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Manifestations contre l'extrême droite en France

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Manifestations contre l'extrême droite en France

Informations
Date Depuis le
(11 jours)
Localisation Drapeau de la France France
Caractéristiques
Organisateurs Syndicats, partis politiques et associations de gauche et d'extrême gauche
Revendications Opposition au Rassemblement national (RN)
Types de manifestations Manifestations, vandalisme

À la suite de la victoire du parti d'extrême droite Rassemblement national (RN) aux élections européennes en France, le , des manifestations ont lieu dans tout le pays.

Contexte[modifier | modifier le code]

Le , la liste du Rassemblement national (RN), présidée par Jordan Bardella, obtient 31,36% des voix aux élections européennes. En réaction, le président de la République Emmanuel Macron, décide de dissoudre l'Assemblée nationale et de convoquer de nouvelles élections législatives[1].

Déroulement[modifier | modifier le code]

9 juin[modifier | modifier le code]

Plusieurs centaines de personnes manifestent contre la victoire du RN place de la République à Paris et appelent à l'« union des gauches » aux prochaines élections législatives[2].

À Lille, plusieurs dizaines de personnes scandent des slogans anti-Jordan Bardella[2].

10 juin[modifier | modifier le code]

3 000 personnes, se rassemblent place de la République à Paris. Un manifestant tombe de la statue de la place de la République et est « pris en charge par les services de secours en urgence relative », selon une source policière. Alors que la foule se disperse peu après 22 heures, plusieurs milliers de manifestants se dirigent vers le siège des Écologistes, où les partis de gauche se réunissent pour trouver un accord en vue des élections législatives. Sur leur passage, plusieurs panneaux électoraux sont vandalisés. Peu avant minuit, la police disperse le cortège à l'aide de grenades de désencerclement[3].

Toujours à Paris, des centaines de jeunes se rassemblement devant le lycée Henri-IV[4].

À Toulouse, 6 200 personnes sont mobilisées. Des incidents éclatent vers la fin de la manifestation, les participants s'emparant brièvement d'un engin de chantier, brisant des vitrines et brûlant des poubelles. La police fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser la foule[3].

À Marseille, 2 200 personnes se rassemblent à l'appel de plusieurs syndicats devant la préfecture de région[3].

Plusieurs milliers de personnes se rassemblent également à Nantes, Rennes, Rouen, Grenoble, Montpellier, Saint-Étienne et Besançon. À Nantes, la police fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants, et des poubelles sont incendiées au passage du cortège, avant de se disperser dans le calme[3]. Un drapeau français accroché à la fenêtre d'un logement est arraché. Les militants caillasent également la fênetre de l'appartement où était accroché le drapeau[5].

À Angers, des militants encagoulés et vêtus de noir saccagent la devanture d'un bar prétendumenent lié à « l'extrême droite »[6].

À Bordeaux, 2 800 personnes, se rassemblent place de la Victoire[3]. Un bar est vandalisé rue Sainte-Catherine[7]. Peu après 22 heures, une église est vandalisée[8].

À Lyon, quelque 2 800 manifestants, à l'appel de mouvements de gauche et d'ultra-gauche, se sont vus empêchés de franchir un pont vers le Vieux Lyon, fief de l'ultra-droite, par un cordon de police « qui a fait usage de gaz lacrymogènes après des jets de projectiles » des manifestants dans sa direction, selon la préfecture. Des poubelles sont également incendiées en fin de soirée[3].

11 juin[modifier | modifier le code]

Un millier de personnes manifestent à Nancy. Après le rassemblement, les manifestants défilent dans le centre-ville de Nancy, avant de rejoindre la place Stanislas vers 21h40. Une heure plus tôt, à la sortie du cortège, un affrontement a lieu dans le centre-ville, « entre quelques ultras d'extrême gauche et d'extrême droite ». La police fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les personnes impliquées, et aucune interpellation n'a eu lieu[9].

À Orléans, 1 500 personnes manifestent[10].

