Odon de Villars

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Odon de Villars
Titre Comte de Genève
(-)
Autres titres Damoiseau des comtes de Savoie, seigneur du Montellier, de Montribloud, de Saint-Sorlin et du Thor et gouverneur de Nice
Grade militaire Capitaine pontifical, Recteur du Comtat Venaissin
Distinctions chevalier de l’ordre du Camail
Biographie
Dynastie Maison de Thoire-Villars
Nom de naissance Eudes
Naissance
Décès
Père Jean de Villars
Mère Agnès de Montaigu
Conjoint Alix des Baux

Blason de Odon de Villars

Odon de Villars (1354-1414), dit aussi Eudes de Villars, fils d'Agnès de Montagu et de Jean de Villars, damoiseau des comtes de Savoie, chevalier de l’ordre du Camail, seigneur du Montellier, de Montribloud, de Saint-Sorlin et du Thor, comte de Genève, Capitaine général du pape Clément VII, recteur du Comtat Venaissin et gouverneur de Nice.

Biographie[modifier | modifier le code]

Odon suivit la voie de ses pères et fut damoiseau du comte de Savoie jusqu’en 1381. À ce titre, il participa à ses différentes guerres en Lombardie, contre les Visconti, puis le suivit quand, allié à Louis d’Anjou, il s’en fut à la conquête du royaume de Naples après la mort de la reine Jeanne.

Ses premiers faits d’armes[modifier | modifier le code]

En Lombardie, le , il participa à la victoire du Comte Vert sur Galéas Visconti. Puis, au début de l’été, il rejoignit Othon de Brunswick, assiégé dans Asti, en compagnie de Gaspard de Montmayeur. À la tête de cinq cents lances, les deux capitaines savoyards repoussèrent les troupes de Galéas et Ambrogio Visconti et s’emparèrent de quelques bastions.

Clément VII, le principal employeur d'Odon de Villars

Au cours du mois de février 1373, Raimond de Turenne, capitaine pontifical, et son oncle Nicolas Roger de Beaufort, rejoignirent Amédée VII de Savoie à Vimercate avec cinquante lances. Leur arrivée provoqua une rixe avec quelques bandouliers de Villars. Les coupables furent emprisonnés par le Comte Vert. Informé, Grégoire XI ordonna qu’on lui envoyât à Avignon ces prisonniers tous originaires du diocèse de Limoges.

Ses faits d’armes dans le royaume de Naples durent être plus discrets puisque aucune chronique n’en fait état.

Le Capitaine de Clément VII[modifier | modifier le code]

Pour le pape d’Avignon, la plus grande qualité d’Odon était d’être le cousin germain de Humbert VII, sire de Thoire et de Villars, époux de sa sœur Marie de Genève. Ce fut pour cette seule et unique raison que Clément VII le choisit pour tenter de lutter contre Raymond de Turenne qu’il avait spolié[Note 1][réf. nécessaire].

Villars, investi de la confiance papale, tenta au cours de l’automne 1386 de reprendre manu militari au vicomte son fief de Saint-Rémy-de-Provence. Le 2 octobre, avec Georges de Marle, le futur sénéchal de Provence, il prit le commandement des troupes pontificales paré du titre de Capitaine Général. Le siège de Saint-Rémy fut un fiasco[Note 2][réf. nécessaire]. Et le 2 décembre, il reçut 1714 florins de la Réverende Chambre Apostolique pour solder ses troupes.

Le mariage d’Odon de Villars et d’Alix des Baux[modifier | modifier le code]

Au cours du mois de juillet 1380, Guillaume III Roger de Beaufort[Note 3][réf. nécessaire] se mit en tête d’unir sa petite-fille Alix des Baux à un membre de la famille du pape. Sous prétexte de présenter sa pupille à la Cour pontificale, il l’amena à Avignon et la conduisit directement en l’hôtel de sa cousine Marie, princesse d’Orange[Note 4][réf. nécessaire]. Là, il lui fit épouser Odon.

La forteresse des Baux dont la possession déclencha une guerre privée entre Raymond de Turenne et Odon de Villars

Avec une telle initiative, le vicomte de Turenne se préparait des lendemains qui chantent. Son fils, Raymond, dont Villars était devenu le meilleur ennemi ne décoléra pas. Il était persuadé que sa nièce Alix, sous la coupe de cet époux, allait réclamer la jouissance de tous ses fiefs baussencs, passés sous la coupe des Roger de Beaufort.

