Caméra subjective

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Au cinéma, on distingue les vues dites en caméra subjective, ou plans subjectifs, des vues dites en caméra objective.

Généralités

En caméra subjective, la caméra est le sujet de l'action ; le point de vue de la caméra est alors celui d'un personnage, de telle sorte que le spectateur ait la sensation de partager la perception visuelle de celui-ci. Il participe à accentuer le processus d'identification au personnage de la part du spectateur.

Dans la très grande majorité des cas, les scènes sont filmées en caméra objective. La caméra est un objet au sens large : il ne s'agit que rarement d'un objet matériel (la caméra est en général située à un endroit où il n'y a pas d'objet dans la scène), il ne s'agit que rarement de l'objet de l'action (dans le sens : ce sur quoi s'exerce l'action).

Utilisation cinématographique

Le procédé du plan subjectif est généralement utilisé de manière ponctuelle dans un film, pour appuyer l'effet. Par exemple, le commandant du sous-marin regarde à travers son périscope, l'image sera donc « habillée » avec des repères de visée, comme si le spectateur regardait lui-même à travers le périscope ; un protagoniste se cache derrière un buisson pour épier une scène, l'image aura donc au premier plan des feuilles et branches qui gêneront la vue de la scène. L'effet est d'autant plus appuyé que la caméra aura été tenue à l'épaule et subira les mouvements, faiblement mais effectivement perceptibles, du cameraman, rendant plus crédible le point de vue humain.

Le procédé peut aller jusqu'à être employé comme exercice de style sur la durée complète du film. Le premier film entièrement tourné en caméra subjective est La Dame du lac (Lady in the Lake, 1947) de Robert Montgomery adapté d'un roman noir de Raymond Chandler. L'idée était de faire du spectateur le détective privé progressant dans son enquête. Plus récemment, La Femme défendue de Philippe Harel (1997), utilise aussi le procédé de façon permanente. Son usage consiste à plonger le spectateur dans l'intimité d'un couple. Dans la peau de John Malkovich de Spike Jonze (1999) y a également recours ponctuellement, à des fins plus comiques.

Enfin, il peut être utilisé sans référence explicite à un des protagonistes, mais pour accentuer la tension, comme la représentation théâtrale filmée depuis la salle dans Opening Night de John Cassavetes (1978), ou l'une des soirées entre amis de Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle) d'Arnaud Desplechin (1996). Dans ce cas, c'est directement le spectateur que le réalisateur met en scène, ou en jeu.

Le film Doom d'Andrzej Bartkowiak (2005) est une adaptation d'un jeu vidéo lui-même en vue subjective. Pour coller au mieux au jeu, le réalisateur a choisi de placer sa caméra à certains moments du film dans les yeux de ses acteurs pour donner l'impression de jouer.

On retrouve également ce procédé dans des films français comme le Scaphandre et le Papillon (2006), pour se mettre à la place d'un tétraplégique, ou dans La Chambre Des Officiers de François Dupeyron (2011), pour se mettre dans la peau d'un blessé de guerre qui a perdu l'usage de ses bras et ses jambes suite à l'explosion d'un obus ennemi.

Au début des années 2000, un nouveau genre cinématographique utilisant la caméra subjective est apparu suite au succès du Projet Blair Witch (1999), popularisé ensuite par des films comme Cloverfield (2007), REC (2008) et Paranormal Activity (2009).

Nommé Found footage (littéralement "enregistrement trouvé"), il consiste à présenter une partie ou la totalité d'un film comme étant un enregistrement vidéo authentique, la plupart du temps filmé par les protagonistes de l'histoire. Ce genre se caractérise par ses images prises sur le vif et par sa caméra faisant intégralement partie de l'action.

Liste de films utilisant le procédé de la caméra subjective

Films intégralement tournés en caméra subjective (hors found footage)

Films comportant quelques séquences en caméra subjective

Films tournés dans le style Found footage

Court-métrages

Long-métrages

Clips vidéo

Utilisation dans les jeux vidéo

Le principe de caméra subjective est aussi utilisé dans les jeux vidéo. L'objectif de ce mode de visualisation est l'immersion du joueur dans l'action que le personnage est en train d'effectuer. On parle souvent de jeu « à la première personne » (first person), les jeux en vision objective étant qualifiés de jeux « à la troisième personne » (third person)[réf. nécessaire].

Un grand nombre de jeux d'action ou jeux d'aventure (appelés jeux de rôle) sont fondés sur ce principe.

Articles connexes