Collégiale Saint-Just de Château-Gontier
Collégiale Saint-Just | |
Présentation | |
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Culte | Catholique romain |
Rattachement | Diocèse de Laval |
Géographie | |
Pays | France |
Région | Pays de la Loire |
Département | Mayenne |
Ville | Château-Gontier |
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La collégiale Saint-Just de Château-Gontier était située à Château-Gontier en Mayenne. L'ex-libris de la bibliothèque de la collégiale (XVIIIe s.) est armorié d'azur semé de fleurs de lis d'or à la croix d'argent ; légende : D. Dominis canonicis Sancti-Justi[1]
Histoire
[modifier | modifier le code]Moyen Âge
[modifier | modifier le code]En même temps que les Bénédictins de l'Abbaye Saint-Aubin d'Angers organisaient le service paroissial dans la nouvelle ville, le seigneur fondait pour son propre usage et près de son château la petite collégiale de Saint-Just.
Helinannus est dit canonicus Castri. Gunterii et parait comme témoin d'une charte de Renaud de Craon à l'abbaye de Saint-Aubin, en 1080. Ce serait la plus ancienne mention du chapitre de Saint-Just[2].
Dès 1120, on connait le nom de 4 chanoines[3] : leur église sert de lieu de réunion pour les confrères de l'aumônerie. L'évêque Ulger en 1132 obtient du seigneur le droit de conférer les prébendes[4]. Dès 1286, Étienne Du Mans, archidiacre d'Angers, avait fondé deux messes par semaine à Saint-Just.
L'église était pourvue d'un orgue en 1581[5]. Les reliques avec d'autres et des objets d'orfèvrerie se renfermaient dans une fenestre derrière le grand autel, et n'en étaient tirées qu'avec solennité, suivant une décision capitulaire de 1584.
Tous les chanoines et chapelains refusèrent, en 1791, la Constitution civile du clergé.
Confrérie
[modifier | modifier le code]La Vraie Croix de Saint-Just avait une confrérie, érigée par bulle de Clément XII, en 1732, et mandement de l'Ordinaire. On l'exposait quand un des confrères était en danger de mort. Un manuel de la confrérie fut imprimé, en 1735, chez Joseph Gentil.
Chapitre
[modifier | modifier le code]Les Statuts du chapitre, rédigés en 1414[6], furent réformés en 1572[7]. Le chapitre général se tenait le lundi après l'Épiphanie, sous la présidence du premier dignitaire, dit le Correcteur. Aucune fonction paroissiale ne pouvait s'exercer dans la chapelle. Le plus beau privilège des chanoines, attribué partout d'ailleurs aux chapitres ou collégiales, était de nommer et de surveiller les maîtres d'école de la ville[8].
Restes
[modifier | modifier le code]La chapelle[9] est de construction romane, sans aucune décoration.
Le chœur s'écroula à la fin du XIXe siècle[10]. L'abbé Angot indique qu'on croit qu'une crypte ou un caveau funéraire règne sous une partie de l'édifice.
Le reliquaire de Just de Lyon[11] fait et ciselé, au XVe siècle, par Gervais Tressart[12], représente un bras dressé sur un piédestal octogone supporté par huit petits lions[13] ; il est en cuivre orné de filigranes[14].
Liste des correcteurs
[modifier | modifier le code]- Geoffroy Bouteiller, 1120.
- René Jolivet, 1542, 1571.
- Jacques Coudray, 1583, 1585.
- Noël Eschart, 1585, 1592.
- François Bonneau, 1608, 1619.
- Guillaume Chevrolier, 1619-1624.
- Gabriel Dubois, 1624-1648.
- Nicolas Girard, 1648-1656.
- René Boulguyer, 1656-1672.
- Jean Juffé, 1672-1696.
- Michel de la Barre, 1696-1712.
- Julien Clousier, 1712-1728.
- Barthélemy Boucault, 1728-1736.
- Louis Bionneau, 1736-1760.
- Dominique Arthuis, 1760-1776.
- Guillaume Nautier, 1776-1784.
- Joseph Peltier, 1784-1791.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Le sceau, dont l'Abbé Angot trouve mention en 1586, portait sans doute cet écusson.
- Cartulaire de Saint-Aubin, t. I, p. 190.
