Molineuf
Molineuf | |||||
L'église Saint-Secondin. | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Centre-Val de Loire | ||||
Département | Loir-et-Cher | ||||
Arrondissement | Blois | ||||
Intercommunalité | Agglopolys | ||||
Statut | Commune déléguée | ||||
Maire délégué Mandat |
Christine Pavy 2020-2026 |
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Code postal | 41190 | ||||
Code commune | 41142 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Molineuvois | ||||
Population | 784 hab. (2013) | ||||
Densité | 71 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 47° 34′ 46″ nord, 1° 12′ 58″ est | ||||
Altitude | Min. 72 m Max. 145 m |
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Superficie | 11,02 km2 | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de Veuzain-sur-Loire | ||||
Législatives | Troisième circonscription | ||||
Historique | |||||
Fusion | |||||
Commune(s) d'intégration | Valencisse (chef-lieu) |
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Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
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Géolocalisation sur la carte : Loir-et-Cher
Géolocalisation sur la carte : Centre-Val de Loire
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Molineuf est une commune historique du Loir-et-Cher (région Centre-Val de Loire), reléguée au statut de commune déléguée depuis la fusion administrative avec Orchaise en 2016 afin de créer la commune nouvelle de Valencisse, dont Molineuf est le chef-lieu[1].
Géographie
[modifier | modifier le code]Localisation
[modifier | modifier le code]Limitrophe de la forêt domaniale de Blois, Molineuf est située sur les bords de la Cisse, qui serpente du plateau céréalier de la Beauce jusqu'aux coteaux couverts de vignobles qui dominent la Loire aux portes de la Touraine.
Les communes limitrophes sont Blois, Saint-Lubin-en-Vergonnois, Saint-Sulpice-de-Pommeray, Chambon-sur-Cisse, Orchaise (ces deux dernières étant également déléguées de Valencisse), Chouzy-sur-Cisse et Coulanges (déléguées quant à elles de Valloire-sur-Cisse).
La gare ferroviaire la plus proche de Molineuf est la gare de Chouzy (Valloire-sur-Cisse), située à 6,8 km à vol d'oiseau.
Hydrographie
[modifier | modifier le code]La Cisse sépare Molineuf de la commune déléguée d'Orchaise, qui fait également partie de Valencisse depuis 2016.
Lieux-dits
[modifier | modifier le code]- L'Abbaye,
- Les Auvernas,
- Les Blossières,
- Bury,
- La Chambaudière,
- L'Enfer,
- Le Paradis,
- Le Purgatoire,
- Les Tirons (ou Tisons).
Toponymie
[modifier | modifier le code]Nom actuel
[modifier | modifier le code]Le nom de l'actuelle commune déléguée de Molineuf est une contraction de l'expression « moulin neuf », les moulins ayant été nombreux sur la Cisse au Moyen Âge.
Évolution du nom de la commune
[modifier | modifier le code]D'abord appelé Saint-Secondin du nom de l'église éponyme, le nom du village évolua progressivement vers Saint-Secondin-des-Vignes en honneur à l'activité viticole qui a constitué la fierté du village au Moyen Âge[2].
Sous la Révolution, la volonté de déchristianiser la société française requiert un changement du toponyme : par délibération du conseil général de la commune, et en application du décret du 25 vendémiaire an II (), la commune nouvellement créée fut temporairement renommée Molineuf, avant de revenir à Saint-Secondin en 1801[3].
C'est en 1913 que la commune adoptera définitivement le nom de Molineuf[4], en vertu du décret du 28 juin de la même année[5]. À ce titre, Molineuf figurait (jusqu'en 2016), avec Montoire-sur-le-Loir, parmi les seules communes à avoir conservé son nom révolutionnaire au sein du Loir-et-Cher (et la seule à l'avoir conservé tel que décrété en 1793).
Ce processus toponymique, passant d'un hagiotoponyme à un toponyme composé d'un nom et d'un adjectif[Note 1], est l'absolu contraire de ce qu'il s'est passé à la commune de Saint-Viâtre (également en Loir-et-Cher), auparavant nommée Tremblevif jusqu'en 1854[6].
Histoire
[modifier | modifier le code]Antiquité
[modifier | modifier le code]À l’origine, le territoire de Molineuf était couvert de forêts, avec la forêt de Blois sur la rive gauche de la Cisse, et la forêt des Blémars sur sa rive droite[7].
Moyen Âge
[modifier | modifier le code]Molineuf, d'abord appelé Saint-Secondin, apparaît dans les archives pour la première fois en 1080, lorsqu'un certain chevalier Gervais de Vendôme en cède la propriété aux moines de l'abbaye de Marmoutier[8], dont le comte de Blois est propriétaire depuis plus d'un siècle[9]. Les religieux, mandatés de défricher la forêt des Blémars[10], y fondent alors la paroisse Saint-Secondin.
Rattachée au fief de Bury, l'église fut ravagée dès 1145 lors de l'attaque du vicomte Sulpice II d'Amboise, récemment emancipé du comte d'Anjou et guerroyant contre chacun de ces voisins[11].
