]Enfance
[modifier | modifier le code]Pierre[N 1] Sergent naît le . Il est le troisième d'une famille de quatre enfants[N 2] de René Sergent, ingénieur à la ville de Paris, et de son épouse Anne-Marie, née Marion[1]. Il grandit dans la maison familiale située sur les hauts de Sèvres[N 3], dans le département de Seine-et-Oise[2].
Il devient élève du lycée Henri IV, où il obtient son baccalauréat (Mathématiques) en 1944[3].
A partir de 1943, il participe aux activités de résistance d'un réseau, le Front National (FN)[4].
Carrière militaire
[modifier | modifier le code]Il commence sa carrière militaire à l'âge de 18 ans, en rejoignant le maquis de Sologne avec le corps franc "Liberté", où il échappe de justesse à une rafle. Il prend part à ce titre à la libération de Paris.
Après la Libération, il entre à l'Ecole Spéciale Militaire Interarmes (ESMIA) en 1947[5], d'où il sort en 1949 (promotion Rhin et Danube). Il est promu sous-lieutenant en 1950[6].
Il est affecté en 1950 au 1er régiment étranger, à Sidi-bel-Abbès en Algérie. Promu lieutenant en 1951[7], il combat au 1er bataillon étranger de parachutistes (1er BEP) durant la guerre d'Indochine (1952-1953), où il est grièvement blessé le dans le centre Annam, et évacué sanitaire à Paris ; il reçoit le une citation à l'ordre de l'armée[8].
A la fin de sa convalescence en octobre 1954[9], il retourne en Algérie ou il sert dans les compagnies sahariennes de la légion, au 1er REI, puis est affecté au 1er régiment étranger en 1956. Promu capitaine en 1957[10], il sert ensuite pendant la guerre d'Algérie au sein du 1er REP de 1958 à 1961. Il participe notamment aux opérations “Étincelles”, “Jumelles” et “Pierres Précieuses”.
Après l'affaire des "barricades" de 1960, il est muté disciplinairement le 1er janvier 1961 au groupe de subdivision de Chartres[11]. Il quitte son commandement en avril 1961 pour rejoindre clandestinement l'Algérie et participe au putsch d'Alger sous les ordres du Général Challe[11], il prend notamment le corps d'armée d'Alger à la tête d'une compagnie du 1er REP.
Engagement dans l'OAS
[modifier | modifier le code]Après l'échec du coup d'état, il rejoint les rangs de l'OAS[12], et sur ordre du Général Salan, il regagne la métropole pour coordonner à la tête de la Mission II l'activité des réseaux clandestins[13],[14], et la pénétration et la structuration des milieux militaires. Il devient chef d'état major de l'OAS-Métropole en septembre 1961, puis le 20 mai 1962 à Rome du Conseil National de la Résistance (CNR) constitué avec Georges Bidault, Antoine Argoud et Jacques Soustelle[13]. Après l'arrestation d'Argoud, l'exil de Bidault, il crée en le Conseil National de la Révolution dont l'objectif est d'organiser en Europe les mouvements anti-communistes[13],[14].
Pendant sept ans, sous le pseudonyme d'Arthur, il échappe aux recherches policières en se réfugiant en Suisse et en Belgique tandis qu'il est condamné à mort par contumace par deux fois en 1962 et 1964[2], lors du procès par la Cour de Sureté de l'État des 8 principaux dirigeants de l'OAS : Godard, Jean Gardes, Susini, Lagaillarde, Lacheroy, Perez, Gardy, Sergent[15].
Il est finalement amnistié le [16], après les événements de mai 68.
Engagement politique au Front national
[modifier | modifier le code]Lors de l'élection présidentielle de 1974, il soutient la candidature de Valéry Giscard d'Estaing.
Après avoir rejoint le Centre national des indépendants et paysans (CNIP) en 1983, il adhère au Front national en 1985. Il reçoit pour « mission » d'implanter le Front national dans le département des Pyrénées-Orientales. Son premier succès intervient très rapidement. En effet, lors des élections législatives du 16 mars 1986, qui se déroulent au scrutin proportionnel, il est élu député des Pyrénées-Orientales[2]. Dans le cadre des élections régionales qui se déroulent le même jour, il est élu conseiller régional de Languedoc-Roussillon et permet, avec les sept autres conseillers du FN, l'élection de Jacques Blanc (UDF) à la présidence de l'assemblée régionale.
