Marc Riboud

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Marc Riboud
Marc Riboud en 1975.
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Marc Eugène RiboudVoir et modifier les données sur Wikidata
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Chevalier de la Légion d'honneur‎Voir et modifier les données sur Wikidata

Marc Riboud, né le à Saint-Genis-Laval (Rhône) et mort le à Paris, est un photographe français.

Il est connu, entre autres, par ses livres sur ses reportages en Asie : Les Trois bannières de la Chine, Face of North Vietnam, Chine Instantanés de voyage, et ses plus récents Vers l'Orient et Cuba.

Biographie

Marc Eugène Riboud est le cinquième enfant d'une fratrie de sept. Il est élevé dans une famille bourgeoise lyonnaise (son père était diplômé de Sciences Po et un ami de jeunesse de Maurice Schlumberger, qui suivit la carrière des enfants Riboud, et son grand-père avait été l'un des fondateurs de la Lyonnaise de Banque). Il est le frère des industriels Antoine et Jean Riboud. En 1944, résistant, il participe aux combats du Vercors, qu'il rejoint avec le fiancé de sa sœur Françoise. Celui-ci fut abattu par les forces d'occupation, une expérience qui l'a marqué à vie et déterminera sa vocation[1],[2]. Après la Libération, il étudie à l'École centrale de Lyon de 1945 à 1948.

Il commence la photographie avec l'appareil photographique Vest Pocket Kodak offert par son père. En 1937, à 14 ans, il prend ses premiers clichés à l'exposition internationale « Arts et techniques dans la vie moderne » à Paris. Il photographie aussi les châteaux de la Loire.

En 1951, alors ingénieur à Villeurbanne, il « oublie » de rentrer d’un congé pris pour photographier le festival de Lyon et s’installe alors à Paris où, grâce à son frère Jean, il rencontre Henri Cartier-Bresson puis Robert Capa, deux des créateurs de Magnum Photos. En 1953, il photographie Le Peintre de la Tour Eiffel où éclate déjà son talent et son goût de la composition de l’image. Cette photographie sera sa première publication dans Life et son ticket d’entrée à Magnum Photos. Après un premier reportage en Yougoslavie, sur les conseils de Robert Capa, il part un an en Grande-Bretagne et photographie Londres et Leeds qui se relèvent lentement de la guerre.

En 1955, il prend la route à Istanbul (avec la Land Rover de George Rodger) et traverse l'Iran, l'Afghanistan et le Pakistan pour atteindre l'Inde. Il y séjourne une année avant d’obtenir son visa pour la Chine où il fait en 1957 son premier long séjour. En 1958 il termine son voyage en Extrême-Orient par un séjour au Japon qui sera avec Women of Japan le sujet de son premier livre (avec un texte de Christine Arnothy). Il reprend à nouveau la route à partir de l’Alaska en hiver 1958 jusqu’à Acapulco.

De 1960 à 1962, Marc Riboud photographie les indépendances africaines, fait plusieurs séjours en Algérie et photographie la liesse de l’indépendance en .

En 1965, il retourne en Chine et photographie les prémices de la révolution culturelle ; il publie Les Trois Bannières de la Chine aux éditions Robert Laffont.

En 1967, à Washington lors d'une manifestation contre la guerre au Viêt Nam, il photographie une militante qui tend une fleur aux soldats. Cette photographie, La Fille à la fleur deviendra une icône de la paix. En 1968, il photographie les manifestations étudiantes de mai à Paris et voyage au Nord et au Sud Viêt Nam. Il retourne au Viêt Nam en 1969, en 1972 et aussi en 1976 ; il photographiera la rééducation forcée des cadres par le pouvoir communiste.

Au cours des années 1970,  il retrouve la Chine où il retournera régulièrement pour suivre son évolution et ses transformations jusqu’à son dernier séjour à Shanghai en 2010. En 1973, il couvre le procès du Watergate à Washington. Il se rend plusieurs fois à Prague pour soutenir les signataires de la Charte 77 et surtout son amie Anna Farova, historienne de la photographie. En 1979, il est à Téhéran lors de la prise d'otages de l'ambassade des États-Unis et pour photographier les foules en délire fêtant le retour de l'ayatollah Khomeiny.

