Jacques Fesch

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Jacques Fesch
Information
Naissance
Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise)
Décès (à 27 ans)
Paris, prison de la Santé
Nationalité Drapeau de la France Français
Sexe Masculin
Condamnation
Actions criminelles Meurtre d'un gardien de la paix

Jacques Fesch (né le à Saint-Germain-en-Laye et mort le à Paris) est un Français condamné à mort pour un vol à main armée suivi du meurtre d'un gardien de la paix, commis le à Paris.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

Jacques Fesch voit le jour le dans une famille aisée. Il est le fils de Georges Fesch, directeur de banque et pianiste belge qui se réclame du lignage Fesch dont le cardinal Joseph Fesch était l'oncle maternel de Napoléon Bonaparte, et de Marthe Hallez[1]. Sa mère, Marthe, femme pieuse et mère au foyer, élève ses trois enfants : deux filles, nées 4 et 8 ans avant Jacques, et son petit dernier, aux caprices duquel elle cède souvent et qu'elle pourrit d'attentions bourgeoises[2].

Dans les années 1920, son père, qui dirige une banque pour les étrangers, s'installe avec sa famille à Paris, avant d’aller s'installer à Saint-Germain-en-Laye. Jacques reçoit dans son enfance une éducation religieuse dont il se détache assez tôt. De 1938 à 1947, il fait ses études à l'école Saint-Érembert, puis intègre le lycée Claude-Debussy. Ses amis se souviennent de lui comme de quelqu'un de mou et d'absent. Il ne s'intéresse à rien, s'ennuie, n'étudie pas et quitte le lycée sans avoir obtenu le bac. À cette époque, il sort beaucoup, fréquente Saint-Germain-des-Prés et les boîtes de jazz et, servi par un physique avantageux, se présente comme un grand séducteur de jeunes femmes. Tout au long de son enfance, il reste néanmoins marqué par la forte personnalité de son père, par la grande érudition de celui-ci, ainsi que par son affirmation d'homme athée. Ne se sentant pas à la hauteur d'un tel père, il aura des difficultés à s'identifier à lui. Les rapports difficiles entre ses parents instaurent dans la durée un climat familial instable[3].

Jacques Fesch rencontre Pierrette Polack, sa future femme, lorsqu'il est encore lycéen. De 1950 à 1951, il accomplit son service militaire en Allemagne, dont il sort avec le grade de caporal et un certificat de bonne conduite. Son livret militaire indique cependant qu'il est mauvais tireur. Pierrette tombe enceinte pendant qu'il effectue encore son service militaire et il l'épouse à Strasbourg le . Les parents Fesch voient cette union d'un très mauvais œil car Pierrette est juive, et eux, antisémites. Le couple sans ressource s'installe donc chez les parents de la mariée et le , Pierrette donne naissance à une fille, prénommée Véronique[4]. Le père de Pierrette offre à Jacques Fesch un emploi, mais ce dernier abuse de sa confiance et détourne des fonds à son profit. Jacques Fesch est donc mis à la porte de chez ses beaux-parents et sa femme ne le suit pas. Avant cette éviction, sa mère lui avait offert un million de francs afin qu'il « essaie de [se] tirer au plus vite des pattes de ces sales juifs » et de monter une société de livraison de charbon pour faire concurrence à son beau-père[5]. Avec la moitié de cette somme il avait achèté une voiture de sport, une Simca décapotable aux fauteuils en cuir vert, et continué à séduire les femmes, tandis qu’il « flambait » le reste ; il ne livrerait jamais de charbon.

En , il rencontre Thérèse Troniou et entame une relation avec elle ; de cette relation naît, en , à l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul de Paris, un garçon, le petit Gérard. Gérard est placé à l'Assistance publique Page d'aide sur l'homonymie puis dans des familles d’accueil. Il ne sera jamais adopté. Quand il a dix ans, l'administration décide de changer son nom : Troniou est transformé en Droniou, au prétexte d'une erreur de graphie. Il ne découvre ses origines qu'en 1994 à la faveur d'un reportage dans un magazine sur Jacques Fesch, car une de ses amies avait trouvé une ressemblance entre la photo de Jacques Fesch et lui. Gérard prend alors contact avec Jean Duchesne, le biographe de Jacques Fesch, et des recoupements permettent d'établir le lien de filiation, notamment grâce au nom de Troniou, qui est celui de sa mère et que lui-même a porté jusqu'à l'âge de dix ans. Gérard est reconnu en 2007, par décision de justice, comme le fils naturel de Jacques Fesch[6].

