Pablo Pastells

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Pablo Pastells
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(à 86 ans)
TortosaVoir et modifier les données sur Wikidata
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Pablo Pastells, né le à Figueras (Espagne) et décédé le à Tortosa, en Tarragone (Espagne), est un prêtre jésuite espagnol. Missionnaire aux Philippines il en devint le premier historiographe et en écrivit une 'histoire' en plusieurs volumes qui fait encore autorité.

Biographie[modifier | modifier le code]

Formation et premières années[modifier | modifier le code]

Pablo Pastells est reçu dans la Compagnie de Jésus le 6 aout 1866 à Balaguer (Lérida), alors qu'il est séminariste en vue du sacerdoce. En 1868 à la suite d'un soulèvement populaire les jésuites d'Espagne doivent s'exiler. Le jeune Pastells se retrouve à Aix-en-Provence où il achève ses études de philosophie. Il revient néanmoins en Espagne en 1870, y fait ses études de théologie (entrecoupées de plusieurs séjours en exil) à Banyoles (Gerona) où il est ordonné prêtre le . Entre 1872 et 1874 il œuvre à Alicante et à Murcie principalement auprès de la classe ouvrière[1], y fondant des 'cercles catholiques ouvriers'. Terminant sa formation avec le Troisième An en France (à Auzielle) il rentre en Espagne pour s'embarquer, en 1875, comme missionnaire au Philippines.

Missionnaire aux Philippines[modifier | modifier le code]

Le père Pastells se trouve à Manille comme secrétaire du supérieur de la mission. Il met à l'étude de la langue visayane tout en étant aumônier d'étudiants. Parmi les étudiants avec qui il gardera contact toute sa vie se trouve José Rizal, un des héros futurs de l'indépendance du pays[2]. A partir de 1876, et cela jusqu'en 1887, pendant plus de 10 ans à l'image de son prédécesseur Adriano de las Cortes il est 'missionnaire itinérant', fondant çà et là (Cebu, Mindanao, archipel de Suluetc.) quarante-deux postes missionnaires (17840 chrétiens nouvellement baptisés) sur le modèle des anciennes réductions d'Amérique latine[1].

C'est-à-dire qu'il rassemblait les tribus semi-nomades de l'est de Mindanao et les établissait en communautés stables[3], d'abord le long de la côte, puis dans les forêts et les hautes terres de l'intérieur où la communication était beaucoup plus difficile. Il agit avec une grande efficacité et succès. Le supérieur de la mission présenta (1885) un rapport officiel au gouverneur général des Philippines, disant qu'à Mindanao, toute la côte du Pacifique avait été "complètement conquise".

Historien en Espagne[modifier | modifier le code]

En mauvaise santé il rentre dans son pays natal, l’Espagne (). Rétabli, il devient l’assistant (1894-1897) du supérieur provincial d’Aragon et commence à rassembler du matériau pour une future ‘histoire des Philippines’ qu’il projette d’écrire lorsque plus libre de ses obligations. Sept années de travail produisent 15 volumes avec cartes géographiques et quantité d'informations sur l’histoire générale et le travail des Jésuites dans les iles philippines[4]. Il collabore avec Wenceslao Retana, le bibliographe philippin, à la nouvelle publication (Barcelone, 1897) de l'Historia de Mindanao de Francisco Combés . A la demande du Supérieur général des Jésuites Luis Martín il seconde l'historien jésuite Antonio Astrain dans la rédaction d'une histoire des Jésuites en Espagne (et son empire colonial. Il s'y consacrera jusqu'à la fin de sa vie[1],[5].

En 1931, de nouveaux troubles politiques surgissent en Espagne. La monarchie est renversée et la Seconde République est proclamée : les Jésuites sont à nouveau chassés du pays. Cependant, presque aveugle et très affaibli, le père Pablo Pastells est autorisé à rester en Espagne. Il est accueilli dans un hospice local de Tortosa (Tarragone), où il meurt le [1].

Écrits[modifier | modifier le code]

  • Une édition critique moderne en trois volumes (Barcelone, 1900-1902) de l'antique ‘Labor evangélica...’ (une première histoire des Philippines) (1663) du père jésuite Francisco Colín (es) (1592-1660).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Benoist Pierre, Justine Cousin et Xavier Gilly, Les jésuites : histoire et dictionnaire, dl 2022 (ISBN 978-2-38292-305-4 et 2-38292-305-9, OCLC 1350085002, lire en ligne)
  2. Raul J. Bonoan: The Hitherto Unpublished Letters of Jose Rizal and Portions of Fr. Pablo Pastell’s Fourth Letter and Translation of the Correspondence (together with a Historical Background and Theological Critique), Ateneo de Manila University Press, Quezon City (Philippines). 1994. Pastells y tente de persuader Rizal de revenir au catholicisme (1892-93).
  3. C'est ce que l'on appelait une 'réduction' , le mot devant être compris dans son sens originel espagnol du XVIIe siècle
  4. Ce travail monumental constitue encore aujourd'hui le point de départ de toute histoire des Philippines
  5. Ce fut l’Historia de la Compañía de Jesús en la Asistencia de España , (7 vol.), Madrid, 1902-1925

Source[modifier | modifier le code]

  • J.S. Arcilla: article Pastells, Pablo, dans Diccionario historico de la Compañia de Jesús, vol.IV, Roma, IHSI, 2001.

Liens externes[modifier | modifier le code]