C'est en 1221 que Geoffroy Bourreau, premier seigneur de Bury connu, favorisa la création du prieuré Saint-Laurent-de-Tiron en donnant aux moines de Tiron « une terre située entre Cisse et forêt, et un moulin neuf ». Les moines profitent alors des coteaux du Val de Loire pour cultiver la vigne. Peu à peu, le village adopte le nom de Saint-Secondin-des-Vignes[2].
En 1356, Bury et le village de Saint-Secondin sont pillés puis occupés par des Gascons[2], alors alliés aux Anglais lors de la guerre de Cent Ans. Le domaine est libéré en 1365 par le comte Louis II de Blois-Châtillon. Ces neuf années d'occupation ont néanmoins suffit pour laisser un odonyme encore utilisé aujourd'hui : la vallée des Anglais[12].
Renaissance et Ancien régime
[modifier | modifier le code]En 1563, l'église Saint-Secondin est rachetée aux moines par Claude Robertet[2], alors seigneur de Bury après que son père, le ministre Florimond Robertet, ait racheté en 1511 l'ancienne forteresse pour y construire le premier château de style Renaissance du Val de Loire[13].
Au XVIIe siècle, le dernier Robertet meurt criblé de dettes. Le château est en ruines, petit à petit pillé par ses propriétaires successifs, et le village est régulièrement saccagé par des hordes de pillards profitant du chaos de la Fronde[2].
Depuis la Révolution
[modifier | modifier le code]Le château étant déjà en ruines et le titre de seigneur de Bury n'existant plus, les tumultes de la Révolution sont plutôt étrangers au village. C'est cependant tout le contraire quant à la révolution industrielle. À l'aube de la Révolution, en 1775, le village comptait pas moins de 50 vignerons qui en faisaient sa fierté nationale. Au XVIIIe siècle, les vignes disparaissent les unes après les autres au profit des habitations qui éclosent de part et d'autre des hameaux de Bury et Molineuf[2].
Au fil des siècles, le hameau du Moulin Neuf devient Molineuf, et c'est ce nom que la commune portera provisoirement au cours de la Révolution française jusqu'en 1801, avant que Saint-Secondin ne redevienne Molineuf en 1913[2].
À la fin du XIXe siècle, le développement des routes bouleverse le mode de vie des Molinotiots : au lieu de traverser le pays blésois à pied, une diligence publique à cheval se met en place entre Herbault et Blois. La municipalité de Saint-Secondin est également parvenue à ce que la RN 766 (qui relie Blois à Angers via Château-Renault) passe par Molineuf au lieu de Bury comme initialement prévu[2].
Lors de la Guerre franco-prussienne, Saint-Secondin est pillée et occupée par les forces allemandes d' jusqu'à la signature de l'armistice en [2].
De 1904 à 1934, c'est au tour du tramway à vapeur de Loir-et-Cher de desservir le village[2]. Molineuf est en effet desservie par une ligne de tramway du Loir-et-Cher reliant Blois à Château-Renault (Indre-et-Loire)[14]. Sa station se trouve alors entre celles d'Orchaise et de Chambon-sur-Cisse, le tramway passant sur l'allée de Coulanges.
Quant aux guerres du XXe siècle, Molineuf n'a pas été occupée ni attaquée mais la mobilisation générale laissera 25 Molinotiots morts pour la France à la suite de la Première Guerre mondiale (alors que le village ne comptait alors 500 hab), et 7 après la Seconde[2]. Cependant, un avion américain (modèle P-47D) se crashe le à la lisière de la forêt de Blois. Des nos jours, une stèle y commémore cet accident du pilote Robert E. Jenkins, soldat du 56e Groupe d'Opérations de la US Air Force, au rôle actif dans la libération de la France.
Depuis 2016
[modifier | modifier le code]En 2016, Molineuf a fusionné avec Orchaise pour former la commune nouvelle de Valencisse[15], à laquelle s'est également joint Chambon-sur-Cisse l'année suivante[16].
Depuis 2022, une voie verte longe la RD 766 à travers la forêt de Blois, connectant ainsi la commune déléguée de Molineuf au réseau cyclable de la communauté d'agglomération de Blois[17].
Politique et administration
[modifier | modifier le code]Liste des maires
[modifier | modifier le code]Depuis 2016 et la création de Valencisse, le maire élu à Molineuf est maire délégué au maire de la commune nouvelle.
Population et société
[modifier | modifier le code]Démographie
[modifier | modifier le code]L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[19],[Note 2].
En 2013, la commune comptait 784 habitants, en évolution de −2 % par rapport à 2008 (Loir-et-Cher : +1,74 %, France hors Mayotte : +2,49 %).
Pyramide des âges
[modifier | modifier le code]La population de la commune est relativement âgée. Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (27,2 %) est en effet supérieur au taux national (21,6 %) et au taux départemental (26,3 %). À l'instar des répartitions nationale et départementale, la population féminine de la commune est supérieure à la population masculine. Le taux (51,2 %) est du même ordre de grandeur que le taux national (51,6 %).