En 1980, il se rend en Pologne pour un long reportage sur les débuts de Solidarnosc. En 1987, il photographie à Lyon le procès de Klaus Barbie. À partir de 1986, sur les conseils de son ami le peintre Zao Wou-Ki, il découvre Huang Shan, et est fasciné par la beauté de ces montagnes qui ont inspiré les peintres chinois. Il fait aussi plusieurs séjours à Angkor, amoureux de ces temples envahis par les racines et les arbres séculaires.

Dans les années 1990, il accompagne ses expositions à travers le monde et s’attache à publier des livres. En 1998, après l’apartheid, il va en Afrique du Sud, à Johannesburg, à Soweto et dans des villages éloignés de la capitale.

En 2008, il se rend à New York pour photographier la victoire de Barack Obama. En 2009, il publie des photos du Tibet dans Les Tibétains avec les textes d'André Velter qu'il a rencontré pour ce livre comme il le relate lors de leur entretien dans l'émission Sagesses bouddhistes en novembre de la même année[3]. En 2010 il fait un dernier voyage à Shanghai pour inaugurer une exposition. Sa santé fragile le contraint à rester à Paris jusqu'à sa mort, le [4],[5].

Récompenses et distinctions

Œuvres

Photographies célèbres

  • Photographie en noir & blanc du Peintre de la Tour Eiffel, publiée dans Life en 1953 : « Zazou », le seau de peinture accroché en contrebas, ouvrier en équilibre sur la structure métallique, peint la tour au-dessus de Paris.
  • La Fille à la fleur : la photographie d'une jeune femme, Jane Rose Kasmir, une fleur à la main face aux lames des fusils à baïonnettes des soldats de la garde nationale près du Pentagone, fixant un militaire dans les yeux, pendant une marche contre la Guerre du Viêt Nam, le , est l'une des plus célèbres images de lutte contre la guerre.

Publications

Les photographies de Marc Riboud ont été publiées dans de nombreux magazines dont Life, Look, Le Nouvel Observateur, Paris-Match, Géo, Stern. Il a remporté deux fois le Overseas Press Club Award (en 1966 pour The Three Banners of China et en 1970 pour Face of North Vietnam). Il a reçu à New York le prix de Leica Lifetime Achievement en 2001.

En 2012, son livre Vers l'Orient, publié aux éditions Xavier Barral, qui rassemble une sélection de photographies prises lors de son voyage de jeunesse à travers le Moyen-Orient et l'Asie, est récompensé par le prix Nadar.

Expositions

Années 1960
Années 1970
Années 1980
Années 1990
Années 2000
Années 2010

Notes et références

  1. « L’Alpe 54 : Marc Riboud, un photographe en liberté », sur lalpe.com
  2. Patricia Blettery et Alain Genestar, « Marc Riboud s'en est allé, ses photos restent », RFI, 31 août 2016
  3. « Marc Riboud et le Tibet », Sagesses bouddhistes, émission diffusée le 15 novembre 2009
  4. « Le photographe Marc Riboud est décédé », sur lefigaro.fr, 31 août 2016
  5. (en) Richard B. Woodward, « Marc Riboud, Photojournalist Who Found Grace in the Turbulent, Dies at 93 », The New York Times, 31 août 2016.
  6. « Marc Riboud, Prix Nadar 2012 », sur ConnaissanceDesArts.com, (consulté le )
  7. Service Protocole, « Les premiers déclics de Marc Riboud », Vernissage des Expositions de la Région Rhône-Alpes, sur http://www.rhonealpes.fr, Conseil régional de Rhône-Alpes, (consulté le ).
  8. Catherine Chaine, Cuba 1963 par Marc Riboud, in L'Œil de la photographie, 27 octobre 2016

Annexes

Bibliographie

Liens externes