Abbaye de La Sauve-Majeure
Abbaye de La Sauve-Majeure | |
L'abbaye en 2013. | |
Présentation | |
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Culte | Catholique romain |
Type | Ancienne Abbaye |
Début de la construction | 1079 |
Style dominant | Roman |
Protection | Classé MH (1840, 1929, 2002) Patrimoine mondial (1998) |
Site web | www.abbaye-la-sauve-majeure.fr |
Géographie | |
Pays | France |
Région | Aquitaine |
Département | Gironde |
Ville | La Sauve |
Coordonnées | 44° 46′ 07″ nord, 0° 18′ 42″ ouest |
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L'abbaye de La Sauve-Majeure se trouve sur la commune de La Sauve dans le département français de la Gironde, dans le vignoble de l'Entre-deux-Mers. Bien qu'en ruine, cette abbaye offre un exemple d'art roman intéressant. Son attrait essentiel réside dans les nombreuses sculptures qui ornent les chapiteaux des colonnes encore intactes.
L'abbaye de La Sauve-Majeure fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1840. Cette première protection est confirmée par un arrêté publié au Journal officiel en 1914, puis par la protection de plusieurs terrains contenant les ruines. Cet ensemble fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 12 avril 1929. Enfin, les terrains laissés par les précédents arrêtés sont classés au titre des monuments historiques par arrêté du 9 avril 2002[1]. Par ailleurs, l'abbaye a été classée en décembre 1998 au patrimoine mondial de l'UNESCO au titre des chemins de Saint-Jacques de Compostelle en France[2].
L'histoire de l'Abbaye
L'abbaye de La Sauve-Majeure est connue sous le nom de la Grande Sauve ou Sauve Majeure, Sauve signifiant bois. Elle fut fondée en 1079 par le duc d'Aquitaine et Saint Gérard (Gérald d'après les sources hagiographiques latines). À son apogée, elle abritait 300 moines.
Des débuts prospères
Sur le lieu-dit de Hauteville, à égale distance de la Garonne et de la Dordogne, l'abbé Gérard de Corbie fonde Notre Dame de la Grande Sauve en 1079. Son nom est issu du nom de la forêt occupant à l'époque l'Entre-deux-Mers (Inter duo Maria) : La Silva Major.
L'abbé construit alors une première église abbatiale. Avec l'appui du duc Guillaume VIII d'Aquitaine, avec le soutien du pape et grâce à de généreux donateurs et protecteurs parmi lesquels les rois de France et d'Angleterre, l'abbaye prospère rapidement. Elle se trouve sur la route de Compostelle et servit de point de départ régional pour le pèlerinage. Elle était sous la tutelle des rois d'Angleterre. L'abbé Gérard y est enterré à sa mort en 1095. Pierre Ier d'Amboise élu septième abbé de cette abbaye, en 1126, demanda à Rome la canonisation pour l'abbé Gérard mais il fallut attendre 1197 pour que le pape Célestin III le canonise. L'église actuelle fut consacrée en 1231.
L'abbaye de la Sauve a eu une vie monastique s'inspirant de celle de l'abbaye de Cluny et fut régie par la règle de saint Benoît. Au Moyen Âge, Grande Sauve était riche et puissante et disposait de 51 prieurés, jusqu'à Bruwell en Angleterre. Sa réputation en fit une rivale du centre urbain de Bordeaux. Aliénor d'Aquitaine y fit de nombreux séjours. Mais la richesse de la Grande Sauve attira aussi les pillards, les Basques, les Navarrais qui mirent l'abbaye mille fois à sac. Les bourgeois de la Sauve se révoltèrent maintes fois contre les riches moines de l'abbaye.
Des réparations et fortifications furent apportées au XVIe siècle après les ravages de la Guerre de Cent Ans qui opposa le Royaume de France et d'Angleterre de 1337 à 1453 pour l'appropriation de l'Aquitaine et du Poitou. Ces restaurations interviennent dans un climat de contestation des privilèges de l'abbaye et de rivalité économique avec la bastide de Créon. Elles signent le déclin de l'abbaye et la perte de son influence.
