Péché originel

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Le Jardin d'Éden et la chute de l'homme, peinture de Jan Brueghel l'Ancien et Pierre Paul Rubens, vers 1615.

Le péché originel est une doctrine de la théologie chrétienne qui décrit l'état dégradé de l'humanité depuis la Chute, c'est-à-dire la désobéissance d'Adam et Ève, premiers êtres humains créés par Dieu qui, selon le Livre de la Genèse, mangent le fruit défendu de l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Selon la doctrine chrétienne, la nature humaine a été blessée ou corrompue par cette faute originelle et tout être humain connaît depuis lors une tendance à commettre le mal. On parle parfois aussi pour désigner le péché originel de « premier péché », « péché d'Adam » ou encore de « péché de nos premiers parents »[1].

L'expression « péché originel » ne figure nulle part dans la Bible[2], mais la doctrine du péché originel s'appuie sur plusieurs passages de l'Écriture : les chapitres 2 (versets 16 et 17) et 3 du Livre de la Genèse, les épîtres de Paul aux Romains (5:12-21) et aux Corinthiens (1 Co 15:22), ainsi qu'un passage du Psaume 51. Le premier exposé systématique qui en a été proposé, qui servira de point de départ aux controverses ultérieures, est celui d'Augustin d'Hippone au IVe siècle[biblio 1].

Cette doctrine a en effet été extrêmement débattue depuis ses origines. Le péché originel est d'ailleurs décrit de différentes façons dans les différentes confessions, depuis une simple déficience, ou une tendance au péché qui exclut toute idée de culpabilité a priori, jusqu'à l'idée d'une nature totalement corrompue et d'une véritable culpabilité collective[réf. nécessaire]. Ces conceptions différentes du péché originel ont abouti à des différences significatives dans la théologie du salut, notamment en ce qui concerne le libre arbitre et la grâce.

Le péché originel est une idée dont se sont saisis divers penseurs de la philosophie occidentale, et a constitué une source d'inspiration importante pour les auteurs et les artistes.

Origine du concept

Le récit de la Chute

Il n'est fait aucune mention d'un « péché originel » dans le texte de la Genèse (qui raconte l'histoire d'Adam et Ève dans l'Éden)[bible 1], mais seulement d'un « péché d'Adam ». Toutefois, le mot hébreu Adam désigne deux choses : d'une part un individu de sexe masculin, et d'autre part l'humanité au sens large, l'espèce humaine. Ainsi, pour le théologien Jean-Michel Maldamé il convient de considérer Adam, dans le contexte de la Chute, comme le patriarche de l'humanité, une sorte de « personnalité corporative » représentant le groupe humain[biblio 2].

La doctrine du « péché originel » est rejetée par le judaïsme, car elle est considérée comme un dévoiement.

La doctrine d'Augustin d'Hippone

Le péché originel : basilique romane San Zeno de Vérone.

Présentation

Selon Augustin, le monde est bon si on le contemple dans la perspective de Dieu mais l'Homme tombe dans le péché quand il le voit dans la perspective des Hommes[3]. Pour Augustin, l'amour du monde rend les Hommes sensibles à la concupiscence et les entraîne dans l'amour du monde en tant que création de la créature.

Si c'est là pour Augustin le péché véritable, il est malgré tout le fruit de l'orgueil (superbia) qui veut que l'homme soit l'égal de Dieu[4], qu'il soit aussi créateur que Dieu, de sorte qu'il déforme (perversitas) « le sens originel de son être créé, qui était justement de le renvoyer par-delà le monde à sa véritable origine »[5]. C'est dans son livre Ad Simplicianum de 396 qu'Augustin commence à développer ses idées sur le péché originel et la nécessité de la Grâce[6]. Chez Augustin comme on vient de le voir, c'est l'orgueil qui a détourné Adam[7] et a provoqué le péché originel compris non comme un péché remontant aux origines mais comme un péché touchant la nature originelle de la créature.

Pour Augustin l'habitude (consuetudo) qui attache au péché et empêche une renaissance est « la loi du péché (lex peccati) »[5], qui elle-même résulte d'une volonté insuffisante qui n'a instauré l'habitude que pour faire oublier la mort[8].

Version critique de la thèse augustinienne

La formalisation du concept tient à une lecture de l’épître aux Romains (Rm 5, 12) de Paul de Tarse[bible 2] explicitée par Augustin d'Hippone au Ve siècle dans sa lutte contre Pélage[biblio 3],[biblio 4]. Augustin, suivant Origène[biblio 5], soutenait l’opinion pessimiste de Paul qui lui permettait de répondre à une question fondamentale pour qui avait été manichéen : pourquoi le mal ? Pourquoi la mort ? La réponse de Paul (déterminante dans la conversion d’Augustin) est simple :

« C’est pourquoi, comme par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort s’est étendue sur tous les hommes, parce que tous ont péché… »

— Romains, 5, 12[bible 3]

Augustin qualifia ce péché d’« originel ». Pour expliquer qu’il se transmet (selon la traduction erronée de la vieille latine[note 1]) à tous les hommes, par engendrement, comme une souillure héréditaire, il l’assimila « au péché de chair », suivant en cela le discrédit de la sexualité mis en œuvre par le stoïcisme[réf. nécessaire]. Cette « interprétation » est en contradiction avec la lettre du texte de la Genèse, qui parle bien du « fruit défendu » comme celui de l'« arbre de la connaissance du bien et du mal », expression qui ne peut signifier que « la conscience », par laquelle l’homme se sépare du reste du règne animal. Cette assimilation du « péché originel » à un quelconque « péché de chair » sera d’ailleurs combattue par nombre de théologiens comme une « erreur populaire », au même titre que l’assimilation du fruit à une pomme.

