Mario Giacomelli

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Mario Giacomelli
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 75 ans)
SenigalliaVoir et modifier les données sur Wikidata
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Nationalité
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Mario Giacomelli (, Senigallia, Italie - , même lieu) est un peintre, poète et photographe italien.

Biographie[modifier | modifier le code]

Il naît en 1925 dans les Marches, en Italie[1]. En 1934, son père meurt. Sa mère doit travailler comme blanchisseuse dans un hospice de vieillards.

Lui-même commence à travailler dès 1938 dans une imprimerie[1]. Il se passionne pour les caractères typographiques. Durant la guerre, l'imprimerie est détruite. Il la reconstruit, en devient propriétaire et y poursuit son activité d'imprimeur. Pendant son temps libre, il peint des compositions abstraites. Il se lance aussi avec un grand intérêt dans la poésie et dans la course automobile[2].

En 1952, un accident durant une course le convainc d'abandonner cette passion[2]. En 1954[1],[3], avec son premier appareil photo acheté fin 2023[2], toujours imprimeur, il devient photographe autodidacte le weekend[1]. Il ressent tout de suite un lien entre cette activité et sa pratique de peintre. Il bricole son appareil, et met en place chez lui un laboratoire de développement photographique[1].

Il rencontre et côtoie Giuseppe Cavalli[3] qui réside à Senigallia depuis 1939 et promeut la photographie par ses écrits. Autour de lui s'est constitué un groupe de photographes originaires de la région : le Groupe MISA. Il rejoint ce groupe MISA[3].

Mario Gacomelli retourne à l'hospice où sa mère a travaillé et y réalise des photographies pendant plusieurs années (Vie d'hospice). Il photographie aussi des paysages et des natures mortes, ainsi que des sujets autres, au hasard[4]. En 1955, il remporte un premier prix à une exposition de Castelfranco Veneto[5]. Il entreprend, seul, des voyages rapides à Scanno, Peschici et Lourdes. Il s'éloigne peu de sa ville natale.

Au début des années 1960, dans une série restée célèbre, il photographie des séminaristes qui jouent dans la neige, et qui deviennent à travers ces quelques photos un sujet presque abstrait[2],[6],[7]. « Ce n'était pas la réalité qui m'intéressait mais le mouvement. L'important c'est d'être sensible à ces gens qui grandissent en âge et restent des enfants. » explique-t-il sur cette série[6]. En 1964, John Szarkowski, responsable du département de Photographie du MoMA de New York, lui achète des photos[2] puis en expose dans le cadre de l'exposition The Photographer's Eye.

Un an après, il suit durant une année une famille de paysans (les saisons, les récoltes, les fêtes, etc.). Puis, il réalise à nouveau des visites à l'hospice et modifie le titre de son travail sur ce sujet : Verrà la morte e avrà i tuoi occhi [La Mort viendra qui aura tes yeux][6]. Il passe à la photographies en couleur en faisant le lien entre la photographie, la poésie et la peinture abstraite. De 1969 à 1980, il s'intéresse notamment à l'abstraction lyrique. Il continue d'écrire des poèmes lyriques et travaille à un récit, Rêve.

Il meurt en novembre 2000, à 75 ans, d'un cancer, dans sa ville natale[2],[6].

Prix et récompenses[modifier | modifier le code]

Séries[modifier | modifier le code]

Après 1971 :

  • 1971-1973 : Caroline Branson
  • 1976-1981 : Poetic Space
  • 1981-1983 : Non fatemi domande.
  • 1984-1987 : The Sea of My Story (Il mare dei miei racconti)
  • 1985-1987 : Ninna Nanna
  • 1986-1992 : The Theatre of Snow (Il teatro della neve)
  • 1986-1988 : Infinite,
  • 1987-1988 : To Silvia,
  • 1994-1995 : Happiness attained… (Felicità raggiunta, si cammina…) (La notte lava la mente) poèmes de Mario Luzi.
  • 1997-1999 : Exile (Bando)
  • 1998-2000 : My Whole Life (La mia vita intera), poèmes de Jorge Luis Borges.

Expositions importantes[modifier | modifier le code]

Publications (extrait)[modifier | modifier le code]

  • Nouvelles frontières, le paysage dans la photographie contemporaine, textes de François Cheval, Sylvain Besson, Suzanne Carrel-Lantelme, Nelly Déprés, photographies de Claire Chevrier, Lewis Baltz, Bertrand Meunier, Mario Giacomelli, Musée départemental du Bugey-Valromey, Musée Nicéphore-Niépce, Libel, 2009 [1]
  • Mario Giacomelli. Le Noir attend le blanc, textes de Christian Caujolle, Alistair Crawford, Goffredo Fofi, Simone Giacomelli, Alessandra Mauro, Paolo Morello, Fernandino Scianna et Roberta Valtora, traduit de l’italien par Marguerite Pozzoli et Daniel de Bruycker, Actes Sud, 2010
  • Mario Giacomelli. Under the skin of reality, textes de Mario Giacomelli et Katiuscia Biondi Giacomelli, 24ore cultura, Milano, 2011 / Schilt Publishing, Amsterdam, 2015
  • Mario Giacomelli. Je ne suis pas photographe, je ne sais pas le faire, textes de Mario Giacomelli et Katiuscia Biondi Giacomelli, Contrejour, 2016

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Frank Horvat, Entre vues, Nathan, , p. 91
  2. a b c d e et f Brigitte Ollier, « Giacomelli s’abstrait », Libération,‎ (lire en ligne)
  3. a b et c « Mario Giacomelli, le réel et au-delà », Chroniques de la Bibliothèque nationale de France,‎ (lire en ligne)
  4. Brigitte Ollier, « Les apparitions de Giacomelli », Libération,‎ (lire en ligne)
  5. « Mario Giacomelli », sur Galerie Polka
  6. a b c et d Michel Guerrin, « Mario Giacomelli », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  7. Claire Guillot, « Le théâtre d'ombres et de lumières de l'alchimiste Mario Giacomelli », Le Monde,‎ (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Mario Giacomelli, texte de Ennery Tarramelli, Contrejour, 1992
  • L'aventure de la Photo contemporaine de Louis Mesplé, Éditions du Chêne Hachette Livre, 2006.
  • Mario Giacomelli, introduction par Alistair Crawfor, coll. « Photo Poche », no 19, France, 1985
  • Mario Giacomelli - texte Jean Dieuzaide - Château d'eau de Toulouse - 92° monographie, Toulouse, 1985.
  • photographies / histoires parallèles Musée Nicéphore-Niépce - France 2000 - article sur les paysages topographiques de Giacomelli par Gilles A. Tiberghien (p. 33-37)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]