Mohamed Masmoudi

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Mohamed Masmoudi
Illustration.
Mohamed Masmoudi dans les années 1970.
Fonctions
Ministre tunisien des Affaires étrangères

(3 ans, 7 mois et 2 jours)
Président Habib Bourguiba
Premier ministre Bahi Ladgham
Hédi Nouira
Gouvernement Ladgham
Nouira
Prédécesseur Habib Bourguiba Jr.
Successeur Habib Chatti
Ministre tunisien de l'Économie

(7 mois et 8 jours)
Monarque Lamine Bey
Gouvernement Ben Ammar
Successeur Ferjani Bel Haj Ammar (Économie nationale)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Mahdia, Tunisie
Date de décès (à 91 ans)
Lieu de décès Mahdia, Tunisie
Nationalité tunisienne
Parti politique Néo-Destour/Parti socialiste destourien

Mohamed Masmoudi (arabe : محمد المصمودي), né le à Mahdia et mort le dans la même ville[1], est un homme politique tunisien.

Biographie[modifier | modifier le code]

Masmoudi effectue ses études au Collège Sadiki à Tunis[2]. En 1949, il préside la fédération du parti du Néo-Destour en France[2]. Il est nommé ministre d'État en 1954, dans le gouvernement de Tahar Ben Ammar, ce qui le conduit à négocier l'autonomie interne de la Tunisie vis-à-vis de la France[2] décidée lors du discours de Carthage prononcé le 31 juillet par Pierre Mendès France qu'il connait depuis des années[3]. En 1956, en tant que ministre de l'Économie, il est membre de la délégation tunisienne qui participe à la cérémonie qui met fin au protectorat français[4]. Après l'indépendance de la Tunisie, il siège au bureau politique du Néo-Destour et occupe un certain nombre de postes.

Il est ambassadeur à Paris lors de la rupture des relations diplomatiques entre la France et la Tunisie qui fait suite au bombardement de Sakiet Sidi Youssef le 8 février 1958. Avant de quitter le sol français, Masmoudi se rendra à Colombey les Deux Églises afin de s'entretenir avec Charles de Gaulle[5].

Il est secrétaire d'État à l'Information du au [2] et au Tourisme du au . Il se rapproche de l'équipe de l'hebdomadaire Action (devenu plus tard Afrique Action), notamment Béchir Ben Yahmed ou Mohamed Ben Smaïl[2]. Mais, en 1958 et en 1961, il est limogé en raison des positions adoptées par le journal et jugées critiques à propos du procès de Tahar Ben Ammar et du « pouvoir personnel » du président Habib Bourguiba[2].

Le , il remplace Hassen Belkhodja au poste d'ambassadeur de Tunisie en France. Il occupe ce poste jusqu'au , date à laquelle il est nommé ministre des Affaires étrangères[2] en remplacement de Habib Bourguiba Jr., le fils du président Bourguiba, qui devient ministre de la Justice.

Masmoudi devient alors l'un des instigateurs du projet avorté d'union tuniso-libyenne en 1974, qui devait unifier les deux pays[2]. Principal membre du gouvernement tunisien à soutenir cette union car elle aurait été selon lui bénéfique pour l'économie tunisienne[6], il en aurait été vice-Premier ministre si le projet avait été mené à bien. Étant donné l'échec auquel mène ce projet, le président Bourguiba le destitue de ses fonctions le 14 janvier de la même année[7],[8] le remplace alors par Habib Chatti.

En 1977, Masmoudi publie Les Arabes dans la tempête édité aux éditions Jean-Claude Simoën. Il y écrit notamment une longue lettre ouverte à Bourguiba[9].

Il occupe aussi la fonction de maire de sa ville natale, Mahdia.

En 2010, il réside aux Émirats arabes unis[10].

Décorations[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Décès de Mohamed Masmoudi : le compagnon terrible de Bourguiba », sur leaders.com.tn, (consulté le ).
  2. a b c d e f g et h Michel Camau et Vincent Geisser, Habib Bourguiba : la trace et l'héritage, Paris, Karthala, (ISBN 2-84586-506-6), p. 550.
  3. Maria Romo-Navarrete, « Changer pour conserver. Les choix de Pierre Mendès France », Relations internationales, vol. 1, no 133,‎ , p. 7-19 (ISSN 0335-2013, lire en ligne, consulté le ).
  4. Ridha Kéfi, « 20 mars 1956, la délivrance », sur jeuneafrique.com, (consulté le ).
  5. Georgette Elgey, Histoire de la IVe république, t. II : De 1956 à janvier 1959, Paris, Robert Laffont, , 1056 p., p. 464.
  6. (en) Geoff Simons, Libya : The struggle for survival, New York, St. Martin's Press, (ISBN 978-0-312-08997-9), p. 253.
  7. Tahar Belkhodja, Les trois décennies Bourguiba : témoignage, Paris, Publisud, , 286 p. (ISBN 978-2-84342-011-5), p. 147.
  8. Simons 1993, p. 254.
  9. Mohamed Masmoudi, Les Arabes dans la tempête, Paris, Jean-Claude Simoën, , p. 15-22.
  10. Abdelaziz Barrouhi, « Que reste-t-il de Bourguiba : Hédi, Rachid et les autres », sur jeuneafrique.com, (consulté le ).
  11. « Décrets et arrêtés », Journal officiel de la République tunisienne, no 36,‎ , p. 1116 (ISSN 0330-7921, lire en ligne [PDF], consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]