Université de Tartu
Fondation |
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Type | |
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Forme juridique |
Personne morale de droit public (d) |
Nom officiel |
Tartu Ülikool |
Fondateur | |
Recteur |
Toomas Asser |
Membre de | |
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Étudiants |
18 267 (en 2010)[1] |
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Pays | |
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Ville |
L’université de Tartu est l’université nationale estonienne, qui a son siège à Tartu. Fondée en 1632 alors que Tartu (anciennement Dorpat) était dans le duché de Livonie, sous la domination de la Suède, par Gustave II Adolphe de Suède, c’est la deuxième plus ancienne université des Pays baltes après l'université de Vilnius, qui date de 1579. L'enseignement s'y fait alors en latin. Elle a contribué à la renaissance de la nation estonienne à la fin du XIXe siècle.
Son nom estonien est Tartu Ülikool et en allemand Universität Dorpat. Elle a aussi porté pour noms ceux d’Academia Gustaviana, Université de Dorpat, (Kaiserliche) Universität (zu) Dorpat et Université de Youriev/Jurjev.
Histoire
Fondée par les Suédois comme partie intégrante de leur politique coloniale en Estonie, l’Academia Gustaviana fut la seconde université fondée en territoire suédois après l'Université d'Uppsala. Un lycée jésuite qui exista entre 1583 et 1601 à l'époque où Dorpat (aujourd'hui Tartu) était sous administration polonaise, peut être également considéré comme un précurseur de l'Académie. Gustave II Adolphe de Suède signe la charte de fondation de l'université le , puis l’Academia Gustaviana est inaugurée le 25 octobre suivant[2]. En difficulté jusqu'en 1710 et déplacée à Pernau (aujourd'hui Pärnu), l'université fut refondée en 1802 sur l'ordre de l'empereur réformateur Alexandre Ier de Russie à laquelle l'Estonie actuelle (qui se partageait alors entre le gouvernement d'Estland et le gouvernement de Livonie) était rattachée depuis la défaite suédoise de 1710. Le premier recteur élu fut Georges-Frédéric Parrot, né à Montbéliard en 1767.
Entre 1802 et 1893, la langue d'enseignement était exclusivement l'allemand, puis de 1893 à 1917 l'allemand conjointement avec le russe. Durant cette époque, Dorpat jouissait d'une double nature : université de langue allemande et université de langue russe. Les Russes finançaient et géraient administrativement l'université, mais le corps professoral était allemand (plus de la moitié des professeurs venaient d'Allemagne, un tiers au moins étaient allemands de la Baltique). En fait, parmi les trente universités de langue allemande, dont vingt-trois à l'intérieur de l'Empire allemand, Dorpat occupait la onzième place en taille. L'université éduquait l'élite germano-balte, les futurs cadres de l'État russe et des entreprises, ainsi que les futurs médecins et professionnels des services sanitaires pour l'ensemble de la Russie. Entre 1860 et 1880, son âge d'or, l'université était de niveau international.
Son statut d'université allemande prit fin avec la montée des tendances nationalistes en Russie qui privilégiaient l'uniformité plutôt que le maintien de la diversité bi-culturelle. Entre 1882 et 1898, une russification partielle, des nominations de professeurs russes, furent imposées, à quelques exceptions près. Ainsi la faculté de théologie fut autorisée à dispenser son enseignement en allemand jusqu'en 1916, bien que le clergé orthodoxe considérât qu'elle propageait des opinions protestantes dangereuses. En 1898, l'université fut rebaptisée université de Youriev (ancien nom de la ville en vieux-russe). À ce moment-là, tous les savants d'Allemagne l'avaient quittée, laissant la place à des professeurs russes ou allemands de la Baltique (qui étaient sujets de l'Empire). L'université de Youriev exista jusqu'en 1918. Elle fut même rouverte quelque temps en automne sous l'occupation allemande. Le personnel et les étudiants trouvèrent refuge à Voronej en Russie, ce qui provoqua la fondation de l'université d'État de Voronej qui fait donc remonter son histoire à l'université de Dorpat et possède toujours des propriétés de cette dernière. Il y a donc deux héritières de l'université impériale de Dorpat, celle, estonienne, de Tartu, et celle, russe, de Voronej.
