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Le Plateau-Mont-Royal

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Le Plateau-Mont-Royal
Le Plateau-Mont-Royal
Administration
Pays Drapeau du Canada Canada
Province Drapeau du Québec Québec
Municipalité Montréal
Statut Arrondissement
Quartiers Plateau Mont-Royal, Ghetto McGill, Mile End
Maire Luc Ferrandez
Démographie
Population 104 000 hab. ()
Langue(s) parlée(s) Français
Géographie
Coordonnées 45° 31′ 18″ nord, 73° 34′ 31″ ouest
Liens
Site web Site web de l'arrondissement

Le Plateau-Mont-Royal (ou tout simplement Le Plateau) est un arrondissement de la ville de Montréal qui tire son nom de sa situation géographique en haut de la terrasse de la rue Sherbrooke. Il est d'une superficie de 7,74 km² et a une population de 103 552 habitants (en 2008). Depuis quelques années, il est couru par la population dite branchée.

La délimitation du Plateau-Mont-Royal est la suivante : au nord et au nord-est, les voies ferrées du Canadien Pacifique (CP), à l’ouest, l’avenue du Parc jusqu’à l’échangeur des Pins et la rue Université et, au sud, la rue Sherbrooke.

Il existe une distinction entre l'arrondissement Plateau-Mont-Royal (un constituant politique de la ville de Montréal), et le quartier Plateau Mont-Royal, car l'arrondissement englobe aussi le Mile End (délimité du quartier du Plateau par l'avenue du Mont-Royal au sud et par l'avenue Henri-Julien à l'est), et le Ghetto McGill (délimité par le quadrilatère University, Sherbrooke, Saint-Laurent, des Pins), généralement considérés comme des quartiers à part entière, distincts du Plateau Mont-Royal.

Histoire

L'époque des grandes fermes

À partir de 1745, la zone urbanisée entourant Montréal s'étend au-delà de ses fortifications. Le Plateau Mont-Royal naît ainsi lorsque le faubourg Saint-Laurent, au nord, devient le principal axe de développement. En 1792, Montréal s'agrandit pour établir ses limites officielles à environ deux kilomètres des fortifications. Dès lors, le mont Royal et la rue Duluth forment ses limites. Plus loin du centre, surtout vers l'ouest, des familles anglophones ont à l'époque de grandes demeures entourées de jardins et les Hospitalières de Saint-Joseph ont un vaste terrain qui sera le siège de leur futur Hôtel-Dieu. Encore plus en périphérie se trouvent de grandes propriétés de campagne dont les fermes de la bourgeoisie montréalaise.

En 1850, un réservoir pour l'aqueduc de la ville de Montréal est installé à l'emplacement actuel du parc du square Saint-Louis. Il a comme fonction d'approvisionner les résidents de la Côte-à-Baron, ce qui désigne la pente descendante au sud de la rue Sherbrooke. À cette époque une ferme à l'emplacement de l'actuel parc Lafontaine est convertie en champ de manœuvres militaires. Au nord, d'autres agglomérations se forment de par l'activité économique des carrières, donnant naissance au village du Coteau-Saint-Louis, en 1846. Une chapelle est construite deux ans plus tard, qui sera remplacée en 1857 par l'église Saint-Enfant-Jésus du Mile-End. De nos jours, le Mile End est un quartier voisin faisant partie de l'arrondissement du Plateau Mont-Royal, mais c'est seulement en 1876 que le village de Saint-Louis-du-Mile-End naît. D'ici la fin du siècle, le flanc de la montagne est acheté par la Ville qui y aménage le parc du Mont-Royal, le parc Lafontaine prend la place des activités militaires et le réservoir de la Côte-à-Baron cède la sienne au parc du square Saint-Louis.

