Olympus Corporation

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Olympus
logo de Olympus Corporation
illustration de Olympus Corporation

Création 1919
Fondateurs Takeshi Yamashita
Forme juridique Kabushiki gaishaVoir et modifier les données sur Wikidata
Action TSE : 7733
Slogan Your vision, Our future
Siège social Shinjuku, Tokyo
Drapeau du Japon Japon
Direction Tsuyoshi Kikukawa
Actionnaires Sony Corporation[1]
Activité Photographie, optique, Imagerie
Produits Logiciel[2], caméra et appareil photographique reflex mono-objectifVoir et modifier les données sur Wikidata
Filiales Olympus (United Kingdom) (d)
Olympus (Germany) (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Effectif 31 557 (2022)
Site web www.olympus-global.com

Chiffre d'affaires 1,9 milliard d'euros (2012)[3]

Olympus Corporation (オリンパス株式会社, Orinpasu Kabushiki-gaisha?) est un fabricant japonais de matériel médical (endoscopes) et de matériel industriel (scanners, sondes, caméras).

Activités[modifier | modifier le code]

Olympus OM-2

Olympus est présent dans deux grands domaines :

  1. la santé (plus de 85 % du chiffre d'affaires),
  2. la recherche et l'industrie (environ 15 % du CA).

Histoire[modifier | modifier le code]

Créée le par Takeshi Yamashita (山下 長, Yamashita Takeshi?) sous le nom Takachiho seisakusho (高千穂製作所?, littéralement « fabrique Takachiho »), renommée Takachiho kōgaku kōgyō kabushiki-gaisha (高千穂光学工業株式会社?, littéralement « industrie optique Takachiho SA ») le puis Olympus kōgaku kōgyō kabushiki-gaisha (オリンパス光学工業株式会社, Orinpasu kōgaku kōgyō kabushiki-gaisha?) le et enfin Olympus kabushiki-gaisha (オリンパス株式会社, Orinpasu kabushiki-gaisha?) le .

Dans la mythologie grecque, le mont Olympe est le lieu de résidence des douze principaux dieux. Le nom Olympus a été choisi par similitude avec le nom japonais Takamagahara, pic du mont Takachiho, lieu de résidence de huit millions de dieux et déesses[4].

La marque Olympus est enregistrée en . Ce logo est tout d'abord utilisé pour les microscopes et thermomètres médicaux, le rêve initial de Takeshi Yamashita étant de fabriquer le premier microscope japonais de façon industrielle[5]. En 1936, l'entreprise se diversifie dans l'optique et la micromécanique, elle lance son premier appareil photo à soufflet, le Semi-Olympus I. Les brochures et les publicités dans les journaux pour les caméras utilisent par la suite ce logo. Le logo OLYMPUS Tokyo est encore en usage aujourd'hui. Il y eut une période où l'OIC a été utilisé à la place de Tokyo dans le logo (OIC acronyme d’Optical Industrial Company)[6].

Après la Seconde Guerre mondiale, le ministère de l'industrie japonaise impulse un important programme de santé auquel participe Olympus en fabriquant des endoscopes, les Japonais ayant un taux de cancer gastrique élevé pour des raisons génétiques et alimentaires[6]. Ces endoscopes utilisent la fibre optique qui remplace les lampes à incandescence et les images sont ramenées par l'appareil photo branché au bout de l'endoscope[7].

En 2008, Olympus présente un nouveau format de capteur, le micro 4/3, qui permet de créer des petits appareils photo numériques proches des reflex mais simplifiés car sans visée reflex et accessibles au grand public. L'Olympus PEN E-P1 (en) est ainsi le premier appareil photographique hybride sur le marché[8].

Le scandale Olympus[modifier | modifier le code]

En octobre et , un scandale de comptes falsifiés, de commissions et d'acquisitions douteuses secoue la société. Le scandale éclate à la suite du licenciement pour cause de « méthode de travail inappropriée » du PDG britannique Michael Woodford le [9]. Le lendemain, celui-ci déclare que « son renvoi s’explique en réalité par ses demandes d’explications concernant des paiements indus lors du rachat de quatre sociétés par Olympus »[10].

Un comité d’experts indépendants est alors mis en place, dont les premières conclusions sont présentées en conférence de presse, le suivant, mettant en cause des honoraires versés en marge de l’acquisition d’un groupe britannique d’instruments chirurgicaux en 2007 (687 millions de dollars), ainsi que la somme payée pour l’achat de trois petites entreprises japonaises entre 2006 et 2008 (936 millions de dollars), jugés excessifs[10]. Une partie au moins de ces fonds aurait servi à la direction d’Olympus pour combler des pertes subies sur des investissements financiers dans les années 1990[10]. Le nouveau patron, Shuichi Takayama, s'excuse alors publiquement devant les caméras[9],[11].