En 1919, l'université de Tartu fut fondée en tant qu'établissement estonien et resta ouverte jusqu'en 1940. Après une brève intervalle soviétique en 1940, elle revint sous autorité allemande entre 1941 et 1944 et s'appela à nouveau Dorpat. Depuis 1944, elle s'appelle université de Tartu. Durant la période soviétique (1944-1991), l'estonien était la principale langue d'enseignement, même si certains cours étaient donnés en russe et si des diplômes russes existaient. C'est encore vrai aujourd'hui, après que l'Estonie a retrouvé son indépendance. Le retour d'une autonomie académique totale peut être daté de 1992.
La dernière décennie du XXe siècle a été marquée par des changements organisationnels et structurels sur le modèle de certaines universités (américaines, scandinaves, allemandes) en opposition avec ses antécédents soviétiques et germano-baltes. Plus récemment et encore aujourd'hui, l'université met en place la réforme de Bologne qui amène de grands changements dans les études.
Infrastructure
Ses musées, son jardin botanique et son complexe sportif sont, généralement, ouverts à tous les citoyens de Tartu. L'université possède quelque 150 bâtiments, dont 30 à l'extérieur de Tartu. 31 de ces bâtiments font partie du patrimoine architectural de la ville. Elle possède également de nombreux bâtiments récemment construits ou rénovés et des cités universitaires.
Recherche
Plus de 3 300 publications sont produites chaque année par l'université. Environ la moitié est publiée par des scientifiques estoniens dans des revues (comportant des index de citations comme « SCI Expanded », « SSCI » ou « A&HCI »). Beaucoup sont écrites par des auteurs de Tartu.
Selon l'université, les recherches les plus remarquables se font dans le domaine de la biologie des molécules et des cellules, de la génétique, de l'immunologie, de la pharmacologie, des médecines lasers, des sciences matérielles, de la spectroscopie laser, de la biochimie, de l'écologie (environment technology), de la linguistique informatique (computer linguistics), de la psychologie et de la sémiotique (semiotics).
L'université a commencé à coopérer avec des entreprises privées et à être le noyau du développement d'entreprises spin-off (spin-off firms).
Jardin botanique
L'université possède un jardin botanique de 3,5 hectares. Il regroupe 10 000 espèces de plantes et dispose d'une serre tropicale.
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Bâtiment principal.
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Entrée principale.
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Le jardin en octobre.
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À l'intérieur de la serre tropicale.
Enseignants et anciens élèves
Corps enseignant
lauréat du prix Nobel
- Wilhelm Ostwald, prix Nobel de chimie
Sciences humaines et sociales
- Jüri Allik, psychologie
- Walter Anderson, folklore
- Karl Bücher, économie et anthropologie
- Vladimir Dahl, lexicographie
- Wolfgang Drechsler, administration publique et philosophie politique
- Gustav von Ewers, historien du droit
- Lazar Gulkowitsch, études juives
- Theodosius Harnack, théologie luthérienne
- Siim Kallas, économie et politique (également ministre des affaires étrangères et ministre des finances, Premier ministre estonien et Commissaire européen)
- Emil Kraepelin, psychiatrie
- Jaan Kross, écrivain
- Etienne Laspeyres, économie et statistiques
- Wilhelm Lexis, économie, assurances
- Yuri Lotman, sémiotique
- Wilhelm Maurenbrecher, historien
- Alexander von Oettingen, théologie luthérienne, théorie des statistiques
- Ludwig Preller, philologie classique
- Rein Taagepera, sciences politiques
- Grigol Tsereteli, classicisme et papyrologie
- Adolph Wagner, économie et sciences sociales
Sciences naturelles
- Otto Wilhelm Hermann von Abich (1806-1886), géologue et minéralogiste
- Jaan Einasto, astrophysique
- Johann Friedrich von Eschscholtz, biologie et explorateur
- Germain Henri Hess, chimie
- Arthur von Oettingen, physique
- Georg von Oettingen, médecin
- Matthias Jakob Schleiden, botanique
- Friedrich Georg Wilhelm von Struve, astronomie
- Peter von Glehn (1831-1876), diplômé avec médaille d'or, botaniste
