Giani Esposito
Nom de naissance | Gianni Sandro Esposito |
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Naissance |
Etterbeek (Belgique) |
Nationalité | Française |
Décès |
(à 43 ans) Neuilly-sur-Seine (France) |
Films notables |
French Cancan Cela s'appelle l'aurore Les Misérables |
Site internet | Giani Esposito |
Giani Esposito, né Gianni Sandro Esposito, le à Etterbeek (Belgique) et mort le à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), est un auteur-compositeur-interprète, acteur et poète français[1].
Biographie
Il naît à Etterbeek, commune de l'agglomération bruxelloise, d'une mère française et d'un père italien.
Acteur de formation, on le voit essentiellement, depuis ses débuts dans les années 1950 et jusque dans les années 1970, dans des seconds rôles, mais il sera sélectif aussi bien au cinéma qu'à la télévision, tournant sous la direction de réalisateurs notables comme Jean Renoir, Luis Buñuel, André Cayatte, Pier Paolo Pasolini ou en jouant dans des films d'auteurs comme Alexandre Astruc, Pierre Kast, Jacques Rivette, René Wheeler, Ivan Govar, Roger Leenhardt.
Il vient à la chanson en 1952 et passe dans des cabarets comme La Rose Rouge et L'Écluse où il interprète des chansons étranges, teintées de mysticisme, comme Souvenirs d'enfance d'un barbare, La Descente en ville[2]. Le succès arrive avec sa chanson Le Clown en 1957.
En 1959, il fait la connaissance de Pascale Petit lors du Festival de Moscou. Ils se marient pendant le tournage de Une fille pour l'été[3].
En 1971, il rencontre Ersie Pittas, la nièce du metteur en scène grec Cacoyannis, qui étudie à Paris l'histoire de l'art et la danse. Il quitte Sèvres, où réside son épouse Pascale Petit et leur fille Doushka Esposito (prénom bulgare « Bojidarka »), pour s'installer avec Ersie dans un studio à Saint-Germain-des-Prés.
Ils montent ensemble un spectacle dans lequel il dit des poèmes et chante tandis qu'Ersie Pittas danse. En janvier 1973, il lance avec Ersie une tournée de représentations à travers toute la France. La tournée avait commencé en septembre 1972, interrompue en décembre pour 15 jours de congé. Il donne cette année-là 70 concerts. Il reçoit des scénarios de projets de téléfilms, ou de séries, de la part de l'ORTF. Il songeait aussi à retrouver les studios de cinéma pour un projet de film avec Raymond Devos, projet jamais réalisé à cause de son décès. Plus tard, Raymond Devos reprendra la chanson "le clown" de son ami dans ses spectacles. Il envisageait de concrétiser son divorce avec Pascale Petit, mais faute de temps, il reportait sans cesse les formalités, ce qui attisait son conflit, apaisé en Mars 1973, date effective du divorce. À la fin de l'année, des signes de fatigue étaient très visibles, mais il refusait de prendre du repos, son public étant plus important.[réf. nécessaire]
Au début de 1974, sa tournée devait passer par les Pays-Bas, ou il était très apprécié en tant que poète, puis passer par la Belgique. Sa mort brutale stoppa ces projets.
On lui doit aussi quelques recueils de poèmes et de textes de chansons ainsi que des illustrations. Giani Esposito était aussi un spécialiste du mîme, et il aimait à se déguiser en clown, ou en Pierrot (lunaire), à cette occasion. Trés fan de Jean-Louis Barrault, lui aussi spécialiste du mîme, et qui avait interprété le mîme du film "les enfants du Paradis" en 1944-1946, Giani Esposito avait des projets en ce se sens, inaboutis avec sa mort, en 1974.
Atteint d'une hépatite virale[1], il meurt le à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine).