Le baptême permettrait d’effacer cette souillure.

Les différentes formalisations du péché originel

La compréhension du péché originel dépend non seulement des confessions chrétiennes mais aussi de l'époque à laquelle on se situe.

La conception augustinienne du péché originel a eu une grande influence sur la théologie en Occident. À partir du 16e concile de Carthage (418), le pélagianisme est clairement condamné, puis au second concile d'Orange (519), le semi-pélagianisme est condamné. Une partie de la doctrine d'Augustin reçoit une approbation officielle, tandis que la conception d'une stricte prédestination est elle aussi explicitement rejetée. Le christianisme occidental prend donc la voie d'un augustinisme modéré, équilibre qui sera remis en cause lors de la Réforme[9].

La tradition chrétienne occidentale fixe symboliquement le jour de la Chute d'Adam le 25 mars qui correspond à la fête de l'Annonciation[10].

Les christianismes orientaux ont privilégié une approche différente de la question de la grâce et du péché originel, développant le concept de théosis, c'est-à-dire la recherche de l'union avec Dieu. Ils se reconnaissent plus volontiers dans les thèses de Jean Cassien que dans celles d'Augustin d'Hippone. Pour cela, ils ont parfois été accusés de semi-pélagianisme, notamment par des théologiens protestants.

Catholicisme

Augustin d'Hippone fut le premier à formuler la doctrine du péché originel (portrait imaginaire par Botticelli, v. 1480).

La doctrine de l'Église catholique sur le péché originel, exposée dans le Catéchisme de l'Église catholique, résulte d'abord du témoignage de l'Ecriture et de la Tradition. Selon le Credo, le baptême est administré pour la rémission des péchés. Or, la pratique de baptiser des enfants remonte aux premiers siècles chrétiens, alors que ces enfants sont incapables d'un péché personnel, n'ayant pas l'usage de la raison. Cette pratique atteste donc, selon saint Augustin d'Hippone, que l'Eglise a toujours eu conscience du fait que les enfants sont atteints par le péché[11]. Plusieurs passages de l'Ecriture lui permettaient d'appuyer cette thèse :

- l'affirmation de saint Paul selon laquelle par un seul homme, le péché est entré dans le monde, et qu'ainsi tous ont péché (cf. Rm 5,12; 1Cor 15,22)

- le récit de la chute d'Adam et Eve (Gn 3,1-24).

L'Église catholique a élaboré et affiné sa doctrine sur la transmission du péché originel principalement à deux époques :

Le catéchisme[biblio 7] décrit ainsi la faute d'Adam :

« L’homme, tenté par le diable, a laissé mourir dans son cœur la confiance envers son créateur (cf. Gn 3, 1-11) et, en abusant de sa liberté, a désobéi au commandement de Dieu. »

— CEC397

Il en explicite les conséquences :

« Par son péché, Adam, en tant que premier homme, a perdu la sainteté et la justice originelles qu’il avait reçues de Dieu non seulement pour lui, mais pour tous les humains.
À leur descendance, Adam et Ève ont transmis la nature humaine blessée par leur premier péché, donc privée de la sainteté et de la justice originelles. Cette privation est appelée « péché originel ». »

— CEC 416-417

Le péché originel représenté par Le Dominiquin, Chatsworth House.

Le catéchisme précise que le péché originel est appelé « péché » de façon analogique : c’est un péché « contracté » et non pas « commis », un état et non pas un acte (CEC 404). Cet état se transmet au genre humain « par propagation », et non « par génération » comme le proposait Augustin d'Hippone, ce qui ouvrait la porte à une forme de suspicion sur la sexualité[biblio 8]. Le Catéchisme indique qu'on ne peut en préciser le mode :

« Tout le genre humain est en Adam « comme l’unique corps d’un homme unique » (S. Thomas d’A., mal. 4, 1). Par cette « unité du genre humain » tous les hommes sont impliqués dans le péché d’Adam, comme tous sont impliqués dans la justice du Christ. Cependant, la transmission du péché originel est un mystère que nous ne pouvons pas comprendre pleinement. »

— CEC 404

Le dépassement du péché originel est rendu possible par la résurrection du Christ : « La victoire sur le péché remportée par le Christ nous a donné des biens meilleurs que ceux que le péché nous avait ôtés ». La situation de l'homme est ainsi décrite :

« Quoique propre à chacun (cf. Cc. Trente : DS 1513), le péché originel n’a, en aucun descendant d’Adam, un caractère de faute personnelle. C’est la privation de la sainteté et de la justice originelles, mais la nature humaine n’est pas totalement corrompue : elle est blessée dans ses propres forces naturelles, soumise à l’ignorance, à la souffrance et à l’empire de la mort, et inclinée au péché (cette inclination au mal est appelée « concupiscence »). Le Baptême, en donnant la vie de la grâce du Christ, efface le péché originel et retourne l’homme vers Dieu, mais les conséquences pour la nature, affaiblie et inclinée au mal, persistent dans l’homme et l’appellent au combat spirituel. »

