Didier Ben Loulou

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Didier Ben Loulou
Didier Ben Loulou (2020)
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Didier Ben Loulou est un photographe franco-israélien né le à Paris.

Biographie[modifier | modifier le code]

Didier Ben Loulou naît à Paris le [1].

Après des études de photographie et d’histoire de l’art, il s’installe en Israël en 1981 où il fera l’expérience du kibboutz à Ma’agan Michael. Il mène dans un premier temps un projet en noir et blanc Israel Eighties[2]. Il est l’élève du rabbin Léon Ashkénazi (Manitou) à l’Institut d’études juives « Mayanot » de Jérusalem en 1983.

Il œuvre ensuite au portrait de villes, sous forme de « répertoire photographique » des géographies urbaines. Ce sera Jaffa et le quartier d’Ajami. Dans cet ancien port chargé d’histoire, il observe le va-et-vient de populations, entre l’exil des uns et l’asile des autres. Puis il se consacre, durant les deux Intifada (1991-2008), à Jérusalem, pierre d’angle de son travail, en explorant les méandres d’une cité aux frontières multiples, chargée de violence et de sacré. Cela aboutit à un ouvrage publié en 2008[3].

Dans les années 1990-2000, il suit les séminaires de philosophie de Benny Lévy à l’Institut d'études lévinassiennes à Jérusalem.  

Au lendemain de la deuxième Intifada, laissant loin derrière lui le tumulte de la guerre, Didier Ben Loulou se livre à un nouveau projet photographique dans de vieux cimetières juifs des environs de Jérusalem et en Galilée. Sur ces collines arides, des stèles oubliées, des fragments de textes ou des livres abandonnés sont autant d’indices à déchiffrer, autant de signes invitant à réfléchir sur toute vie appelée à disparaître. Il interroge ainsi le spirituel et l’invisible dans cette recherche autour de la lettre hébraïque[4]. L’aleph-bet transcende ces deux catégories que sont le sacré et le profane et établit une sorte de lien entre les hommes, vivants ou morts.

Il parcourt le bassin méditerranéen, ses villes et ses paysages, tout en approfondissant la notion d’errance. En 2006-2009, à Athènes, il photographie les gens du voyage qui s’y mêlent aux migrants : tiers-monde et quart-monde se rencontrent à la périphérie de la capitale[5]. Depuis lors, il mène une existence nomade entre Jérusalem, Marseille, Jaffa, Athènes, Tanger, Palerme, Safed, Salonique, Ajaccio, etc.

De 2016 à 2019, il finalise un projet sur la Corse, (Sanguinaires) quintessence, selon lui, de la Méditerranée. Il questionne le ré-enchantement et la possibilité du bonheur dans un monde chaotique. « Je veux être un simple passeur de ce qui se dévoile à moi silencieusement et en secret »[6]. Depuis plusieurs années, il œuvre à un nouveau projet sur la Judée.

Dans son œuvre, l’emploi du format carré et de la couleur tiennent une place primordiale, avec des images argentiques tirées, depuis 1979, selon le procédé Fresson[4].

Lauréat de la Villa Médicis hors les murs en 1995, il obtient une bourse du Fiacre (ministère de la Culture) en 1997.

Didier Ben Loulou est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages, dont Chroniques de Jérusalem et d’ailleurs, paru en 2016, qui est une sorte de journal de bord et de recueil de réflexions sur sa démarche[6],[7]. Suivront d’autres textes : Un hiver en Galilée[8] : ainsi que des entretiens avec Fabien Ribery : Mise au point[9], et Une année de solitude, un journal tenu en 2020[10].

Ses œuvres sont régulièrement exposées en Europe et aux États-Unis. En 2007, un fonds a été ouvert à l’Institut mémoires de l'édition contemporaine (Imec) où se trouve désormais l’ensemble de ses archives[11].

Tirages réalisés selon le procédé Fresson[modifier | modifier le code]

Publications[modifier | modifier le code]

Monographies[modifier | modifier le code]