Par ailleurs, en avril 1462, le roi Louis XI (1423-1461-1483) confirma les droits, les privilèges et le reste de l'abbaye, accordés par ses prédécesseurs[3].
Un déclin lent
Elle rejoignit plus tard la congrégation des Exempts et devint Mauriste en 1667. En 1665, une tempête cause de gros dégâts aux toitures de l'église, aux dortoirs et au réfectoire. Le clocher s'écroule à la fin du XVIIIe siècle à la suite de ces dommages. De plus, en 1759, un tremblement de terre ébranle l'église.
À la Révolution française, les richesses de l'abbaye sont confisquées et dispersées. En 1793, les bâtiments furent utilisés comme prison. Les voûtes de l'église tombèrent en 1809. Elle est alors exploitée comme carrière pendant 40 ans pour construire les bâtiments du village de La Sauve.
En 1837, l'archevêque achète les bâtiments conventuels et fait édifier un collège de jésuites. Il est plus tard transformé en école normale d'instituteurs. Mais en 1910, un incendie détruit l'école et le site est de nouveau abandonné. Entre 1914 et 1918, les bâtiments sont transformés en petit hôpital militaire de campagne.
En 1960, le monument est récupéré par l'État et le Ministère des Affaires Culturelles entreprend d'importants travaux de consolidation. Depuis l'ouverture au public, le site est géré par le Centre des monuments nationaux.
- 1079-1095 : Saint Gérard Ier de Corbie
- 1095-1102 : Achelme Sanche
- 1102-1106 : Aleran
- 1106-1119 : Geoffroy Ier de Laon
- 1119-1125 : Runauld
- 1125-1126 : Geoffroy II
- 1126-1155 : Pierre Ier d’Amboise
- 1155-1182 : Pierre II de Didonie
- 1182-1194 : Raymond de Laubec
- 1194-1204 : Pierre III de Laubec
- 1204-1206 : Gombaud
- 1206-1222 : Amauvin
- 1222-1231 : Grimoald
- 1231-1245 : Ramnulphe
- 1245-124? : Bertrand de Saint-Loubès
- 124?-1251 : Guillaume Ier d’Agonac
- 1251-12?? : Bernard de La Faye
- 12??-12?? : Gérard II de Condom
- 12??-1295 : Florent
- 1295-1296 : Barraut de Curton
- 1296-1308 : Baudoin
- 1308-1311 : Pierre IV Hugon
- 1311-1316 : Gaillard de La Chassaigne
- 1316-1319 : Aicard
- 1319-1329 : Ozil de Moulon
- 1329-1331 : Guillaume II de Landorre
- 1331-1339 : Guillaume III de La Tilhède
- 1339-1360 : Guy de Ferrières
- 1360-1371 : Hugues de Marcenhac
- 1371-1377 : Raymond-Bernard de Roqueys
- 1377-1383 : Guillaume IV de Guiscard
- 1383-1389 : Arnaud de Caveroche
- 1389-1390 : Edmond
- 1390-1412 : Gérard III Borgonh
- 1412-1430 : Guillaume V
- 1430-1433 : Philippe de Lespinasse
- 1433-1438 : Vacance
- 1438-1463 : Gérard IV de Podenx
- 1463-1485 : Benoît de Guiton
- 1485-1486 : Aimery du Château
- 1486-1487 : Audoin d’Abzac
- 1487-1501 : Jean Ier de La Chassaigne
- 1501-1523 : Jean II de Larmandie
- 1523-1530 : Jacques de Larmandie
- 1530-1533 : Vacance
- 1533-1557 : Matthieu de Longuejoie
- 1557-1575 : Elie
- 1575-1576 : Étienne de Gontaud de Saint-Geniès
- 1576-1608 : François de Fayolles
- 1608-1627 : cardinal Louis Ier de Nogaret de La Valette d’Epernon
- 1627-1645 : Henri Ier d’Escoubleau de Sourdis
- 1645-1670 : Louis II Barbier de La Rivière
- 1670-1678 : Charles Ier de Castellane
- 1678-1710 : Louis III d’Aquin
- 1710-1721 : Henri II de Charpin des Halles de Feugerolles
- 1721-1735 : Jean-Michel de Charpin des Halles de Feugerolles
- 1735-1747 : cardinal Dominique de La Rochefoucauld
- 1747-1771 : Charles-Gilbert de May de Termont
- 1771-1774 : Charles II de Broglie
- 1774-1792 : Henri III François-Athanase de Taillefer de Barrière de Villamblard
Source : Gallia Christiana
Le pèlerinage de Compostelle
Sur la Via Turonensis du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Halte chère aux pèlerins de Saint-Jacques, ils y faisaient bénir bourdons et panetières.
