HMS Decoy (D106)

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HMS Decoy
illustration de HMS Decoy (D106)
Le HMS Decoy
Autres noms BAP Ferré (DM-74)
Type Destroyer
Classe Classe Daring
Fonction militaire
Histoire
A servi dans  Royal Navy
Commanditaire Royal Navy (RAN)
Constructeur Yarrow Shipbuilders
Chantier naval Glasgow Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Fabrication acier
Quille posée
Lancement
Commission
Statut Vendu à la marine péruvienne en 1969, déclassé le , présumé mis au rebut[1]
Équipage
Équipage 18 officiers, 186 hommes
Caractéristiques techniques
Longueur 121,6 m m
Maître-bau 13,1 m m
Tirant d'eau 4,6 m m
Déplacement 2 819 t
À pleine charge 3 592 t
Propulsion 2 chaudières Babcock & Wilcox
2 turbines à vapeur à engrenages English Electric
2 arbres d'hélice
Puissance 54 800 ch (40900 kW)
Vitesse 32 nœuds (59 km/h)
Caractéristiques militaires
Armement
Électronique En service péruvien :
Rayon d'action 3 500 milles marins (6500 km) à 15 nœuds (28 km/h)
Aéronefs Plate-forme d’atterrissage pour 1 hélicoptère moyen
Carrière
Pavillon Royaume-Uni
Port d'attache Callao
Indicatif D106

Le HMS[Note 1] Decoy (pennant number : D106) était un destroyer de classe Daring, construit par Yarrow Shipbuilders pour la Royal Navy britannique pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a été achevé en 1953. Il a été en service dans la Royal Navy de 1953 à 1969, puis vendu à la marine péruvienne où il a servi sous le nom de BAP[Note 2] Ferré (DM-74) de 1973 à 2007.

Conception[modifier | modifier le code]

La classe Daring était une évolution des destroyers de classe Battle, plus grands et avec un armement plus lourd, organisé autour de trois tourelles jumelées[2]. Seize navires de classe Daring ont été commandés dans le cadre du programme 1944 de constructions de guerre[3]. Le HMS Decoy était l’un des six navires commandés le , faisant suite aux dix navires commandés précédemment[4]. Mais sur les seize, seuls huit ont vu leur commande confirmée, le . Les huit autres ont été annulés en décembre 1945 avant que leur quille soit posée, devenus inutiles en raison de la fin de la Seconde Guerre mondiale[5]. Trois autres navires ont été construits par l’Australie[6],[7]. Leur taille et leurs capacités ont rendu les navires capables d’effectuer des tâches auparavant réservées aux croiseurs légers, et comme la classification en destroyers a été initialement considérée comme inappropriée, ils ont été appelés « croiseurs de classe Daring » pour la première partie de leur carrière[8].

Dans leur conception, les navires de la classe Daring avaient un déplacement standard de 2950 tonnes[9], et un déplacement de 3580 tonnes à pleine charge[3]. Leur longueur hors-tout était de 118,87 m, de 114,30 m à la ligne de flottaison et de 111,56 m entre perpendiculaires, avec une largeur de 13,11 m et un tirant d'eau de 3,96 m[3]. Le navire était de construction partiellement soudée (certains des navires de classe Daring étaient entièrement soudés, mais Yarrow n’avait pas d’installations pour construire des navires entièrement soudés), et l’aluminium était utilisé pour les cloisons internes. C’était l’une des premières utilisations de ce matériau dans un navire de la Royal Navy[7].

La propulsion se composait de deux chaudières Babcock & Wilcox reliées à des turbines à vapeur à engrenages English Electric à double réducteur, qui fournissaient 54000 ch (40000 kW) aux deux arbres d'hélice[3]. La vitesse maximale était de 34 nœuds (63 km/h)[10].

