Maurice Feltin
Maurice Feltin | ||
Image illustrative de l’article Maurice Feltin | ||
Biographie | ||
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Naissance | Delle |
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Ordination sacerdotale | ||
Décès | 7e arrondissement de Paris |
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Cardinal de l'Église catholique | ||
Créé cardinal |
par le pape Pie XII |
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Titre cardinalice | Cardinal-prêtre de S. Maria della Pace |
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Évêque de l'Église catholique | ||
Ordination épiscopale | par le card. Charles-Henri Binet |
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Fonctions épiscopales | Évêque de Troyes (France) Archevêque de Sens (France) Archevêque de Bordeaux (France) Archevêque de Paris (France) |
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« Animam pro ovibus » | ||
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Maurice Feltin, né le à Delle dans le Territoire de Belfort et décédé le à Thiais, fut archevêque de Bordeaux puis de Paris et cardinal.
Biographie
Carrière ecclésiastique
Maurice Feltin est élève au séminaire de Saint-Sulpice de Paris et est ordonné prêtre le . Jusqu'en 1927, il exerce son ministère dans le diocèse de Besançon. Pendant la Première Guerre mondiale, il sert comme officier dans l'armée et reçoit de nombreuses décorations militaires. Il est décoré de la Médaille militaire, de la Croix de guerre et de la Légion d'honneur.
En 1927, Pie XI le nomme évêque de Troyes, où il érige canoniquement les Dominicaines missionnaires des campagnes ; en 1932 il devient archevêque de Sens, en 1935 archevêque de Bordeaux et en 1949 archevêque de Paris.
Pie XII le crée cardinal en 1953 avec le titre de cardinal-prêtre de S. Maria della Pace. Il prend parti en faveur de Joseph Colomb lors de l'affaire du catéchisme Colomb.
Sous l'Occupation
Il a une attitude soumise face au régime de Vichy. Il approuve ainsi la Charte du Travail, à laquelle il recommande de participer[1]. Il est cependant patriote et refuse l'antisémitisme. Il participe à la déclaration des évêques de France qui condamne la résistance armée (17 février 1944) : « Nous condamnons [les] appels à la violence et [les] actes de terrorisme, qui déchirent aujourd'hui le pays, provoquent l'assassinat des personnes et le pillage des demeures »[2].
A la Libération, il fait partie des prélats que le gouvernement souhaiterait voir écartés pour leur attitude jugée conciliante[3].
Après-guerre
L'épiscopat du cardinal Feltin à Paris est surtout marqué par son soutien à l'Action catholique et par la préoccupation de l'apostolat en banlieue et dans les quartiers populaires.
En 1954 et en 1959, il prend la défense du mouvement des prêtres ouvriers, lancé dans les années 1940 par Jacques Loew, sous réserve d'un encadrement de l'Église locale, mais s'oppose à un refus de la part du Saint-Siège, qui sera cependant levé en 1965.
En 1963, il refusera les obsèques religieuses à Édith Piaf, pourtant profondément croyante et pratiquante, au motif de sa vie dissolue[4].
Le cardinal Feltin s'opposa à la doctrine de la guerre révolutionnaire (DGR) forgée par l'armée française et certains secteurs national-catholiques de l'Église, considérant que la torture et l'assassinat d'opposants politiques allaient à l'encontre de la religion catholique[5],[6]
Il prépare avec son coadjuteur, Mgr Veuillot la fondation des nouveaux diocèses de Créteil, de Nanterre et de Saint-Denis, effective en 1966, peu avant sa démission.
Il meurt le au monastère des Annonciades de Thiais, près de Paris et est enterré dans le caveau des archevêques de la Cathédrale Notre-Dame de Paris[7] .
Notes et références
- Jacques Prévotat, article Feltin (Maurice, Mgr), dans le Dictionnaire historique de la France sous l'occupation, sous la direction de Michèle et Jean-Paul Cointet, Tallandier, 2000, p. 299.
- cité par Michèle Cointet, article Chrétiens, dans le Dictionnaire historique de la France sous l'occupation, sous la direction de Michèle et Jean-Paul Cointet, Tallandier, 2000, p. 159.
- Ibidem.
- (en) Stuart Jeffries, The love of a poet, in The Guardian, 08/11/2003, [lire en ligne]
- Horacio Verbitsky, Fuerzas Armadas y organismos de derechos humanos, una relación impuesta, Pagina/12, 30 avril 2010, bonnes feuilles de La construcción de la Nación Argentina. El rol de las Fuerzas Armadas (2010)
- En ceci, il se démarqua de certaines tendances de l'Église et de l'Armée, qui allaient avoir une influence puissante en Argentine (le cardinal Antonio Caggiano et son successeur Adolfo Servando Tortolo, etc.), ce mélange entre la doctrine de la guerre révolutionnaire et le national-catholicisme devenant par la suite un des éléments moteurs de la « guerre sale » livrée par la dictature militaire argentine (1976-1983) à l'encontre de la population civile
- Frédéric Le Moigne, 1944-1951 : Les deux corps de Notre-Dame de Paris, in Vingtième Siècle. Revue d'histoire no 78, éd. Presses de SciencesPo, 2003/2, article en ligne