— CEC 405

Le dogme de l'Immaculée Conception attribue à la Vierge Marie une position exceptionnelle, puisqu'elle reçoit par anticipation les fruits de la résurrection de son fils :

« La bienheureuse Vierge Marie a été, au premier instant de sa conception, par une grâce et une faveur singulière du Dieu Tout-Puissant, en vue des mérites de Jésus-Christ Sauveur du genre humain, préservée intacte de toute souillure du péché originel[biblio 9]. »

Dans la théologie récente, face à la théorie de l'évolution

L'Eglise catholique reconnaît que l'homme est, dans sa constitution biologique, issu d'une longue évolution. Cela pose toutefois deux questions à la théologie classique que les théologiens d'aujourd'hui ne peuvent passer sous silence.

  1. La théorie du péché originel considère que l'homme a été créé dans un état d'innocence et que l'humanité a été soumise à la loi de la souffrance et de la mort suite au premier péché. Comment admettre qu'un être émergeant lentement d'une longue évolution puisse être capable d'une faute aussi lourde qui entraîne toute l'histoire de l'humanité dans le désarroi qu'elle connaît depuis des milliers d'années ? Et si, comme l'affirme l'Eglise, le péché originel a un fondement historique (le premier péché) à quel moment de l'évolution peut-on situer cet événement ?
  2. Comment expliquer que l'homme aurait pu échapper à la mort alors qu'il descend d'une lignée où tous étaient mortels en raison de leur constitution biologique ?

Ces questions nous renvoient à un autre aspect de la théologie judéo-chrétienne, à savoir la conviction que l'homme est créé à l'image de Dieu, le Christ étant l'image parfaite du Dieu invisible. En conséquence, depuis le Concile Vatican II, la théologie catholique contemporaine essaie d'éclairer la doctrine traditionnelle non pas à partir d'Adam et Eve, mais à partir du Christ (cf. la Constitution pastorale Gaudium et Spes, n. 22 [12]). La Vierge Marie, conçue sans péché (c'est-à-dire préservée du péché originel depuis sa conception), peut ainsi être considérée comme un exemple du destin que chaque homme aurait connu s'il n'y avait pas eu le péché : depuis son Assomption, elle vit avec son âme et son corps dans la gloire du Christ ressuscité. A partir de ces convictions théologiques, la doctrine du péché originel connaît aujourd'hui un nouveau développement[13] qui intègre des éléments de l'anthropologie de René Girard et Jean-Michel Oughourlian.

Protestantismes

Orthodoxie

Les orthodoxes sont restés relativement à l'écart des débats doctrinaux qui ont eu lieu en Occident sur la question du péché originel, et tiennent une position à la fois médiane et originale par plusieurs aspects. Ils reconnaissent que le péché d'Adam a des conséquences sur le monde présent, mais ils rejettent toute idée d'une culpabilité collective. D'autre part, ils excluent l'idée que la nature de l'homme soit si corrompue qu'il lui soit incapable d'exercer son libre arbitre, c'est-à-dire les doctrines de la prédestination et notamment celle de la corruption totale défendue par Jean Calvin.

La théologie orthodoxe emploie elle aussi l'expression « péché originel » même si elle ne recouvre pas le même contenu qu'en Occident. Ainsi, elle adhère à l'enseignement des Pères de l'Église orientaux pour lesquels :

« Le péché du premier homme, avec toutes les conséquences et les châtiments qu'il a entraînés, se transmet par hérédité à toute la race humaine. Puisque chaque être humain est un descendant du premier homme, « aucun d'entre nous n'est exempt de la marque du péché, quand bien même il arriverait à vivre un jour sans aucun péché ». […]
Et ainsi, depuis l'événement historique du premier péché du premier né d'entre les hommes, découle la situation présente dans laquelle ce péché est transmis, avec toutes les conséquences qu'il entraîne, à tous les descendants naturels d'Adam[biblio 10]. »

Pour ce qui est de la transmission du péché originel, les orthodoxes soutiennent que :

« La transmission du péché originel par hérédité naturelle doit être entendue en termes d'unité de la nature humaine, de consubstantialité de tous les hommes, qui sont unis par la nature en une seule entité mystique. C'est parce que la nature humaine est unique et insécable que la transmission du péché du premier-né à toute la race humaine est rendue compréhensible : « comme à partir d'une racine, la maladie s'est étendue à l'arbre entier, Adam étant la racine qui a connu la corruption ». »

— Cyrille d'Alexandrie[biblio 10].

Les controverses historiques

Le poids du péché originel sur le Moyen Âge

Pierre Lombard fit évoluer cette notion vers celle d’un affaiblissement de la volonté. Cette interprétation marqua l’ensemble du Moyen Âge qui sera dominé par l’inquiétude face au péché (confessions, indulgences, etc.), la justification par les actes. Bien plus cette notion de péché originel donna une autorité morale à la misogynie en faisant retomber l’origine de l’état de pécheur sur la femme[réf. nécessaire].