La société a rejeté le blâme pour cette comptabilisation inappropriée sur l'ex-président Tsuyoshi Kikukawa, son auditeur interne Hideo Yamada et le vice-président exécutif Hisashi Mori[9]. Le titre a perdu 70 % de sa valeur boursière en trois semaines[9]. Les 687 millions de dollars d'honoraires versés pour la prise de contrôle, pour deux milliards de dollars, de la société britannique Gyrus serait, en proportion, l'honoraire de conseil le plus élevé jamais enregistré, selon les données Thomson Reuters[12].

Le quotidien américain New York Times, fin novembre, fait état d'un manque de 4,9 milliards de dollars dans le bilan d’Olympus[13]. Le groupe aurait en réalité payé des honoraires de 6,3 milliards de dollars de 2000 à 2009, mais seul 1,4 milliard aurait été comptabilisé[13]. Les enquêteurs japonais auraient d'ores et déjà pointé du doigt certaines transactions avec des sociétés liées à la mafia japonaise, les yakuzas, ce que récuse la direction du groupe d'électronique[13]. Si les allégations du New York Times sont confirmées, le « scandale Olympus » serait la plus importante fraude financière au Japon[13].

Le , Olympus annonce lancer des poursuites contre 19 anciens ou actuels membres de son conseil d'administration, et demande aux responsables encore en poste de démissionner au printemps[14]. L'ancien et le nouveau PDG, Tsuyoshi Kikukawa et Shuichi Takayama, sont concernés[14]. Le , Tsuyoshi Kikukawa, le directeur général adjoint Hisashi Mori et le contrôleur de gestion Hideo Yamada sont mis en examen[15], pour une fraude d'1,7 milliard de dollars[16].

En , Olympus annonce un plan d'économie comprenant la suppression de 2 700 emplois d'ici à , soit 7 % de ses effectifs mondiaux[17]. En août, le groupe annonce la vente de sa filiale de distribution de téléphones portables, ITX, pour 53 milliards de yens (530 millions d'euros)[17].

Le , le groupe annonce que 49 investisseurs institutionnels ont déposé plainte pour être dédommagés à la suite des conséquences du scandale[18].

Le , Tsuyoshi Kikukawa, Hideo Yamada et Hisashi Mori sont jugés coupables de malversations via le camouflage de pertes de plus de 130 milliards de yens (plus d'un milliard d'euros), et sont condamnés, pour les deux premiers à trois ans d'emprisonnement avec sursis accompagnés d'une mise à l'épreuve de cinq ans, et de deux ans et six mois d'emprisonnement avec sursis accompagnés d'une mise à l'épreuve de quatre ans pour le troisième[19]. Olympus est condamné à une amende de 700 millions de yens (5,5 millions d'euros), contre un milliard de yens requis[19]. L'entreprise s'était déjà acquitté d'une sanction de 192 millions de yens décidée en par l'Agence des services financiers[19].

Le , Olympus annonce avoir reçu une notification de poursuite pour falsifications comptables de la part du Bureau britannique des fraudes graves, découlant de ce scandale[20].

En juin 2020, Olympus annonce son intention de vendre son activité consacrée à la photographie[21]. Olympus cède le 29 septembre 2020 sa division photo au fonds d'investissement Japan Industrial Partners (日本産業パートナーズ?)[22] sous la forme d'une entreprise nommée OM Digital Solutions (OMデジタルソリューションズ?), les produits étant commercialisés sous le nom OM System[23].

En août 2022, Olympus annonce la vente de ses activités dans les microscopes, les endoscopes et les rayons X pour 3,1 milliards de dollars[24].

La photo[modifier | modifier le code]

Objectif Olympus 50-200

Les modèles argentiques[modifier | modifier le code]

Format 120[modifier | modifier le code]

  • Semi Olympus (1936)
  • Semi Olympus II

35 mm 24x36 compacts et télémétriques[modifier | modifier le code]

  • 35
  • 35 S (1955)
  • 35 S II (1957)
  • ACE (à objectifs interchangeables)
  • Auto
  • Auto Eye
  • Auto S
  • S
  • TRIP 35
  • 35 LC
  • 35 LE
  • 35 SP
  • 35 SPn
  • 35 UC
  • 35 RC (1970)
  • 35 ED (1974)
  • 35 RD
  • 35 DC
  • 35 EC
  • 35 ECR
  • 35 EC2
  • XA (1979)
  • XA-1 (1980)
  • XA-2 (1980)
  • XA-3 (1985)
  • XA-4 (1985)

35 mm 18x24 (demi-format)[modifier | modifier le code]

  • PEN

le premier demi format, ce qui permettait de faire 72 photos avec la pellicule de 36 poses. Petit appareil, léger, avec la cellule entourant l'objectif fixe. Ensuite des évolutions minimes jusqu'au PEN F.

