Paul Belmondo (sculpteur)

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Paul Belmondo
Signature de Paul Belmondo sur une médaille en aluminium.
Naissance
Décès
(à 83 ans)
Paris
Sépulture
Nationalité
Activité
Formation
Maître
Conjoint
Madeleine Rainaud-Richard (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Distinction
Prix Blumenthal en 1926
Grand prix artistique de l'Algérie en 1932
Grand prix de la ville de Paris en 1936
Œuvres principales
signature de Paul Belmondo
Signature
Tombe de Paul Belmondo au cimetière du Montparnasse (division 2).

Paul Belmondo est un sculpteur et médailleur français, né à Mustapha, banlieue d'Alger le , mort à Paris le .

Il est le père du producteur de cinéma Alain Belmondo, de l'acteur Jean-Paul Belmondo, et le grand-père du coureur automobile Paul Belmondo.

Biographie

Formation et débuts

Œuvres de Belmondo à l'École des beaux-arts d'Alger.

Il est né dans une famille modeste d'origine italienne. Son père, Paul Belmondo, forgeron, était originaire de Borgo San Dalmazzo en Piémont et sa mère Rose Cerrito de Cefalù en Sicile. Sa grand-tante maternelle était la célèbre danseuse romantique Fanny Cerrito[réf. souhaitée].

Il va passer sa jeunesse à Alger. Il fait ses études primaires à l'école Dordor d'Alger. Passionné de dessin, il commence à sculpter en 1911. Il va suivre ensuite des études d'architecture à l'École des beaux-arts d'Alger où il est élève de Georges Béguet, études interrompues en 1914 par la Première Guerre mondiale. Mobilisé en 1917, et affecté dans le Génie, il participa à la bataille de Saint-Mihiel en 1918, et fut démobilisé en 1920.

Grâce à une bourse, il poursuit ses études à Paris où notamment il suit les cours de Jean Boucher à l'École des beaux-arts de Paris. Il devient l'ami de Charles Despiau. Il obtient le Prix Blumenthal en 1926. Il se marie à Paris en 1931 avec Sarah Rainaud-Richard (1901-1996) (trois enfants naîtront de ce mariage, Alain, Jean-Paul et Muriel). Son atelier se situait dans d'anciennes écuries, avenue Denfert-Rochereau à Paris.

Il reçoit beaucoup de commandes de l'État, notamment pour le palais de Chaillot avec Léon-Ernest Drivier et Marcel Gimond. Il obtient le grand prix artistique de l'Algérie en 1932 puis le grand prix de la Ville de Paris en 1936.

L'Occupation

Lorsque éclata la Seconde Guerre mondiale, il fut rappelé au service et fut mobilisé de septembre 1939 à juillet 1940. Durant cette période, il fut nommé caporal.

Il est membre du Groupe Collaboration, section arts dont il fut vice-président de section (1941-1945).

Ce fut un familier des dîners de l'ambassade d'Allemagne pendant la guerre[1].

Il participe en novembre 1941, à un « voyage d’études » en Allemagne, organisé par Arno Breker et l'ambassadeur d'Allemagne en France Otto Abetz, de peintres et de sculpteurs français, acceptant comme d'autres artistes parmi les plus renommés de partir visiter les hauts lieux de la culture allemande ainsi que des ateliers d’artistes[2]. Participent aussi à ce voyage : Charles Despiau, Henri Bouchard, Louis-Aimé Lejeune, Paul Landowski, Roland Oudot, Raymond Legueult, André Dunoyer de Segonzac mais aussi des artistes de l’avant-garde tels Kees van Dongen, Maurice de Vlaminck, André Derain et Othon Friesz. Ce voyage a été très largement exploité par la propagande du IIIe Reich[3].

Tombe de Paul Belmondo au cimetière du Montparnasse (division 2).

Il figure au côté de Brasillach, Drieu La Rochelle et Abel Bonnard au comité de patronage de l'exposition[4] consacrée au sculpteur allemand Arno Breker à l'Orangerie à Paris du 15 au . Il est présent au vernissage[5] qui est l'occasion pour Otto Abetz d'une opération de propagande compromettant le tout-Paris artistique des plus enthousiastes jusqu'aux plus réticents, comme Arletty[5], Sacha Guitry ou encore Jean Cocteau.

En 1945, Paul Belmondo fut jugé par le tribunal d'épuration des artistes plasticiens et fut interdit de ventes et d'exposition pendant un an[6].

L'après-guerre

Il devient professeur à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris en 1956 et membre de l'Institut de France en 1960. Il est élu à l'Académie des beaux-arts le au second tour par 23 voix sur 36 votants, en remplacement de Paul Niclausse.

Il est commandeur de la Légion d'honneur, de l'ordre des Arts et des Lettres, et officier de l'ordre de Léopold de Belgique.

Il meurt le au 4 rue Victor Considérant à Paris. Il est enterré au cimetière du Montparnasse. Jean-Paul Belmondo reprocha à Jack Lang, alors ministre de la Culture, son absence d'hommage à la mémoire de son défunt père.

Le , son petit-fils inaugure le lycée professionnel Paul Belmondo à Arpajon (Essonne) qui demeure à ce jour le seul portant son nom.

