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Nouvelle économie

La Nouvelle économie dite numérique désigne une troisième révolution industrielle apparue dans les années 1990, grâce à la convergence des technologies télématiques s'appuyant sur : l'informatique personnelle, sur le réseau internet, sur les logiciels et sites web et applications mobiles, sur l'Intelligence artificielle, ou encore sur la blockchaine et ses cryptomonnaies.

La Nouvelle économie numérique est également reprise au cœur de la nouvelle révolution industrielle des Sciences dites NBIC: Nanotechnologiques & Biotechnologiques & Informatiques & Cognitives.

Les modèles de la Nouvelle économie[modifier | modifier le code]

La Nouvelle économie numérique est caractérisée par une série de modèles économiques qui lui sont propres :

Le modèle du logiciel propriétaire[modifier | modifier le code]

Initialement (à partir des années 1950), la programmation de logiciel (software) était une activité scientifique dont les développements étaient ouverts, publics, et libres de droits, comme toute autre science. Le modèle du logiciel propriétaire est apparu au début des années 1970, lorsque l’informatique a quitté le seul domaine scientifique pour s’étendre au domaine commercial, dont le chef de file était déjà IBM. Puis son extraordinaire rentabilité est apparue avec la micro-informatique (hardware) à la fin des années 1970, et le moyen de Microsoft de vendre un logiciel sur chaque PC de la planète : le système d’exploitation «Windows». Ce modèle économique, qui consiste à conserver le code source secret, s’appuie sur le droit d'auteur accordé au concepteur du logiciel, afin qu’il puisse vendre son œuvre. Pour cela le concepteur impose à chaque utilisateur l’achat d’une licence de logiciel payante, et fortement limitative comme l’interdiction formelle de le partager, de le prêter, de le modifier, ou de l'installer sur plus d’un seul et unique ordinateur. La vente de logiciel est particulièrement rentable du fait du coût « nul » de reproduction du logiciel une fois développé. Le logiciel propriétaire a entretenu initialement une relation ambiguë avec le piratage, sur lequel il s’est appuyé pour devenir un standard, puis contre lequel il a lutté pour maximiser ses revenus. Outre cette attaque permanente du piratage encore d'actualité, ce modèle est assailli par les autres modèles de gratuité : le logiciel libre, et le modèle publicitaire.

Le modèle du logiciel libre[modifier | modifier le code]

Le logiciel libre est apparu en réaction à l’explosion du modèle propriétaire – même si son principe est antérieur. Il considère que le logiciel ne peut être vendu car il est duplicable à volonté sans autres coûts que celui de la seule conception. Formalisé dans les années 1980 par Richard Stallman et la licence GNU GPL (dite « opensource »), le logiciel libre publie le code source du programme, et offre à tous : les droits de copier, étudier, transformer et redistribuer les versions modifiées du code qu'ils ont reçu, généralement sous la condition d'en republier le code modifié, mais aussi parfois avec le droit de le revendre, selon le type de licence opensource attaché audit logiciel source. Il consiste donc à mutualiser la conception logicielle par les technologies télématiques, en faisant appel au bénévolat de milliers d’ingénieurs à travers le monde. Les « Creative Commons » sont leur pendant pour l’art numérisable (musiques, images, vidéos, etc). L’économie du « Libre » repose sur les services et produits annexes proposés par des centaines d’entreprises spécialisées : des services professionnels de maintenance, et d'hébergement informatique, ou encore de modules additionnels payants ; mais surtout par de très nombreux produits physiques comme des lecteurs de musiques (MP3) et vidéos (DIVX), des box internet (ADSL), voir maintenant des smartphones avec Android, ou même des ordinateurs complets avec Linux. L'économie du libre fait vivre aujourd’hui plus d’entreprises que celles du modèle propriétaire. Autre exemple, depuis longtemps, Google met à disposition de nombreux logiciels libres (à commencer par Android), ou rend ses services gratuits – afin d'acquérir un maximum de données anonymisées sur ses produits. Mais plus récemment encore, la Blockchaine s'annonce comme La plus grande révolution du Libre (cf. infra.).