Une abbaye en ruine
Plan de l'abbaye
Une architecture exceptionnelle
Les ruines imposantes de l'abbaye et sa tour gothique puissante couronnent une petite colline. La grande église est romane et comporte des sculptures impressionnantes, dont certaines très amusantes à l'extérieur de l'abside circulaire. L'abside principale est particulièrement ornée. Dans la nef à cinq baies, les piliers nord se sont effondrés mais l'aile sud est intacte, sans doute grâce à l'existence de la tour. Le chœur et ses absides forment un ensemble harmonieux, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Les chapiteaux sont remarquables. Ils sont sculptés de sujets bibliques ou végétaux et sont l'expression d'un langage symbolique et allégorique inspiré.
Quatre médaillons en bas-relief représentant des apôtres ont été placés contre les colonnes engagées qui supportaient les doubleaux de la nef pour la consécration de l'abbaye en 1231 : Saint Barthélémy, Saint Jude, Saint Jacques le Majeur et Saint Matthieu.
Le monument détient aussi de beaux chapiteaux parmi lesquels :
- Le sacrifice d'Abraham, chapiteau du collatéral sud,
- Le martyre de Saint Jean Baptiste,
- Un combat de centaure,
- Un combat de deux aspics contre deux basilics,
- Des griffons buvant à la même coupe,
- Un lion bicorpore,
- Des Hommes empêtrés dans des lianes (peut-être résistant à l'appel des sirènes du chapiteau d'en-face),
- Des sirènes, symbolisant la tentation,
- Des pommes de pin des arcades sud du chœur,
- Adam labourant la terre,
- Ève allaitant,
- La tentation du Christ de la grande absidiole sud,
- Épisodes de l'histoire de Samson
- Daniel entre deux lions.
Galerie
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L'abbaye
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Ruines de l'abbaye
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Vue du haut de la tour
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Vestiges des voûtes de l'abside
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Chapiteau avec des sirènes
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Chapiteau avec Daniel dans la fosse aux lions
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Arc, colonnes et chapiteaux
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Modillon du chevet, acrobate
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Médaillon de consécration, Saint Barthélémy
Notes et références
- Notice no PA00083832, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France: Patrimoine mondial de l'humanité, site de l'Unesco
- Lettres patentes de Louis XI, avril 1462, [lire en ligne]
Annexes
Articles connexes
- Liste des monuments historiques de la Gironde
- Liste des monuments historiques de 1840
- Liste des abbayes et monastères
Liens externes
- Abbaye de la Gironde
- Abbaye romane
- Abbaye du Moyen Âge
- Abbaye fondée au XIe siècle
- Fondation en 1079
- Église romane de la Gironde
- Monument historique de la Gironde
- Monument historique classé en 2002
- Patrimoine du XIIe siècle
- Patrimoine du XIIIe siècle
- Patrimoine mondial en Gironde
- Édifice géré par le centre des monuments nationaux
- Via Turonensis
- Église monument historique (France)
- Monument historique classé en 1840
- Monument historique classé en 1929