L’appel aux réformateurs royaux du Languedoc[modifier | modifier le code]

Il ne se trompait pas. En décembre 1389, Alix et Odon portèrent plainte contre les Roger de Beaufort auprès des réformateurs royaux. Ceux-ci arrêtèrent que les deux plaignants étaient dans leurs droits et que le vicomte de Turenne devait rendre les Baux à sa petite-fille et à son époux[Note 5][réf. nécessaire].

Les procureurs du vicomte, cherchant à temporiser, proposèrent en compensation des Baux, les seigneuries de Puyricard, Éguilles et Séderon. Cette proposition fut prise en considération[Note 6][réf. nécessaire].

Mais les erreurs qui entachaient les jugements des réformateurs du Languedoc étaient telles que le vicomte de Turenne obtient de la justice royale de faire appel de ce jugement bien qu’il ait été ratifié par le Parlement de Paris. L’affaire étant en suspens, les Roger de Beaufort continuèrent à occuper la forteresse des Baux.

Le recteur du Comtat Venaissin[modifier | modifier le code]

En mai 1390, Clément VII vint à la rescousse d’Odon en le nommant recteur du Comtat. Il succédait à Henri de Sévery, évêque de Rodez. Accompagné de son épouse Alix, le 20 mai, il fit son entrée triomphale dans Carpentras[Note 7][réf. nécessaire].

La joie du couple fut à peine ternie par un deuil. Celui de François des Baux, l’oncle d’Alix qui venait de mourir en lui léguant tous ses fiefs du val d’Aubagne. Marie de Blois, comtesse de Provence, décida qu’ils devraient rester entre les mains de sa veuve Philippa de Vintimille.

Le nouveau Recteur écuma de rage. Clément VII et son frère durent le calmer pour qu’il acceptât seulement d’intenter un procès afin récupérer les fiefs hérités par Alix des Baux[Note 8][réf. nécessaire].

Le mausolée de Saint-Rémy-de-Provence qui fait face au prieuré de Saint-Pierre-de-Mausole

Du coup Odon passa ses nerfs sur autre chose. Il incita son épouse à revenir à la charge contre son grand-père. Alix lui fit savoir qu’elle lui contestait le droit de s’arroger le château des Baux, ses forts de Mont-Paon et de Saint-Martin-de-Castillon (aujourd’hui le Paradou) ainsi que le castellas d’Éguilles dont il s’était emparé injustement. Face à cette demande, Guillaume III Roger de Beaufort préféra se réconcilier avec son fils aîné et demanda à Raymond de traiter avec sa nièce. Le jeune et bouillant vicomte de Turenne arrêta pour un temps ses guerres contre le pape et transigea avec Alix.

La paix de Saint-Rémy imposée par le roi de France[modifier | modifier le code]

Le , un traité de paix perpétuelle fut signé à Saint-Rémy entre Raymond de Turenne, Clément VII, représenté par le recteur du Comtat, Louis II de Poitiers-Valentinois et Jean de Poitiers, évêque de Valence et de Die[Note 9][réf. nécessaire].

Raymond de Turenne demanda et obtint que Villars fût intégré dans ce traité. Il se vit aussi accorder un sauf-conduit royal d’un an pour mener à bien la poursuite de ses procès aux Parlements. Quant à Clément VII, il dut promettre de ne plus combattre Guillaume et son fils Raymond.

Ce dernier devait de plus recevoir de la Révérende Chambre Apostolique une rançon de 20 000 florins. En attendant son versement, le recteur, au nom du pape, promit que son oncle Raymond aurait la jouissance des revenus de l’abbaye de Montmajour à Pertuis et à Pélissanne, et ceux du prieuré de Saint-Pierre de Saint-Rémy, dépendant du chapitre de Notre-Dame des Doms à Avignon.

La provocation pontificale[modifier | modifier le code]

Fort de ce traité de paix, au début septembre 1392, Turenne obtient du pape et de Villars un sauf-conduit pour traverser le Comtat Venaissin accompagné de cent lances. Mais le conflit était loin d’être éteint. Le parti pontifical en attisa lui-même le feu en rompant la trêve au bout de quatre mois par une provocation du recteur, autant dire avec la bénédiction papale.

