Aller au contenu

Pierre Magnan

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Pierre Magnan
Au tournant du XXIe siècle
Biographie
Naissance
Décès
(à 89 ans)
Voiron (France)
Sépulture
Cimetière de Revest Saint Martin (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Pierre Marius Émile MagnanVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Autres informations
Genre artistique
Distinctions
Liste détaillée
Prix du Quai des Orfèvres ()
Prix RTL grand public ()
Prix Mystère de la critique ()
Grand prix littéraire de Provence (d) ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
  • Le Sang des Atrides
  • La Maison assassinée

Pierre Magnan est un écrivain français, né le à Manosque (Basses-Alpes) et mort le à Voiron (Isère). Indéfectiblement attaché à cette partie de la Provence qui a aussi inspiré son maître et ami Jean Giono, il y a situé toute son œuvre.

Avant-guerre

[modifier | modifier le code]

Né en septembre 1922 à Manosque, rue Chacundier[1], il fait de rapides études au collège de sa ville natale jusqu'à douze ans.

De treize à vingt ans, il est typographe dans une imprimerie locale. À quinze ans, « percuté pour la première fois par une émotion inconnue », il rencontre Jean Giono et participe aux rencontres du Contadour. Giono, qui lui prêtera de nombreux livres, sera le premier à qui il osera faire lire ses œuvres.

Pendant la guerre

[modifier | modifier le code]

En novembre 1940, il démarre une liaison qui durera dix ans avec Thyde Monnier. Dans la logique du pacifisme de Giono, appelé aux Chantiers de jeunesse pendant l'Occupation, il est réfractaire au service du travail obligatoire (STO), et se réfugie à Saint-Pierre d'Allevard, en Isère, avec Thyde Monnier qui en connaissait l'instituteur. Il y écrit son premier roman, inspiré par les villageois et les maquisards[2]. Thyde Monnier convainc son éditeur, René Juillard, de publier ce premier roman.

Après-guerre

[modifier | modifier le code]

L'Aube insolite paraît en janvier 1946, avec un succès d'estime. La critique est partagée et l'accueil du public pas franchement enthousiaste (10 000 exemplaires vendus)[3]. L'académicien et critique Robert Kemp recommanda "avec élan" ce roman, tandis que par exemple Pierre Loewel le qualifia de "roman laborieux" et indiqua avoir des sentiments sur ce roman qui "alternent entre l'irritation et l'admiration"[4]. Trois autres romans suivent sans davantage de succès.

Pour vivre, il travaille alors dans une société de transports frigorifiques, où il reste vingt-sept ans, tout en continuant à écrire des romans qui ne sont pas publiés.

Les années 1970-2000

[modifier | modifier le code]

En 1976 il est licencié pour raisons économiques et profite de ses loisirs forcés pour écrire un roman policier, Le Sang des Atrides, qui obtient le prix du Quai des Orfèvres en 1978. À cinquante-six ans, une nouvelle carrière s'ouvre désormais à lui.

En 1984, il écrit son ouvrage le plus célèbre : La Maison assassinée qui obtient le prix RTL grand public. Ce livre est porté à l'écran en 1988 avec, entre autres interprètes, Patrick Bruel. Le prix de la nouvelle du Rotary Club lui est décerné pour Les Secrets de Laviolette.

En 1990, il écrit Pour saluer Giono, délicat portrait du maître mais aussi de l'adolescent familier, ébloui et secret qui le voyait presque chaque jour.

Pierre Magnan a vécu jusqu'à la fin de sa vie dans les Alpes-de-Haute-Provence, à Forcalquier. Il a habité dans un pigeonnier sur trois niveaux très étroits mais donnant sur une vue imprenable. L'exiguïté de sa maison l'aurait obligé à sélectionner strictement jusqu'à ses livres : il y possédait selon ses dires seulement vingt-quatre ouvrages de la Pléiade. Depuis, selon les chroniques et les billets d'humeur qu'il a livrés sur son site web, le pigeonnier aurait été mis en vente.

Les années 2000

[modifier | modifier le code]

Au cours de ses dernières années, l'auteur s'est consacré à la rédaction d'un nouveau roman policier intitulé Chronique d'un château hanté, dont l'action se déroule dans la région de Manosque et Forcalquier, de la peste noire (1349-1350) à nos jours. Le livre paraît chez Denoël en .

En mai 2010, PIerre Magnan ressuscite le commissaire Laviolette (Élégie pour Laviolette[5]).

La plupart de ces romans (policiers et autres) sont disponibles dans la collection folio.

Il meurt le à Voiron en Isère, où il s'était retiré depuis un peu plus d'un an[6]. Il est inhumé au cimetière de Revest-Saint-Martin (Alpes-de-Haute-Provence)[7].

