Parrhésie

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La parrhésie (substantif féminin), du grec pan (« tout ») et rhema (« ce qui est dit ») est une figure de style consistant en une adjonction qui consiste à dire ce qu'on a de plus intime en cherchant ses mots[1] ; elle est proche de la licence et du franc parler.

Définition

Définition linguistique

La parrhésie opère une transformation sémantique de répétition à l'identique : elle consiste à répéter des arguments ou idées afin d'exprimer une même thèse. On la reconnaît facilement car elle se fonde sur des procédés de répétition : reprise des pronoms personnels de première personne, situation énonciative, adjectifs qualificatifs et axiologiques, ponctuation.

Définition stylistique

La figure a pour objectif stylistique d'exprimer les sentiments profonds du locuteur; c'est une figure rhétorique mais aussi lyrique. Il faut la distinguer des figures comme le chleuasme[2].

Genres concernés

La parrhésie est employée dans tous les genres littéraires : discours et apologies (notamment pour les genres argumentatifs), en poésie lyrique, dans le roman psychologique enfin.

Elle est récurrente à l'oral, dans les situations de communication intime.

Historique de la notion

Antiquité gréco-romaine

La parrhésie était une composante fondamentale de la démocratie de l'Athènes classique. Dans les assemblées et les tribunaux, les Athéniens étaient libres de dire presque tout ce qu'ils voulaient. Au théâtre, des dramaturges comme Aristophane utilisaient pleinement le droit de ridiculiser qui ils voulaient[3]. Hors théâtre et assemblées, il y avait des limites à ce qui pouvait être dit ; la liberté de discuter de politique, de morale, de religion ou de critiquer les gens dépendait du contexte. Socrate fut condamné pour corruption de la jeunesse. Côté romain, Héras fut décapité pour avoir critiqué Bérénice et Titus (fils de Vespasien).

La parrhésie est une notion centrale de la philosophie cynique qui prône une liberté totale de ton et d'action.

Notes et références