Le modèle du portail web[modifier | modifier le code]

Apparu avec l’explosion du Web débutant dès 1995, c’est le modèle exclusif pendant la Bulle Internet. Le modèle des Portails Web consiste à offrir gratuitement de l’information, afin d’obtenir le plus d’audience possible, tout en gardant chez eux les internautes le plus longtemps possible, afin de rentabiliser cette audience par de la publicité aveuglément diffusée, à l'instar tout média de masse, comme la télévision. A l'époque de la bulle internet, toutes les entreprises de la Nouvelle économie visent à devenir le plus grand portail web généraliste possible – délaissant alors la recherche web, sans modèle économique et qui disperse l’audience. Le point faible de ce modèle constitue sa publicité très intrusive et faiblement rentable (dite ici « 1.0 ») sous forme de bandeaux publicitaires animés et non-ciblés ; ou pire encore aujourd'hui avec des vidéos qui se lancent automatiquement, et qui restent une des grandes plaies du Web, activement combattue par des extensions dites « bloqueurs de publicités ». Depuis 2016, Google reprend un peu le modèle du portail, en proposant une réponse rédigée textuellement (sans besoin de cliquer) en tête des résultats pour les questions les plus généralistes – dont souvent le contenu de Wikipédia et de ses déclinaisons, sous licence libre Creative Commons, à l'exemple de cet article.

Le modèle de la longue traîne[modifier | modifier le code]

Le modèle de la longue traîne (qui est une application du principe de Pareto) à été conceptualisé après l’éclatement de la bulle Internet de l'an 2000. Il est rendu possible, grâce au coût dérisoire de la gestion informatique d’une infinité de produits vendus sur internet. Pour bien comprendre, plaçons les revenus d’une société de la Nouvelle économie sur un graphique, avec en abscisse les produits vendus, et en ordonnée le Chiffre d’Affaires (CA) rapporté par ces produits :

Modèle économique de la longue traîne

D’un côté le CA des best-sellers est limité et donc fini, de l’autre la gestion d’une infinité de produits permet l’apparition d’une ‘longue traîne’ de marchandises qui rapportent très peu individuellement, mais dont le total de CA dépasse largement celui des best-sellers. La stratégie consiste à faire en sorte que chaque consommateur trouve le produit très spécifique qu’il recherche absolument. Ce modèle est alors appliqué par les plus grands acteurs de la Nouvelle économie, dont Google avec ses mots-clés quasi-illimités, mais aussi eBay avec ses ventes aux enchères entre particuliers (mais pas que), et surtout Amazon qui domine largement ce marché grâce à son « Cloud computing » à destination de tous les marchands de la planète pouvant y proposer leurs propres produits, ce qui leur évite la création et la gestion d'une boutique en ligne. Avec son cloud et sa renommée, Amazon fait vivre ainsi une énorme quantité de petites entreprises de part le monde.

Le modèle du moteur de recherche[modifier | modifier le code]

Le modèle de la Publicité dite ici « 2.0 » a été inventé par Bill Gross et la société Overture pendant la bulle Internet. Aujourd’hui dominé par Google (fondé en 1998), il s’avère être l’un des modèles les plus profitables de la Nouvelle économie. Sa stratégie consiste à offrir aux internautes un service de Recherche sur le Web. Doté d’une technologie supérieure de classement des résultats (le PageRank), Google s’est rapidement imposé comme le meilleur moteur de recherche, drainant une énorme audience vers d’autres sites web. Pour rentabiliser cette audience, le modèle économique choisi consiste à proposer de la publicité dite « 2.0 ». Depuis la Publicité 2.0, ce n'est plus l'annonceur qui informe aveuglément le consommateur comme à la télévision, c'est maintenant l'internaute consommateur qui cherche le meilleur produit par des mots clés tapés sur un moteur de recherche, moteur qui en profite pour insérer sa publicité en tête ; la publicité proposée doit alors correspondre à ce que recherche l'internaute qui n'hésite plus à cliquer sur les liens commerciaux, souvent signes de bonnes affaires. Elle représente donc la meilleure publicité au monde : au moment où le consommateur prend sa décision d’achat sur internet. L’achat de mots-clés auprès de Google et autres moteurs de recherches, constitue à ce jour la publicité la plus rentable et directement génératrice de chiffre d’affaires pour une multitude de petites et grandes sociétés (Amazon y compris).