Distinctions

Décorations

France
Belgique

Ruban Officier de l'ordre de Léopold Officier de l'ordre de Léopold (date inconnue)

Autres

  • Grande médaille d'or avec plaquette d'honneur de la Société académique Arts-Sciences-Lettres (date inconnue)[9]

Prix

  • Prix Blumenthal (1926)
  • Grand prix artistique de l'Afrique du Nord (1932)
  • Grand prix des beaux-arts de la Ville de Paris (1956)

Œuvre

Copie par l'atelier de Paul Belmondo de La Danse d'après Jean-Baptiste Carpeaux, façade de l'Opéra de Paris.
Château de Buchillot, Musée Paul Belmondo.

Son œuvre sculpté s'inscrit dans le courant de la sculpture figurative moderne, à la recherche de l'harmonie par des lignes simples et des formes lisses. Parmi les réalisations de son atelier, on note la copie en 1963 de La Danse, de Jean-Baptiste Carpeaux située sur le côté droit de la façade de l'opéra Garnier[10].

Il a également réalisé des médailles et des illustrations de livres d'art, notamment Boubouroche de Courteline. Deux bronzes, Jeannette et Apollon, se trouvent dans le jardin des Tuileries depuis 1988 (don de la famille Belmondo). Une Baigneuse de Paul Belmondo orne un carrefour du centre-ville d'Orléans.

Une exposition rétrospective de son œuvre, intitulée La Sculpture sereine fut organisée dans plusieurs villes de France en 1997 à l'initiative du ministère de la Culture.

Le musée national des beaux-arts d'Alger, possède un important fonds de ses sculptures.

Collections publiques

  • Le Baiser, haut-relief dans l'escalier d'honneur de la mairie du XXe arrondissement de Paris.
  • Paris, Cimetière du Père Lachaise, 35ème Division, deux médailles en bronze, signées et datées (1951) sur le monument de Raymond Subes : un ferronnier avec la devise "sans amour rien ne vaut" et le buste de Subes, de profil.[11]

Le musée Paul-Belmondo

Jean-Paul Belmondo, son frère Alain et sa sœur Muriel ont fait donation en à la ville de Boulogne-Billancourt de l'ensemble des œuvres de leur père qu'ils possédaient[12], soit 259 sculptures, 444 médailles et presque 900 dessins ainsi que des carnets de croquis et des travaux préparatoires[12]. L'ensemble sera exposé sur 1 000 mètres carrés dans un musée nouvellement créé au château Buchillot[12], une ancienne folie du XVIIIe siècle, remaniée au XIXe siècle par son propriétaire James de Rothschild (le parc du château est devenu depuis plusieurs années un parc public de la ville sous le nom de parc Rothschild). Ce bâtiment propriété de la ville, classé monument historique[13], sera rénové pour une somme de plus de 2,7 millions d’euros et le musée devait ouvrir au public fin 2008[14]. En , l'ouverture est repoussée et prévue pour fin 2009, début 2010[15]. Avec quelques mois de retard dus aux intempéries qui ralentissent les travaux, le musée Paul-Belmondo, consacré à l'œuvre du sculpteur et à la sculpture figurative du XXe siècle, ouvre enfin ses portes au public à l'occasion des Journées européennes du Patrimoine, le [16].

Emmanuel Bréon, l'un des meilleurs connaisseurs de l'œuvre du sculpteur et ancien conservateur[17] du musée des Années Trente de Boulogne-Billancourt, est à l'origine de l'implantation dans la ville du musée que souhaitait voir réaliser Jean-Paul Belmondo depuis plusieurs années. Les œuvres sont provisoirement stockées dans les réserves du musée des Années Trente[14].

Notes et références

  1. T'as l'bonjour de Roparz !], [lire en ligne], consulté le 14 avril 2013
  2. § 1939-1946, la seconde guerre mondiale, les années noires de la bio de Charles Despiau [lire en ligne], consulté le 19 avril 2013.
  3. Laurence Bertrand Dorléac : L'Art de la défaite : 1940-1944, Seuil collection XXe siècle, 1993.
  4. Lionel Richard : Le Nazisme et la culture, édition Complexe, 2006.
  5. a et b Michel Souvais : Arletty, confidences à son secrétaire, éditions Publibook, Paris, septembre 2006 - Page 183
  6. Belmondo : « Mon père mérite ce musée »], [lire en ligne], consulté le 14 avril 2013.
  7. Journal Officiel du 14 juillet 1972, p. 7450
  8. Arrêté du 24 septembre 1957 portant nomination dans l'ordre des Arts et des Lettres. Bulletin officiel des décorations, médailles et récompenses, p. 1002, 9 octobre 1957
  9. Paul Belmondo dans les lauréats de l'Académie Arts-Sciences-Lettres
  10. L'original est conservé à Paris au musée d'Orsay.
  11. « SUBES Raymond (1893-1970) », sur www.appl-lachaise.net (consulté le )
  12. a b et c Une folie du XVIIIe siècle pour abriter le musée, Le Figaro Magazine, 30 novembre 2007
  13. « Base Mérimée », Ministère de la Culture (consulté le )
  14. a et b Au nom du père" Interview de Jean-Paul Belmondo et maître Michel Godest par Véronique Prat, Le Figaro Magazine, 30 novembre 2007.
  15. Programmes comparés de Jean-Pierre Fourcade et Pierre-Christophe Baguet « http://www.votons.info/programme-election-municipales/36266/candidats-jean-pierre-fourcade-pierre-christophe-baguet/175-400/themes-logement-et-urbanisme-environnement-transports-education-et-culture-jeunesse-sports-et-vie-associative-gouvernance/2-3-4-5-7-8 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  16. Une soirée au musée Belmondo
  17. Connaissance des arts du 28 mai 2009, [lire en ligne], consulté le 19 avril 2013

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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