Aidé de Foulques de Pontevès, seigneur de Buoux et de Lauris, et d’Elzéar, seigneur d’Oraison et de Cadenet, Villars attaqua Montpaon et Castillon, que le traité de Saint-Rémy plaçait sous la sauvegarde de Marie de Blois, comtesse de Provence. Ils firent en une journée cent vingt prisonniers à Saint-Rémy et aux Baux et se retranchent dans leurs forts de Lauris et Cadenet[Note 10][réf. nécessaire].

Face à cette provocation, Turenne déposa immédiatement des lettres de marques[1] auprès des conservateurs de la trêve. Il envoya son fidèle Paul Triboulet à Angers auprès de Marie de Blois et considéra avoir l’accord tacite de la Régente et de ses officiers pour entrer en Provence et contre-attaquer[Note 11][réf. nécessaire].

Après son entrevue angevine, en janvier 1393, Paul Triboulet revint informer Raymond des réactions de la Régente. Marie de Blois s’est dite moult courroucée et avait blâmé Pontevès, Oraison et Villars. Sa rancœur et son exaspération s’étendaient aussi à Clément VII qu’elle accusait d’avoir fomenté cette guerre. Pourtant la comtesse différait ses décisions à son retour en Provence prévu vers Pâques. Du coup Raymond repassa à l’attaque tout en demandant à ses hommes de ne jamais s’en prendre au domaine comtal[Note 12][réf. nécessaire].

Une solution négociée[modifier | modifier le code]

Le blason de la maison des Baux qui marquait toutes les terres baussenques

La violence de la réaction du vicomte inquiéta. Le , aux Baux, Raymond reçut une ambassade arlésienne l’informant que leur Conseil de Ville était prêt à l’aider à reprendre les seigneuries saisies par Odon, à réduire Cadenet et Lauris, et à lui financer, à la hauteur de 25 000 florins, la vide de ses compagnies.

De leurs côtés, les ducs de Berry et de Bourgogne s’engageaient avant le terme de la Toussaint 1393 à convaincre Villars de céder définitivement ses droits sur les Baux, Montpaon, Castillon, Éguilles, Puyricard et Mollégès à Raymond pour la somme de 20 000 florins[Note 13][réf. nécessaire].

Ce fut dans ce cadre que le , Charles VI et son Conseil dépêchèrent deux ambassadeurs auprès de Turenne et de Clément VII. Ils furent chargés de confirmer au vicomte les termes et les procédures préalables à l’accord avec Villars. Ce dernier devait être convoqué en France devant le Conseil du roi tandis que Raymond était invité à dépêcher un plénipotentiaire muni des pièces de son procès[Note 14][réf. nécessaire]. Ce qui ne se fit pas et pour cause.

Gouverneur de Nice et comte de Genève[modifier | modifier le code]

Villars jugea qu’il était temps pour lui de quitter Avignon et le Comtat. Il repassa au service d’Amédée VIII de Savoie, et fut nommé responsable du gouvernement de Nice de 1396 à 1399. Odon réussit à s’opposer violemment puis à se brouiller avec les Grimaldi ce qui lui valut sa disgrâce.

Clément VII hérite après la mort de son frère Pierre, en 1392, du comté de Genève. Son neveu, Humbert de Villars, hérite du titre, avant qu'il ne passe à Odon de Villars le . Cette succession n'est pas acceptée puisque Odon de Villars n'a aucun lien de famille avec les Genève[2]. Les tantes d'Humbert de Villars, qui s'étaient déjà opposées à lui, s'entendent le 22 juillet 1400 pour nommer Blanche comtesse de Genève[2].

Ancien tuteur d'Amédée VIII de Savoie, il s'engage à Chambéry, le , à en faire son héritier au cas où il meurt sans enfant[2]. Finalement, à Paris, à l'hôtel de Nesle, il lègue le 5 août 1401, pour 45 000 francs d'or l'ensemble des droits au comte Amédée VIII[2],[3],[4]. Le futur antipape Félix V lui confie, à nouveau, la charge de gouverneur de Nice de 1405 à 1411.