Les cathares contesteront le sacrement du mariage pour le principe que celui-ci légitime à leurs yeux l’union charnelle de l’homme et de la femme, union à l’origine du péché du premier couple selon leur interprétation de la Genèse.

Polémique du libre arbitre

La grande question du Moyen Âge est celle du salut dans une perspective où la vie éternelle se situe après la mort, dans une optique de rétribution. Quels sont donc les moyens du salut (de gagner son paradis) si Dieu est tout puissant ?

Luther[biblio 11] entre en conflit avec Érasme[biblio 12] sur cette question dont la prédestination et le libre arbitre sont deux tentatives de réponse. En bon augustinien, Érasme soutient le libre arbitre, c’est-à-dire la responsabilité de l’homme devant Dieu concernant ses actes. En quelque sorte, l’homme peut refuser la grâce de la foi. Au contraire, se fondant notamment sur le péché originel, le moine augustinien Luther défend la prédestination, c’est-à-dire le « serf » arbitre et la justification par la foi seule. Pour Luther, c’est Dieu qui décide. Par cette querelle Luther s’aliènera Érasme avec toute son autorité et son crédit.

Jansénistes contre jésuites

C’est au XVIIe siècle qu’apparut une polémique au sein même de l’Église catholique, opposant d’un côté les jansénistes, qui prétendaient rétablir la pureté des doctrines de la grâce efficace et de la prédestination, et de l’autre les jésuites, qui préféraient mettre en avant le libre arbitre. Pascal[biblio 13], qui soutenait le courant janséniste, s’attaqua de façon virulente au laxisme moral des Jésuites et à leur casuistique accommodante dans ses Provinciales. Alors que les jésuites avaient tendance à atténuer l’importance du péché originel et à considérer que le principal attribut de Dieu était la miséricorde, les jansénistes insistaient sur la nature corrompue de l’Homme, dominé par la concupiscence, et peignaient Dieu sous les traits du Juge implacable séparant les Élus des Damnés.

Postérité du concept chez les philosophes

Francis Bacon et la libido sciendi

Hobbes

Rousseau

Pour Jean-Jacques Rousseau, le péché originel est une doctrine bien commode qui incrimine sans cesse la nature humaine. C'est la raison pour laquelle Rousseau a souvent, résolument et longuement combattu cette doctrine. Il parle avec ironie de ce péché « pour lequel nous sommes punis très justement des fautes que nous n’avons pas commises » (Mémoire à M. de Mably)[14].

Cette position a amené Rousseau à forger la fiction d'un « état de nature » pour écarter tous les faits de l'histoire. L'état de nature est extra-moral et extra-historique. C'est une reconstruction imaginaire qui se substitue au mythe biblique auquel cependant il se réfère explicitement dans la note 9 du Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes[15].

Rousseau a publié en 1755 le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, et a été vivement critiqué par l'Église catholique qui lui reprochait de nier le péché originel. Dans Du contrat social, Rousseau imagine que, par le passage de l'état de nature à l'état de société, l'individu perd une partie de sa liberté, dont la défense est alors prise en charge par l'État, à travers des lois qui, pour être bonnes, doivent être l'expression de la volonté générale. La faute ne vient pas de l'homme essentiel, mais de l'homme en relation. Alors qu'il était isolé, lorsqu'il rencontre son semblable il le juge et se compare à lui. Ainsi par la Raison son innocence originelle, sa bonté naturelle est pervertie.

À la suite d'une condamnation par l'archevêque de Paris Christophe de Beaumont en 1762, pour ses écrits L'Émile et Du contrat social, Rousseau répond par une lettre dans laquelle il affirme que « le principe fondamental de toute morale […] est que l’homme est un être naturellement bon, aimant la justice & l’ordre ; qu’il n’y a point de perversité originelle dans le cœur humain, & que les premiers mouvements de la nature sont toujours droits » (voir l'article Lettre à Christophe de Beaumont).

Analyse contemporaine

Les penseurs contemporains[note 2] relisent Genèse III et se demandent comment Augustin peut parler de péché en étendant le concept de Paul, qui lui, parlait de la Loi comme frontière dynamique entre le Bien et le Mal[16].

D’une part, leur perspective change. Ils ne se demandent plus « Pourquoi la mort ? » (baisse de faveur de l'Enfer, avec son corollaire, la fin de la peur de la mort) mais « Pourquoi le Mal ? » Là, la Bible n’est pas sans ressources :

« Les parents ont mangé les raisins verts et les enfants en ont eu les dents agacées »[bible 4]
« C'est moi le Seigneur, ton Dieu, un Dieu jaloux poursuivant la faute des pères chez les fils sur 3 et 4 générations s’ils me haïssent »[bible 5]

La nouveauté d’Augustin d'Hippone consiste à attacher la faute par excellence à la sexualité[réf. nécessaire] alors que l'Ancien Testament ne retient pour faute que le fait de se détourner de YHWH.