- Auxquels étaient adjoints plusieurs chapelains
- Le texte de l'attribution à l'évêque Ulger et à ses successeurs de la collégiale a été publié dans le Cartulaire noir de Saint-Maurice (p. 306-308, 310) et daté plus exactement, 16 octobre 1132-1138, et non 1145. Ce texte historique et intéressant nous apprend que le chapitre et les chanoines furent soumis à Ulger non seulement comme évêque, mais en tant que seigneur temporel, évêque et doyen. Si les chanoines avaient des torts envers le baron, l'évêque lui rendrait justice dans sa maison de Château-Gontier, ou dans la chapelle. Si au contraire les chanoines se plaignaient, c'est à Angers, dans sa cour épiscopale, que le prélat jugerait leur cause. Le donateur fut assuré d'une messe chantée quotidienne pendant sa vie et à perpétuité après sa mort, et d'un anniversaire semblable à celui de l'évêque lui-même. C'est en tenant d'une main le premier chanoine, et en mettant sa propre main dans celle de l'évêque qu'il lui donna l'investiture du collège, y ajoutant les droits qu'il avait sur trois bourgeois de sa ville : Gaultier Le Mercier, Gaultier de Loigné et Chantereau. Les quatre prébendés étaient alors Payen Fautier, Étienne du Coudray, Alard et Robert Chaignon. Le baron ne dédaigna pas une aumône de 90 livres angevines pour lui et de 100 sols pour Exilie, sa femme, et Renaud, son fils. Payen lier est qualifié archipresbyter, quelques années plus tard.
- A la même époque, l'un des chanoines reçut mission de faire bâtir au chapitereau la librairie et de s'y accommoder comme il verra estre à faire.
- Une copie se trouve dans un manuscrit de la bibliothèque municipale de Château-Gontier.
- Et traduits en latin par Michel Bouju, prêtre.
- Ses ressources consistaient en dîmes, celles de Houssay entre autres, la dîme et baise-main de Saint-Just, affermée 55 livres en 1587, un fief, quelques droits sur les sépultures, un dixième du sel levé par le seigneur sur les bateaux remontant la Mayenne, et de nombreuses fondations, savoir : les chapelles de la Houssaie ; de la Manutière, fondée par Étienne Aubin, curé de Chambellay, vers 1444 ; de Saint-Michel, dotée par Michel Déan et Philippote, sa femme, le 1er juin 1495 ; de Saint-Nicolas, fondée, avant 1474, par Philippe Locquart ; de Saint-Jacques de la Colaserie, fondée par Vincent Blanchouin, 1483 ; de la Grande et de la Petite-Notre-Dame ; de la Fosse ; de la Mabilière.
- Elle existe encore, transformée en maison d'habitation. Elle est plantée sur le rocher taillé à vif d'où elle domine les toits de la Grand'Rue.
- La litre est visible extérieurement.
- Il est retrouvé par M. Guays des Touches et conservé au début du XXe siècle dans le trésor de l'église de Saint-Jean.
- Un orfèvre de Château-Gontier.
- Allusion à la ville de Lyon dont saint Just fut évêque.
- Il renferme encore l'inscription sur parchemin reproduite plusieurs fois avec quelques inexactitudes : Ibi sunt particule brachii beati Justi ab codem diminute dum reposite sint in presenti capsa per Gervasium Tressart, aurifabrum Castrigunterii commorantem, die lune in vigilia Nativitatis Domini, anno ab incarnatione Domini millesimo quadragentesimo septimo.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Statuts généraux de la Confrérie de N.-D. des agonisans, establie par Mgr Messire Henri Arnauld, Evesque d’Angers, en diverses églises de son Diocèse, se termine par le Recueil des Indulgences concédées par N.S.P. le Pape Alexandre VII (en 1659) aux Confrères de la Confrérie de N.-D. des agonisans, érigée en I'église parrochiale de Sainct-Remy de Chasteaugontier, brochure in-18, imprimée à Angers en 1660, chez Pierre Avril, imprimeur du Roy et de Mgr d’Angers.
- Confrérie érigée en l'honneur de la Croix de Notre Seigneur Jésus-Christ, dans l’Eglise Collégiale de Saint-Just de Châteaugontier. Joseph Gentil, Château-Gontier, 1735.
Sources
[modifier | modifier le code]: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article..
- « Collégiale Saint-Just de Château-Gontier », dans Alphonse-Victor Angot et Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Laval, Goupil, 1900-1910 [détail des éditions] (lire en ligne)