À l'occasion des élections législatives de 1988, le « retour » du scrutin majoritaire uninominal à deux tours par circonscription lui fait perdre son siège de député. Sur la promesse « Je me donnerai un an pour faire de Perpignan la ville la plus sûre de France », il obtient respectivement 25% et 30% aux deux tours des élections municipales de 1989, mais n'est pas élu. Aux élections européennes du 15 juin 1989, sa quatorzième position sur la liste Europe et Patrie conduite par Jean-Marie Le Pen, qui obtient dix sièges, ne lui permet pas d'être élu[17]. Il soutient en 1990 la guerre contre l'Irak, ce qui le place à l'opposé de la ligne de son parti[18]. Enfin, il est réélu conseiller régional de Languedoc-Roussillon le .
Décès et hommage
[modifier | modifier le code]Pierre Sergent meurt le à Paris[11], à l'âge de 66 ans, des suites d'une longue maladie. Il repose au cimetière de Passy, à Paris, dans la 8e division[19].
L'historien Nicolas Lebourg relève qu'« à la messe qui est donnée pour ses obsèques, l'affluence et la présence des notables témoignent que Pierre Sergent est parvenu à dédiaboliser le FN en Roussillon et à y assurer son succès durable »[20].
Le 22 septembre 2022, le conseil municipal de Perpignan, présidé par le vice-président de l'ex-FN (désormais Rassemblement national) Louis Aliot, décide de faire baptiser une esplanade de Perpignan au nom de Pierre Sergent, ce qui provoque des controverses[21] et l'enlèvement de la plaque en février 2023[22].
Décorations
[modifier | modifier le code]- : Chevalier de la Ordre national de la Légion d'honneur
- : Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs avec 1 palme et 2 étoiles
- : Croix de la Valeur militaire avec 1 palme et 2 étoiles
- : Croix du combattant
- : Médaille coloniale
- : Médaille commémorative de la campagne d'Indochine
Œuvre
[modifier | modifier le code]Pierre Sergent commence sa carrière d'écrivain alors qu'il est toujours dans la clandestinité. En 1967 et 1968, les éditions de La Table Ronde publient Ma peau au bout de mes idées puis La Bataille.
Sergent est également l'auteur de nombreux livres sur la Légion étrangère.
- Ma peau au bout de mes idées, La Table ronde, 1967 (réédition de 1984 : (ISBN 2-7103-0189-X))
- La Bataille, La Table ronde, 1968
- Je ne regrette rien, Fayard, 1972 (réédition de 1983 : (ISBN 2-213-00243-6))
- Le Malentendu algérien : 12 ans après, Fayard, 1974 (entretiens avec André-Louis Dubois)
- Lettre aux officiers, Fayard, 1975
- Les Maréchaux de la Légion : L'Odyssée du 5e Étranger, Fayard, 1977
- La Légion saute sur Kolwezi, Presses de la Cité, 1979 (réédition de 1984 : (ISBN 2-258-00426-8))
- Camerone, Fayard, 1980
- Un étrange Monsieur Frey, Fayard, 1982
- Paras-Légion : Le 2e BEP en Indochine, Presses de la Cité, 1982 (ISBN 2-258-00986-3)
- 2e REP, Presses de la Cité, 1984 (ISBN 2-258-01370-4)
- La Légion, Graphiques Lafayette, 1985 (en collaboration avec Bertrand de Castelbajac)
- Les Voies de l'honneur, tome 1, Presses de la Cité, 1987 (roman)
- Les Voies de l'honneur : La Revanche, tome 2, Presses de la Cité, 1989 (roman)
- Les Voies de l'honneur : Le Coup de grâce, tome 3, Presses de la Cité (roman)
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Portrait (avec de nombreuses photographies) par Philippe Randa dans le magazine Hommes de Guerre no 15, .
- Erwan Bergot, Les Marches vers la gloire, Presses de la Cité, 1993, 899 p.
- Georges Joumas, La tragédie des lycéens parisiens résistants, 10 juin 1944 en Sologne, Éd. Corsaire, 2014, 160 p.
- Bertrand Le Gendre, Confessions du no 2 de l'OAS, Les Arènes, 2012.
- Edmond Jouhaud, Ô mon pays perdu !, Paris, Fayard, 1969.
- Jacques Fauvet et Jean Planchais, La Fronde des généraux, Paris, Arthaud, 1961.
- Le procès de Raoul Salan, compte rendu sténographique, Albin Michel, 1962, 549 p. Plaidoirie de Maître Tixier-Vignancour. (p. 507 à 548)
- Maurice Vaïsse, Le putsch d'Alger, Paris, Éditions Odile Jacob, coll. « histoire », 2021, 336 p. (ISBN 978-2-7381-5495-8).
- Paul Guérande, O. A. S. métro ou les enfants perdus, récit, éd. du Fuseau, 1964, 184 p.
- Georges Fleury, Histoire de l'OAS, Grasset, 30 oct. 2002, 1048 pages.