Le village de Saint-Jean-Baptiste se forme vers 1860. Son point central est également l'emplacement de son marché (le premier marché fut construit vers 1870 et remplacé par un plus moderne en 1933; ce dernier sera finalement démoli en 1966). Ce centre civique est situé à l'intersection de la rue Saint-Laurent (qui deviendra plus tard le boulevard Saint-Laurent) et de la rue Rachel. Les villages du Coteau-Saint-Louis et de Saint-Jean-Baptiste sont annexés à Montréal vers la fin du siècle. À cette époque, la population de Montréal déborde à l'est du chemin Papineau, où se trouvent des maisons et avenues élégantes.

Un arrondissement ouvrier

Fichier:Parc Sir Wilfrid-Laurier.jpg
Allée d'érables dans le parc Sir-Wilfrid-Laurier, 2001

Au début du XXe siècle, il s'agissait d'un arrondissement ouvrier. Avec les années, croissance économique aidant, il s'est transformé et la population ouvrière l'a peu à peu déserté. Dès 1900, le Coteau-Saint-Louis devient très cosmopolite, comptant temples protestants et synagogues. Plusieurs commerçants protestants ouvrent boutique sur la rue Saint-Laurent, qui devient, en 1905, le boulevard Saint-Laurent, ainsi que la frontière linguistique entre francophones, à l'est, et anglophones, à l'ouest. À cette époque, le boulevard Saint-Joseph devient la première artère bordée d'arbres de la ville.

Dans les années 1930, la crise économique freine la construction dans l'arrondissement, bien que certains travaux soient financés au parc Sir-Wilfrid-Laurier. L'Université de Montréal déménage sur le flanc nord du mont Royal en 1943, ce qui entraîne le déménagement des bourgeoisies francophone et anglophone vers ce quartier. Depuis l'après-guerre, le quartier accueille des immigrants. Des Juifs arrivés dès lors ont généralement maintenu boutique sur le boulevard Saint-Laurent et déménagé leur demeure vers les quartiers adjacents à l'ouest. Vestige de la présence juive: la charcuterie hébraïque Schwartz's du boulevard Saint-Laurent, un des commerces les plus renommés de Montréal, célèbre pour son « smoked meat » (viande fumée). Ils furent remplacés par des Grecs qui ont contribué à l'art local de la boulangerie et de la pâtisserie. Plus récemment, des Vietnamiens et des Portugais se sont installés, dont témoigne, pour ces derniers, le parc du Portugal.

Du « Chinatown », les commerçants chinois ont remonté le boulevard Saint-Laurent jusqu’à la rue Sherbrooke et l'ont dépassé pour cohabiter avec les boutiques indiennes.

Les années 1980: le renouveau

Tam-tams du mont Royal d'un dimanche d'automne au parc du mont Royal, avenue du Parc

Depuis les années 1980, un mouvement de retour à la ville attire de jeunes professionnels, des artistes et des étudiants vers l'arrondissement du Plateau Mont-Royal. Cela en fait un centre d'activités culturelles et intellectuelles. Aujourd'hui, il possède une hétérogénéité socio-économique importante.

En 2004, l'organisme new-yorkais Project for Public Spaces a élu Le Plateau-Mont-Royal comme l'un des 20 endroits nord-américains offrant la meilleure qualité de vie.

Caractéristiques

Le Plateau-Mont-Royal est un arrondissement reconnu pour plusieurs raisons :

Un phénomène d'embourgeoisement y est observable. Par exemple, beaucoup des loyers ont doublé depuis le début des années 2000, probablement du simple fait que le quartier soit couru. De plus, durant ces mêmes années, un commerçant de renommée « historique » donnant surtout dans l'alimentation, Warshaw, s'est vu remplacé par une pharmacie grande surface Pharmaprix. L'édifice a toutefois gardé son nom et un autre Warshaw a été ouvert en face du marché Atwater.