Témoignages
- Marina Vlady[4] : « Giani Esposito, acteur-poète passionné et délicat, me donne la réplique ; il m'enchante par ses mélodies susurrées d'une petite voix bouleversante. »[5]
- Gilles Schlesser[6],[7] : « Giani Esposito fait partie de ces figures mythiques et confidentielles qui ont traversé les années 50-60 sur la pointe des pieds. Son physique de beau ténébreux, associé à un charme mystérieux, lui vaudra de tourner, entre 1953 et 1955 dans des films de Cayatte, Buñuel ou Astruc. Éclectique, curieux de toute expression créative, Giani Esposito se lance dans la chanson en 1952. « Peut-on, du reste, qualifier de « chansons » les textes étranges, décalés, qu'il psalmodie au hasard de ses auditions, dans les cabarets d'une rive gauche inféodée au dogmatisme des chapelles littéraires ? La chanson, lui répète-t-on, se doit de respecter des codes, des conventions. Il éveille néanmoins la curiosité de Nico Papatakis puis de Léo Noël et peut enfin se faire entendre à La Rose rouge, à L'Écluse, devant un public attentif. […] La voix d'Esposito, lacérée entre aigu et grave, s'imposait à tous dans sa beauté formelle. Une voix à hauteur d'homme qui rendait plus dérisoires encore les toquades de la radio nationale pour les niaiseries franchouillardes de l'époque[8]. » Giani Esposito sera un fidèle de L'Écluse, interprétant parfois Le Clown sans soutien musical. […] Il s'accompagne souvent au tam-tam ou en tapotant simplement au dos d'une chaise. Complaintes méditatives, mélopées lancinantes, tendresse désespérée… Esposito a laissé un souvenir magique par son talent tout en rigueur et dépouillement. Le Clown, À titre posthume ou Un noble rossignol, chantés par une voix incomparable, donnaient le frisson. »
Filmographie
Cinéma
- 1951 : Maître après Dieu de Louis Daquin : un passager juif
- 1951 : Ma femme est formidable d'André Hunebelle : le barman de l'hôtel
- 1952 : Agence matrimoniale de Jean-Paul Le Chanois
- 1953 : Mon mari est merveilleux d'André Hunebelle : un journaliste
- 1953 : Cent francs par seconde de Jean Boyer : un cheminot en grève
- 1953 : La Môme vert-de-gris de Bernard Borderie : le capitaine du bateau
- 1954 : Quai des blondes de Paul Cadéac : un tueur
- 1954 : Huis clos de Jacqueline Audry : Diego
- 1954 : Les femmes s'en balancent de Bernard Borderie : un joueur de poker
- 1954 : Cadet Rousselle d'André Hunebelle : Monseigneur
- 1955 : French Cancan de Jean Renoir : le prince Alexandre
- 1955 : Cela s'appelle l'aurore de Luis Buñuel : Sandro Galli
- 1955 : Le Dossier noir d'André Cayatte : Jean de Montesson
- 1955 : Les Mauvaises Rencontres d'Alexandre Astruc : Pierre Jaeger
- 1955 : Les Hussards d'Alex Joffé : Pietro
- 1956 : Pardonnez nos offenses de Robert Hossein : Vani
- 1957 : Reproduction interdite (Meurtre à Montmartre) de Gilles Grangier : Claude Watroff
- 1958 : Les Misérables (1re et 2e époques) de Jean-Paul Le Chanois : Marius
- 1960 : Le Bel Âge de Pierre Kast : Claude
- 1960 : Paris nous appartient de Jacques Rivette : Gérard Lenz
- 1960 : Normandie-Niémen de Jean Dréville et Damir Vyatich-Berezhnykh : Lemaître
- 1960 : Vers l'extase de René Wheeler : Jérôme
- 1961 : La Croix des vivants d'Ivan Govar : Yan
- 1961 : On a volé la mer, court métrage de Jean Salvy : l'exilé
- 1964 : Jean-Marc ou la Vie conjugale, 1er volet du diptyque La Vie conjugale d'André Cayatte : Ettore
- 1964 : Françoise ou la Vie conjugale, 2e volet du diptyque La Vie conjugale d'André Cayatte : Ettore
