Bande à part (film)

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Bande à part

Réalisation Jean-Luc Godard
Scénario Jean-Luc Godard, d'après le roman Pigeon vole de Dolores Hitchens
Acteurs principaux
Pays de production Drapeau de la France France
Genre Drame
Durée 97 minutes
Sortie 1964

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Bande à part est un film français réalisé par Jean-Luc Godard, sorti en 1964. Le scénario est inspiré du roman Pigeon vole (Fools' Gold, 1958) de l'écrivaine américaine Dolores Hitchens.

Synopsis[modifier | modifier le code]

Frantz et Arthur, deux jeunes hommes qui ont un faible pour les héros américains endurcis, préparent un cambriolage. Frantz a fait la connaissance, lors d'un cours d'anglais dans un institut privé parisien, de la jeune Odile. Cette dernère révèle bientôt à Frantz que sa tante Victoria qui l'héberge loue une chambre de son pavillon de Joinville à un mystérieux M. Stoltz, qui y cacherait une grosse somme d’argent liquide.

Arthur gagne sans peine la confiance de la naïve et innocente Odile et fait d'elle la complice des deux amis qui ont des vues sur elle. Odile est tiraillée entre une soumission facile et une résistance défiante. Les trois passent les jours suivants à faire des excursions informelles dans la Simca décapotable de Frantz ainsi que dans des cafés parisiens et Odile semble tomber amoureuse d'Arthur.

Lorsque l'oncle louche d'Arthur fait pression pour obtenir l'argent, Frantz et Arthur passent à l'action : en plein jour, ils pénètrent dans la villa en présence d'Odile et de la maîtresse de maison Madame Victoria, mais trouvent la chambre de Monsieur Stolz fermée. Le ton d'Arthur se durcit alors et il frappe Odile, en la menaçant pour qu'elle se procure la clef avant le lendemain.

Le lendemain, Madame Victoria donne la clef sous la menace d'un pistolet. Elle est ensuite ligotée, bâillonnée et enfermée dans une armoire. Dans la chambre, Arthur et Frantz ne trouvent qu'une seule liasse de billets. Lorsqu'ils veulent connaître les autres cachettes de Madame Victoria, ils la trouvent inanimée et la croient morte. Pris de panique, ils s'enfuient de la villa, laissant Arthur derrière eux sous un prétexte quelconque.

Entre-temps, en rentrant chez eux, Frantz et Odile voient l'oncle d'Arthur se rendre à la villa et font demi-tour. Ils assistent à un duel au pistolet entre Arthur et son oncle pour la possession de l'argent trouvé dans la niche du chien, duel au cours duquel ils meurent tous les deux. Ils assistent ensuite à l'arrivée de Monsieur Stolz, qui ramasse l'argent qui traîne et rencontre à la porte d'entrée Madame Victoria, qu'il croyait morte.

François et Odile s'enfuient sans être surveillés. Ils s'avouent leur amour et veulent partir pour le Brésil avec la petite part d'argent trouvée en premier. Sur le bateau, on entend le narrateur en voix hors champ : « Dans un prochain film, on vous racontera — en cinémascope et Technicolor cette fois — les nouvelles aventures d'Odile et de Frantz dans les pays chauds ».

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Distribution[modifier | modifier le code]

Autour du film[modifier | modifier le code]

  • Le nom du personnage interprété par Anna Karina, est celui de la propre mère de Godard, Odile Monod.
  • La chanson interprétée par Odile dans le métro parisien est un passage que l'on trouve dans le recueil Les Poètes, J’entends, j’entends, de Louis Aragon, et qui a été mis en musique par Jean Ferrat.
  • Grand fan du film, le réalisateur américain Quentin Tarantino a appelé sa société de production A Band Apart, en référence à ce film de Godard[1].
  • Selon les dires de Quentin Tarantino, les personnages et l'histoire de Reservoir Dogs auraient été fortement inspirés de Bande à part.
  • Bande à part est également le titre du second album du groupe de musique Nouvelle Vague ; le clip d'une chanson de cet album intitulée Dance with me (reprise de The Lords of the New Church) utilise une scène du film.
  • Le groupe de pop-folk catalan Els amics de les arts (es) reprend la scène de la danse dans le clip de leur chanson Jean Luc.
  • Dans une scène du film, les acteurs font la course dans les salles du musée du Louvre et notamment dans la Grande Galerie sous le prétexte de battre le record de vitesse de visite du Louvre détenu, en min 45 s, par un Américain, Jimmy Johnson de San Francisco. Ils slaloment parmi les malheureux gardiens qui essayent en vain de les arrêter[2] et réalise le nouveau temps record de min 43 s.
  • Dans le film Innocents: The Dreamers de Bernardo Bertolucci, sorti en 2003, les trois personnages principaux (étudiants à Paris en 1968) sont inspirés d'Arthur, Franz et Odile. Dans une scène qui s'entrecroise avec des fragments de la scène originale, les trois jeunes étudiants passionnés par le cinéma et Jean-Luc Godard, pulvérisent le record de Bande à part (min 43 s) traversant le musée du Louvre en min 28 s.
  • Dans le film de Roger Michell Un week-end à Paris, le personnage principal regarde la scène de danse à la télévision dans sa chambre d'hôtel à Paris et danse brièvement. La scène finale du film est une autre création, plus longue, de la scène de danse, dans un café où la musique est jouée sur un jukebox.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. de Baecque 2011, p. 259
  2. « Bande à part », sur Le Louvre au cinema, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Revue de presse[modifier | modifier le code]

  • Philippe Maillat, « Bande à part », Téléciné, no 117, Paris, Fédération des Loisirs et Culture Cinématographique (FLECC), , (ISSN 0049-3287)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]