Palais du Gouverneur militaire de Strasbourg

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Palais du Gouverneur militaire de Strasbourg
Palais Gayot - de Deux Ponts
Hôtel du Gouverneur militaire
Palais du Gouverneur
Présentation
Type
Destination initiale
Palais Du Prêteur Royal de Strasbourg
Style
Architecte
Construction
1754
Patrimonialité
Logo monument historique Classé MH (1921, façades, clôture, parterre à la française, vestibule avec escaliers)
Localisation
Collectivité territoriale
Département
Commune
Coordonnées
Carte

Le palais du Gouverneur militaire de Strasbourg — aussi appelé hôtel du Gouverneur — est un bâtiment construit en 1754 à Strasbourg, classé en partie en 1931.

Historique[modifier | modifier le code]

L'hôtel du Gouverneur est le dernier des grands hôtels princiers construits à Strasbourg au XVIIIe siècle dans le style Régence. Il a son entrée rue Brûlée et son jardin à la française donne sur la place Broglie. Ses promoteurs sont les deux frères Gayot dont l'aîné, François-Marie, occupe la charge de « préteur royal » c'est-à-dire représentant du roi à Strasbourg. L'hôtel est construit en 1754-1755 par le maître-maçon Georges Muller, sur les plans de l'architecte Joseph Massol[1]. L'hôtel est dédié à Minerve, déesse de la sagesse.

En 1770, François-Marie Gayot, nommé intendant général des armées du roi, quitte Strasbourg et rejoint la cour à Versailles. Il vend son hôtel au duc Christian IV de Deux-Ponts, qui l'achète et le lègue en 1780 à son neveu Maximilien-Joseph. Le prince Maximilien-Joseph de Deux-Ponts, comte palatin, est colonel-propriétaire du régiment d'Alsace, au service de la France. En 1780, il a l'entière propriété de l'hôtel de la rue Brûlée, qu'il fait magnifiquement décorer. Le caractère aimable et jovial du « Prince Max » ainsi que sa connaissance approfondie du dialecte alsacien lui valent une grande popularité parmi les habitants et les soldats. Il quitte la France au début de la Révolution en emportant avec lui son mobilier et ses œuvres d'art[2]. Après l'émigration de la famille de Deux-Ponts, le séquestre est mis sur l'hôtel en 1792.

En 1793, le général de Beauharnais, nommé commandant en chef de l'armée du Rhin, y séjourne.

Puis l'hôtel connaît des utilisations plus ou moins heureuses : en 1794, il reçoit le nom officiel de « Maison de l'Égalité » et abrite un estaminet. Sous le Directoire (1795-1799), un cirque, un théâtre d'automates et des baraques foraines auraient été dressés dans la cour.

Ce n'est qu'en 1823 que l'hôtel est cédé par la ville au département de la guerre. D'abord occupé par l'état-major de la 5e division militaire, l'hôtel devient la résidence du gouverneur militaire de Strasbourg à partir de 1811 et ne cesse de l'être ensuite jusqu'à nos jours, excepté durant la période d'annexion allemande.

À chaque libération de la ville, le gouvernement français nomme un gouverneur militaire lié à un commandement opérationnel. Hautement symbolique en Alsace, le gouverneur militaire représente les armées dans la vie publique de Strasbourg. Actuellement, le palais du Gouverneur appartient toujours au ministère des Armées. Le gouverneur militaire outre ses nombreuses fonctions a toujours été le symbole de la protection et de la défense de la ville de Strasbourg.

Classé en partie monument historique depuis 1921[3], l'hôtel du Gouverneur représente un lieu de prestige bien utile à l'armée au sein de la capitale européenne que constitue Strasbourg. Il est situé au 13, rue Brûlée, idéalement placé dans le centre-ville entre la préfecture et l'hôtel de ville et fait face, côté place Broglie, au cercle-mess de la garnison de Strasbourg. Ce n'est pas un hasard si le monument au maréchal Leclerc où est inscrit le serment de Koufra se dresse place Broglie à proximité du palais du Gouverneur militaire de Strasbourg.

Gouverneurs militaire de Strasbourg[modifier | modifier le code]

Gouverneurs de Strasbourg[modifier | modifier le code]

Lieutenant de roi faisant fonction de gouverneur[modifier | modifier le code]

  • 1789 à 1791 : maréchal de camp Baron de Klinglin

Généraux commandant la 5e division militaire[modifier | modifier le code]

Général commandant de la ville et citadelle de Strasbourg[modifier | modifier le code]

  • 1793-1794 : général Dieche

Généraux commandant la 5e division militaire[modifier | modifier le code]

Général commandant supérieur de la ville de Strasbourg[modifier | modifier le code]

Gouverneurs de la 5e division militaire[modifier | modifier le code]

Général commandant supérieur de la 5e division militaire[modifier | modifier le code]

Gouverneurs de la 5e division militaire[modifier | modifier le code]

Généraux commandant la 5e division militaire[modifier | modifier le code]

Généraux commandant la 4e division militaire[modifier | modifier le code]

Généraux commandant la 6e division militaire[modifier | modifier le code]

Général de division commandant la 4e armée[modifier | modifier le code]

Généraux de division gouverneurs militaires de Strasbourg[modifier | modifier le code]

Généraux gouverneurs militaires de Strasbourg[modifier | modifier le code]

  • 1979-1980 : général Vanbremeersch
  • 1980-1983 : général de Barry
  • 1983-1987 : général de Llamby
  • 1987-1990 : général Fennebresque
  • 1990-1990 : général Cot
  • 1990-1991 : général Fietier
  • 1991-1992 : général Christian de Germay
  • 1992-1994 : général Therenty
  • 1994-1996 : général Alefsen de Boisredon d'Assier
  • 1996-1998 : général Keller
  • 1998-1999 : général Kolb
  • 1999-2001 : général Richard
  • 2001-2003 : général Chinouilh
  • 2003-2005 : général Dorange
  • 2005-2007 : général Daehn
  • 2007-2009 : général Dexter
  • 2009-2010 : général Huguet
  • 2010-2012 : général Martin Klotz
  • 2012-2014 : général Éric Hautecloque-Raysz
  • 2014-2016 : général Jean-François Lafont-Rapnouil[4]
  • 2016-2018 : général Nicolas Casanova
  • 2018-2020 : général Marc Ollier
  • 2020-2022 : général Vincent Giraud[5]
  • Depuis 2022 : général Ludovic Pinon

Vues du palais[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Le style et l'écriture des plans et élévations conservées aux Archives de Munich, permettent d'attribuer ces dessins à J. Massol », Jean-Daniel Ludmann, « L'architecture à Strasbourg sous Louis XV », Cahier alsaciens d'Archéologie, d'Art et d'Histoire, Strasbourg, Société pour la conservation des monuments historiques d'Alsace, Tome XXIV, 1981
  2. Maximilien-Joseph sera désigné roi de Bavière en 1806 par Napoléon Ier. Son fils aîné, Louis Ier Charles, grand-père du célèbre Louis II de Bavière et d'Élisabeth d'Autriche (connue sous le surnom de « Sissi »), est né dans cet hôtel en 1786 ; il succède à Maximilien-Joseph sur le trône de Bavière en 1825
  3. Notice no PA00085054, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  4. « Mesures diverses d'ordre individuel du mercredi 14 mai 2014 », sur defense.gouv.fr (consulté le )
  5. Décret du 15 juin 2020 portant affectations d'officiers généraux.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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