Affaire criminelle[modifier | modifier le code]

Comptoir du 39 rue Vivienne, à l'angle de la rue Saint-Marc, à Paris.

Désœuvré, sans but à la suite de son licenciement par son beau-père, Jacques Fesch est fasciné par les ouvrages Seul à travers l'Atlantique et À la poursuite du soleil du navigateur Alain Gerbault. Il passe commande à un chantier naval de La Rochelle de la construction d'un voilier neuf afin de tenter l'aventure, mais comme il n'a pas l'argent pour le financer, il emprunte le revolver de son père et le jeudi , vers 17 h 40, au 39 rue Vivienne, dans le quartier de la bourse de Paris, il entre avec son complice Jacques Robbe, dit Criquet, dans le Comptoir de Change et de Numismatique, nom du bureau de change d'Alexandre Silberstein pour voler à ce dernier les pièces d'or qu'il était venu commander la veille du braquage : 2 lingots, 100 napoléons, 44 pièces de 20 dollars et 25 pièces de 50 pesos, soit deux millions d'or (en anciens francs). Mais son complice, selon lui non informé des projets de Fesch, prend peur, sort et alerte un agent dans les termes suivants : « Vite, mon meilleur ami est en train de faire une bêtise ». Pendant ce temps, Fesch, qui a verrouillé la porte et sorti son revolver de sa sacoche, menace le changeur qui essaie de le raisonner en lui disant qu'il est un ancien combattant, qu'il va gâcher sa vie. Fesch s'impatiente et le frappe de deux coups de crosse, mais ce faisant, fait tomber son arme et se tire par inadvertance une balle dans la main gauche en la ramassant. Il rafle la caisse pour environ 300 000 anciens francs. Mais la victime s'est remise de ses coups et appelle à l'aide[7].

Revolver en main, Fesch tente de couvrir sa fuite. Des passants donnent la chasse au malfaiteur qui réussit, à la faveur de la nuit tombante, à semer ses poursuivants et trouver refuge au cinquième étage de l'immeuble du 9 boulevard des Italiens. Après s'être calmé, il redescend jusqu'à la cour. Le concierge a entre-temps alerté un agent de police, Jean-Baptiste Vergne, autour duquel s'est formé un attroupement. Fesch essaye de prendre un air détaché, passe à côté du concierge et de l'agent de police, et se dirige vers la porte calmement mais il est reconnu par un badaud. Vergne dégaine et lui crie : « Haut les mains, ou je tire ! ». Fesch qui a perdu ses lunettes dans sa fuite, se retourne et tire, au jugé, maniant son arme dans la poche de son imperméable[8],[9],[10],[11]. Touché en plein cœur, le gardien de la paix Vergne, veuf de trente-cinq ans et père d'une petite fille de deux ans, meurt sur le coup. Fesch reprend sa course éperdue, blesse gravement à la nuque un passant, Raymond Lenoir, qui tente de l'agripper[12], dévale les marches de la station de métro Richelieu-Drouot et tire encore deux coups de feu avant d'être stoppé par des portes fermées et maîtrisé par un passant de 28 ans, Georges Plissier, qui parvient à le désarmer[13].

Enquête[modifier | modifier le code]

Jacques Fesch est immédiatement conduit au commissariat. Étant donné qu'il a tué un policier, c'est le commissaire divisionnaire Max Fernet, chef de la brigade criminelle, qui prend personnellement la direction de l'enquête. Jacques Fesch reconnaît immédiatement les faits mais n'exprime aucun regret ni remords, sauf celui de s'être fait prendre. La police fait venir Alexandre Silberstein, qui le reconnaît formellement ainsi que son complice. Les deux suspects sont dans la foulée conduits au 36, quai des Orfèvres. Les inspecteurs commencent par gifler copieusement Jacques Fesch, qui est ensuite entendu par Fernet. Le suspect expose au commissaire ses motivations : financer l'achat d'un voilier pour gagner Tahiti. L'enquête est vite bouclée et le commissaire divisionnaire conclut que Fesch a prémédité son projet de braquage seul, qu'il a enlevé le cran d'arrêt de son arme en avance, avec l'intention de tuer, et qu'il a manipulé son complice.

Incarcération et conversion[modifier | modifier le code]

Dans l'attente de son procès, Jacques Fesch est incarcéré pendant trois ans dans une cellule de la prison de la Santé, à Paris. Isolé, tourmenté et plein de questionnements, il se met à lire et à écrire, jusqu'à y passer ses journées entières. Lui qui n'avait rien fait à l'école se bâtit une culture littéraire et entame un cheminement intellectuel, puis spirituel. Durant cette période, plusieurs personnes contribuent à l'éveil de sa foi.

Il reçoit une fois par semaine la visite de son avocat, Paul Baudet (1907-1972)[14], ténor du barreau de Paris de l'époque recruté par ses parents. Baudet joue un rôle dans le cheminement spirituel de son client. En homme profondément croyant, Baudet va tous les jours à la messe. Originaire de Bourges, il est venu à Paris pour y faire carrière mais également pour échapper à la stigmatisation dans laquelle le tenait son homosexualité dans une ville de province dans les années 1950. D'abord tenté par une retraite dans l'abbaye Notre-Dame de la Trappe, située dans l'Orne, il a finalement fait vœu de chasteté et décidé de vivre sa vocation à travers son métier d'avocat. Chacune de ses visites à Fesch dure des heures, pendant lesquelles les deux hommes parlent de l'affaire, mais aussi de la souffrance, du châtiment, de la pénitence et de la rédemption. Fesch résiste au début, ressemblant en cela à son père anticlérical, et surnomme dans un premier temps son avocat « la panthère de Dieu ».

Pendant ses années de détention, il entretient une correspondance régulière avec des proches, notamment avec sa mère, personne très croyante, qui lui fait parvenir en prison en un ouvrage de vulgarisation sur les apparitions mariales de Fátima. Pour Fesch, c'est une révélation. « À la racine du mal, de tout mal, se cache le péché, c'est-à-dire le refus de l'amour, le refus de Dieu. Le péché, c'est le refus de l'amour ». Il apprend en détention le décès de sa mère survenu le à la suite d'un cancer[15],[16],[17]. Il écrit également à frère Thomas, jeune moine également originaire de Saint-Germain-en-Laye. Les deux hommes ne se connaissent cependant pas. Au début, le jeune moine lui écrit par charité chrétienne et Jacques Fesch ne répond pas dans l'immédiat. À mesure que grandit sa foi, il noue avec le jeune moine une relation épistolaire nourrie. Sa belle-mère enfin recueille ses pensées dans un journal spirituel.

Il demande à se confesser et s'entretient régulièrement avec le père Devoyod, aumônier de la prison. Il communie d'abord une fois par mois, puis tous les quinze jours, puis toutes les semaines, et enfin presque tous les jours. L'aumônier lui fournit une abondante lecture religieuse.

Ces lectures, correspondances, entretiens, lui permettent de renouer peu à peu avec la foi perdue dans sa jeunesse. Cela le change complètement, il devient mystique (il reçoit un choc spirituel au cours de la nuit du ), écrit des textes spirituels et regrette son crime et tout le mal qu'il a causé[18],[19].

Procès[modifier | modifier le code]

Le procès devant la cour d'assises de Paris commence le pour une durée de trois jours. Y assistent la famille de la victime de même que cinq syndicats de police. Ces derniers, selon Jacques Robbe, auraient fait pression à l'approche du procès sur le gouvernement et la cour pour que l'accusé soit condamné à mort[20], à défaut de quoi ils menacent de ne pas assurer le service d'ordre pour la visite de la reine d'Angleterre[21] en avril à Paris.

Robbe et Blot comparaissent en liberté conditionnelle. Le premier cité, en tant que complice présumé, sera acquitté car il est allé trouver un agent de police au début de l'attaque à main armée. Le second, cité en tant que complice présumé, à qui il est reproché d'avoir participé à l'organisation du braquage au cours de plusieurs réunions, est également acquitté, semble-t-il, pour absence de preuve. Tous deux sont donc reconnus innocents.

À cette époque, le Code pénal dispose que le meurtre entraînera la peine de mort lorsqu'il aura été accompagné, précédé ou suivi d'un autre délit. Or, c'est précisément le cas d'espèce : vol suivi d'un meurtre. L'enjeu du procès n'est donc pas d'établir les faits ou la culpabilité, puisque Jacques Fesch a tout reconnu, mais plutôt de cerner sa personnalité. S'agissant d'un « blouson doré », selon l'expression de l'époque pour désigner la jeunesse privilégiée décadente, le procès attire l'attention des médias et de l'opinion publique.

Pour sa défense, Jacques Fesch indique qu'il est myope et que, sans ses lunettes, perdues lors de la course-poursuite, il a tiré sur le policier sans viser. Vient le témoignage de Thérèse, qui affirme devant la cour que l'accusé lui a fait un enfant en l'ayant pratiquement violée. Sa femme Pierrette dresse de lui le portrait d'un homme immature et renfermé, ne discernant ni le bien ni le mal, peinant à distinguer la fiction de la réalité. Elle accuse ses parents de ne pas lui avoir donné de sens moral. Elle conclut en disant qu'il se savait incapable de concrétiser ses rêves de voyage, sans avoir la force de retomber sur terre.

Son avocat, Paul Baudet, n'évoque pas la conversion religieuse de son client. Il plaide :

« Jacques Fesch est un être que le hasard a pris dans une action tragique. Il a agi dans l'affolement. Il a tiré dans la folie de la poursuite. Est-ce que, vraiment, il doit être promis à la mort ? La mort que l'on souhaite pour lui est-elle proportionnée à celle qu'il a donnée ? Hier, lorsqu'on le poursuivait, c'était la mort dans le tumulte, dans la déraison. Demain, à l'échafaud, ce sera la mort raisonnée et froide. Hier, c'était la faillite de la volonté trompée par l'instinct animal. Demain, ce sera la froide détermination de vos volontés qui conduira à la guillotine[22]. »

L'avocat général Sudaka[23] conclut avoir cherché dans le dossier des éléments en faveur de l'accusé mais n'y avoir trouvé que le cancre, le jouisseur, le voleur, l'assassin. Après une heure et quart de délibérations, le , jour du 27e anniversaire de l'accusé, le jury de la cour d'assises de la Seine le condamne à la peine de mort sans circonstances atténuantes, à deux voix de majorité.

La demande de grâce auprès du Président René Coty est rejetée[24].

Exécution de la peine[modifier | modifier le code]

À la veille de son exécution, conformément à sa foi et au lien qu'il entend consacrer avec son épouse au-delà même de la mort, il complète son mariage civil par un mariage religieux. Il passe ses derniers instants à écrire à sa belle-mère, son avocat, sa femme, au moine. « Dans cinq heures je verrai Jésus, qu'il est bon, notre Seigneur ».

Il est guillotiné le 1er octobre 1957 à l'aube dans la cour de la prison de la Santé par le bourreau André Obrecht[25].

Il est inhumé au cimetière ancien de Saint-Germain-en-Laye[26].

Postérité[modifier | modifier le code]

Depuis sa mort, Fesch est considéré par certains catholiques et par l’Église comme un exemple de rédemption par la foi, notamment après la publication de ses lettres écrites pendant son incarcération et réunies dans deux volumes, Lumière sur l'échafaud et Cellule 18. Pendant des années, sa veuve et sa fille respectent et défendent sa mémoire.

Grâce au travail effectué par le père Augustin-Michel Lemonnier dans les années 1970 et par une carmélite, sœur Véronique, dans les années 1980, Pierrette et Véronique Fesch font publier, en étroite collaboration avec ces deux religieux, les écrits de Jacques Fesch afin de transmettre ce témoignage au public[27],[28],[29].

Jacques Fesch avait eu un fils d'une autre union, auquel il écrivit dans une lettre « à son fils Gérard », écrite avant sa fin : « Qu'il sache que s'il n'a pu être mon fils par la loi, il l'est selon la chair et son nom est gravé dans mon cœur[30]. » En 2016, Gérard Fesch, fils de Jacques Fesch, entame une procédure pour obtenir la réhabilitation judiciaire de son père[31]. Cette réhabilitation étant impossible selon la loi actuelle, il a déposé une question prioritaire de constitutionnalité auprès de la Cour de cassation, que celle-ci a transmise, en , au Conseil constitutionnel[32]. En février 2020, le Conseil constitutionnel déclare la loi relative à la réhabilitation conforme à la Constitution (ce qui empêche effectivement la réhabilitation de Jacques Fesch) tout en laissant la possibilité au Parlement de créer une procédure judiciaire spécifique pour permettre le rétablissement de l'honneur des personnes exécutées après condamnation à mort[33].

Publications[modifier | modifier le code]

  • Jacques Fesch (préf. André Manaranche), Dans cinq heures je verrai Jésus : Journal de prison, Paris, Sarment-Fayard, , 319 p. (ISBN 2866791681) ; deuxième édition avec préface du père Daniel-Ange (Sarment-Jubilé).
    • Édition en disque CD de quelques extraits de lettres interprétés par Luc Reydel, avec la participation de Claire Meunier et de Michael Lonsdale, par les Éditions Jade (1994-2007).
  • Jacques Fesch (préf. Pierrette Fesch), Jacques Fesch : Œuvres complètes, Paris, Éditions du Cerf, , 592 p. (ISBN 978-2-204-09811-3)
  • Jacques Fesch (auteur) et Augustin-Michel Lemonnier (éditeur scientifique) (préf. Michel Quoist), Lumière sur l'échafaud : Lettres de prison de Jacques Fesch, guillotiné le 1er octobre 1957 à 27 ans, Paris, Éditions ouvrières, coll. « Visages du Christ » (no 9), , 141 p., 16 cm (BNF 35167450).
  • Jacques Fesch (dir.), Lumière sur l'échafaud : Lettres de prison de Jacques Fesch, suivi de Cellule 18, Paris, Éditions ouvrières, coll. « À pleine vie », , 320 p. (ISBN 2-7082-2833-1). Réédition Paris, Pierre Téqui, 2007.

Adaptation théâtrale[modifier | modifier le code]