La récupération des fiefs baussencs[modifier | modifier le code]

Notre-Dame du Lac, l'église du Thor

Villars revint de Nice le . Devant Louis II d'Anjou et au nom d’Alix, il rendit hommage des fiefs des Baux, Montpaon, Saint-Martin-de-Castillon, Mouriès, Éguilles et Séderon que son épouse possédait en Provence et dans les terres adjacentes[Note 15][réf. nécessaire].

Ces fiefs ne restèrent que peu de temps à Alix. Le , à Brantes, au pied du Ventoux, Villars en fit donation à son neveu Philippe de Lévis[Note 16][réf. nécessaire]. En contrepartie celui-ci devait lui servir de caution vis-à-vis de Raymond de Turenne dans l’observation d’un accord passé entre le vicomte, lui et son épouse. En cas de non-respect de la part d’Alix et d’Odon, ces derniers devraient payer 50 000 florins à Raymond de Turenne[Note 17][réf. nécessaire].

S’étant départi de nombre de fiefs baussencs, en compensation, Villars acquit en 1404, la seigneurie du Thor où il ne laissa pas le meilleur souvenir.

Odon de Villars porte plainte devant le Parlement[modifier | modifier le code]

En août 1406, Villars reprit ses procédures en traînant le vicomte de Turenne devant le Parlement criminel pour faux en écriture concernant la tutelle d’Alix des Baux. Raymond fut cité à comparaître avec Paul Triboulet, Aymar de Nagelle, Gaviot et Jehan Salemon. Ce procès allait courir pendant deux ans[Note 18][réf. nécessaire].

Raymond de Turenne
par Girolamo di Benvenuto
fresque de l’Ospedale Santa-Maria della Scala à Sienne

Le vicomte de Turenne dénonce Odon de Villars au pape[modifier | modifier le code]

Raymond se réfugia, près d’Angers, dans son comté de Beaufort-en-Vallée. Lui, qui jusqu’alors ne nous avait pas habitué à la chose fut-il pris de scrupules religieux ? Toujours est-il que le , à Gênes, Boucicaut reçut une lettre de son beau-père lui demandant d’intervenir auprès de Benoît XIII, qui séjournait alors à Porto-Venere. Le vicomte de Turenne désirait faire lever une excommunication qui lui pesait[Note 19][réf. nécessaire].

Sûr que l’on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même, il joignit à son courrier le projet de bulle à soumettre au pontife. Dans les attendus, il expliquait en particulier les conséquences funestes qu’eurent sur le cours des évènements les épousailles d’Alix et d’Odon. Mais toujours aussi fier, il fit savoir à son gendre, qu’en tout état de causes, il se refusait à plier genoux devant ce pape dont il implorait la clémence.

Benoît XIII annule le mariage d’Odon et d’Alix[modifier | modifier le code]

Cette même année, Benoît XIII fut à nouveau sollicité par Alix des Baux pour rompre son mariage avec Odon. Le pontife obtempéra. Si l’on reste curieux d’en connaître les raisons, on en connaît les conséquences puisque Alix se remaria en secondes noces avec Conrad de Fribourg, comte de Neuchâtel.