- 1966 : Tonnerre sur l'océan Indien (Il grando colpo di Surfouf) de Sergio Bergonzelli et Roy Rowland : Napoléon
- 1971 : Le Décaméron (Il Decameron) de Pier Paolo Pasolini
Télévision
- 1957 : L'Équipage au complet, téléfilm de Claude Loursais : l'officier-interprète
- 1958 : Adélaïde, téléfilm de Philippe Ducrest : Frédéric de Rubeck
- 1961 : Les Deux Orphelines, téléfilm de Youri : Roger
- 1964 : Le Médecin malgré lui, téléfilm de François Gir : Léandre
- 1964 : Une fille dans la montagne, téléfilm de Roger Leenhardt : Mestret
- 1966 : Le train bleu s'arrête 13 fois, série télévisée, épisode Monaco : non-lieu de Yannick Andréi : Patrick
- 1966 : Gerfaut, série télévisée de François Gir : Gerfaut
- 1966 : Antony de Jean Kerchbron : Antony
- 1967 : Les Amoureux, téléfilm de Jean-Paul Roux
- 1967 : Malican père et fils, série télévisée, épisode Les Trois Voyages de François Moreuil : Michel
- 1967 : Le Chevalier Tempête, série télévisée de Yannick Andréi : Mazarin
- 1967 : Marion Delorme, téléfilm de Jean Kerchbron : Didier
- 1968 : Karine, téléfilm de Claude Deflandre : Michel
- 1968 : Le comte Yoster a bien l'honneur (Graf Yoser gibt sich die Ehre), série télévisée d'Imo Moszkowicz, épisode Hinter den Kulissen : Mario Cortese
- 1968 : La Dame fantôme de François Gir : Don Manuel
- 1969 : Tout pour le mieux, téléfilm de Jeannette Hubert : Flavio Gualdi
- 1969 : Sainte Jeanne, téléfilm de Claude Loursais
- 1969 : Le Service des affaires classées, série télévisée, épisode Cette pauvre Gertrude de Yannick Andréi : Marc Andillon
- 1969 : Le Cœur cambriolé, téléfilm de Lazare Iglesis : Franz Marertens
- 1972 : La Cerisaie, téléfilm de Stellio Lorenzi : Tofimov
- 1973 : Le Provocateur, série télévisée de Bernard Toublanc-Michel : Pierre Valonne
- 1973 : La Maîtresse de Jules Renard, réalisation François Gir : le conteur
Théâtre
- 1951 : Nausicaa du Mackenzie de Tania Balachova et Georges Arest d'après Maurice Constantin-Weyer, mise en scène Tania Balachova, Studio des Champs-Élysées : Castor
- 1952 : Doña Rosita ou le Langage des fleurs de Federico García Lorca, mise en scène Claude Régy, Théâtre de l'Œuvre
- 1958 : La Cathédrale de cendres de Berta Dominguez D., mise en scène Abel Gance, Théâtre de l'Alliance française
- 1962 : Polyeucte de Corneille, mise en scène Bernard Jenny, Théâtre du Vieux-Colombier : Polyeucte
- 1964 : Le Bal de lieutenant Helt de Gabriel Arout, mise en scène Jean-Pierre Grenier, Théâtre des Célestins, Lyon : le lieutenant Ralf Helt
- 1969 : Mon destin moqueur de Léonide Maliouguine, d'après la correspondance de Tchekhov, mise en scène André Barsacq, Théâtre Hébertot : Anton Tchekov
Discographie
Albums studio
- Le Clown
- Le Temps des fiançailles
- Un vieux boxeur
- Brève lamentation d'une veuve
- Avec toute notre pudeur
- Complainte d'un soldat, ou Les Cerveaux héroïques
- Souvenir d'enfance d'un barbare ou La Descente en ville
- Prière pour une rupture
- En ce temps de grande paresse
- Jardiniers qui doutez de l'arbre de vie
- Il y a en moi (texte : Soummoun, Xe siècle)
- L'Arbre de santal (texte : Krishna, 2160 av. J.C.)
- Quand vous aurez lancé votre première pierre
- Parlerai-je (texte : Saint Paul)
- Les Quatre Éléments
- J'espère entendre un jour
- Le Désert
- Amoureux et savants
- Un noble rossignol à l'époque Ming
- Au fond du cœur, au fond des âges
- La Valse des geignards
- Au jardin de l'oubli
- Timidité
- Deux Écoliers
- Aubade
- Même à celui qui meurt...
- Humilité
- Les Enfants des pauvres
- Les ombres sont chinoises
- Les Petits Pains secs
- Victoire
- Qui ?