Série Commissaire Laviolette

[modifier | modifier le code]

Le personnage principal de Pierre Magnan, Modeste Laviolette, est commissaire de police dans les Alpes-de-Haute-Provence :

  • Le Sang des Atrides, Fayard, 1977 (Prix du Quai des Orfèvres 1978) ; réédition, Librairie des Champs-Élysées, coll. « Le Masque » no 1778, 1985 ; réédition, Gallimard, coll. « Folio policier » no 109, 2000 ;
  • Le Commissaire dans la truffière, Fayard, 1978 (Prix du meilleur roman étranger paru en Suède 1983) ; réédition, Gallimard, coll. « Folio policier » no 22, 1998 ;
  • Le Secret des andrônes, Fayard, 1979 ; réédition, Gallimard, coll. « Folio policier » no 107, 2000 ;
  • Le Tombeau d'Hélios, Fayard, 1980 ; réédition, Librairie des Champs-Élysées, coll. « Le Masque » no 1804, 1985 ; réédition, Gallimard, coll. « Folio policier » no 198, 2001 ;
  • Les Courriers de la mort, Denoël, 1986 ; réédition, Gallimard, coll. « Folio policier » no 79, 1999 ;
  • Les Secrets de Laviolette (recueil de trois nouvelles, Le Fanal, Guernica et L'Arbre), Denoël, 1992 ; réédition, Gallimard, coll. « Folio policier » no 133, 1999 ;
  • Le parme convient à Laviolette, Denoël, 2000 ; réédition, Gallimard, coll. « Folio policier » no 231, 2001 ;
  • Élégie pour Laviolette, Robert Laffont, 2010, (ISBN 2221116585) ; réédition, Gallimard, coll. « Folio policier » no 663, 2012.

Série Gendarme Laviolette (aïeul du commissaire)

[modifier | modifier le code]
  • Les Charbonniers de la mort, Fayard, 1982 ; réédition, Gallimard, coll. « Folio policier » no 74, 1999 ;
  • La Folie Forcalquier, Denoël, 1995 ; réédition, Gallimard, coll. « Folio policier » no 108, 2000.

Série Séraphin Monge

[modifier | modifier le code]

Autres romans

[modifier | modifier le code]
  • L'Aube insolite, Julliard, 1945 ; réédition, Denoël, 1998 (ISBN 978-2-207-24704-4) ;
  • Le Monde encerclé, Julliard, 1949 ; réédition, l'Envol, 2001 ;
  • La Mer d'airain, Julliard, 1961 ;
  • La Biasse de mon père, Alpes de Lumière no 81, 1983 ;
  • Périple d'un cachalot, Denoël, 1993 (d'après un manuscrit de 1940, édité en Suisse 1951, réédité aux éditions Plaisir de Lire à Lausanne 1986) ;
  • Un grison d'Arcadie, Denoël, 1998 ;
  • L'Occitane, Denoël, 2001 ;
  • L'Enfant qui tuait le temps, Hachette jeunesse, 2002 ; réédition, Gallimard, coll. « Folio » no 4030, 2004 (ISBN 978-2-070-30175-1) ;
  • Laure du bout du monde, Denoël, 2006 (ISBN 978-2-070-34721-6) ;
  • Chronique d'un château hanté, Denoël, 2008 (ISBN 978-2-070-39856-0) (histoire romancée du Château de Sauvan et de ses propriétaires).

Recueils de nouvelles de la série Commissaire Laviolette

[modifier | modifier le code]
  • Les Secrets de Laviolette, (nouvelles : Le Fanal ; Guernica ; L'Arbre) Denoël, 1992, prix de la nouvelle du Rotary-Club

Nouvelle isolée de la série Commissaire Laviolette

[modifier | modifier le code]
  • Mon ami Laviolette (Le Monde, édition du )

Ouvrages en tout ou en partie autobiographiques

[modifier | modifier le code]
  • L'Homme rejeté, Julliard, 1977 ; réédition, Éditions l'Envol, 2001 ;
  • La Naine, Denoël, 1987 ;
  • L'Amant du poivre d'âne, Denoël, 1988 ;
  • Apprenti: mémoires, Denoël, 2003 ; réédition, coll. « Folio » no 4215, 2005 (ISBN 2-07-030807-3) ;
  • Un monstre sacré, Denoël, 2004 (où l'auteur évoque sa relation avec l'écrivaine Thyde Monnier) ;
  • Pour saluer Giono, Denoël, 1990 ;
  • Les Promenades de Jean Giono, (album) Chêne, 1994 ;
  • Les Romans de ma Provence, (album) Denoël, 1998 ;
  • Mon théâtre d'ombres, L'Envol, 2002 ;
  • Ma Provence d'heureuse rencontre : Guide secret, Denoël, 2005 (ISBN 978-2070342488).

articles dans des revues

[modifier | modifier le code]
  • Routes intérieures, Geo, n° 296, juillet 1996 p. 76-79

Adaptations à l'écran

[modifier | modifier le code]
  • Pour saluer Magnan, Pierre Chavagné et Flore Naudin, Edisud, 2012

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. « Comme une petite aube qui se lève... », sur La Provence,
  2. Pierre Magnan 1998, p. 16-32 (préface).
  3. Pierre Magnan, L'aube insolite : roman, Paris, Éditions Donoël, (1re éd. 1945 (Juillard)), 334 p. (ISBN 978-2-207-24704-4), p. 33-35 (préface).
  4. Pierre Loewel, « La vie des livres », L'Aurore,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  5. « Élégie pour Laviolette », sur Littérature.net.
  6. « L'écrivain manosquin Pierre Magnan est mort », sur La Provence, .
  7. « Pierre Magnan sera inhumé vendredi 4 mai à Revest-Saint-Martin », sur www.hauteprovenceinfo.com, .
  8. Palmarès prix du Quai des Orfèvres
  9. « La Maison assassinée. Pierre Magnan » sur le site NooSFere.
  10. Palmarès prix Mystère de la critique

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]