Innocents: The Dreamers

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Innocents: The Dreamers

Réalisation Bernardo Bertolucci
Scénario Gilbert Adair
Acteurs principaux
Sociétés de production Recorded Picture Company (RPC)
Pays de production Drapeau de la France France
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Drapeau de l'Italie Italie
Genre Drame
Durée 116 minutes (h 56)
Sortie 2003

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Innocents: The Dreamers est un drame franco-britannico-italien de Bernardo Bertolucci, sorti le et présenté en première mondiale à la Mostra de Venise en 2003 puis au Festival de Sundance.

Synopsis détaillé[modifier | modifier le code]

À Paris en 1968, Isabelle et son frère jumeau Théo fréquentent régulièrement la Cinémathèque française tout comme Matthew, un étudiant américain réservé. C’est devant la Cinémathèque fermée lors des manifestations de protestation à la suite du renvoi de son directeur Henri Langlois que les trois jeunes gens se rencontrent et sympathisent immédiatement. Matthew, qui loge dans une petite chambre de la rue Malebranche, est invité par Isabelle et Théo à dîner chez eux avec leurs parents.

Restés seuls à Paris pendant les vacances de leurs parents, Isabelle et Théo invitent Matthew à rester chez eux. Celui-ci découvre vite la relation fusionnelle, à la limite de l’inceste, entre Isabelle et Théo. Dans l’appartement où ils sont livrés à eux-mêmes, les jumeaux l’entraînent dans un jeu dangereux ayant pour fond le cinéma : lorsque Isabelle et Matthew ne parviennent pas à trouver un film évoqué par Théo (Scarface, Howard Hawks, 1932), Théo demande à sa sœur de faire l’amour avec le jeune Américain, qui ignore qu’Isabelle est vierge. Par la suite, la relation amoureuse entre Matthew et Isabelle perturbe Théo et la tension s'installe dans l'appartement alors qu'au dehors la grève générale paralyse la capitale.

Les parents d'Isabelle et de Théo rentrent à l'improviste dans l'appartement, découvrant les trois protagonistes endormis couchés nus ensemble ; ils repartent discrètement en laissant un chèque. Isabelle, en trouvant celui-ci, réalise la scène que ses parents ont vue et, alors que les deux garçons dorment, tente de mettre fin à leur vie à tous les trois en ouvrant le gaz. Le bris d'une fenêtre par un pavé lancé de la rue réveille Matthew et Théo, Isabelle a le temps de fermer le gaz. Le trio descend alors dans la rue pour se mêler à la manifestation passant sous leurs fenêtres. Matthew, foncièrement non violent, tente en vain d’empêcher les jumeaux d'user de la force contre les CRS.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Distribution[modifier | modifier le code]

Tournage[modifier | modifier le code]

Avec Innocents — The Dreamers, Bernardo Bertolucci tournait à nouveau un film à Paris quelque 30 ans après Le Dernier Tango à Paris (sorti en 1972).

Le tournage a débuté le [1].

Sur fond de tour Eiffel (7e arrondissement) le jeune Américain parcourt le pont d'Iéna (reliant les 7e et 16e arrondissements) et traverse la place de Varsovie (16e arrondissement) en savourant son plaisir de se rendre à la Cinémathèque française, alors située dans l’aile amont du palais de Chaillot (16e arrondissement)

La manifestation en faveur de Henri Langlois se déroule près de la Cinémathèque, dans les jardins du Trocadéro. Après avoir échappé aux forces de l’ordre, les trois héros dévalent l’escalier de la rue Beethoven, se promènent sur les berges de la Seine avant de s’engager sur la passerelle Debilly (reliant les 16e et 7e arrondissements).

Le jeune Américain loge dans un hôtel dont l’entrée est située 7-9, rue Malebranche[2] (5e arrondissement).

L’appartement des parents est au 1, place de Rio-de-Janeiro, un immeuble hausmannien alors inoccupé (à l’exception de commerces au rez-de-chaussée) avec cour intérieure (l’appartement en fait le tour), mais ce lieu de tournage (dans le 8e arrondissement de Paris) ne correspond pas nécessairement à une localisation suggérée par le scénario.