Étudiants remarquables
- Juris Alunāns, fondateur de la linguistique lettonne[3]
- Andrus Ansip, Premier ministre estonien
- Mart Laar, ancien Premier ministre estonien (1992-1994 et 1999-2002)
- Karl Ernst von Baer, zoologiste et père de l’embryologie
- Anton Hansen Tammsaare, écrivain estonien
- Adolf von Harnack, théologie protestante
- Nicolai Hartmann, philosophe
- Paul Keres, joueur d’échecs
- Friedrich Reinhold Kreutzwald, médecin, auteur du Kalevipoeg
- Alberts Kviesis, homme d’État letton
- Heinrich Friedrich Emil Lenz, physicien
- Lennart Meri, ancien Président de la République estonien, écrivain, cinéaste
- Leo Michelson, peintre
- Wilhelm Ostwald, chimie (prix Nobel 1908)
- Christian Heinrich von Pander, biologie et anatomie comparée (prix Demidoff 1857)
- Juhan Parts, ancien Premier ministre d’Estonie (Res Publica)
- Grigol Robakidze, écrivain géorgien
- Leopold von Schrenck (1826-1894), zoologiste, géographe et ethnographe
- Otto Strandman, ancien Premier ministre et chef de l'État estonien
- Riin Tamm, généticienne
- Valentin Tomberg, philosophe des religions, penseur, mystique
Docteurs honoris causa
- Umberto Eco, écrivain, sémiotique
- Otto Kaiser, théologien protestant
- Arvo Pärt, compositeur
- Sa Sainteté le 14e dalaï-lama
- Thure von Uexküll, sémiotique
Coopération académique
L'université a signé des accords de coopération avec 30 universités et institutions de recherche à l'étranger et 140 contrats pour des échanges internationaux d'étudiants et professeurs au sein de réseau Erasmus de l'Union européenne.
Actuellement presque 400 étudiants provenant de 27 pays différents font partie de l'université. La grande majorité vient des pays suivants : Finlande, Suède, Lettonie, Russie, États-Unis, Allemagne.
L'Université de Tartu a des accords de coopération avec les universités suivantes. Ces accords peuvent inclure des programmes d'échange d'étudiants
Union européenne
- Université Catholique de Lille, Lille, France
- Université d'Amsterdam, Amsterdam, Pays-Bas
- Université de Giessen, Giessen, Allemagne
- Université de Göteborg, Göteborg, Suède
- Université de Grenade, Espagne
- Université de Genève, Genève, Suisse
- Université de Göttingen, Göttingen, Allemagne
- Université de Greifswald, Greifswald, Allemagne
- Université de Hamburg, Hambourg, Allemagne
- Université d'Helsinki, Helsinki, Finlande
- Université de Lettonie, Rīga, Lettonie
- Katholieke Universiteit Leuven, Louvain, Belgique
- Université de Lund, Lund, Suède
- Université de Maastricht, Maastricht, Pays-Bas
- Université de Marbourg, Marbourg, Allemagne
- Université de Münster, Münster, Allemagne
- Université de Saint-Étienne, Saint-Étienne, France
- Université de Turku, Turku, Finlande
- Université d'Uppsala, Uppsala, Suède
- Université de Vaasa, Vaasa, Finlande
- Université de Vilnius, Vilnius, Lituanie
- Institut d'études politiques, Paris, France
Autres
- Université de Toronto, Toronto, Canada
- Université Waseda, Japon
- Université de Saint-Pétersbourg, Saint-Pétersbourg, Russie
- University of Georgia, USA
- University of North Carolina, Greensboro, USA
Notes et références
- http://www.ut.ee/en/university/structure-and-staff
- Jos. M. M. Hermans, Marc Nelissen, Charters of Foundation and Early Documents of the Universities of the Coimbra Group, Leuven University Press, (ISBN 9789058674746, présentation en ligne)
- « Alunāns Juris », sur histrad.info (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Alma Mater Tartuensis (1632-1982) (1982). Tullio Ilomets and Hillar Palamets, eds. Tallinn: Eesti Raamat.
- Engelhardt, Roderich von (1933). Die deutsche Universität Dorpat in ihrer geistesgeschichtlichen Bedeutung. München: Ernst Reinhardt.
- Mägi, Reet and Wolfgang Drechsler, eds. (2004). Kaiserliche Universität Dorpat 200 – Academia Gustaviana 370 – The Jubilee of the University of Tartu. Tartu: Tartu University Press.
- Semel, Hugo, ed. (1918). Die Universität Dorpat (1802-1918). Dorpat: Laakmann.
Articles connexes
- Estonie
- Université de technologie de Tallinn
- Ville de Tartu
- Liste chronologique des universités européennes existant sans interruption