12 juin[modifier | modifier le code]

À Lyon, 4 500 personnes manifestent et scandent des slogans anti-Jordan Bardella. Selon la préfecture, des manifestents fracturent deux portes d'un commissariat et vident un extincteur à l'extérieur[11].

À Toulouse, plusieurs centaines de personnes sont descendues dans la rue, malgré l'interdiction de toute manifestation par la préfecture. Plus tard dans la soirée, après avoir ordonné aux derniers manifestants de se disperser, la police tire des gaz lacrymogènes, tandis que des feux de poubelles sont allumés[11].

À Lille, environ 700 manifestants, participent à la marche hebdomadaire des sans-papiers[11].

À Gignac, 200 personnes manifestent[11].

À Alençon, dans l'Orne, une centaine de personnes manifestent[11].

13 juin[modifier | modifier le code]

Environ 1 400 personnes manifestent à Lorient, dans le Morbihan[12].

14 juin[modifier | modifier le code]

À Lyon, des milliers de personnes se rassemblent sur la place des Terreaux. Quelques explosions retentissent dans la foule et des tags ACAB sont peints sur les murs. La façade de l'hôtel de ville de Lyon est également taguée. De nombreuses personnes cagoulées et portant des lunettes noires dégradent le McDonald's de la place Bellecour. Les premiers affrontements avec la police ont lieu sur le pont Bonaparte. Les manifestants lancent des mortiers, ce qui conduit la police à tirer des gaz lacrymogènes. Le cortège se dissipe, mais un groupe important reste rassemblé en amont du pont, où au moins quatre fourgons de police et plusieurs policiers bloquent les manifestants[13].

15 juin[modifier | modifier le code]

Environ 21 000 policiers et gendarmes sont déployés dans toute la France, pour encadrer les manifestations. 300 000 à 350 000 personnes sont attendues dans la rue[14]. Près de 200 rassemblements et manifestations sont organisés à l'appel d'associations et de cinq syndicats (CGT, CFDT, UNSA, FSU et Solidaires)[15]. Des manifestations ont lieu partout en France, rassemblant des milliers de personnes à Paris, Marseille, Grenoble et Toulouse. Neuf personnes sont interpellées en marge des manifestations[16].

16 juin[modifier | modifier le code]

À Lyon, plusieurs milliers de personnes manifestent. Quelques tensions avec les forces de l'ordre ont lieu en fin d'après-midi. Les manifestants se dispersent vers 17 heures, dans le calme[17].

18 juin[modifier | modifier le code]

Des francs-maçons manifestent à Niort, Perpignan, Nantes et Paris[18],[19],[20],[21].

19 juin[modifier | modifier le code]

À Amiens, près de 200 personnes manifestent devant la mairie[22]. À Lyon, un millier de personnes manifestent. Trois manifestants sont interpellés et deux policiers légèrement blessés. Des tags, des dégradations diverses et des feux de poubelles sont signalés[23].

Réactions[modifier | modifier le code]

Le , en déplacement dans le Loiret, Jordan Bardella appelle à l'« apaisement » et rappelle « que la démocratie ne se conteste pas au point de refuser le résultat des urnes »[24].

