Pseudépigraphe (Nouveau Testament)

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Première page de l'Épître aux Colossiens, Codex Harleianus.

Plusieurs livres du Nouveau Testament sont considérés comme pseudépigraphes par les chercheurs : 6 des 13 Épîtres pauliniennes, les Épîtres catholiques ainsi que les évangiles selon Matthieu et selon Jean. Ces deux derniers textes ont longtemps été attribués par la tradition chrétienne aux apôtres Matthieu et Jean, thèse qui n'est plus retenue par les historiens[1],[2],[3]..

Présentation[modifier | modifier le code]

La pseudépigraphie est un procédé par lequel on écrit un livre sous un nom d'emprunt, en général celui d'un personnage important[4]. Cette pratique répandue dans l'Antiquité permet de placer le texte sous l'autorité du personnage mentionné[4].

Épîtres pauliniennes[modifier | modifier le code]

Authenticité[modifier | modifier le code]

Treize Épîtres de Paul sont explicitement attribuées à Paul de Tarse, mais seules sept d'entre elles sont jugées authentiques par le consensus historien, c'est-à-dire, précise François Vouga, « ayant été dictées et envoyées personnellement par l'apôtre »[5]. Il s'agit de Rm, 1 Co, 2 Co, Ga, Ph, 1 Th et Phm, qui portent chez les spécialistes le nom de « proto-pauliniennes »[5]. Le terme d'« authentiques » risque toutefois de prêter à confusion dans la mesure où il disqualifie a contrario les six lettres dites « inauthentiques », qui sont néanmoins l'œuvre de disciples de Paul, se réclament de lui et « se situent aussi bien dans son sillage que sous son autorité »[5].

Les pseudépigraphes[modifier | modifier le code]

Six lettres sont considérées comme pseudépigraphes[5].

Épîtres catholiques[modifier | modifier le code]

Précédant immédiatement les Épîtres catholiques proprement dites, l'Épître aux Hébreux ne correspond pas à la définition de la pseudépigraphie puisqu'elle ne comporte pas de nom d'auteur. Elle semble dater de 86-96 et provenir des milieux hellénistes de Palestine[13].

Sont considérées comme pseudépigraphes :

Évangile selon Matthieu[modifier | modifier le code]

Évangile selon Jean[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Le Nouveau Testament commenté, sous la direction de Camille Focant et Daniel Marguerat, Bayard, Labor et Fides, 2012, p. 22.
  2. Raymond E. Brown, The Gospel and Epistles of John: A Concise Commentary, 1988 (ISBN 9780814612835), p. 100 sq.
  3. Stephen L. Harris, Understanding the Bible: a Reader's Introduction, Palo Alto: Mayfield, 1985, (ISBN 978-0-87484-696-6), p. 355.
  4. a et b Daniel Marguerat (dir.), Introduction au Nouveau Testament : Son histoire, son écriture, sa théologie, Labor et Fides, 2008 (ISBN 978-2-8309-1289-0), p. 536.
  5. a b c et d François Vouga, « Le corpus paulinien », in Daniel Marguerat (dir.), Introduction au Nouveau Testament : Son histoire, son écriture, sa théologie, Labor et Fides, 2008 (ISBN 978-2-8309-1289-0), p. 164-165.
  6. Raymond E. Brown, Que sait-on du Nouveau Testament ?, Bayard, 2011 (ISBN 978-2-227-48252-4), p. 650.
  7. Pour mémoire, la ville de Colosses a été détruite par un tremblement de terre vers l'an 60.
  8. Raymond E. Brown, Que sait-on du Nouveau Testament ?, Bayard, 2011, p. 671.
  9. « Ces lettres mises sous le nom de Paul lui sont en réalité postérieures. » Simon Claude Mimouni et Pierre Maraval, Le Christianisme des origines à Constantin, PUF/Nouvelle Clio, 2006 (ISBN 978-2-13-052877-7), p. 415.
  10. Raymond E. Brown, Que sait-on du Nouveau Testament ?, Bayard, 2011, p. 706.
  11. Raymond E. Brown, Que sait-on du Nouveau Testament ?, Bayard, 2011, p. 725.
  12. Raymond E. Brown, Que sait-on du Nouveau Testament ?, Bayard, 2011, p. 690.
  13. a b c d e f g et h Pierre Geoltrain (dir.), Aux origines du christianisme, coll. « Folio histoire », 2000 (ISBN 978-2-07-041114-6), « Introduction », p. XLV-XLVI.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]