Quant à Villars, il réapparut dans le Comtat, au cours du mois d’avril 1411, pour guerroyer contre les partisans savoyards de l’antipape. Il fit deux prisonniers à Caromb[Note 20][réf. nécessaire]. On sait qu’il décéda en 1414.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Raymond de Turenne, vicomte de Turenne et neveu de Grégoire XI, avait été par deux fois Capitaine pontifical en Italie et était Capitaine des Armes du Comtat Venaissin. Il réclamait ses gages pour ses campagnes militaires, l'héritage que lui avait laissé son oncle et la reconnaissance par la seconde maison d'Anjou des fiefs provençaux que la reine Jeanne avait octroyés aux Roger de Beaufort.
  2. À sa décharge, il faut signaler que, dès le 21 octobre 1386, il assuma seul le commandement des troupes pontificales. Sur sollicitation de Marie de Blois, Georges de Marle était retourné à Avignon afin de mener les pourparlers avec l’Union d'Aix.
  3. Le vicomte Guillaume III Roger de Beaufort, père de Raymond de Turenne, avait été nommé tuteur de sa petite-fille Alix des Baux.
  4. P. Pansier dans sa nomenclature Les rues d’Avignon au Moyen Âge (Mémoire de l’Académie du Vaucluse, T. X, 1910) situe l’hôtel des princes d’Orange au no 39 de la rue Four de la Terre à Avignon.
  5. Cet arrêt des réformateurs est conservé aux Archives Nationales, sous la cote KK 1213a, f° 22 r°. Les Roger de Beaufort justifiaient leur refus de rendre les Baux en avançant deux arguments. Tout d’abord, ils voulaient être défrayés pour la garde et l’entretien de la forteresse baussenque, ensuite, ils voulaient préserver et défendre les droits de Jeanne des Baux, héritière de son fils Jean, mort en bas âge. Dans un mémoire conservé aux Archives Nationales (KK 1213a, f° 23 r°) Raymond de Turenne estimait à 60 000 francs la somme due pour les Baux et se considérait comme le seul garant du droit de sa sœur sur les Baux par la succession de son filz qui mourut qui estoit droit heritier et le père du dit filz mourust sans faire testament. Ce dernier point relève au minimum de la mauvaise foi, Raymond des Baux ayant expressément désigné sa fille Alix comme héritière universelle en cas de mort de son frère.
  6. On sait que par un acte daté du 17 mai 1390, Guillaume Roger de Beaufort donna à sa petite-fille Alix et à Villars Séderon et son péage en gaige du contenu de la sentance que avoyet obtenu les dis mariez par les réformateurs de Languedoc à l’encontre du dit monseigneur le viconte (Archives Nationales R2 39, no 48).
  7. En guise de bienvenue, les syndics de Carpentras remirent à Alix des Baux une aiguière et son bassin de vermeil.
  8. La procédure prit fin le 10 janvier 1391 par la restitution des fiefs du val d’Aubagne à Alix des Baux.
  9. Le texte signé revêt la forme d’un mandement royal, la Cour de France décrétant que Les dictes parties se soubzmettront du hault et du bas, purement et absolument, a la volonté et ordenance du roy.
  10. Ce raid provocateur eut, en outre, comme résultat d’occasionner des dégâts estimés par Raymond de Turenne aux environs de 90 000 francs en incluant les ravages faits sur les tènements de Pertuis, Meyrargues, Pélissanne, les Pennes et Grambois. De plus des documents devant être produits lors des procès estés devant les Parlements par les Roger de Beaufort furent brûlés. Raymond, qui se trouvait alors en Languedoc, déposa plainte plus de VI ou VIII fois par bons instruments lesquels il a devers lui.
  11. Cette décision, approuvée par un des grands officiers de Marie de Blois, se trouve aux Archives Nationales sous la côte KK 1213a, f° 4 r° : Et quant il vist que en nulle manière il ne pouvoit avoir droit et raison de ceulx qui lui avoient commencié la guerre pour le sustenance que le pape lui faisoit, et messire Jehan Pelerin mesmez, qui estoit capitaine et gouverneur du pais de Prouvence pour ma dicte dame la royne, respondit au dit messire Remon et lui manda qu’il n’estoit si hardi d’en faire nulle raison pour peur du pape, mais avoit commandement de madame la royne qu’il fit ce que le pape vouldroit et lui commanderoit.
  12. Ses ordres sont conservés aux Archives Nationales dans la série KK, 1213a, f° 4 r° : Il entra au pays de Prouvence avecque ses gens et prit quatre ou cinq forteresse de gentils hommes qui estoient aidant au dit messire Odon, le sire d’Oraison et Foulques de Pontevès et quand il les eut pris, il fit faire la montre de toutes ses gens d’armes et les mit en gages et leur fit jurer sur les saints évangiles qu’ils ne feroient mal ni dommage au domaine de ma dite dame la reine.
