Annette Charlot

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Annette Ida Eugénie Charlot, née Boetschi le 29 mai 1913 à Saint-Quentin (Aisne), morte le 1er juillet 2004 à Paris, plus connue sous le simple nom de Madame Charlot, fut, durant toute la seconde moitié du XXe siècle, la professeure de chant la plus demandée dans le milieu du show-biz français[réf. nécessaire].

Biographie

Son père, Victor Boetschi, de nationalité suisse, était né le 23 janvier 1878 à Saint-Gall, en Suisse alémanique. Il avait ouvert en France une manufacture de broderie de Saint-Gall. Il avait épousé une Française, Annette Cécile Lescot, née le 2 septembre 1887 à Saint-Quentin, dans le département de l’Aisne.

Madame Charlot était attachée à ses origines helvétiques : enfant, elle passait toutes ses grandes vacances dans le canton de Saint-Gall, et parlait couramment le suisse allemand. Le 13 mai 1926, à quelques jours de son treizième anniversaire, elle perdit son père. Cet événement la rendit très indépendante de caractère.

Elle fut l’élève puis la répétitrice de Charles Richard, de l'Opéra-Comique et de la Monnaie de Bruxelles.

Elle épousa Robert Charlot, décorateur d’intérieur, qui lui donna son nom. Elle n’eut volontairement pas d’enfants, et fit plusieurs voyages à Genève pour y avorter, à une époque où l’avortement n’était pas encore légalisé en France.

Professeure de chant

Avec son mari, elle emménagea au numéro 189, rue Ordener, dans le dix-huitième arrondissement de Paris. Les époux déménagèrent plusieurs fois au sein de ce bloc d’immeubles constitués d’ateliers d’artistes. Ils se fixèrent finalement au dernier étage, dans un appartement avec chambre en mezzanine et cuisine indépendante dans une annexe, séparée du logement principal par une grande terrasse. C’est dans cet atelier, dont l’aménagement fut conçu par Robert Charlot, que Madame Charlot reçut en cours de chant la plupart des vedettes de l’époque.

Parmi les élèves de Madame Charlot, on compte notamment, par ordre alphabétique : Victoria Abril, Fanny Ardant, Serge Ayala, Jean-Louis Aubert, Daniel Auteuil, Emmanuelle Béart, Marie-Paule Belle, Louis Bertignac, Jane Birkin, Dany Boon, Jacqueline Boyer, Patrick Bruel, Calogero, Bertrand Cantat, Leslie Caron, Jean-Pierre Cassel, Robert Charlebois, Daniel Chenevez, Aurore Clément, Julien Clerc, Clotilde Courau, Michaël Denard, Dorothée, Anny Duperey, Mylène Farmer, Claude François, Bernard Giraudeau,Johnny Hallyday, Khaled, Serge Lama, Alain Larroue, Thierry Le Luron, Valérie Lemercier, Enrico Macias, Judith Magre, Bruno Maman, Jean Marais, Chiara Mastroianni, Mireille Mathieu, Eddy Mitchell, Al Montegallo, Jeanne Moreau, Benoît Morel, Karen Mulder, Yannick Noah, Julie Pietri, Roman Polanski, Charlotte Rampling, Raphaël, Serge Reggiani, Régine, Jean Reno, Jacques Revaux, Catherine Ringer, Michel Sardou, Delphine Seyrig, Alain Souchon, Stone, Tonton David, le Trio Esperanca, Sylvie Vartan, Laurent Voulzy

Mais elle choisissait ses élèves et refusa obstinément de donner des cours à Etienne Daho, Patricia Kaas ou Muriel Robin, ainsi qu'à Jacques Chirac qui souhaitait prendre des cours de diction.

Madame Charlot a rendu son dernier souffle à l'hôpital Bretonneau le 1er juillet 2004 vers 19 heures. Elle a été inhumée au cimetière de Margny-lès-Compiègne (Oise), où elle repose dans le caveau familial de sa branche maternelle.

Annexes

Bibliographie

La vie et l'œuvre pédagogique de Madame Charlot sont encore très peu étudiées. En attendant de nouvelles publications, on lira:

  • Martine Boucheron, Annette Charlot, Professeur de chant, in Les clés du showbiz, préface de Charles Aznavour, Paris, Édition N°1, 1987, p. 18 (ISBN 9782863912492)
  • Pierre Achard, Madame Charlot : Éclairer les étoiles, in Notes, La revue de la SACEM/SRDM no 153, Paris, 1998, pp. 222-226.

Pour avoir une idée des bases théoriques de son enseignement, on peut également consulter les quatre ouvrages qu'elle utilisait[réf. nécessaire] :

  • Paul Martens, Professeur agrégé de l’Enseignement moyen, Professeur au Conservatoire Royal de Musique de Liège, Solfège de la diction, 140 exercices de Respiration – Articulation – Pose de voix – Déplacements de timbre – Portée de voix – Accentuation – Ponctuation orale – Rythme – Inflexion – Attaques – Prononciation française, etc., etc., à l’usage des Comédiens – Avocats – Chanteurs – Conférenciers – Prédicateurs – Professeurs – Speakers – Orateurs, 3e édition revue et corrigée, Liège, Éditions Desoer, 1967
  • Georges Le Roy, Sociétaire de la Comédie-Française, Professeur au Conservatoire, Grammaire de diction française, Paris, Éditions de la Pensée Moderne, 1967 (ISBN 5552733900010[à vérifier : ISBN invalide])
  • Édouard Garde, La voix, collection Que sais-je?, Paris, Presses Universitaires de France, 1954, quatrième édition, 1970
  • Adolphe-Léopold Danhauser, Professeur au Conservatoire National de Musique, Théorie de la musique, édition revue et corrigée par Henri Rabaud, Directeur du Conservatoire National de Musique et de Déclamation, Paris, Éditions Henry Lemoine, 1929 (ISBN 9790230922265)

Liens externes