Tangi Marion, candidat du Rassemblement national (RN) aux élections législatives dans la circonscription de Fougères (Ille-et-Vilaine), réagi aux manifestations : « Les partis de gauche, du PS aux groupuscules d'extrême gauche, réunis dans l'alliance du Front populaire, ont défilé ce week-end. Les habitants de Fougères ne se reconnaissent pas dans les slogans violents, antisémites, anti-police entendus ce week-end, qui déshonorent la gauche », ajoutant qu'« aucun drapeau français n'était visible dans ces manifestations ». Tangi Marion s'en prend ensuite au principe même des manifestations : « Nous vivons en démocratie, et la démocratie ne peut être contestée au point de refuser le résultat des urnes. L'immense majorité des Français souhaite la paix civile et le respect de la démocratie. Nous devons respecter tous les Français : Je respecte les électeurs de M. Macron et ceux de la gauche. Je rappelle que plus de 40 % des salariés ont voté pour Jordan Bardella aux élections européennes »[25].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Européennes : victoire écrasante du Rassemblement national, Macron dissout l'Assemblée nationale », sur France 24, (consulté le )
  2. a et b VIDÉO. Européennes : plusieurs centaines de personnes place de la République à Paris contre le RN, Service vidéo avec AFP (, 85 minutes) Consulté le .
  3. a b c d e et f « Législatives : plusieurs rassemblements contre l’extrême droite dans les grandes villes de France », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. « Paris: rassemblement devant le lycée Henri IV contre l'extrême droite », sur BFMTV (consulté le )
  5. « Nantes : un drapeau français arraché à une fenêtre en marge d'une manifestation anti-RN », sur lejdd.fr, (consulté le )
  6. « Drapeau français arraché, bars attaqués, poubelles incendiées... Les manifestations de gauche «contre l'extrême droite» émaillées de tensions », sur Le Figaro, (consulté le )
  7. « Un bar pris pour cible et vandalisé pendant la manifestation contre l'extrême droite à Bordeaux », sur actu.fr, (consulté le )
  8. « «Morts aux Fafs» : à Bordeaux, une église taguée lors de la manifestation contre l’extrême droite », sur Le Figaro, (consulté le )
  9. « EN IMAGES. Rassemblement anti-RN : "J’aime la France, j’aime mon pays, j’aime le saucisson et pourtant je vote à gauche" », sur France 3 Grand Est, (consulté le )
  10. « "L'extrême droite aux portes du pouvoir, ça me fait peur" : La gauche organise une manifestation à Orléans », sur France 3 Centre-Val de Loire, (consulté le )
  11. a b c d et e « Des milliers de manifestants anti-RN de nouveau dans la rue | TV5MONDE - Informations », sur information.tv5monde.com, (consulté le )
  12. VIDÉO. Plus d'un millier de personnes contre l’extrême droite à Lorient jeudi soir, Olivier CLERO (, 58 minutes) Consulté le .
  13. « Lyon: une mobilisation contre l'extrême droite réunit plusieurs milliers de personnes dans le centre-ville », sur BFMTV (consulté le )
  14. « Manifestations contre l'extrême droite : 21 000 policiers et gendarmes vont encadrer les manifestations, jusqu'à 350 000 personnes attendues », sur Franceinfo, (consulté le )
  15. « Manifestations contre l'extrême droite : Nîmes, La Rochelle, Tours, Nancy, Périgueux... Le point sur la mobilisation », sur Franceinfo, (consulté le )
  16. « Manifestations anti-RN : 640.000 manifestants dans toute la France selon la CGT, 250.000 selon la police », sur CNews, (consulté le )
  17. « Manifestations contre l’extrême droite : 10 000 personnes rassemblées à Lyon », sur Franceinfo, (consulté le )
  18. Cheyenne TYRAKOWSKI, « Législatives. Contre le Rassemblement national, une quinzaine de francs-maçons rassemblés à Niort », sur Courrier de l'Ouest, (consulté le )
  19. « À Perpignan, les francs-maçons se mobilisent et appellent au "sursaut" », sur MADE IN PERPIGNAN, (consulté le )
  20. Magali GRANDET, « Les francs-maçons dans la rue à Nantes contre le Rassemblement national », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
  21. Adama Bagayoko, « Francs-maçons : Une mobilisation inédite contre l’extrême droite à Paris », sur Mali Actu, (consulté le )
  22. « Amiens : une nouvelle manifestation contre l'extrême droite devant la mairie - France Bleu », sur ici par France Bleu et France 3, (consulté le )
  23. « Lyon. Manifestation anti-RN : un millier de participants ce 19 juin, trois interpellations », sur Le Progrès, (consulté le )
  24. « Législatives : Jordan Bardella appelle à «l'apaisement» avant les manifestations contre l'extrême droite », sur Europe 1, (consulté le )
  25. « Législatives 2024 : Tangi Marion réagit aux manifestations contre l’extrême droite », sur actu.fr, (consulté le )