Le modèle du terminal intégral[modifier | modifier le code]

Encore plus fermé que le modèle du logiciel propriétaire, on trouve le modèle du « Terminal intégral », tel que conceptualisé dès le début de la micro-informatique en 1977, par Apple (à travers les: Apple II, Macintoch, iMac, iPhone, iPad), et repris par l’univers des consoles de jeux (Nintendo, PlayStation, Xbox). Chaque terminal informatique, ordinateur, console, smartphone, tablette, y est conçu pour offrir une plus grande optimisation et simplicité de programmation, car le terminal est un ensemble matériel et système (hardware et software) unifié et identique chez tous les utilisateurs, jusqu'aux accessoires eux aussi standardisés si ce n'est propriétaires. Ceci est à nuancer en ce qui concerne les smartphones et tablettes, car l’accumulation de différentes versions successives de ces téléphones et les différentes versions de leur système d'exploitation (Android, iOS) réitère l’enfer chez les développeurs, de la programmation de leurs applications sur des terminaux variés voir obsolètes. Ce modèle économique va jusqu’à imposer aux utilisateurs de passer presque uniquement par un magasin dédié d'applications, un « app store », pour installer ou acheter tout logiciel sur son terminal, ce qui est désormais le cas chez Apple, Microsoft, et Android (Google). Ces géants, qui y contrôlent de manière assez restrictive les applications proposées, en profitent en sus pour prendre une part des revenus des concepteurs d'applications payantes ou publicitaires. Cependant, ce modèle économique du « terminal intégral » est tellement complexe et onéreux de par sa conception matérielle, sa R&D, ses brevets croisés et royalties à verser, sa conception logicielle, les usines de très hautes technologies, les quantités importantes à produire, et autres, que même Apple est obligé de faire fabriquer certains composants de ces smartphones et tablettes par ses autres grands rivaux sur ce marché, dont en partie ses écrans (Samsung) et micro-processeurs (Qualcomm). Cependant Apple reste de loin, en 2017, la plus grande entreprise de l'économie numérique, en ayant réussi à conserver la plus haute rentabilité sur ce marché, à l'aide d'innovations avant-gardistes constantes et continues ; et ceci malgré qu'Apple reste minoritaire en terme de parts de marchés informatiques (iMac) et téléphoniques (iPhone) et tablettes (iPad).

Le modèle des réseaux sociaux[modifier | modifier le code]

Les plus gros réseaux sociaux ont des résultats mitigés, parmi : Facebook créé en 2004 et coté au Nasdaq ; et YouTube créé en 2005 racheté par Google ; et Twitter créé en 2006 et coté au NYSE. Twitter n'est toujours pas rentable (en 2015), et se concentre pour trouver comment intégrer de la publicité dans son système de « Twits ». YouTube n'est pas non plus rentable (en 2016) malgré sa publicité vidéo, alors que c’est une filiale de Google qui en sait beaucoup sur les centres d’intérêts des internautes, et qui pourrait donc leur proposer des publicités très ciblées. YouTube a tenté avec « YouTube Red » de supprimer la publicité de ses abonnés pour 10$ mensuels, ce qui s'est avéré un échec ; et se lance donc maintenant dans la création de contenus médiatiques à l'instar de Netflix, tels que des séries télé produites en interne. Et de son côté Facebook, qui visiblement en sait encore plus sur ses deux milliards d'utilisateurs (en 2017), voit ses recettes s'envoler essentiellement grâce à la publicité vidéo en ligne sur mobile, et va se lancer à son tour également sur le marché porteur des séries télé.

Le modèle du logiciel comme service[modifier | modifier le code]

Le principe du « logiciel comme service » (SaaS) ou encore « cloud computing », consiste à proposer, depuis environ 2007, des suites logicielles sous forme de services accessibles par Internet, et reposant sur la lourde architecture des serveurs de l’entreprise proposant ces services. Le « logiciel comme service » est le virage pris par Google avec sa suite bureautique en ligne, et Microsoft avec Office Live et OneDrive. Le logiciel et tous ses fichiers sont donc accessibles de partout sur le globe, sans rien emporter avec soi, et utilisés à distance à l'aide d'un ordinateur relié à Internet, la mise à jour y est alors automatique et transparente, et le piratage disparaît, mais aussi la concurrence opensource dont les moyens sont trop limités pour cela (mais sans compter sur les technologies à suivre). En outre, le « logiciel comme service » n'est plus vendu mais loué (rarement rentabilisé par de la publicité), mais plus récemment utilisé pour la collecte d'informations anonymisées à destination de l'intelligence artificielle. Enfin le « logiciel comme service » est théoriquement capable de remplacer le système d'exploitation des ordinateurs par un simple navigateur web.

