Casquette

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La casquette est un couvre-chef de tissu, cuir ou matière synthétique, pourvu d'une visière, à la mode depuis le début du XIXe siècle, très appréciée des jeunes et des sportifs pour son aspect léger et pratique. La visière diminue l'éblouissement.

Historique

homme portant une casquette
Homme portant une casquette plate.

En 1571 en Angleterre, une loi est promulguée imposant le port d'un couvre-chef pour tous les hommes le dimanche, sauf pour les enfants de moins de six ans et les aristocrates ; tout contrevenant se confronte à une amende de 17 pence. Au fil des siècles, ce couvre-chef en tweed devient un symbole de classe sociale, les bourgeois et les aristocrates portant pour leur part des chapeaux de meilleure facture. En 1895, l'homme politique travailliste James Keir Hardie pose sur son affiche de campagne avec une casquette, provoquant un scandale qui l'amène à être hué à la Chambre des communes[1].

Très en vogue au XIXe siècle pour les uniformes de travail (chauffeur, portier, concierge, gardes de sécurité, chef de train, etc.)[2], elle était alors directement inspirée des uniformes militaires et notamment du képi.

Celle de Sherlock Holmes, en tweed beige, comporte une visière et un couvre-nuque.

En Allemagne, en Belgique, au Royaume-Uni, elle devient le signe de reconnaissance des écoliers et surtout des étudiants.

Dès les premières lignes de son roman Madame Bovary, Gustave Flaubert en affuble son personnage du jeune Normand Charles Bovary pour sa première entrée en classe. La description de cette « coiffure composite » est très détaillée, pour un résultat assez ridicule.

La casquette plate (ou « casquette irlandaise ») en tissu à bouton central est presque universelle dans les années 1930. Couvre-chef des ouvriers du Front populaire, c'est aussi celui conseillé par Atatürk durant les mêmes années.

À la fin du XXe siècle et au début du XXIe siècle, la casquette en tweed n'est plus un symbole populaire mais l'apanage d'une bourgeoisie attachée à la campagne[1].

Casquette militaire

Une casquette de marin.

L'origine de la casquette remonte au début du XIXe siècle, habituellement portée par les hommes de la classe ouvrière, surtout dans le nord de l'Europe. Vers la même époque, dans les dernières années des Guerres napoléoniennes, elle commence à apparaître dans les rangs des officiers supérieurs des armées russes et prussiennes, et est appréciée en raison de son confort et de sa légèreté, par rapport aux bicornes et autres shakos. Au cours de la période Biedermeier (1815-1848), la casquette est devenue la coiffe quasi universelle des civils allemands et autrichiens de toutes les classes sociales, et est aussi populaire pendant tout le XIXe siècle parmi les milieux ouvriers du nord de l'Europe, cependant, en Grande-Bretagne, vers la fin du siècle, on préfère une casquette sans visière comme l’ascot cap. L'United States Army adopte la casquette à visière pendant la Guerre américano-mexicaine (1846-1848); le shako étant tout simplement inadapté au climat chaud du Mexique[3]. En 1856, ce sont les sous-officiers de la Royal Navy qui l'adoptent. En 1902, c'est au tour de la British Army dont les hommes portent une casquette à visière kaki pour la tenue de combat et sous des formes plus colorées pour la tenue d'apparat ou de sortie. Dans l'United States Army c'est une version bleu foncé qui est portée avec l'uniforme de sortie, entre 1902 et 1917[4].

Au cours du XXe siècle, à l'exception notable de la France, la casquette devient la coiffe des armées de terre, marines et forces aériennes de la plupart des pays, en particulier pour les officiers. Elle devient également populaire au sein des forces de police, remplaçant les lourds et encombrants casques et képis[4].

Coiffure des sportifs

La joueuse de tennis Alice Marble remporte le grand chelem en 1930 coiffée d'une casquette[2].

Baseball

Casquette de baseball.

À l'origine, la casquette de baseball dite pillbox style a un tour arrondi, un haut plat et une visière courte. Dès 1900, la casquette dite Brooklyn style, c'est-à-dire en huit parties, s'impose. La visière reste courte jusqu'aux années 1930[5].

Souvent ornée de manière à identifier une équipe, elle devient un objet quotidien dans les années 1920 aux États-Unis. Couvre-chef universel, unificateur au-delà des origines sociales, elle est aussi un des symboles de l'influence de la culture populaire nord-américaine dans le monde entier.

Cyclisme

Le champion Fausto Coppi (au centre) avec sa casquette à l'endroit.

Les coureurs cyclistes la portaient souvent la visière tournée vers l'arrière, pour protéger la nuque du soleil, avant que le casque de cycliste ne devienne obligatoire.

Football

Un gardien de but avec sa casquette (illustration de 1931).

Autrefois les gardiens de but portaient une casquette. Le gardien de Southampton C. Jailin, ayant encaissé un but en 1927 contre Hull City, à la suite de la chute de sa casquette sur ses yeux à la dernière minute du match, l'expression but casquette pour un but stupide est entrée dans le vocabulaire.

Notes et références

  1. a et b Scavini, « Casquette : un signe distinctif », Le Figaro Magazine, semaine du 22 septembre 2017, page 163.
  2. a et b Anne Cécile de Monplanet, « La casquette en 4 dates », L'Express Styles, no 3165,‎ (ISSN 0014-5270)
  3. Mollo, p. 170 ss.
  4. a et b Craik, « From military uniforms to codified civility »
  5. (en) Jonathan Fraser Light, The Cultural Encyclopedia of Baseball, Jefferson (NC), McFarland & Company, 2005 (2e éd.), p.165 (ISBN 0786420871)

Voir aussi

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Bibliographie

  • (en) Jennifer Craik, Uniforms exposed : from conformity to transgression, Oxford, Berg, 2005.
  • (en) John Mollo, Military Fashion: A Comparative History of the Uniforms of the Great Armies from the 17th Century to the First World War, New York, Putnam, 1972.

Articles connexes