André Lhote

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André Lhote
André Lhote en 1925, photographié par Edmond Boissonnet (Archives Boissonnet).
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Bordeaux (-), Paris (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
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André Lhote, né à Bordeaux le et mort à Paris 16e le , est un peintre, graveur, illustrateur, théoricien de l'art et enseignant français.

Il est l'un des représentants du mouvement cubiste.

Biographie[modifier | modifier le code]

André Lothe naît à Bordeaux le . Fils d'un employé de la ville et d'une brodeuse[2], il passe dix ans en apprentissage chez un sculpteur décorateur et suit les cours de sculpture décorative à l'école des beaux-arts de Bordeaux jusqu'en 1904. C'est en lisant les Salons de Diderot, le Journal de Delacroix et les Curiosités esthétiques de Baudelaire qu'il vient à la peinture. Il s'installe à Paris en 1907. La galerie Eugène Druet organise sa première exposition en 1910.

Il se rattache au mouvement cubiste en 1912, avec sa toile Paysage français, cependant il rejette ce qu'il y a de trop abstrait dans cette forme de peinture et il cherchera toujours à conserver un lien avec la peinture classique, que ce soit par les sujets ou par la rigueur de ses compositions. Il veut inscrire la modernité, non pas dans la rupture, mais dans la continuité de la tradition[3].

Trois de ses œuvres sont exposées au Salon des indépendants en 1913.

Il est réformé en raison d'une maladie de la rétine et ne participe donc pas à la Première Guerre mondiale[2]. Affecté à la préfecture de la Gironde, il partage le bureau de Georges de Sonneville avec qui il collabore[4].

En 1919, grâce à Jacques Rivière qu'il connaît, il tient une chronique de critique d'art dans La Nouvelle Revue française.

Dès 1918, il enseigne dans différentes académies jusqu'à la fondation, en 1922, de sa propre académie au 18, rue d'Odessa, dans le quartier du Montparnasse. Il y enseignera jusqu'à la fin de sa vie. Il réunit des textes de grands maîtres, parmi lesquels Léonard de Vinci, sous le titre De la palette à l'écritoire. L'essentiel de son enseignement réside dans ses deux traités : Traité du paysage et Traité de la figure[5].

Lhote organise également des stages d'été pour ses élèves dans la maison qu'il a achetée en 1926 à Mirmande dans la Drôme. À partir de 1940 et pendant toute l'Occupation, nombre d'artistes y trouveront refuge, comme Alexandre Garbell, Pierre Palué, Marcelle Rivier et Guy Marandet qui y demeureront.

En 1936, il est membre de la rédaction du journal communiste Ce soir, pour lequel il s'occupe de la rubrique artistique[6].

En 1938, il découvre Gordes où il achète une maison de style Louis XIII qu'il rénove. Il y réside, en alternance avec Mirmande, de 1939 à 1942. Il fait connaître à ses amis l'attrait du village. Marc Chagall, Jean Grenier, Willy Ronis et d'autres deviennent ses voisins[2].

Dès ses débuts, Lhote s'est senti très en phase avec le mot d'ordre du « tout décoratif » de l'Art déco. Il gardera jusqu'à la fin ce goût pour la décoration. C'est ainsi qu'il exécute les peintures murales de la faculté de médecine de Bordeaux en 1957.

André Lhote meurt dans le 16e arrondissement de Paris le [7]. Il est inhumé au cimetière du Montparnasse.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Œuvres[modifier | modifier le code]

Publications[modifier | modifier le code]

André Lhote a écrit des ouvrages théoriques importants sur la peinture moderne et des ouvrages de critique d'art.

  • La peinture, le cœur et l'esprit. Correspondance inédite (1907-1924). André Lhote, Alain-Fournier, Jacques Rivière.
  • Parlons peinture, Denoël Et Steele, 1936.
  • Traité du paysage, Floury, 1939.
  • Traité de la figure, Floury, 1950.
  • Petits itinéraires à l'usage des artistes, 1943.
  • Les Invariants plastiques, Hermann.
  • Jean Paulhan, André Lhote : Correspondance, Gallimard, 2009.

Ouvrages critique[modifier | modifier le code]

  • Corot, Stock, 1923.
  • Les Peintres français nouveaux, Gallimard, 1926.
  • Peinture d'abord, Denoël, 1942.
  • De la palette à l’écritoire, anthologie d'écrits d'artistes, Corrêa, 1946.
  • Les Chefs-d’œuvre de la peinture égyptienne, Hachette, 1954.
  • La Peinture libérée, Grasset, 1956.
  • André Lhote a pendant longtemps assuré la critique d'art dans La Nouvelle Revue française (NRF).

Articles de presse[modifier | modifier le code]

  • « Naissance du cubisme », L'Amour de l'art, no 1, , pp. 215-220 (consulter en ligne).

Illustrations[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

André Lhote joue son propre rôle dans le film Donne-moi tes yeux de Sacha Guitry en 1943.

Collections publiques[modifier | modifier le code]

Belgique[modifier | modifier le code]

Canada[modifier | modifier le code]

Espagne[modifier | modifier le code]

  • Madrid, Fundación Telefónica.

États-Unis[modifier | modifier le code]

France[modifier | modifier le code]

Hongrie[modifier | modifier le code]

Irlande du Nord[modifier | modifier le code]

Royaume-Uni[modifier | modifier le code]

Suède[modifier | modifier le code]

Suisse[modifier | modifier le code]

Collections privées référencées[modifier | modifier le code]

Expositions[modifier | modifier le code]

Expositions personnelles[modifier | modifier le code]

  • Galerie Eugène Druet, Paris, du 7 au .
  • Galerie Galanis, Paris, du 10 au [20].