Ni l’islam ni le judaïsme ne connaissent de péché originel. L’islam présente la faute d’Adam comme une simple omission et non comme une faute intentionnelle car Dieu avait fait « 114. Déjà nous avions fait un pacte avec Adam, mais il l'oublia ; nous ne lui avons pas trouvé une résolution ferme. 115. Et alors nous dîmes aux anges : prosternez-vous devant Adam, ils le firent, excepté Iblis ; il s'y refusa. Nous dîmes à Adam : celui-ci est ton ennemi et l'ennemi de ton épouse. Prenez garde qu'il ne vous chasse du paradis et que vous ne soyez malheureux. 116. Tu n'y souffriras ni de la faim, ni de la nudité. 117. Tu n'y seras point altéré de soif ni incommodé de la chaleur. 118. Satan lui fit des suggestions : Ô Adam ! lui dit-il, veux-tu que je te montre l'arbre de l'éternité et d'un royaume qui ne vieillit pas ? 119. Ils mangèrent (du fruit) de l'arbre, et leur nudité leur apparut, et ils se mirent à coudre des vêtements de feuilles du paradis. Adam désobéit à son Seigneur et s'égara. 120. Puis Dieu en fit son élu, revint à lui et le dirigea sur le chemin droit. »[Coran 1]

Lecture du texte biblique

Les contemporains relisent le texte dont Paul s'inspirait avant Augustin. Ils analysent le récit de la façon suivante :

Dans la Bible hébraïque (Ancien Testament)

Le judaïsme ne voit aucun péché originel à cet endroit.

Dans la Bible hébraïque (Ancien Testament), le mot hattat qui signifie faute en hébreu n’apparaît qu’en Genèse IV:7, non sous la forme d’une faute imposée et héréditaire mais sous la forme d’un choix éthique, fondateur du libre arbitre.

« Certainement, si tu agis bien, tu relèveras ton visage, et si tu agis mal, le péché se couche à la porte, et ses désirs se portent vers toi : mais toi, domine sur lui[17] »

Rien ne dit qu’Adam et Ève dans le jardin sont immortels. Le verset Genèse III:22 tendrait même à dire le contraire. Ils se demandent donc comment la mort peut être l’éternel châtiment de la désobéissance avouée en Genèse III:13.

Enfin, ils se demandent si la colère du Dieu du récit doit être prise au sérieux. En effet, celui-ci est pris de sollicitude après la colère comme indiqué en Genèse III:21, où l’Éternel coud des vêtements de peau alors qu’Adam et Ève se sont déjà couverts en Genèse III:7.

Les exégètes contemporains en concluent que l’enjeu est ailleurs comme le montre la « Chute » de Jacques Chopineau, bibliste.

Dans le Pentateuque de la Septante

Le verset est différent :

De ce fait, les penseurs contemporains ont tendance à revisiter le concept de péché originel.

Lecture d’Erich Fromm : une sorte de pressentiment darwinien

Erich Fromm[biblio 14] considère les interrogations des premiers hommes. Ceux-ci ont nécessairement constaté :

  • que l’Homme se pose des questions (morales ou métaphysiques) qui ne semblent pas préoccuper les animaux ;
  • que ceux-ci disposent de leur instinct pour se guider, tandis que l’Homme ne semble pas pouvoir compter sur lui ;
  • que l’Homme vit dans une condition misérable face aux éléments de la nature.

Selon lui, les trois éléments vont interférer en une interprétation : si l’Homme est puni (ne serait-ce que par l’absence de fourrure ou plumage dont tant d’animaux sont, eux, dotés) c’est qu’il a dû faire quelque chose de mal. Or l’Homme ne semble faire qu’une seule chose que ne font pas les animaux, c’est s’interroger sur les notions de bien et de mal. Il est tentant de se dire qu’il est puni pour avoir utilisé de cette prérogative qui était peut-être le domaine réservé de Dieu. Le péché originel serait donc notre rupture avec la condition animale et l’éveil de la conscience.

L’Homme ne sait assurément pas à cette époque qu’il descend du singe, pour reprendre une expression populaire, mais il a déjà compris qu’il en est irrémédiablement séparé. L’innocence n’est plus pour lui. Il a commis la coupure irrémédiable avec la nature.

On notera que prédiction du serpent : « Connaissant le bien et le mal, vous serez comme des dieux », à la lumière de cette interprétation du XXe siècle, s’est étonnamment bien réalisée. Comme beaucoup, il est vrai, de prédictions interprétées après coup. Reste que cette interprétation est sans doute éclairante sur la pensée qui a présidé à la mise en place de l’idée de paradis perdu dans la Genèse.

Lecture de Marie Balmary

Dans Abel ou la traversée de l’Éden[biblio 15] c’est à une lecture psychanalytique des premières pages de la Bible que nous invite l’auteur. Le récit mythologique est conçu comme le rêve collectif de la société qui le produit. Il faut toutefois revenir inlassablement au texte lui-même, un texte examiné dans sa langue originale et dans ses moindres détails et pour n’en manquer aucun (un mot omis, un accord grammatical insolite, une lettre ajoutée, l’étymologie d’un nom propre) la lecture à plusieurs est favorable à ce que rien ne soit négligé. Alors se révèlent au lecteur des significations insoupçonnées, le texte reprend vie. Adam, Ève, Caïn, Abel… nous font pénétrer dans des histoires de famille, où se nouent, se dénouent, se faussent les relations de parenté, où se joue l’avènement d’un sujet humain. La relation à Dieu s’y trouve naturellement impliquée. « Traverser l’Éden », traverser le jardin, c’est affronter l’épreuve, telle celle de la naissance, à travers laquelle peut se constituer une humanité digne de ce nom. Une telle lecture remet évidemment en question certaines idées reçues, certaines images de Dieu.