  • PEN EE (1961)
  • PEN EE2
  • PEN EE3
  • PEN D
  • PEN F (1963)

La révolution en introduisant le premier vrai reflex en demi format. Petit, maniable et doté d'un riche choix d'objectifs démontables. Le premier F a un logo stylisé, pas de retardateur, pas de cellule. Autres versions, le FT avec cellule, le FV sans cellule.

  • PEN EED
  • PEN FT (1966)
  • PEN FV (1966)

Les PEN F et FT bénéficiaient de la très belle qualité des objectifs de la gamme OM en plus petite taille. Aujourd'hui ces appareils sont recherchés par les collectionneurs.

35 mm 24x36 reflex[modifier | modifier le code]

  • FTL (1971)
  • OM-1 (1972)
  • OM-1N (1979)
  • OM-2N (1979)
  • OM-2 (1975), évolution avec deux cellules CDS
  • OM-10 (1979)
  • OM-20 (1983)
  • OM-3 (1983), le modèle pro en manuel
  • OM-30 (1983)
  • OM-2 spot/program (1984)
  • OM-4 (1984), le haut de gamme, mais forte consommation de la pile.
  • OM-40 (1985)
  • OM-4 TI (1986), le must en titane, le chant du cygne de la gamme OM.
  • OM-3 TI (1995)
  • OM-2000 (1997)

Les appareils actuellement recherchés par les collectionneurs sont les OM-3, OM-3 TI, OM-4 TI.

Les modèles numériques[modifier | modifier le code]

Olympus E-620
Olympus E-M1 Mark III avec un objectif Zuiko Digital 12-100mm

Production actuelle[modifier | modifier le code]

  • Gamme « Design »
Olympus μ (Mju)
  • Gamme « Créativité »
Olympus SP
  • Gamme «  Simplicité »
Olympus FE
  • Gamme « Reflex numérique »
Olympus E

Production arrêtée[modifier | modifier le code]

  • Olympus Camedia

La monture numérique Four Thirds 4/3[modifier | modifier le code]

Lors du passage de l'argentique au numérique, Olympus a repensé les formules optiques de ses objectifs pour éliminer le défaut des capteurs numériques qu'est la faible réponse de la cellule avec des rayons inclinés. Les nouvelles formules optiques permettent que les rayons lumineux arrivent quasiment à la perpendiculaire de la cellule pour une meilleure réponse.

Cette monture, ouverte à d'autres constructeurs, a aussi été choisie par Leica, BlackMagic et Panasonic (marque Lumix).

Olympus a donc créé sa nouvelle gamme d'optique ZUIKO DIGITAL, divisée entre trois niveaux :

  1. Standard : Optique de base à prix modérés
  2. Pro : Optique lumineuse de haute qualité avec tropicalisation
  3. Top Pro : Optique à ouverture fixe de haute qualité avec tropicalisation

Domaine de la santé[modifier | modifier le code]

Le groupe dispose d'un savoir-faire en matière d'imagerie médicale à haute valeur ajoutée et de matériel endoscopique. L'endoscopie, la microscopie et le matériel chirurgical comptent pour plus de 50 % du chiffre d’affaires, mais 80 % des bénéfices d’Olympus. Mais, le , lors de la présentation de ses résultats annuels, il a annoncé créer une filiale Olympus Biotech-France d'Olympus Biotech-Tokyo (après avoir fait de même aux États-Unis)[25].

L'antenne française s'installera à Lyon et sera consacrée à la médecine régénérative (substituts osseux, derme artificiel ou produits dentaires), domaine déjà exploré en collaboration avec le laboratoire japonais Kaken et via le rachat de produits de Stryker Biotech. Son rôle semble plutôt commercial (2 chercheurs en a R&D pour 17 personnes pour la logistique (en Irlande) et 20 commerciaux devant couvrir l’Europe[25].

C'est une diversification qui devrait aider le groupe à affronter une diminution du nombre d'appareils photos vendus et les difficultés induites par la catastrophe de Fukushima (chiffre d'affaires de 7,4 milliards d'euros, en baisse de 4,1 % en un an, et bénéfice net diminué de 84,5 %[25]).

En novembre 2020, Olympus annonce le rachat de FH Ortho, société française de produits orthopédiques, afin de se renforcer dans le secteur de la chirurgie orthopédique mini-invasive. Olympus espère ainsi développer ses canaux de distribution internationaux pour ses propres produits orthopédiques, et vendre certains produits de FH Ortho au Japon[26].

