Help! (film, 1965)

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Help!

Titre québécois Au secours !
Titre original Help!
Réalisation Richard Lester
Scénario Charles Wood
Marc Behm
Musique The Beatles
George Martin
Ken Thorne
Acteurs principaux
Sociétés de production United Artists
Subafilms
Pays de production Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Genre Film musical
Durée 92 minutes
Sortie 1965

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Help ! est un film musical britannique de Richard Lester sorti en 1965 et mettant en scène les Beatles. La bande originale, composée de sept chansons, a été publié dans l'album du même nom.

Contrairement à leur premier film, qui a pour toile de fond la Beatlemania et le travail quotidien du groupe, Help! est une œuvre de pure fiction, mais conserve l'humour burlesque typiquement britannique de son prédécesseur.

Synopsis

Swami Clang (Leo McKern), le grand prêtre d'une mystérieuse secte orientale découvre soudain la disparition d'une bague sacrée indispensable à son culte. Elle devrait se trouver au doigt d'une jeune femme promise au sacrifice de la déesse Kaili. Mais il se trouve que c'est Ringo, le batteur des Beatles, qui la porte à son doigt. Plus tard, on apprend qu'il l'a reçue à travers une lettre de fan. Déterminé à sacrifier la femme, le grand prêtre, la prêtresse Ahme (Eleanor Bron) et plusieurs membres de la secte dont Bhuta (John Bluthal) vont entamer la « chasse aux Beatles » tout autour du monde, afin de récupérer cette bague.

Après plusieurs tentatives pour voler l'anneau (tronçonneuse, canne à lancer, distributeurs piégés, ascenseurs magnétisés), la secte confronte Ringo aves ses compères dans un restaurant indien. Il apprend que s'il ne la redonne pas, il sera la prochaine victime à être sacrifiée. Ringo découvre alors que l'anneau est coincé sur son doigt et qu'il lui est totalement impossible de le retirer.

Le groupe se rend ensuite chez un bijoutier (Peter Copley) dans l'espoir d'enlever l'anneau mais les outils que ce dernier utilise finissent en mille morceaux. Désespérés, ils donnent recourt aux services de deux scientifiques délirants, Foot (Victor Spinetti) et son assistant Algernon (Roy Kinnear), qui veulent dominer le monde. Leur laboratoire est composé d'équipements fabriqués en Angleterre alors que Foot dédaigne tout ce qui est britannique. Alors que son équipement s'avère n'exercer aucun effet sur l'anneau, il décide de l'obtenir par ses propres moyens. Avant qu'il ne puisse le faire, Ahme entre avec un pistolet rose Walther P-38, sauve le groupe et retourne avec eux dans leur maison commune.

Désormais amie avec le groupe, Ahme les prévient que sa sœur, qui avait été choisie pour être sacrifiée à Kaili, est maintenant hors de danger. Ringo est désormais la prochaine victime promise au sacrifice. Elle propose à Ringo de lui injecter un breuvage magique qui rétrécirait son doigt afin que l'anneau puisse se dégager. Alors qu'elle prépare l'injection, la bande à Kaili commence à marteler aux portes. Effrayée, Ahme laisse tomber l'aiguille dans la jambe de Paul qui commence à rétrécir. Ellle décide alors de s'enfuir. Les membres de la secte entrent par effraction dans la maison et un combat s'ensuit. Pour accomplir le sacrifice, Ringo est recouvert de peinture rouge qui, de ce fait, ruine son plus beau costume. Les garçons sont tirés de ce mauvais pas par l'intervention de Foot et d'Algernon, mais ces derniers les menacent à leur tour pour que leur soit remis l'anneau. Le retour à la taille normale de Paul crée une diversion qui permet à John de mettre les deux scientifiques en déroute. Dès lors, les quatre compères sont pourchassés d'un côté par Clang et ses hommes de main, de l'autre par Scott et Algernon. Heureusement, ils peuvent toujours compter sur le soutien d'Ahme.