Dans le chapitre La faute introuvable, elle relit le passage de la vie d’Adam et Ève, depuis Genèse I:27 jusqu’à Genèse IV:16, c’est-à-dire juste avant l’introduction d’un nouveau personnage. Son premier objectif était de répondre à la question souvent posée par l’enseignement traditionnel sans qu’il lui donne la moindre réponse : « Pourquoi le dieu de la Genèse refuse-t-il l’offrande de Caïn alors que celle d’Abel est agréée ? » En quelque sorte, le dieu peut-il être arbitraire ?

Chemin faisant, après avoir défriché chacun des dialogues, en particulier :

  • celui d’Adam avec le dieu (Genèse II) ;
  • celui d’Ève et du serpent (Genèse III) ;
  • celui de Caïn et du dieu (Genèse IV),

elle constate que dans deux de ces dialogues, les récits bibliques reprennent le schéma classique des mythes fondateurs où le héros du récit doit affronter un monstre de l’autre sexe, pour parvenir à son accomplissement. Dans le cas d’Ève, il s’agit du Serpent, compris comme la puissance du dieu. En effet, jusqu’ici, dans l’ensemble du récit, n’existe de parole que celle du Dieu et celle de son image Adam. Ève accède à la parole dans son dialogue avec le serpent (le seul animal signalé comme parlant) décrit comme « l’animal le plus avisé que Dieu ait créé ». Par là même, elle accède à l’humanité. Alors, Ève « vit que l’arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu’il était précieux pour ouvrir l’intelligence. »

La colère du dieu, en Genèse III:19[bible 6] ne lui semble pas relever de la malédiction du fait du verset Genèse III:21 : « L'Éternel Dieu fit à Adam et à sa femme des habits de peau, et il les en revêtit. » Et que le mot faute n'apparaît qu'en Genèse IV:7 dans le dialogue entre Caïn et le dieu.

Marie Balmary en tire l'idée que le je de l'humain naît du dialogue, c'est-à-dire de la constitution du couple je/tu qui n'existe pas avec le Transcendant avec lequel Adam entretient une relation fusionnelle analogue à celle de l'enfant en cours de gestation. Elle est alors à même de répondre à la question initiale : « Pourquoi le dieu de la Genèse refuse-t-il l'offrande de Caïn alors que celle d'Abel est agréée ? »

En scrutant le passage Genèse IV:1-7[bible 7], elle constate :

  • que la coupure en versets (inventée par Robert Estienne en 1533) ne rend pas justice au récit ;
  • que la ponctuation introduite dans les traductions ne rend pas compte des articulations du récit.

En effet, deux interprétations sont possibles du verset Genèse IV:5 :

  • soit le dieu ne porte pas un regard favorable sur les offrandes ;
  • soit le récit prend en charge l’idée que Caïn se fait des événements, auquel cas il exprime le soupçon de Caïn que le dieu serait arbitraire.

Les théologies traditionnelles ne transmettent que cette idée que le dieu serait arbitraire, alors que dans le texte hébreu, rien ne détermine cette option. En effet, le verset Genèse IV:6 montre que Caïn n’est pas abandonné du dieu qui fait la démarche de s’adresser à lui et de lui proposer un choix éthique au verset Genèse IV:7. C’est là que le mot hattat qui signifie « faute » apparaît pour la première fois dans la Bible sous la forme d’une menace possible (la faute est tapie à ta porte) selon qu’il se fera ou non confiance (tu relèveras ton visage). Le passage que nos bibles rendent par si tu agis bien n’est pas dans le texte. Au verset 8, Caïn tue Abel. On en conclut qu’au lieu de prendre en compte la question qui lui est posée, Caïn a préféré croire en son soupçon à deux versants :

  • que le dieu est arbitraire ;
  • que le sacrifice d’Abel est plus efficace.

Elle en conclut que le péché originel n’est pas dans ce que l’Homme fait, non plus qu’intrinsèquement lié à sa nature, mais dans ce qui le menace.

Lecture psychanalytique du jardin d'Eden et de la chute.

Le récit de la Genèse au chapitre 2, l'Eden, et au chapitre 3, la chute, ne doit pas être pris au sens littéral pour au moins deux raisons : il faut d'abord préserver sa compatibilité avec la théorie de l'évolution et comprendre ensuite sa dimension symbolique. Il s'agit d'un récit mythique qui se place aux origines et qui nous parle de la condition humaine en désignant des réalités naturelles sous forme de symboles.

Le jardin lui même est présenté comme un pays qui regorge de richesses. En son centre se tient l'arbre de vie et, à côté, l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Celui-ci est frappé d'un interdit : manger de ses fruits est défendu. Adam, l'homme en hébreu, et Ève, la femme, sont nus et n'ont pas honte l'un devant l'autre. 

Puis le serpent fait irruption et persuade Ève de manger le fruit défendu qui lui ouvrira les yeux et lui donnera la connaissance du bien et du mal que Dieu se réserve. Elle propose le fruit à Adam ; ils en mangent. «Leurs yeux s'ouvrirent et ils connurent qu'ils étaient nus [Genèse, III, 7]».