Culture

Rue résidentielle typique du Plateau-Mont-Royal, juin 2005
Rue résidentielle typique du Plateau-Mont-Royal.
Rue de l'Esplanade, près des parcs Jeanne-Mance et du mont Royal

Le Plateau Mont-Royal est reconnu depuis quelques années comme l'un des principaux lieux culturels et artistiques du Québec et du Canada. Il a d'ailleurs été consacré, à l'automne 2005, comme l'endroit le plus créatif du Canada par une étude du groupe Hill Stratégies Recherche. Selon celle-ci, les zones du Plateau Mont-Royal liées aux codes postaux H2W, H2J, H2T renferment la concentration d'artistes la plus élevée au Canada. Par exemple, on estime que 8% de la population de la zone liée au code postal H2W, au cœur du Plateau Mont-Royal, sont des artistes. Il s’agit du « quartier le plus créatif » au Canada, avec une concentration plus de dix fois supérieure à la moyenne canadienne de 0,8 %. Cette zone se situe entre l’avenue des Pins et l’avenue du Mont-Royal, de la rue St-Denis à l'avenue du Parc[1].

De plus, l'arrondissement du Plateau Mont-Royal compte sur son territoire une foule d'établissements culturels, classiques ou d'avant-garde :

Musique
  • Musique émergente : Sala Rossa | Casa del Popolo | Mile End Cultural Center | Bíly Kun | Chez Baptiste | Verre Bouteille | ancienne usine Cadbury ;
Danse
Arts visuels
  • Plusieurs galeries d'arts (dont la Galerie Simon Blais) ;
Théâtres
Maison de la culture
Autres

Géographie

La rue Saint-Denis et l'avenue du Mont-Royal traversent cet arrondissement. L'une des principales artères nord-sud de la ville, le boulevard Saint-Laurent, le traverse aussi. Ce sont les trois principales rues commerciales de l'arrondissement, avec les rues Laurier et Duluth plus petites.

Le Square Saint-Louis est un parc des plus visités, car il permet d'observer les maisons victoriennes qui le bordent et le caractérisent. Pour leur part, les grands espaces verts comme le parc du mont Royal et le parc Lafontaine sont d'envergure urbaine et comportent des pistes cyclables et des sentiers piétonniers.

Côté transports, le Plateau Mont-Royal est accessible à pied, par des pistes cyclables, un réseau de métro et d'autobus ainsi que par la route.

Les limites de l'arrondissement sont les suivantes: en partant de l'intersection des rues Sherbrooke et University au sud-ouest de l'arrondissement, la frontière est formée par la rue University vers le nord jusqu’à l'avenue des Pins ; ensuite par l'avenue des Pins vers l'est jusqu’à l'avenue du Parc ; par l'avenue du Parc vers le nord jusqu’à l'avenue du Mont-Royal; par l'avenue du Mont-Royal vers l'ouest jusqu'au chemin de la Côte-Sainte-Catherine ; par celle-ci vers le nord jusqu’à l'avenue Nelson ; par celui-ci vers le nord jusqu'au boulevard Saint-Joseph; par la rue Hutchison vers le nord jusqu'au chemin de fer Canadien Pacifique; par ce chemin de fer vers le sud-est jusqu’à la rue Sherbrooke; et enfin par la rue Sherbrooke vers le sud-ouest jusqu’à la rue University.

Littérature

L'écrivain québécois Michel Tremblay a longuement décrit l'histoire ouvrière de cet arrondissement en racontant ses souvenirs d'enfance dans Chroniques du Plateau Mont-Royal. L'écrivain québécois anglophone Mordecai Richler y a aussi situé plusieurs histoires, s'y déroulant dans les années 1950 et 1960.

Ruelle typique, près du parc Sir-Wilfrid-Laurier. Vu plusieurs obstacles, la circulation automobile y est lente et rare

Politique

Le député du Plateau est Amir Khadir, seul représentant du parti Québec Solidaire, élu aux élections provinciales de décembre 2008. Robert Bourassa et Gérald Godin ont déjà représenté la circonscription de Mercier.

Administration municipale

Le maire de l'arrondissement est Luc Ferrandez Projet Montréal. Les conseillers de la ville sont Richard Ryan, Alex Norris (Projet Montréal, District du Mile End), Carl Boileau, Josée Duplessis (Projet Montréal, District de De Lorimier), Richard Bergeron et Piper Huggins (Projet Montréal, District de Jeanne-Mance).

Voir aussi

Références

Liens externes

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