Afin d’échapper à la secte Kaili, les Beatles décident de fuir l'Angleterre et se réfugient à Obertauern dans les alpes autrichiennes. Au son de Ticket to Ride, ils se débattent dans la neige et apprennent à skier. Pendant ce temps, Foot et Algernon, assis sur un télésiège en tenant un lasso, aperçoivent le groupe descendant la piste de ski en luge. Algernon lance alors le lasso jusqu’aux pieds de Ringo qui finit par être emporté, laissant les trois autres Beatles glisser vers le bas de la colline. Pendant quelques instants, Ringo se retrouve la tête à l’envers, mais la corde finit par se briser. En dévalant la montagne, il retrouve ses compères et poursuivent leur chemin. Un homme, dans un costume de bonhomme de neige, les observent avec des jumelles. On découvre alors que ce bonhomme n’est autre que Clang.

Les Beatles s'aperçoivent qu'ils sont toujours pourchassés et vont donc demander protection à Scotland Yard. Le surlendemain, ils enregistrent quelques titres de leur prochain album en plein air, sous la protection de plusieurs tanks et de militaires embusqués. Clang et ses hommes répliquent par tout un arsenal de canons et bazookas, changeant le lieu d'enregistrement en véritable champ de bataille. Les Beatles abandonnent le studio improvisé aux premières détonations et trouvent refuge dans un tank piloté par Ahme. Ce dernier est finalement touché par un bazooka, mais l'équipage a eu le temps d'abandonner le véhicule au moment où il traversait une meule de foin. Supposés morts par Clang et ses troupes, les Beatles bénéficient d'un peu de repos, qu'ils vont passer à Buckingham Palace. Une fois en lieu sûr, John, Paul et George ne peuvent s’empêcher de faire remarquer à Ringo qu'ils ont tous trois risqué leurs vies, et exigé la protection de Scotland Yard pour préserver un simple doigt, inutile de surcroît puisque sa disparition ne l'empêchera pas de jouer de la batterie. Mais Ringo refuse obstinément de se séparer de son annulaire.

La chasse aux Beatles devient de plus en plus acharnée : attaqués de toutes parts, que ce soit au palais de la Reine, dans la rue ou dans le plus proche bistrot, les quatre compères s'en sortent toujours in extremis soit grâce à l’intervention d'Ahme qui doit également veiller à ne pas se trahir après des siens, soit grâce à celle de la police. Ils finissent par se déguiser et par sauter dans le premier avion en partance, lequel les mène tout droit aux Bahamas. L'occasion pour eux d'interpréter une nouvelle chanson tout en flirtant avec de belles créatures, jusqu'à ce que les troupes de Clang se remettent à leur poursuite.

Après avoir pour la énième fois pris la poudre d'escampette, les Beatles finissent par changer de stratégie sous l'impulsion de John et se mettent à la recherche du temple où doit avoir lieu le sacrifice. Clang a en effet déplacé le temple aux Bahamas pour répondre aux exigences du sacrifice. En essayant de retrouver l'endroit qu'Ahme leur avait brièvement dévoilé en tentant de les cacher, les Beatles et le chef de Scotland Yard tombent dans un piège tendu par Clang. Dans la confusion qui s'ensuit, Georges prend la fuite, tandis que Ringo se fait enlever par Scott et Algernon, eux aussi embusqués. Il est tiré d'affaire grâce à George qui parvient à immobiliser la voiture des deux scientifiques.

Le chef de Scotland Yard décide de mettre en œuvre un plan censé neutraliser Clang et ses hommes. La police leur tend des embuscades où l’appât n'est autre qu'un des Beatles déguisé en Ringo Starr. Néanmoins, le véritable Ringo Starr se fait finalement kidnapper. Croyant à un coup de Clang, la police prend du retard à interroger les prisonniers, alors que les vrais coupables sont Scott et Algernon. Ringo est ligoté à l'arrière de leur bateau, tandis que Scott s'apprête à l'opérer pour lui enlever l'anneau. Ahme profite que les deux scientifiques soient à l'intérieur du bateau en train de réparer le stérilisateur pour libérer Ringo, mais elle se fait pincer au moment où elle va injecter de nouveau un produit au batteur. En reconnaissant un jus obtenu par distillation d’orchidées rarissimes, Scott et Algernon abandonnent la chasse à l'anneau et récupèrent le produit à la place. Ahme et Ringo prennent la fuite au moment où Scott s’aperçoit qu'il aurait besoin d'un participant de la secte pour lui traduire ce qui est écrit sur l'échantillon qu'il vient d'obtenir. Mais en sautant du bateau, ils tombent entre les mains des hommes de Clang.