Cela va précipiter leur chute. Dieu les chasse du jardin, condamne Adam au travail pénible pour gagner sa subsistance et condamne Ève à enfanter dans la douleur. Dieu place des chérubins à l'entrée du jardin pour les empêcher d'y revenir.               

Comment interpréter ce récit ?

Les travaux de la psychanalyse sur le symbolisme peuvent nous aider à comprendre ce mythe.

L'arbre de vie représente l'énergie vitale,la libido.Le jardin déborde de vie.

Le serpent est un symbole phallique que l'on retrouve dans toutes les cultures. C'est donc Ève qu'il tente. Il y a là une figure de style basée sur un mécanisme inconscient de projection par lequel le sujet attribue à un autre une intention, un sentiment qui viennent de lui mais qui sont générateurs de conflit interne entre le ça et le moi. Cela permet au moi de s'en défendre. Ceci signifie qu' Ève désire Adam et celui-ci la désire aussi.Ils mangent le fruit défendu : cela signifie symboliquement qu'ils ont une relation sexuelle. Ils s'aperçoivent alors qu'ils sont nus c'est-à-dire qu' ils ont atteint l'âge de la puberté et ont pris conscience de leur sexualité. Pourquoi ce fruit est-il défendu ? Parce que les premières relations sexuelles sont vécues comme une transgression d'un interdit.

Cette interprétation permet de revenir sur le sens symbolique du jardin : il représente l'enfance, voire la vie intra-utérine, époque heureuse, insouciante, où les besoins sont satisfaits sans peine et où l'enfant n'a pas honte de sa nudité, époque capitale pour la formation du futur adulte. Mais ce stade est appelé à être dépassé. L'adolescence est une étape intermédiaire vers l'âge adulte ; c'est une étape difficile sur le chemin de l'autonomie. L'adolescent peut être tenté de regarder en arrière. C'est pourquoi Dieu chasse Adam et Ève, les condamne au travail pénible et aux douleurs de l'enfantement et leur interdit le retour dans le jardin. Comme pour le serpent, Dieu est la projection de l'image symbolique du père ; il représente la loi ou le surmoi. Le jeune adulte intériorise l'obligation de travailler pour être autonome matériellement et s'assumer moralement. «Je peux désormais juger et décider par moi-même puisque j'ai acquis «la connaissance du bien et du mal» et je peux enfanter, devenir parent «comme Dieu» c'est-à-dire comme mes parents».    

Nous avons donc ici un mythe qui, pris au second degré, présente symboliquement le déroulement de l'existence humaine du début de la vie jusqu'à l'entrée dans l'âge adulte. Le paradis perdu symbolise l'enfance qu'il faut quitter pour atteindre la maturité et la majorité. Ainsi ce qui est lu au premier degré comme une chute ou un péché contre Dieu, apparaît au second degré comme une transgression salutaire qui conduit à l'accomplissement de soi.

De plus l'interprétation littérale a pu donner à penser que la sexualité est mauvaise et qu'elle se vit dans le péché. Le symbolisme comprend, au contraire, qu'elle est bonne,qu'elle porte les êtres les uns vers les autres, qu'elle est source de bonheur, d'équilibre et de fécondité. C'est ce que disent les versets 18 et 24 au chapitre 2: «Dieu dit : «Il n'est pas bon que l'homme soit seul. [Genèse, II, 18]»... «C'est pourquoi l'homme quitte son père et sa mère et s'attache à sa femme et ils deviennent une seule chair. [Genèse, II, 24

Apparition dans la littérature, le cinéma, les arts

Le péché originel apparaît dans de nombreuses représentations artistiques. À l'époque contemporaine, il est aussi devenu un topos littéraire et cinématographique.

Représentations médiévales

Le thème du péché originel est très présent dans la statuaire médiévale[18].

Autres représentations artistiques

Citations

« Le péché originel peut aussi être considéré comme la conséquence d'un défaut de fabrication. »

— Jules Renard

Notes et références

Notes

  1. L’interprétation donnée par Augustin de Rm 5/12 est liée à la version latine (dite « vieille latine ») qu’il avait sous les yeux. Augustin comprend que ce qui est passé en tous du fait du péché d’Adam est non pas la mort, mais le péché. Or, le texte grec porte - au moins dans la plupart des manuscrits - le terme de mort, mais la vieille latine a suivi un manuscrit où ce mot manquait : c’est pourquoi Augustin comprend « péché », lecture qui exprimait l’idée de transmission. Quant à la fin du verset, le « eph’ô » est une expression idiotique grecque qui a un sens causal : « du fait que tous ont péché ». Il s’agit ici des péchés personnels de chacun, à travers lesquels la puissance du péché atteint tous les hommes. Or, Augustin, et avant lui Ambroise, ont traduit la formule de manière littérale, par un relatif « in quo », « dans lequel », parce que le texte qu’ils lisaient ne comportait pas le mot « mort ». Augustin estime alors que l’antécédent de ce relatif est le terme de péché, qu'il lit immédiatement auparavant, ou Adam lui-même. Il comprend donc : « le péché d’Adam dans lequel tous ont péché ». Or, le grec ne permet pas cette interprétation, parce que l’antécédent « hamartia/péché » est féminin, alors que « thanatos/mort » est masculin. Cette explication est fournie par V. Grossi et Bernard Sesboüe, « Péché originel et péché des origines : de saint Augustin à la fin du Moyen Âge », dans L’homme et son salut, Paris, Desclée, 1995, p. 168-169.
  2. Qui vont être résumés dans cette section.