  13. Au nom du roi Charles VI, les ducs s’engageaient à faire rendre aux Roger de Beaufort Séderon, Bagnols, Anduze, Alès, Saint-Étienne-Vallée-Française, Bouzols et Fay, fiefs attribués en gage prétoire à Villars par les réformateurs du Languedoc.
  14. À la suite de cette démarche royale, le 5 octobre 1393, la Révérende Chambre Apostolique envoya à Nîmes son clerc Toussaint Roger avec une mission très précise au sujet du conflit juridique opposant Odon à Raymond de Turenne.
  15. Raymond de Turenne avait rejoint alors sa vicomté. On sait que Villars récupéra les fiefs baussencs du Val d’Aubagne puisque le 14 décembre 1399, un acte passé par son procureur Bernard de Lambesc, seigneur usufruitier des châteaux de Roquefort et de Cassis, montre que le château de Roquefort-la-Bédoule lui fut attribué.
  16. Il se vit octroyer Brantes, Plaisians et leurs dépendances, des seigneuries de Saint-Marcel, Roquefort, le Castellet, Cassis et Port-Miou, dépendantes de la baronnie d’Aubagne, ainsi que de la Fare-les-Oliviers, et Éguilles.
  17. Régis Veydarier commente cette information, donnée par L. Barthélemy (charte n° 1692), en suggérant que cette donation et cette demande de caution se firent dans le cadre du procès opposant le vicomte de Turenne et Alix des Baux au Parlement de Paris.
  18. Les Archives Nationales ont conservé les minutes de ce procès. Jehan Salemon fut élargi le 17 septembre 1406 ; les deux parties passèrent au conseil le 29 novembre 1406 ; les plaidoiries furent entendues le 24 mai 1407 ; la Cour statua contre Triboulet le 12 juillet 1407 ; élargissement et défauts contre Raymond de Turenne et ses coaccusés le 10 septembre 1407 ; appel fait à la Table de Marbre le 23 janvier 1408 ; défaut de Triboulet et de Salemon à la Table de Marbre le 13 mars 1408 ; appel à la Table de Marbre de Raymond de Turenne qui justifia son absence par des lettres d’excuse.
  19. Raymond de Turenne avait été maintes fois excommunié par les papes Clément VII et Benoît XIII.
  20. Il s’agissait de Guichard de la Tour et d’Étienne de Buccen.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Les lettres de marques donnaient le droit, en dépit d'une trêve, de venger un affront, une violation des accords en attaquant l'adversaire. Elles avaient leur équivalent sur mer avec les lettres de courses.
  2. a b c et d Christian Regat, « Pourquoi le roi des Pays-Bas porte les armes des comtes de Genève ? », Les Rendez-vous de l’Académie salésienne, no 28,‎ , p. 19 (lire en ligne [PDF]).
  3. Paul Guichonnet, « Genève (de) » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  4. Bernard Demotz, Le comté de Savoie du XIe au XVe siècle : Pouvoir, château et État au Moyen Âge, Genève, Slatkine, , 496 p. (ISBN 2-05-101676-3), p. 58.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sources et bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Archives Nationales, Litige entre Raymond de Turenne et Odon de Villars (1406 – 1408), série X 2a 14, f° 343 v°, 347 r°, 378 v°, 379 v°, 391 v°, 392 r°, 400 v°, 407 r°, 413 v° et 419.
  • Charles Cottier, Notes historiques concernant les Recteurs du ci-devant Comté Venaissin, Carpentras, 1808.
  • J. F. André, Histoire du gouvernement des Recteurs dans le Comtat, Carpentras, 1847.
  • L. Barthélemy, Inventaire chronologique et analytique des chartes de la maison des Baux, Marseille, 1882.
  • Cais de Pierlas, La ville de Nice durant le premier siècle de la domination des princes de Savoie, Turin, 1898.
  • N. Valois, La France et le Grand Schisme d’Occident, Paris, 1896 - 1901.
  • C. Faure, Études sur l’administration et l’histoire du Comtat Venaissin du XIIIe au XIVe siècle (1229 – 1417), Paris-Avignon, 1909.
  • F. Menkès, Aspects de la guerre de Provence à la fin du XIVe siècle, Mélanges offerts à E. Perroy, Paris, 1973.
  • H. Dubled, Entrées et fêtes à Carpentras à l’époque pontificale, Rencontres, 113, Carpentras, 1976.
  • B. Galland, Le rôle du comte de Savoie dans la ligue de Grégoire XI contre les Visconti (1372-1375), Mélanges de l’École Française de Rome, Vol. 105, no 105-2, 1993.
  • R. Veydarier, Raymond de Turenne, la deuxième maison d’Anjou et de Provence : étude d’une rébellion nobiliaire à la fin du Moyen Âge, thèse de l’Université de Montréal (Québec), 1994.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]