Ringo et Ahme reprennent leurs esprits sur une plage où ils sont tous les deux immobilisés. Les partisans de la secte ont installé la statue de Kaili sur la plage et sont en train de recouvrir Ringo de peinture rouge. Ce dernier paraît livré à lui-même quand il s'aperçoit que les hommes de Clang se sont embusqués sur la plage pour pallier toute attaque extérieure. Alors que Clang commence à réciter les prières d'usage face à la statue de Kaili, le reste des Beatles, le chef de Scotland Yard et la Royal Bahamas Police Force se dirigent en courant vers Ringo qui a réussi à se dégager en partie de ses cordages. Ce dernier perd alors l'anneau en faisant un geste d’avertissement à ses amis. Enfin libéré de toute menace, Ringo finit par se dégager avant de passer l'anneau au doigt de Clang qui, trop absorbé par son rituel ne s'est aperçu de rien. Il rejoint le reste des Beatles tandis que la police se jette sur les hommes embusqués, et qu'une Ahme vengeresse se précipite vers Clang avec le couteau sacrificiel à la main.

Le film s'achève par une bataille générale entre la police et les troupes de Clang, sous l'accompagnement de la chanson Help!, qui servait également d’ouverture au film.

Fiche technique

Distribution

Sorties

Sorties cinéma

Production

Genèse

En 1965, les Beatles sont au sommet de leur popularité, ils ne peuvent se déplacer sans être accompagnés par des foules de groupies en délire. Ils demeurent toutefois fidèles à eux-mêmes et restent décontractés. C'est à cette époque que le réalisateur Richard Lester va faire des Beatles des acteurs.

Après A Hard Day's Night, Lester réalise The Knack... and How to Get It, avec lequel il récolte la palme d'or au Festival de Cannes en 1965. Son prochain film constituera une nouvelle épopée avec les Beatles, sous le titre Help!, et certains critiques n'hésiteront pas à qualifier le tout de trilogie. Grâce au succès planétaire du premier film, cette suite se voit octroyer par United Artists un budget bien supérieur et le privilège de la couleur. Le réalisateur ne veut ni d'un documentaire romancé, comme cela a déjà été fait avec A Hard Day's Night, ni d'un film sur leur vie privée. Il opte donc pour une intrigue et se charge de la mise en scène. Au lieu de jouer leur propre rôle, les Beatles interprètent des parodies d'eux-mêmes et Ringo Starr, qui avait été couvert d'éloges pour sa prestation dans A Hard Day's Night, tient le rôle principal.

Scénario

Avec son ami Joe McGrath, Lester conçoit une intrigue étonnante : Ringo, se croyant atteint d'une maladie mortelle, embauche un tueur à gages pour qu'il l'assassine soudainement et sans douleur. Le lendemain, il apprend qu'il y a eu une erreur de diagnostic, mais il n'arrive pas à joindre son meurtrier. Le tout est émaillé de gags hilarants. Malheureusement, un autre film tourné au même moment, Les Tribulations d'un Chinois en Chine avec Jean-Paul Belmondo, possède exactement la même intrigue[1].

Le scénariste américain Marc Behm, qui a travaillé sur le film Charade avec Audrey Hepburn, est donc chargé d'imaginer une autre histoire : Ringo est toujours en péril, mais cette fois-ci parce qu'il détient sans le savoir une bague sacrée, faisant de lui la victime d'un sacrifice perpétré par une secte orientale maladroite dirigée par Leo McKern. Sentant que le résultat ne fait pas assez « british », Lester demande au dramaturge anglais Charles Wood d'y mettre son grain de sel.

Choix du titre

Durant le tournage, qui a lieu aux Bahamas, aux Twickenham Film Studios et à Obertauern en Autriche pour les scènes de montagne[2], le film s'appelle simplement Beatles Two. Le groupe suggère "High-Heeled Knickers", parodiant le hit de Tommy Tucker, "High-Heeled Sneakers". Le producteur Walter Shenson propose "The Day The Clowns Collapsed", tandis que George Harrison contre-attaque avec "Who's Been Sleeping In My Portidge"[3]. Puis il est question de le nommer Eight Arms To Hold You en rapport avec une statue visible dès les premières images. Ce titre est refusé par le groupe, prétextant qu'il leur est impossible de composer une chanson sur un tel sujet[4].