On dispose aussi de témoins de l’utilisation de l’avenue de Messine (proche de la place de Rio-de-Janeiro) comme lieu de tournage[3].

Musée du Louvre (1er arrondissement) : scène de la course à l’intérieur du musée à l’imitation du film Bande à part de Jean-Luc Godard sorti en 1964, dont des extraits sont montrés[2].

L'université Paris 5 René Descartes, 12, rue de l'École-de-Médecine[2] (6e arrondissement) sert de cadre à l’université fréquentée par le frère.

Le cinéma où se rendent les deux personnages est le Mac Mahon, une salle du 17ème arrondissement spécialisée dans la cinéphile, et dont les habitués, surnommés les « Mac mahoniens » jouèrent un rôle important dans la sphère du cinéma des années 1960 et 1970. La salle étant protégée au titre des monuments historiques, le chef opérateur d^ prendre des mesures particulières pour y tourner.

On reconnaît la place Alphonse-Laveran (5e arrondissement) dans la scène en extérieur où le jeune Américain regarde les actualités à la télé avec la sœur dans la vitrine d'un magasin, le tout sur fond de grilles (les ordures s’y accumulent du fait des grèves) avec vue sur l’église du Val-de-Grâce[2].

Casting[modifier | modifier le code]

Analyse[modifier | modifier le code]

Références historiques[modifier | modifier le code]

Avec pour toile de fond la France déchirée de Mai 68, reflet d'une jeunesse dont la voix résonne dans toute l'Europe, The Dreamers est un voyage initiatique : celui de trois adolescents testant leurs propres limites pour enfin se trouver.

Références cinématographiques[modifier | modifier le code]

C'est aussi un hommage au cinéma avec de nombreuses références cinématographiques. De très courts extraits des films — comme L'Opérateur (The Cameraman) de Buster Keaton, Les Lumières de la ville (City Lights) de Charlie Chaplin, La Monstrueuse Parade (Freaks), Scarface, La Reine Christine avec Greta Garbo, Le Danseur du dessus avec Fred Astaire et Ginger Rogers, Shock Corridor, et La Monstrueuse Parade pour le cinéma américain, Blonde Vénus avec Marlene Dietrich, ou encore Mouchette et les films de Jean-Luc Godard À bout de souffle et Bande à part (les trois héros reproduisent la scène de la course dans le musée du Louvre du film inspirée par le record d'un prétendu américain Jimmy Johnson) pour les films de la Nouvelle Vague — sont inclus dans le film.

Scénario[modifier | modifier le code]

Le scénario de Gilbert Adair est une adaptation de sa nouvelle The Holy Innocents (en) (1988), inspirée du roman Les Enfants terribles (1929) de Jean Cocteau et du film du même nom réalisé par Jean-Pierre Melville en 1950.

Anecdotes[modifier | modifier le code]

La scène où Isabelle se brûle les cheveux était en fait un accident de tournage, mais Bernardo Bertolucci trouva qu'Eva Green avait continué à jouer si naturellement qu'il garda donc cette scène considérant même que ça annonçait la tournure folle de la suite des événements[style à revoir][réf. nécessaire].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. http://www.imdb.fr/title/tt0309987/business : in fine dans la page ; page du site IMDb consultée le 20 octobre 2012.
  2. a b c et d http://www.l2tc.com/cherche.php?titre=Innocents+-+the+dreamers&exact=oui&annee=2003 , site L2TC consulté le 19 octobre 2012.
  3. « Quand nous sommes passés dans cette rue [il s’agit de l’avenue de Messine], elle était complètement réaménagée et redécorée pour le nouveau film de Bernardo Bertolucci, Dreamers. Un film qui s’appuie sur les événements de mai 1968 et qui narre la rencontre de deux Français et d’un Américain entre deux coups de matraque, pendant les manifestations de cette année-là. Les comédiens sont Jake Gyllendal [sic], Louis Garrel et Eva Green. » in : Virginie Descure et Christophe Casazza, Ciné Paris : 20 balades sur des lieux de tournages mythiques, Éditions Hors Collection, 2003, p. 76 (ISBN 2-258-06019-2).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]