Données économiques[modifier | modifier le code]

Actionnaires de la société[modifier | modifier le code]

Liste des principaux actionnaires de l'entreprise au [27] :

Actionnaire %
Nomura Asset Management 5,86 %
en:Baillie Gifford 5,05 %
Capital Research & Management (World Investors) 4,66 %
Sumitomo Mitsui Banking Pension Fund 3,51 %
Nikko Asset Management 3,24 %
Sumitomo Mitsui Trust Asset Management 2,87 %
Daiwa Asset Management 2,74 %
Mitsubishi UFJ Financial Group 2,35 %
The Vanguard Group 2,07 %
Olympus Corporation (autodétention) 2,02 %

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Sony investit dans Olympus pour se diversifier dans le médical, Le Monde, 28 septembre 2012, Sarah Belouezzane
  2. National Software Reference Library, (organisation)Voir et modifier les données sur Wikidata
  3. Claude Fouquet, « Olympus s'enfonce dans le rouge au 1er trimestre », sur Les Echos,
  4. (en) Mt.Olympus- the mountain where gods and goddesses live, Olympus, consulté le 7 décembre 2011
  5. (en)The long road to locally produced microscopes, sur www.olympus-global.com
  6. a et b David Dauba, « Olympus », émission À vos marques sur BFM Business, 17 février 2013
  7. (en)Birth of gastrocameras, sur www.olympus-global.com
  8. Bruno Waraschitz, « Olympus Pen E-P1 : le premier compact numérique à objectifs interchangeables », sur declicphoto.fr,
  9. a b c et d « Olympus avoue avoir retouché ses comptes depuis longtemps : Comptes falsifiés, commissions et acquisitions douteuses, investissements fumeux, ... Le Japon prend conscience ce mardi de l'ampleur du scandale qui secoue le fabricant d'appareils photographiques dont le titre s'est écroulé en Bourse de 70 % en trois semaines. », La Tribune,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. a b et c Japon: énorme scandale financier autour du groupe Olympus, LeMatin.ch, le 8 novembre 2011
  11. AFP, « Japon: le scandale Olympus risque de nuire aux entreprises : Le scandale des malversations financières pourrait avoir des conséquences sur les ventes d’appareils photo d’Olympus. », Le Devoir,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. Olympus : on a retrouvé le banquier japonais à l'origine du scandale, Reuters sur La Tribune, le 28 novembre 2011
  13. a b c et d Frédéric Paya, « Les comptes flous d’Olympus : Il manquerait 4,9 milliards de dollars dans le bilan du groupe d’électronique. Résultat de pratiques comptables interdites ou de liens avec la mafia? La police japonaise enquête. », Valeurs actuelles,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. a et b Olympus demande des comptes à ses administrateurs, AFP sur La Tribune, le 10 janvier 2012
  15. D'anciens dirigeants d'Olympus mis en examen, AFP sur La Tribune, le 7 mars 2012
  16. (en) Regulator Takes Aim at Olympus, Reuters sur The New York Times, le 6 mars 2012
  17. a et b Olympus vend sa filiale de vente de téléphones portables pour 530 millions d'euros, AFP sur Google News, le 24 août 2012
  18. Japon: près de 50 sociétés réclament des dommages à Olympus, AFP sur Google News, le 14 novembre 2012
  19. a b et c Scandale Olympus : prison avec sursis pour trois ex-dirigeants, AFP sur Google News, le 3 juillet 2013
  20. Olympus poursuivi par le Bureau britannique des fraudes graves, AWP/AFP sur Romandie, le 4 septembre 2013
  21. « Olympus quits camera business after 84 years », sur BBC,
  22. Louis Royer, « Définitivement cédée à JIP, la division photo d'Olympus pourrait même perdre son nom », sur Les Numériques, (consulté le ).
  23. Mathieu Chartier, « Photo : ne dites plus Olympus mais OM System », sur Les Numériques, (consulté le ).
  24. (en) Makiko Yamazaki, « Japan's Olympus to sell microscope unit to Bain for $3 bln » Accès libre, sur Reuters,
  25. a b et c Gaëlle Fleitour, Olympus campe sa biotech à Lyon, usine Nouvelle, 17 mai 2011
  26. AFP, « Le japonais Olympus rachète un spécialiste français de produits orthopédiques », sur Le Figaro, (consulté le ).
  27. « OLYMPUS CORPORATION : Actionnaires Dirigeants et Profil Société », sur www.zonebourse.com (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Principaux concurrents[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]