Le modèle de l'intelligence artificielle[modifier | modifier le code]

La collecte des données utilisateurs, ainsi que les donnée issues de l'Internet des objets (IoT), qui apparaissent aujourd'hui comme de l'Or numérique, alimentent les mégadonnées qui sont utilisées avantageusement dans le domaine de l'Intelligence Artificielle (IA), elle-même basée sur des réseaux de neurones artificiels, et qui est capable « d'apprendre » à se comporter comme prévue, grâce à l'analyse de quantités considérables de données correspondantes. Par exemple DeepMind (une filiale de Google) a créé, en 2015, une IA ayant analysée presque toutes les parties connues des grands maîtres du jeu de Go (qualifié comme le plus stratégique des jeux), pour ensuite vaincre les meilleurs joueurs du monde, allant jusqu'à trouver des stratégies gagnantes jamais réalisées. L'intelligence artificielle est déjà opérationnelle dans de nombreux secteurs, comme la reconnaissance du langage humain, à l'exemple des: Siri (Apple), Google Assistant, et autre Amazon Alexa, quasi-omniscients. L'intelligence artificielle pourrait aussi piloter et conduire des véhicules en mode « pilotage automatique » mieux que les humains, comme c'est déjà le cas dans l'aviation civile. Google et Facebook sont les deux géants ayant accumulé le plus de données sur leurs utilisateurs, ce qui les place en tête de ce futur modèle économique que sont les intelligences artificielles neuronales qui pourraient rapidement devenir la branche la plus lucrative de tous les modèles de l'économie numérique.

Le modèle libre de la blockchain[modifier | modifier le code]

La Blockchain est apparue timidement en 2009 à travers la devise internet Bitcoin (BTC). Elle offre au monde de l'informatique une nouvelle technologie pair à pair, encore expérimentale, de registres infalsifiables, distribués, ouverts, lisibles et partagés par tous, ce qui en fait par essence un logiciel libre. Dans son sillage sont nées des centaines de blockchains alternatives, que l'on peut pour le moment catégoriser globalement comme ceci :

  • Les blockchains monétaires : dites « cryptomonnaies », sous formes de devises internet, dont la principale est le Bitcoin, qui contrairement à ce que l'on croit, ne sont pas anonymes, et sont même totalement traçables d'un bout à l'autre de leurs transactions enregistrées en clair sur leurs blockchains respectives. Ces cryptomonnaies sont utilisables auprès de certaines boutiques en ligne, et sont en cours de légitimation par certains Etats (Bitcoin officialisé comme monnaie au Japon en mars 2017).
  • Les cryptomonnaies anonymes : qui sont capables de masquer l'émetteur et le destinataire, ainsi que la somme d'argent, et le produit ou service acheté, comme le projet Monero. Ces cryptomonnaies sont utilisées par exemple sur le darknet, le deepweb, ou comme « argent black » afin de payer de menus services et marchandises entres citoyens, petits commerçants, et autres artisans, échappant ainsi à l'impôt et au contrôle étatique, et capables de générer à long terme une vaste économie souterraine.
  • Enfin il existe une multitude d'autres blockchains spécialisées, proposant des services divers et variés, tels que de la mise en commun de disques durs en ligne accessible de partout sur le globe, avec le projet « Siacoin ». En réalité, les projets de blockchain sont actuellement tellement nombreux qu'il est impossible de toutes les référencer. Leur financement opensource est assuré par la valeur de leurs jetons en circulation.

Ceci est une seconde Révolution numérique comparable à un nouvel « Internet 2.0 », et l'on s'attend à voir émerger de nombreux projets alternatifs actuellement en cours de développement, en particulier ad hoc aux blockchaines programmables. Plus spécifiquement, à long terme, il serait possible d'y injecter de l'intelligence artificielle (comme avec le projets Ethereum) ce qui pourrait aboutir, à très long terme selon certains, à une impulsion décisive vers la singularité technologique...

Notes[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

{{Portail|économie}} [[Catégorie:Histoire économique]] [[Catégorie:Économie de l'information]]