L’armement principal se composait de six canons de marine de 4,5 pouces QF Mark V (113 mm), à double usage, disposés en trois tourelles jumelées totalement fermées, deux situées à l’avant, et la troisième à l’arrière[11]. Pour la lutte antiaérienne, les navires étaient équipés de six canons Bofors 40 mm, ce qui constituait une réduction par rapport aux huit qui étaient prévus en temps de guerre[12]. Ils étaient disposés en deux affûts STAAG stabilisés, et un affût Mark V (ou « utilitaire ») plus simple et non stabilisé. Au moment de la construction, le système de pointage des canons était le plus avancé de la Royal Navy, étant complètement contrôlé par radar[11] pour les canons principaux et antiaériens. Les canons étaient considérés, à l’époque, comme très précis avec une cadence de tir élevée. Deux ensembles de 5 tubes lance-torpilles de 21 pouces (533 mm) ont été installés, ainsi qu’un mortier triple anti-sous-marins Squid[3] avec 30 coups[7],[9]. Un blindage pare-éclats de 9,5 mm d’épaisseur protégeait le pont, les tourelles des canons et les circulaires des tourelles, tandis que les passages de câbles électriques étaient protégés par un blindage de 6,4 mm[13].

Engagements[modifier | modifier le code]

Le HMS Decoy devait à l’origine s’appeler Dragon[4],[14]. Il a été construit au chantier naval de Yarrow Shipbuilders à Scotstoun. Sa quille a été posée le , il a été lancé le et achevé le [15].

Dans la Royal Navy[modifier | modifier le code]

Quelques semaines après sa mise en service, le HMS Decoy a participé à la Fleet Review à Spithead pour célébrer le couronnement de la reine Élisabeth II en 1953[16]. En , avec les trois autres navires de classe Daring à courant alternatif (les Diamond, Diana et Duchess), il a été déployé dans la Mediterranean Fleet[17]. En 1956, il fait partie de la force de la Royal Navy envoyée lors de la crise du canal de Suez. Le , il s’échoue dans le port de Portland, dans le Dorset, en raison d’une défaillance de son gouvernail[18]. Plus tard ce mois-là, le Decoy retourna en mer Méditerranée dans le cadre du 5th Destroyer Squadron, où il resta jusqu’en juillet 1958[17].

Essais de missiles Seacat à bord du HMS Decoy, 1961 (IWM A 34404)

De 1960 à 1962, le destroyer a effectué les essais du nouveau système de missiles Seacat de la Royal Navy. Il était équipé d’un lanceur quadruple sur l’arrière bâbord, qui a été retiré à la fin des essais[19],[20].

Après un carénage à l’arsenal de Devonport, le HMS Decoy est remis en service le et il rejoint le 21st Escort Squadron avec les Berwick, Dido, Corunna et Cavendish[21].

En 1966, il est mis en réserve et termine un long carénage à l’arsenal de Portsmouth. Il est remis en service le pour servir aux Antilles et en Extrême-Orient. Avant de naviguer, il a assisté aux Portsmouth Navy Days cette année-là[22]. En 1968, il escorte un navire battant pavillon de Hong Kong jusqu’à Gibraltar, à la demande du capitaine du navire, après des troubles à bord[23].

Dans la marine péruvienne[modifier | modifier le code]

Le BAP Ferre en 1974

Après avoir été désarmé, il a été vendu au Pérou en 1969 avec son sister-ship Diana. Il a été rebaptisée d’après Diego Ferré, un héros de guerre mort à la bataille d'Angamos pendant la guerre du Pacifique.

Avant d’entrer en service dans la marine péruvienne, il a subi un carénage majeur, effectué par Cammell Laird à Birkenhead entre 1970 et 1973. Les travaux effectués au cours de ce carénage comprenaient :

  • La reconstruction du mât avant pour l’installation du radar de recherche aérienne Plessey AWS-1.
  • L’Installation de huit missiles antinavire Exocet MM-38 à la place du Close Range Blind Fire Director à l’avant de la tourelle X.
Le BAP Ferre à la base navale de Callao en 2007

Une fois la reconstruction terminée, le BAP Ferré a été mis en service dans la marine péruvienne en . D’autres travaux ont été effectués sur le navire par les chantiers navals SIMA à Callao comme suit :

Le Ferré a testé son système Exocet contre le BAP Villar (ex-USS Benham) après que celui-ci ait été retiré du service péruvien[24].