La répartition de la population de la commune par tranches d'âge est, en 2007, la suivante :
- 48,8 % d'hommes (0 à 14 ans = 16,7 %, 15 à 29 ans = 12,1 %, 30 à 44 ans = 17,9 %, 45 à 59 ans = 25,4 %, plus de 60 ans = 28 %) ;
- 51,2 % de femmes (0 à 14 ans = 19,5 %, 15 à 29 ans = 11 %, 30 à 44 ans = 19,3 %, 45 à 59 ans = 23,7 %, plus de 60 ans = 26,5 %).
Festivités
[modifier | modifier le code]La commune de Molineuf est réputée pour organiser chaque depuis 1966 son bric-à-brac, l'un des plus grands de la région Centre-Val de Loire.
Économie
[modifier | modifier le code]Culture locale et patrimoine
[modifier | modifier le code]Lieux et monuments
[modifier | modifier le code]- Vestiges du château de Bury, Inscrit MH (1926, Les vestiges du château)[23].
- Église paroissiale Saint-Secondin, XIIe siècle, Inscrite MH (2008, L'église en totalité)[24],[25].
- La ferme des oliviers, un refuge pour animaux européens et exotiques.
Personnalités liées à la commune
[modifier | modifier le code]Voies
[modifier | modifier le code]42 odonymes recensés à Molineuf au | |||||||||||||||
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Allée | Avenue | Bld | Chemin | Clos | Impasse | Montée | Passage | Place | Promenade | Route | Rue | Ruelle | Sentier | Autres | Total |
0 | 1 [N 1] | 0 | 24 | 0 | 2 [N 2] | 0 | 0 | 0 [N 3] | 0 | 2 [N 4] | 5 [N 5] | 0 | 0 | 8 [N 6] | 42 |
Notes « N » |
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Sources : rue-ville.info & perche-gouet.net & OpenStreetMap |
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Molineuf ressemble à la fois à des noms adoptés lors de la Révolution (à l'image de Bordchamp pour Chambord ou Bienboire pour Saint-Bohaire), mais également à des noms plus traditionnels (comme Marchenoir, Villeromain ou Autainville).
- Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
Références
[modifier | modifier le code]- « Recueil des actes administratifs du Loir-et-Cher ».
- « Histoire et histoires de Molineuf » [doc], sur le site officiel de la commune de Valencisse (consulté en ).
- Roger de Figuères, Les noms révolutionnaires des communes de France : listes par départements et liste générale alphabétique, , 125 p. (lire en ligne [PDF]), p. 34
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- « Ministère de l'intérieur », Journal officiel de la République française, , p. 5782 (lire en ligne)
- J.-B. Duvergier, Collection complète des lois, décrets, ordonnances, réglements et avis du conseil d'Etat, (lire en ligne), p. 647
- « La Cisse et ses moulins à Molineuf » [doc], sur le site officiel de la commune de Valencisse (consulté en ).
- (la) Charte de Blois n°52 par rapport à Marmoutier, « De terra de Buriaco quam vendidit et eccelesia quam donavit Gervasius » [« De la terre de Bury que vendit et de l'église que donna Gervais »] [html], sur Université de Hambourg.
- Jacques Boussard, « L'Enclave royale de Saint-Martin de Tours. », Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France, vol. 1958, no 1, , p. 157–179 (DOI 10.3406/bsnaf.1959.5968, lire en ligne)
- La Molineuvoise, « La forêt de Blois » , sur lamolineuvoise.fr (consulté en ).
- Louis de La Saussaye, Blois et ses environs : Guide artistique et historique dans le Blésois et le nord de la Touraine, Paris, , 400 p. (lire en ligne), p. 265-276
- Georges Touchard-Lafosse, La Loire historique, pittoresque et biographique, d'après les auteurs de l'Antiquité et les légendes, chroniques, chartes, histoires provinciales, statistiques, travaux administratifs, traditions locales, monuments historiques, documents divers, recueillis en 1839 et 1840 dans les villes, bourgs, châteaux, archives, bibliothèques, sociétés savantes et cabinets particuliers : De la source de ce fleuve à son embouchure: Loire historique, seconde région, Suireau, (lire en ligne), Sections 5 et 6, chap. VII (« Loir-et-Cher »), p. 745
- Béatrice Bossard, « Rendez-vous de l'histoire de Blois : Ils font renaître le château de Bury disparu », La Nouvelle République, (lire en ligne )
- France, Bulletin des lois, , 2102 p. (lire en ligne), p. 1565.
- « Recueil des actes administratifs du Loir-et-Cher ».
- « Recueil des actes administratifs du Loir-et-Cher » (consulté le ).
- Béatrice Bossard, « Loir-et-Cher : aller au travail à vélo de Molineuf à Blois », La Nouvelle République, (lire en ligne )
- L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
- Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 201120122013 .
- « Évolution et structure de la population à Molineuf en 2007 », sur le site de l'Insee (consulté le ).
- « Résultats du recensement de la population du Loir-et-Cher en 2007 », sur le site de l'Insee (consulté le ).
- « Château de Bury », notice no PA00098492, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Eglise Saint-Secondin », notice no PA41000057, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Objets mobiliers classés de l'église », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture