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Hôtel de Crillon

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hôtel de Crillon
L'hôtel de Crillon
Localisation
Pays
France
Commune
Paris
Coordonnées
Architecture
Type
Construction
Ouverture
Inauguration
Architecte
Style
Patrimonialité
Équipements
Étoiles
Chambres
147
Restaurants
Les Ambassadeurs
Gestion
Propriétaires
Gestionnaire
Hôtel Crillon (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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L’hôtel de Crillon, à Paris, est un des plus anciens et des plus luxueux hôtel au monde. Il est situé aux pieds des Champs-Élysées au no 10 au nord de la place de la Concorde.

Le Crillon est propriété depuis 2010 de la famille royale saoudienne[1].

Histoire

En 1758, le roi de France Louis XV commande à son architecte Jacques-Ange Gabriel, la réalisation sur la « place Louis XV » de deux façades identiques de part et d'autre de la rue Royale : la façade orientale qui fut occupée par l'Hôtel de la marine, tandis que le premier Hôtel de la Monnaie devait prendre possession de la façade occidentale. Mais cet emplacement fut en définitive jugé trop éloigné du quartier des affaires, et un arrêt du Conseil décida que le nouvel édifice s'éleverait à son emplacement actuel sur le Quai de Conti. Le terrain situé derrière la colonnade occidentale fut alors divisé en quatre lots qui furent cédés à des particuliers, à charge pour eux d'élever des hôtels particuliers derrière la façade de Gabriel :

  • L’hôtel de Coislin (no 4), le plus proche de la rue Royale, ne conserve du décor original que des boiseries en chêne ornées de guirlandes et de fleurs dans les salons de l'étage ;
  • L’hôtel de Plessis-Bellière (no 6), appelé aussi hôtel Pastoret, construit par l'architecte Pierre-Louis Moreau-Desproux pour un de ses amis, Rouillé de l'Estang (écuyer, secrétaire du roi et trésorier-général des deniers de la police). Elle fut la demeure du neveu de ce dernier, l'avocat, homme de lettres et homme politique Emmanuel de Pastoret ;
  • L’hôtel Cartier (no 8), appelé aussi hôtel Moreau, également œuvre de Moreau-Desproux qui se le fit bâtir pour lui-même ;
  • L’hôtel d'Aumont (no 10), à l'angle de la rue Boissy d'Anglas, occupée de nos jours par l'hôtel de Crillon, a été construit par l'architecte Louis-François Trouard, le décor intérieur étant réalisé par Pierre-Adrien Pâris. Il devient l'écrin de sculptures délicates, de boiseries ciselées, et de tapisseries monumentales. C'est là notamment que la reine Marie-Antoinette prenait ses leçons de piano.

Rebaptisée « place de la Révolution » après le 10 août 1792, l'ancienne place Louis-XV prendra sa dénomination actuelle sous le Directoire en 1795.

En 1788, l’hôtel d'Aumont est acquis par François Félix de Crillon, qui lui donnera son nom. Confisqué par le gouvernement pendant la Révolution française, il est finalement rendu à la famille de Crillon qui l'occupera jusqu’en 1907. En 1900, la façade de l'hôtel Crillon est classé monument historique[2].

Hôtel de prestige

En 1907, l'hôtel est racheté avec deux immeubles qui lui font suite dans la rue Boissy-d'Anglas, par la Société des grands magasins et des hôtels du Louvre (actuel Groupe du Louvre) qui décide de le transformer en palace. Le bâtiment subit alors une longue rénovation qui durera deux ans sous la conduite de l'architecte Gabriel-Hippolyte Destailleur. Celui-ci laisse intact l'escalier d'honneur, édifie les façades sur cour dans le style de Gabriel, mais fait démonter la plupart des décors intérieurs d'origine. Ainsi, dans le salon des Aigles du premier étage, modèle de salle à l'antique conçue par Pâris, il ne laisse en place que la sculpture du plafond mais fait copier les boiseries, les six portes monumentales et leurs encadrements et la glace, œuvre de l'ébéniste Bellangé, tandis que les originaux sont réinstallés dans l'hôtel de La Tour d'Auvergne (actuelle ambassade du Chili), avenue de La Motte-Picquet. D'autres boiseries se trouvent au Metropolitan Museum of Art de New York et à la villa Île-de-France, édifiée à Saint-Jean-Cap-Ferrat pour Béatrice Ephrussi de Rothschild.

L’hôtel de Crillon

À son inauguration le 11 mars 1909, l'hôtel de Crillon est le premier grand « hôtel de prestige » parisien doté d'une situation exceptionnelle, d'un confort luxueux et d'une renommée qui attira au fil des ans la préférence des têtes couronnées et des chefs d'États. C'est au Crillon que fut élaboré, du 3 février au , par le président américain Woodrow Wilson et les délégués alliés, le pacte constitutif de la Société des Nations (une plaque commémorative y a été apposée).