Après avoir servi dans deux marines pendant 54 ans, le Ferré a été désarmé le [25].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Dans la marine des forces britanniques, HMS signifie Her Majesty's Ship ou His Majesty's Ship, selon que le monarque anglais est de sexe féminin ou masculin
  2. Le préfixe BAP, qui signifie Buque Armada Peruana (en français : « navire de la marine péruvienne »), est utilisé pour identifier un navire de guerre péruvien

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Peruvian Navy – Destroyers », sur The Searchers, (consulté le )
  2. McCart, Daring Class Destroyers, pp. ix–x
  3. a b c d et e McCart, Daring Class Destroyers, p. 219
  4. a et b Friedman 2008, p. 330
  5. McCart, Daring Class Destroyers, pp. ix, 219
  6. Friedman 2008, p. 127
  7. a b et c Marriott 1989, p. 88
  8. McCart, Daring Class Destroyers, p. x
  9. a et b Friedman 2008, p. 318
  10. Lenton 1970, p. 75–77
  11. a et b McCart, Daring Class Destroyers, p. ix
  12. McCart, Daring Class Destroyers, pp. 219–20
  13. Lenton 1970, p. 75
  14. Lenton 1970, p. 76
  15. Marriott 1989, p. 94
  16. Souvenir Programme, Coronation Review of the Fleet, Spithead, 15th June 1953, HMSO, Gale and Polden
  17. a et b English 2008, p. 190
  18. (en) « Destroyer Aground In Harbour », The Times, no 53938,‎
  19. Critchley 1982, p. 132
  20. Marriott 1989, p. 91–92
  21. Leaflet, 1963. HMS Decoy, 21st Escort Squadron, HMSO
  22. Programme, Navy Days Portsmouth, 26th-28th August 1967, HMSO, p19.
  23. (en) Mason Geoffrey B, « Royal Navy, including Administration, 1961-1970 », sur Royal Navy post-World War 2, naval-history.net, (consulté le )
  24. (en) « USS Benham »
  25. (en) « Supreme Decree No. 014-2007-DE/MGP » [archive du ] (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Arthur D. Baker III, The Naval Institute Guide to Combat Fleets of the World 2002–2003, Annapolis, Maryland, USA, Naval Institute Press, .
  • (en) James Joseph Colledge et Ben Warlow, Ships of the Royal Navy: The Complete Record of all Fighting Ships of the Royal Navy (Rev. ed.), London, Chatham Publishing, (ISBN 978-1-86176-281-8).
  • (en) Mike Critchley, British Warships Since 1945: Part 3: Destroyers, Liskeard, UK, Maritime Books, (ISBN 0-9506323-9-2).
  • (en) John English, Obdurate to Daring: British Fleet Destroyers 1941–45, Windsor, UK, World Ship Society, (ISBN 978-0-9560769-0-8).
  • (en) Norman Friedman, British Destroyers and Frigates: The Second World War and After, Barnsley, UK, Seaforth Publishing, (ISBN 978-1-84832-015-4).
  • (en) Peter Hodges, Battle Class Destroyers, London, Almark Publishing, (ISBN 0-85524-012-1).
  • (en) H.T. Lenton, Navies of the Second World War: British Fleet & Escort Destroyers Volume Two, London, Macdonald & Co., (ISBN 0-356-03122-5).
  • (en) Leo Marriott, Royal Navy Destroyers Since 1945, Shepperton, UK, Ian Allan, (ISBN 0-7110-1817-0, lire en ligne Inscription nécessaire).
  • (en) Jane's Fighting Ships 1990–91, Jane's Information Group, .

Liens externes[modifier | modifier le code]