- Où vivent les enfants
- Champ de blé à midi
- À tititre posthume
- Sonnet (texte : Goacchino Belli)
- Trois Chevaux nains
- Vingt-deux instants ou faces d'une croix
- Shantih
- Paris, le désert
- La Réponse en mariage
- Les ombres sont chinoises (2ème version)
- Humilité (2ème version)
- Les Petits Pains secs (2ème version)
- Souvenir d'enfance d'un barbare
- À tititre posthume (2ème version)
- Le corps est Abélard
- L'Arbre de Santal (2ème version)
- Les Clowns (2ème version)
- Les Croisés
Collaborations
- 1970 : La Mort d'Orion de Gérard Manset
- 197? : Bouddha, méditations
Compilation
- 1996 :
Les clowns, Paris le désert, La réponse en mariage, Les ombres sont chinoises, Humilité, Les petits pains secs, Souvenirs d'enfance d'un barbare, à titre posthume, Le corps est Abélard, L'arbre de Santal, Les croisés, Jardiniers qui doutez, Il y a en moi, Quand vous aurez lancé votre première pierre, Parlerai-je, Les quatre éléments, J'espère entendre un jour, Le désert, Amoureux et savants, Un noble rossignol, Au fond du cœur, La valse des geignards, Au jardin de l'oubli, Timidité, Deux écoliers, Aubade, Même à celui qui meurt, Les enfants des pauvres, Victoire, Qui, Où vivent les enfants, Champ de blé à midi, Trois chevaux nains, 22 instants u faces d'une croix, Shantih, Petite marche sur les pieds du voisin, Polka avec ou sans œillère
Anthologie (double CD Rym Music)
Bibliographie
Auteur
- Giani Esposito, Vingt-deux instants : Omphalos (poèmes), Paris, Librairie Saint-Germain-des-Prés, , 60 p. (BNF 34697349)
- Giani Esposito, Le Tisseur de voiles (poèmes), Reims, supplément au bulletin no 36 de la Maison de la culture André Malraux, , 12 p. (BNF 39765379)
- Giani Esposito, En cette fête du combat (poèmes), Paris, Librairie Saint-Germain-des-Prés, , 54 p. (BNF 35205478)
- Giani Esposito, Amoureux et Savants : dites, qu'est-ce que l'homme ? (Textes et chansons), Monaco, Éditions du Rocher, coll. « Les Poètes retrouvés », , 160 p. (ISBN 978-2268030807, BNF 37008535)
Illustrateur
- Marquis de Sade (préf. Jean-Jacques Pauvert, ill. noir et blanc par Giani Esposito), Sade, Paris, Club français du livre, , 736 p.Œuvres de Sade suivies d'un essai de Pierre Klossowski
- Marcel Aymé (ill. Giani Esposito), Enjambées, Paris, Éditions Gallimard, coll. « La Bibliothèque blanche », , 186 p. (BNF 37201349)Réédition collection Folio (Gallimard) (ISBN 2070414310)
- André Dhôtel (ill. Giani Esposito), L'enfant qui disait n'importe quoi, Paris, Éditons Gallimard, , 166 p.
Lien externe
- « Giani Esposito » (présentation), sur l'Internet Movie Database
Notes et références
- Source : Les Gens du Cinéma
- Source : Pierre Saka et Yann Plougastel, Guide Totem : La Chanson française et francophone, Paris, Éditions Larousse, , 480 p. (ISBN 2035113466), p. 221
- La Biographie de Pascale Petit
- Sa partenaire dans le film Pardonnez nos offenses de Robert Hossein (1956).
- Extrait de ses mémoires : Marina Vlady, 24 images/seconde, Paris, Éditions Fayard, , 374 p. (ISBN 9782213623580, présentation en ligne)
- Fils d'André Schlesser, l'un des quatre fondateurs du cabaret L'Écluse.
- Extrait de l'anthologie : Gilles Schlesser, Le Cabaret rive gauche (1946-1974) : de La Rose Rouge au Bateau Ivre, Paris, Éditions de l'Archipel, , 682 p. (ISBN 9782841878499, présentation en ligne)
- Extrait d'un article paru dans la revue Chorus en 1995.