En 1964, 2 salons à l’étage sont classés monuments historiques.

En 1973, les hôtels de prestige comme Le Crillon, Le Lutetia, Le Louvre à Paris ou Le Martinez à Cannes sont réunis au sein de la filiale Concorde Hotels & Resorts du Groupe Taittinger (une des filiales hôtelières du Groupe du Louvre détenue majoritairement par la famille Taittinger).

Le groupe Taittinger et la Société du Louvre ont été vendus en 2005 par la famille Taittinger au groupe américain Starwood Capital Group. L’hôtel de Crillon fait partie des sept palaces parisiens, et est répertorié dans de nombreux guides comme l’un des plus prestigieux hôtels au monde.

En novembre 2010, Le Crillon fut cédé pour 250 millions d’euros par Starwood à un membre de la famille royale saoudienne.

À la suite de l'augméntation de la concurrence dans la capitale depuis quelques années, une fermeture complète pour deux ans des travaux est prévue à partir du 31 mars 2013[3].

L’hôtel de Crillon sur la place de la Concorde à Paris.

Chambres et suites

L'hôtel compte 103 chambres et 44 suites. Les suites les plus connues se situent au cinquième étage de l’hôtel : la suite Bernstein et la suite Louis XV donnant sur la place de la Concorde. Ces deux suites associées à la chambre 552 forment la Grande Bernstein.

Les suites présidentielles du troisième étage peuvent toutes communiquer et possèdent également une vue sur la place.

Restauration

Le jeune et talentueux Christopher Hache a pris ses fonctions de chef des cuisines de l'hôtel de Crillon au mois de janvier 2010, prenant ainsi la suite de Jean-François Piège. En avril 2010 le restaurant Les Ambassadeurs rouvre ses portes dans un décor revu. Il décroche une nouvelle étoile au Guide Michelin en 2011.

  • Restaurant l’Obélisque
  • Le Jardin d’Hiver
  • Le Patio en été.

Le bar de l'hôtel a été créé par le sculpteur César.

Direction

Luc Delafosse succède à Jean-Claude Messant le 19 janvier 2010. Il a notamment précédemment dirigé le Ritz de Londres et l’hôtel Burj Al Arab à Dubaï.

Événements

Le prince Henri de Polignac y est né, le 2 janvier 1878.

En 1998, l’équipe de France de football a présenté la coupe du monde de Football au public depuis la terrasse à l’étage.

Miss France s’y fait photographier le lendemain de son élection.

Associations importantes

Depuis 1992, l'établissement accueille, chaque année à l'automne, le célèbre Bal des débutantes, l'un des événements mondains les plus courus du monde, en bénéficiant de l'histoire de bal au sein de ce bâtiment. Non seulement les jeunes filles du gotha mais également celle des vedettes internationales sont invitées pour la danse et le dîner. Il est important que ce bal soit caritatif[4].

Si les prix de littérature sont traditionnellement reliés aux restaurants, le prix Femina est particulièrement distingué. Car depuis longtemps il s'agit de l'Hôtel de Crillon auprès duquel le jury présente ses lauréats, au début du mois de novembre. Les prix sont attribués, à la fin d'un repas consacré à cet événement.

Menu de Fémina le 5 novembre 2012 : Fois Gras mi-cuit aux sésames grillés, poire confite fondante ~ Filet de turbot poêlé, forestières et compotées d'oignons ~ Mille-feuille à la vanille « Bourbon » [5].

Curiosité

Ancienne plaque de rue sous verre indiquant PLACE LOUIS XVI.

À l’angle de la rue Boissy-d’Anglas et de la place de la Concorde au dessus de la plaque actuelle, une plaque indique son ancien nom de place Louis XVI qui fut le sien pendant quatre ans à partir de 1826.

Anecdote

L’« épisode de la cinquième colonne » concerne le passage de Charles de Gaulle sur la place de la Concorde lors de sa descente triomphale des Champs-Élysées, le 26 août 1944. La foule essuie des tirs provenant, semble-t-il, de l’hôtel Crillon. À ce moment, quelqu’un crie « C’est la cinquième colonne ! », sans doute pour signifier qu’il s’agissait d’Allemands embusqués. Mais un chef de char d’assaut comprenant que les tirs viendraient de la cinquième colonne de la façade de l’hôtel, et criant « la cinquième colonne » donne l’ordre au tireur de viser cette cible. En effet la cinquième colonne en partant de la rue Royale est d’une autre couleur que les autres.

Notes et références

Annexes

Articles connexes

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