Références bibliques

  1. Cf. Gn 1-3 ; la première évocation de péché se trouve dans un dialogue entre Dieu et Caïn en Gn 4. 7.
  2. Épître aux Romains, V 5, 12.
  3. Rom 5. 12.
  4. Ézechiel XVIII:2.
  5. Deutéronome V:9.
  6. Genèse III:19.
  7. Genèse IV:1-7.

Références coraniques

Autres références

  1. Encyclique Fides et Ratio de saint jean-Paul II
  2. La Bible parle de « péché d'Adam ». Paul VI affirmait dès 1966 qu'il était nécessaire de parvenir à une « définition et une présentation du péché originel qui soient plus modernes, c’est-à-dire qui satisfassent davantage aux exigences de la foi et de la raison, telles qu’elles sont ressenties et exprimées par les hommes de notre temps » ; voir les dossiers biblique, liturgique, et théologique.
  3. Arendt 1999, p. 107.
  4. Arendt 1999, p. 111.
  5. a et b Arendt 1999, p. 108.
  6. Mendelson 2010, p. 26.
  7. Madec 1998, p. 148.
  8. Arendt 1999, p. 110-111.
  9. Chronologie succincte.
  10. Philippe Rouillard, Les fêtes chrétiennes en Occident, Éditions du Cerf, , p. 48.
  11. Bruno Jacobs, Le baptême des petits enfants dans une société déchristianisé, Parole et Silence, , 604 p., p. 131
  12. « Constitution pastorale - Gaudium et Spes », sur www.vatican.va (consulté le )
  13. Bruno Jacobs, Le baptême des petits enfants dans une société déchristianisée, Parole et Silence, , 604 p., p. 359-389
  14. Laurent Gagnebin, « La bonté originelle de l'homme », Bulletins de l'Oratoire, no 792, septembre 2012.
  15. France Farago, « Rousseau, nature et histoire », Bulletins de l'Oratoire, no 792, septembre 2012, lire en ligne.
  16. René Girard, la Violence et le Sacré.
  17. Traduction de Louis Segond, 1902.
  18. Voir par exemple le site Architecture religieuse en Occident.

Références bibliographiques

  1. Encyclopædia Universalis, article « Péché originel ».
  2. Jean-Michel Maldamé, Péché originel, péché d'Adam et péché du monde.
  3. Voir Contre Pélage où l'on voit qu'Augustin ne cite pas l'Ancien Testament
  4. Ce passage sur Augustin d'Hippone doit beaucoup à la Vie d'Augustin, 1969, Folio. En ligne en anglais : Augustin of Hippo.
  5. Odon Vallet, Petit Lexique des idées fausses sur les religions, Albin Michel, 2002 ; 2008, article « Péché originel ».
  6. Vittorino Grossi, Luis-F. Ladaria, Philippe Lécrivain, et Bernard Sesboüe, L'homme et son salut, Desclée, 1995, p. 163 à 185, lire en ligne.
  7. On peut consulter en ligne les paragraphes concernés.
  8. Voir l'analyse par Marcel Neusch du livre de Jean-Michel Maldamé, Le péché originel, dans La Croix.
  9. Selon les termes du pape Pie IX dans la bulle Ineffabilis Deus proclamant ce dogme.
  10. a et b (en) John Karmiris, A Synopsis of the Dogmatic Theology of the Orthodox Catholic Church, Scranton, Pa., Christian Orthodox Édition, 1973, p. 35-36.
  11. Martin Luther, De servo arbitrio (Du serf arbitre), 1525. Édités avec l'ouvrage d'Érasme en français sous le titre : Luther, Du serf arbitre, Gallimard (Folio Essais), 2001 (ISBN 2-07-041469-8).
  12. Érasme (Desiderius Erasmus) Essai sur le libre arbitre, 1524.
  13. Blaise Pascal, Les Provinciales, ou Lettres escrites par Louis de Montalte à un provincial de ses amis et aux RR. PP. Jésuites sur le sujet de la morale et de la politique de ces Pères, de janvier 1656 à mai 1657.
  14. Erich Fromm, « La désobéissance, problème psychologique et moral », dans De la désobéissance et autres essais, Paris, Robert Laffont, 1983.
  15. Marie Balmary, Abel ou la traversée de l'Éden, Grasset, 1999, recension détaillée.

Annexes

Bibliographie

Grandes œuvres d'Augustin sur le péché originel

  • Sur la peine et la rémission des péchés (De peccatorum meritis et remissione).
  • Sur l'esprit et la lettre (De spiritu et littera).
  • La grâce du Christ et le péché originel (De gratia Christi et de peccato original).
  • La nature et la grâce (De natura et gratia).
  • Mariage et concupiscence (De nuptiis et concupiscientia).
  • Contre Julien (Contra Julianum).
  • Ouvrage inachevé contre Julien (Opus imperfectum contra Julianum).

Bibliographie complémentaire

Articles connexes