- Colonel Henri Le Mire, L'épopée moderne de la Légion, Société de production littéraire (SPL), 1977.
- Jean Brunon - Georges-R. Manu - Pierre Carles, Le livre d'or de la Légion étrangère (édition du cent cinquantième anniversaire (1831-1981)), Lavauzelle, 1981.
- Pierre Dufour, La Légion en Algérie, Lavauzelle, 2002.
- Rémi Kauffer, OAS - Histoire d'une guerre franco-française, éditions du Seuil, 2002.
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressources relatives à la vie publique :
- « Album de photos consacré à Pierre Sergent », sur deltas-collines.org (consulté le )
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Pierre Marie Guy Charles
- Il a pour frères et soeur : Anne-Marie Fanny (née en 1923), Jacques (né en 1925) et André (né en 1929)
- 2bis rue des Coutures
Références
[modifier | modifier le code]- « Ville de Sèvres, recensement de 1936 », sur Archives départementales des Hauts-de-Seine (consulté le )
- « Pierre Sergent », sur Assemblée nationale (consulté le )
- « Liste des candidats définitivement admis », L'Information Universitaire, no 1201, , p. 8 (lire en ligne, consulté le )
- « Le Lycée Henri IV, foyer de résistance », sur lycee-henri4.com (consulté le )
- « Concours normal et spécial d'admission à l'école spéciale militaire interarmes (titre Saint-Cyr) », Journal officiel de la République française, , p. 9604 (lire en ligne, consulté le )
- « Décret du 3 février 1950 portant promotions et nominations dans l'armée de terre (active) en faveur des anciens élèves de l'école spéciale militaire interarmes », Journal officiel de la République française, , p. 1493 (lire en ligne, consulté le )
- « Décret du 27 septembre 1951 portant promotions (armée de terre, active) », Journal officiel de la République française, , p. 10029 (lire en ligne, consulté le )
- « Citations à l'ordre de l'armée », Journal officiel de la République française, , p. 8276 (lire en ligne, consulté le )
- « Tour de départ aux théâtres d'opérations extérieurs », Journal officiel de la République française, no 248, , p. 10048 (lire en ligne, consulté le )
- « Décret du 5 juillet 1957 portant promotion d'officiers de l'armée active (armée de terre) », Journal officiel de la République française, no 157, , p. 6725 (lire en ligne, consulté le )
- « La mort de Pierre Sergent L'homme de l'OAS », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- Guy Perrier, « Le putsch d'Alger », sur Historia, (consulté le )
- « Direction centrale des Renseignements généraux : dossiers de lutte contre l'OAS (1955-1968) », sur FranceArchives, 1955-1968 (consulté le )
- Sylvail Gricourt, « 1961-1962, l’O.A.S. de Métropole : étude des membres d’une organisation terroriste », sur DUMAS, (consulté le )
- « Six condamnations à mort prononcées par défaut à la Cour de Sûreté », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- « Loi n°68-697 du 31 juillet 1968 portant amnistie », Journal officiel de la République française, no 181, , p. 7521 (lire en ligne, consulté le )
- « 53 - Elections des représentants à l'Assemblée des Communautés européennes du… », sur calanus.free.fr (consulté le ).
- Nicolas Lebourg, Le monde vu de la plus extrême droite, Presses universitaires de Perpignan, page 151
- « Passy (75) : tombeaux remarquables de la 8e division - Cimetières de France et d'ailleurs », sur www.landrucimetieres.fr (consulté le )
- Abel Mestre, « A Perpignan, la campagne « centriste » du vice-président du Front national », sur www.lemonde.fr, Le Monde, (consulté le ).
- Océane Laparade, « Perpignan : 200 personnes contre l'esplanade Pierre Sergent et "la tentative de dédiabolisation de l'OAS" », L'Indépendant, (lire en ligne)
- « Perpignan : bataille de plaques autour de la place Pierre Sergent », sur France 3 Occitanie, (consulté le )
- Personnalité du Front national
- Officier de Légion étrangère
- Personnalité du Centre national des indépendants et paysans
- Militaire français de la guerre d'Algérie
- Membre de l'Organisation de l'armée secrète
- Député des Pyrénées-Orientales
- Député de la VIIIe législature de la Ve République
- Militaire français de la guerre d'Indochine
- Résistant français
- Chevalier de la Légion d'honneur
- Titulaire de la croix de la Valeur militaire
- Naissance en Seine-et-Oise
- Naissance en juin 1926
- Naissance à Sèvres
- Décès à 66 ans
- Décès en septembre 1992
- Décès à Perpignan
- Personnalité inhumée au cimetière de Passy