  • 2009 : Lumière sur l'échafaud avec Alain Sportiello. Mise en scène de Maria Blanco. Des représentations sont données à Paris dans la crypte de l'église Saint-Sulpice puis au théâtre du Ménilmontant. La pièce est jouée à Paris au Théâtre Essaïon du 10 mai au .
  • 2022 : Dans 5 heures, conversion d'un condamné relate le parcours de Jacques Fesch en détention de son incarcération à son exécution et témoigne de sa conversion. Au théâtre La Flèche du 8 octobre au 10 décembre 2022.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Mireille Cassin, Mystique public n°1, Cerf, , p. 11.
  2. Mireille Cassin, Mystique public. Jacques Fesch, entre ombres et lumière, Éditions du Cerf, , p. 63.
  3. Mireille Cassin, Mystique public n°1, Cerf, , p. 13.
  4. Véronique Fesch, 7 juillet 1951 - 21 janvier 2015, et postérité (2 fils : Timothée et Quentin).
  5. Interview de Pierrette [vidéo] FR3 - L'affaire Fesch 1999 sur YouTube à min 10 s
  6. « Au nom d'un père guillotiné », sur leparisien.fr, .
  7. (en) Leo Knowles, Modern Heroes of the Church, Our Sunday Visitor Publishing, (ISBN 1-931709-46-7), p. 161.
  8. Francisque Oeschger 1994, p. 16.
  9. Jean Duchesne et Bernard Gouley 1994, p. 21.
  10. André Manaranche 2003, p. 128.
  11. Gilbert Collard 2002, p. 70.
  12. Raymond Lenoir, typographe de 31 ans.
  13. Serge Garde, Rémi Gardebled et Valérie Mauro, Guide du Paris des faits divers : du Moyen âge à nos jours, Paris, Le Cherche Midi, , 377 p. (ISBN 978-2-7491-2946-4 et 2-7491-2946-X), p. 48.
  14. Bernard Sur, Histoire des avocats en France : des origines à nos jours, Dalloz, , p. 264.
  15. Jean Duchesne et Bernard Gouley 1994, p. 104 : « […] la mort de Madame Fesch mère, survenue le 7 juin 1956 ».
  16. Francisque Oeschger 1994, p. 86 : « En juin 1956, sa mère est au plus mal. Elle souffre d'un cancer et va bientôt mourir. »
  17. André Manaranche 2003, p. 75 : « Je t'écris juste un petit mot pour te faire part de la grande perte et douleur que j'éprouve: ma mère est morte hier matin à l'aube […] » (Lettre de Jacques Fesch au frère Thomas datée du 8 juin 1956).
  18. Jean Duchesne et Bernard Gouley 1994, p. 81 : « Ce que j'ai fait est abominable […]. J'ai perdu la tête, je ne comprends pas pourquoi j'ai fait cela, comment j'en suis arrivé là […] », Jacques Fesch.
  19. André Manaranche 2003, p. 129 : « J'étais complètement affolé. J'avais complètement perdu le contrôle de moi-même. Tout cela est du noir pour moi. Quant à l'agent de police, c'était une vague forme pour moi. Je mourais de peur. », Jacques Fesch ; p. 184 : « Que de malheurs j'ai pu provoquer ! Que de drames pour en arriver là. Que de conséquences ne dois-je pas et ne devrai-je pas supporter toute ma vie : la mort d'un homme, le malheur d'une femme et d'une jeune fille, deux enfants qui vont souffrir, une orpheline ! Que de mal ai-je pu faire autour de moi par mon égoïsme et mon inconscience ! » ; p. 276 : « Je présente mes excuses à Madame Vergne. Oh Madame ! Vous êtes en droit de me haïr, mais je vous dis mes regrets les plus sincères, comme à tous ceux à qui j'ai fait […] », Jacques Fesch.
  20. Interview de Jacques Robbe [vidéo] FR3 - L'affaire Fesch 1999 sur YouTube à 13 min 50 s
  21. Jean Knecht, « Elizabeth II à Paris », (consulté le ).
  22. Plaidoirie reproduite dans l'ouvrage de Jean Duchesne et Bernard Gouley 1994, p. 140.
  23. Jean-Marc Théyolleyre, « " C'est mon subconscient qui m'a commandé de tirer " déclare Jacques Fesch aux assises de la Seine tout en reconnaissant l'ensemble des faits qui lui sont reprochés », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  24. Jean Duchesne et Bernard Gouley 1994, p. 205.
  25. André Manaranche 2003, p. 308 : lettre et témoignage de Monsieur Mariani, directeur de la prison de la Santé de 1954 à 1960, au sujet du détenu Jacques Fesch : « […] Jacques a été exécuté le  : je peux affirmer que, lors des derniers moments de son existence, il a fait preuve d'un formidable courage et d'une grande correction vis-à-vis des personnes obligées d'assister à l'exécution; je me rappelle qu'il a tenu à adresser ses remerciements à Maître Baudet, au Père Devoyod et à moi-même. […] Il m'est arrivé, lorsque je faisais ma tournée en détention et au quartier des condamnés à mort, de bavarder avec Fesch et d'essayer de remonter son moral. Je peux donc dire que son comportement vis-à-vis du personnel a été exemplaire et que tous ceux qui l'ont côtoyé avaient le même sentiment que moi, c'est-à-dire que Fesch regrettait sincèrement son crime et était parfaitement amendable. C'est également l'avis de Maître Baudet et du Père Devoyod qui connaissaient mieux Fesch que moi et avaient avec lui des rapports plus fréquents que les miens. Je crois aussi me rappeler […] que Fesch a reçu le soutien total de sa famille. Pour terminer, je voudrais vous faire part de ce que je pense encore aujourd'hui au sujet de Fesch : c'est qu'il aurait été gracié si sa victime n'avait pas été un agent de la force publique. »
  26. Cimetières de France et d'ailleurs
  27. Jean Duchesne et Bernard Gouley 1994, p. 228-235 : « Avec Paul Baudet et le Père Thomas, la famille de Jacques Fesch a tout de suite commencé à dépouiller et à lire les écrits transmis par l'administration pénitentiaire. […] Une religieuse carmélite vient heureusement prendre le relais […]. Il est fait appel à un religieux de la même famille spirituelle, le Père carme Augustin-Michel Lemonnier. Il rédige quatre premiers chapitre sobres, rappelant les faits et les origines du condamné, en utilisant quelques coupures de presse de l'époque… Les chapitres suivants permettent de suivre l’évolution spirituelle du prisonnier, à travers ce qu'il confie à son ami bénédictin (Lettres de Jacques Fesch au Frère Thomas). Les Éditions Ouvrières, où le Père Lemonnier est connu, acceptent le manuscrit. Un titre est trouvé Lumière sur l’échafaud […] L'écho rencontré par Lumière sur l'échafaud conduira Pierrette et Véronique Fesch, Sœur Véronique, le Père Lemonnier et les Éditions Ouvrières à préparer un second volume, non sans scrupules, mais pour répondre à une attente. Ce sera en 1980, Cellule 18. Ce sont cette fois des lettres à sa belle-mère, Marinette Polack, la Maman de Pierrette, qui constituent l'essentiel. »
  28. Jean Duchesne et Bernard Gouley 1994, p. 234-235 : « Père salésien, […] Giacomo Maria Medica s'est passionné pour Jacques Fesch. Il fera la connaissance de Sœur Véronique et de la famille. Il accédera ainsi aux documents inédits et obtiendra le premier, dès 1982, une traduction italienne du dernier Journal de Jacques. […] Le Journal sera finalement édité en France par les éditions Le Sarment-Fayard en 1989, sous le titre Dans Cinq heures, je verrai Jésus. Et le cas de Jacques Fesch gagnera à cette occasion le soutien d'un avocat d'envergure, à la fois enthousiaste et conscient des difficultés, en la personne du Père jésuite André Manaranche. »
  29. André Manaranche 2003. Au sujet de la parution du journal spirituel intitulé Dans cinq heures je verrai Jésus, p. 314 : « Merci à Véronique Fesch d'avoir, après trente ans de silence, estimé en son âme et conscience, qu'elle pouvait, qu'elle devait, sans trahir Jacques, livrer à de nombreux lecteurs le réconfort de ces pages bouleversantes. »
  30. Le combat d'un fils pour la réhabilitation de son père guillotiné
  31. Louise Colcombet, « Le combat de Gérard Fesch, le fils du guillotiné », sur leparisien.fr, .
  32. « Le fils d’un homme guillotiné en 1957 demande sa réhabilitation : le Conseil constitutionnel doit statuer », sur sudouest.fr, .
  33. franceinfo avec AFP, « Le Conseil constitutionnel ouvre la voie à une forme de réhabilitation des condamnés à mort exécutés », sur Francetvinfo.fr, Franceinfo, (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Documentaires télévisés[modifier | modifier le code]