Finalement, ce sera Help!, un titre qui s'avère possible à utiliser seulement en raison du point d'exclamation présent en 5e caractère. À partir de ce titre, John Lennon compose en urgence, un après-midi d'avril 1965 et avec l'aide de Paul McCartney, une chanson qui va devenir un tube mondial. Paul McCartney travaille pour sa part, tout au long du tournage, sur un nouveau titre qu'il rejoue sans arrêt dès qu'il est proche d'un piano. La mélodie de ce Scrambled Eggs (œufs brouillés) est si évidente, que le bassiste des Beatles se demande si elle est bien de lui où si elle n'existe pas déjà. Le titre de cette chanson deviendra finalement Yesterday.

Sortie et accueil

Sortie du film

La première de Help! a lieu à Londres le 6 juillet 1965 au London Pavilion, en présence de la famille royale et de la princesse Margaret.

Accueil critiques

À sa sortie, le film reçoit généralrment des critiques positives, mais ne remporte pas le succès comparable à celui qu'avait rencontré A Hard Day's Night. Le côté burlesque, absurde et frénétique de l'intrigue sera d'un certain côté considéré comme le précurseur de la future comédie britannique des Monty Python, Monty Python's Flying Circus.

Dans un sondage effectué par le Melody Maker au milieu de l'été 1965, Ringo se taille la part du lion : 60 % des personnes interrogées estiment que c'est lui qui a le plus de présence dans le film. « Sir Laurence Olivier should watch for Ringo ! », prévient l'hebdomadaire. Cependant, l'année suivante, c'est John Lennon qui se retrouvera le premier devant les caméras, toujours sous la direction de Lester, pour le film How I Won the War, qui sortira en 1967.

Les Beatles eux-mêmes, bien qu'étant satisfaits du résultat, n'apprécièrent pas particulièrement le film, estimant avoir été relégués au rang de « figurants dans notre propre film ». « Lorsqu'on a vu le film, on a été consterné », dira Harrison, « mais certains ne l'étaient pas. Ce n'est qu'une bande dessinée en mouvement, juste une série d'événements ». Après la première, Lennon avoue ses doutes : « Help! est en film ce qu'Eight Days a Week est en disque. Beaucoup de gens ont aimé le film et beaucoup de gens ont aimé ce disque. Mais aucun des deux ne correspondait à ce que nous voulions. Ils étaient fabriqués. Le film ne nous a pas nui, mais nous n'avions aucun contrôle dessus »[5].

Par la suite, le groupe hésitera à se lancer dans un autre projet cinématographique. En effet, Help! est considéré comme le dernier « vrai » film du groupe. Leur engagement contractuel avec United Artists pour un troisième film, prendra fin en 1970 avec le documentaire Let It Be.

Distinctions

Récompenses

  • Laurel Awards 1966 : Meilleure performance musicale (John Lennon, Paul McCartney, George Harrison, Ringo Starr)

Nominations

Réédition

Le 29 octobre 2007, le film est réédité en double DVD par la maison d'édition des Beatles Apple Corps, dans une version entièrement restaurée et remastérisée en digital, accompagné d'un deuxième disque contenant une heure de bonus.

Une édition limitée deluxe, est également publiée, contenant une reproduction du script original de Lester, un livre de 60 pages illustré de photos rares prises durant le tournage, ainsi que les notes de production du film.

Musique du film

Chansons des Beatles

Titres classiques

On peut également entendre dans le film :

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Lien externe

Notes et références

  1. Chris Inghan, L'essentiel sur The Beatles, Tournon, , p. 164
  2. (en) Autographed postcard, Obertauern, 1965.
  3. Paul Trynka, The Beatles : 1961-1970 : dix années qui ont secoué le monde, Tournon, , p. 167
  4. Steve Turner, L'intégrale Beatles, Hors Collection,
  5. Collectif, The Beatles Anthology, Seuil, , p. 174