Expositions collectives[modifier | modifier le code]

Élèves[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « ark:/36937/s005b015dcc6a0d4 », sous le nom LHOTE André (consulté le )
  2. a b et c Gérard Lebouchet, Gordes. Le temps des artistes, C'est-à-dire éditions, , 396 p., p. 53-72.
  3. Philippe Dufieux, « Lhote et le décor monumental », in: Hèlène Moulin (dir.), André Lhote 1885-1962, [catalogue d'exposition], Musée des beaux-arts de Valence, 2003, pp. 80-93.
  4. Hubert l’Huillier, Georges de Sonneville (1889-1978) : « L’enfant terrible de la peinture bordelaise » (lire en ligne), p. 2.
  5. Bénézit 1999, p. 629.
  6. Marie-Noël Rio, « Inventer un journal de combat », sur Le Monde diplomatique, .
  7. Base Léonore
  8. Les exemplaires sur premier et deuxième grands papiers sont accompagnés de deux suites des gravures (on omet volontairement le vrai « premier » grand papier, sur « Arches-mill handmade paper », édité à un seul exemplaire, au nom du souscripteur, Alexandre Gaspard-Michel, qui fut à l'origine de ce travail d'édition). Les autres ont été édités à 729 exemplaires, sur « Dutch v.G.z handmade laid paper » (Hollande), sans suite des gravures.
  9. « André Lhote | Collection Musée national des beaux-arts du Québec », sur collections.mnbaq.org (consulté le ).
  10. « Recherche œuvres en ligne », sur musba-bordeaux.fr (consulté le ).
  11. « Le port de Bordeaux : Andre Lhote », sur musba-bordeaux.fr (consulté le ).
  12. « Pins à Arcachon : André Lhote », sur musba-bordeaux.fr (consulté le ).
  13. « La porteuse de panier : André Lhote », sur musba-bordeaux.fr (consulté le ).
  14. « Autoportrait : André Lhote », sur musba-bordeaux.fr (consulté le ).
  15. « Portrait de Mademoiselle Hering : André Lhote », sur musba-bordeaux.fr (consulté le ).
  16. « Bacchante : André Lhote », sur musba-bordeaux.fr (consulté le ).
  17. « Marin à l'accordéon : André Lhote », sur musba-bordeaux.fr (consulté le ).
  18. Musée d'art de Pully, De Cuno Amiet à Zao Wou-Ki - Le fonds d'estampes Cailler, dossier de presse, 2013
  19. Caroline Legrand, « La fibre humaniste de Pierre Maurs, galeriste et collectionneur », La Gazette Drouot, .
  20. « Les expositions : André Lhote, cubisme coloré », Connaissance des arts, no 49, , p. 77.
  21. J. M., « L'actualité », L'Art et les Artistes, tome I, 1920, p. 351.
  22. Le Bulletin de la vie artistique, n°10, 15 mai 1922.
  23. Brésilienne arrivée en France en 1920.
  24. « Gainsbourg élève d'André Lhote après la Libération », sur universalis.fr (consulté le ).
  25. Norberto Angeletti, Alberto Oliva et al. (trad. de l'anglais par Dominique Letellier, Alice Pétillot), En Vogue : L'histoire illustrée du plus célèbre magazine de mode, Paris, White Star, , 410 p. (ISBN 978-88-6112-059-4, présentation en ligne), « Le style Liberman », p. 131.
  26. (es) Francisco da Antonio (dir.), « Zuloaga, Elisa Elvira », dans Diccionario biográfico de las artes visuales en Venezuela, Caracas, Venezuela, Fundación Galería de Arte Nacional, , 1420–1421 p. (ISBN 980-6420-18-7, lire en ligne).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Philippe Dufieux, « Lhote et le décor monumental », in: Hèlène Moulin (dir.), André Lhote 1885-1962, [catalogue d'exposition], Musée des Beaux-Arts de Valence, 2003, pp. 80-93.
  • Dictionnaire Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays, vol. 8, Paris, éditions Gründ, , 4e éd., 13440 p. (ISBN 978-2-7000-3018-1, LCCN 2001442437), p. 629-630.
  • Waldemar-George, « André Lhote », L'Amour de l'art, no 1, , pp. 1-5 (consulter en ligne).
  • Raymond Cogniat, « André Lhote et la rénovatuon du réel », L'Amour de l'art, no 1, , pp. 254-258 (consulter en ligne).
  • Maximilien Gauthier, Bernard Nebout et Émile-Henry Tilmans, André Lhote, František Kupka, Jean-Gabriel Daragnès, Société des artistes rouennais et de Normandie / Les Affiches de Normandie, 1949.
  • Anatole Jakovsky, André Lhote-48 reproductions commentées par le peintre, éditions Floury – Paris, , 122 p..
  • Les illustres de Bordeaux : catalogue, vol. 1, Bordeaux, Dossiers d'Aquitaine, , 80 p. (ISBN 978-2-84622-232-7, présentation en ligne).
  • Jean-Louis Balleret, De Corot à Balthus : Un siècle de grands peintres dans la Nièvre et le Morvan, préface de Jacques Thuillier, Paris, Éditions Cercle d’art, 1997, 168 p. (ISBN 9782702205228). Une réflexion sur la géographie et l'histoire de l'art, illustrée par l’œuvre paysagiste de six peintres : Jean-Baptiste Camille Corot, Henri Harpignies, André Lhote, Johan-Barthold Jongkind, Balthus et Rosa Bonheur.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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