Voir : « Vidéothèque | Jacques Fesch »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )

  • 1989 : Le Glaive et la Balance de Charles Villeneuve, émission diffusée sur M6 Entretien avec Pierrette Fesch.
  • 1995 : Retour en grâce de José Dessart et Léon Michaux, film diffusé sur Planète Critique dans Télérama du 28 juin 1995. Présentation de l'histoire de Jacques Fesch et ensemble d'entretiens sur ce sujet dont un avec Pierrette Fesch.
  • 2000 : L'Affaire Jacques Fesch de Dominique Adt, film diffusé sur France 3
  • 2009-2010 : L'Affaire Jacques Fesch de Patricia Valeix, film diffusé sur 13e rue Histoire de l'affaire et ensemble d'entretiens avec différents intervenants tels le frère Thomas, Pierrette et Véronique Fesch. Critique dans Télérama datée de la semaine du 2 au 8 janvier 2010.
  • 2018-2019 : Jacques Fesch, l'assassin devenu saint de Pauline Verdu et Patrick Schimtt. Pallas Télévision. Résumé : Jacques Fesch, un braqueur condamné à mort et ayant trouvé la foi en prison, devient célèbre grâce à ses nombreux écrits. Documentaire diffusé sur Planète + Crime Investigation. (Des crimes presque parfaits, Saison 8, épisode 6).

Radio[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]