  • Je suis du jour, texte Hubert Colas, Carnet de voyages n° 3, Éditions Le Point du jour et FRAC Basse-Normandie, 1996
  • Fragments, Chantal Dahan, Éditions Filigranes, Paris, 1997
  • Didier Ben Loulou, texte Jacques Py, Éditions Joca Seria, Nantes, 2000
  • Entre ombre et lumière : Jérusalem, Jacques Py, Claire Tangy, coll. Photogalerie, Ides et Calendes, 2001
  • Vézelay, Éditions Conseil Général de l’Yonne, direction des Affaires culturelles, Auxerre, 2000
  • A Touch of Grace, poèmes de Yehuda Amichaï, catalogue Museum on the Seam, Jérusalem, Israël, 2000
  • Sincérité du visage, texte de Catherine Chalier, Éditions Filigranes, Paris, 2004
  • Jaffa, la passe, texte de Caroline Fourgeaud-Laville, Éditions Filigranes, Paris, 2006
  • Jérusalem, Éditions du Panama, Paris, 2008
  • Mémoire des lettres, textes de Catherine Chalier et Betty Rojtman, Éditions de la Table Ronde, Paris, 2012
  • Athènes, poèmes de Yorgos Markopoulos, Éditions de la Table Ronde, Paris, 2013
  • Marseille, textes de Didier Ben Loulou, Éditions Arnaud Bizalion, Marseille, 2014
  • Je t’écris devant les fenêtres de mon hôtel, notes indiennes, textes Didier Ben Loulou, Éditions Arnaud Bizalion, Marseille, 2016[12]
  • Chroniques de Jérusalem et d’ailleurs, Éditions Arnaud Bizalion, Marseille, 2016
  • Israel Eighties, Éditions de la Table Ronde, Paris, 2016
  • Sud, Éditions de la Table Ronde, Paris, 2018
  • Un hiver en Galilée, Éditions Arnaud Bizalion, Marseille, 2018
  • Des amours silencieuses, Agathe Derieux (Préface), Éditions Arnaud Bizalion, 2018
  • Cantique des cantiques, Songes de Léonard Cohen, poème de Zéno Bianu & Odradek, Les éditions de l’Improbable, Paris, 2019, (ISBN 978 284 739 026 1)
  • Mise au point, conversations avec Fabien Ribery, Éditions Arnaud Bizalion, Marseille, 2019
  • Sanguinaires, Éditions de la Table Ronde, Paris, 2020[13],[14]
  • Une année de solitude, journal, Éditions Arnaud Bizalion, Marseille, 2021
  • La Méditerranée, Tritone Press, USA, 2022[15]
  • Judée, Paris, La Table Ronde, , 96 p. (ISBN 9791037112606)

Livres d’artistes[modifier | modifier le code]

  • Violence du visage, Emmanuel Levinas, livre d’artiste, 30 exemplaires, Éditions Fata Morgana, Montpellier, 1997
  • Dans la langue de personne, poème de Paul Celan, Coll. Pho’Eau # 6, livre d’artiste, 40 exemplaires, Éditions de l’Eau, 1999
  • Portfolio #57, texte de Nicolas Feuillie, 12 exemplaires, Galerie Pennings, Eindhoven, 2002
  • Voici des sépultures qui datent des temps anciens, poème d’Ibn Ezra, 15 exemplaires, Le Bousquet-la-Barthe éditions, avec une calligraphie en couverture de Frank Lalou, 2018
  • Cantique des cantiques, Songes de Léonard Cohen, poème de Zéno Bianu & Odradek, 40 exemplaires, Les éditions de l’Improbable, Paris, 2019
  • Une image sainte, Fabien Ribery pour dire une photographie de Didier Ben Loulou, 200 exemplaires, Les éditions Les petites allées, 2021

Expositions[modifier | modifier le code]

Collections publiques[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Ben Loulou, Didier (1958-....), « BnF Catalogue général », sur catalogue.bnf.fr, 71116-frfre (consulté le )
  2. Norbert Czarny, « Images d'Israël », sur En attendant Nadeau,
  3. Gilles Paris, « Jérusalem en plans serrés par Didier Ben Loulou », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. a et b Myriam Boutoulle, « La géographie privée de Didier Ben Loulou », Connaissance des Arts, 7 février 2014.
  5. Natalie Levisalles, « Grèce : métèques, Attique et troc », Libération, 1er avril 2014
  6. a et b « Du sublime dans la violence du monde, par Didier Ben Loulou, photographe », Le blog de Fabien Ribery,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. Philippe Cauché, « Entretien avec Didier Ben Loulou », La cause littéraire, 8 septembre 2016.
  8. Fabien Ribéry, « Un hiver en Galilée, la vérité du grand repli, par Didier Ben Loulou », lintervalle.blog, 23 juillet 2018
  9. Philippe Chauché, « Mise au point, Entretiens Fabien Ribery, Didier Ben Loulou », La cause littéraire, 27 septembre 2019.
  10. Fabien Ribery, « L’enfer, et la délivrance, par Didier Ben Loulou, photographe, écrivain », sur Le blog de Fabien Ribery,
  11. « Ben Loulou, Didier - IMEC », IMEC,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. Justine Philippe, « Les notes indiennes de Didier Ben Loulou : un voyage tout en douceur | Actuphoto », sur actuphoto.com,
  13. Sabyl Ghoussoub, « Sanguinaires ou le pays perdu », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. Thomas Morales, « Là-bas, près des côtes de France – “Sanguinaires”, Didier Ben Loulou et sa Méditerranée », sur Causeur, .
  15. (en-US) « La Méditerranée », sur Tritone Press (consulté le )
  16. Fabien Ribery, « L’enfer, et la délivrance, par Didier Ben Loulou, photographe, écrivain », sur Le blog de Fabien Ribery, (consulté le )
  17. Isabelle Thibaudin, « Autun. Didier Ben Loulou, photographe et poète des images », sur Le Journal de Saône-et-Loire, (consulté le )
  18. (he) « Hearing Silence - Opening Exhibition », sur The Jerusalem Biennale (consulté le )
  19. « Exposition de Didier ben Loulou », sur HelloAsso (consulté le )
  20. « Photograph, Didier Ben Loulou », Victoria & Albert Museum.
  21. « Œuvres de Didier Ben Loulou », Museum of Fine Arts, Houston.
  22. « Les collections des FRAC, Didier Ben Loulou », lescollectionsdesfrac.fr.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Podcast[modifier | modifier le code]