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Gonzague Saint-Bris

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Gonzague Saint-Bris
Gonzague Saint-Bris en 2011.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Gonzague Marie Joseph Vincent François Saint-Bris
Nationalité
Activités
Père
Hubert Saint-Bris (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Jean Saint-Bris (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Paul Saint-Bris (d) (neveu)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Label
Site web
Distinctions
Liste détaillée
Œuvres principales
La Malibran la voix qui dit je t'aime (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture familiale au cimetière des Ursulines à Amboise.

Gonzague Saint-Bris, né le à Loches (Indre-et-Loire) et mort dans un accident de la route le à Saint-Hymer (Calvados), est un écrivain et journaliste français.

Gonzague Marie Joseph Vincent François Saint-Bris, né à Loches le , est le fils d'Hubert Saint-Bris (1915-1979), diplomate, ancien élève de l'École nationale d'administration[1], et d’Agnès Mame (1924-2020), poétesse amatrice[2]. Prénommé Gonzague en souvenir de son cousin résistant Gonzague de Saint-Geniès, il est deuxième d’une famille de huit enfants.

La famille Saint-Bris, originaire de Monflanquin (Lot-et-Garonne)[3] où Pierre Saint-Bris (1740-1822) était médecin en 1812[4], s'établit en Touraine où elle acquit le le château du château du Clos Lucé à Amboise[5] qu'elle possède toujours et où Gonzague Saint-Bris passe son enfance. Son arrière-grand-père Georges Saint-Bris (1841-1922), compositeur de musique, obtint un titre de comte romain héréditaire par bref pontifical du 15 août 1874[6],[7] (titre non reconnu en France, transmissible à la descendance de son frère aîné Jean Saint-Bris (1947-2004), mort dans un accident de la route en 2004[8]). Par sa mère, il est issu de Louis Mame, l'un des éditeurs de La Comédie humaine de Balzac[9].

Écrivain et journaliste

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Autodidacte, il est successivement journaliste à La Vigie marocaine (1967) au Maroc puis à La Nouvelle République à Tours (1968), critique littéraire, animateur sur la radio Europe 1 (deuxième moitié des années 1970), en particulier de l'émission La ligne ouverte, offrant la parole aux auditeurs et proposant « d’inoubliables instants de radio »[10], chroniqueur au Figaro (1980), fondateur et animateur de la radio libre Méga l'O (1981), directeur de la stratégie et du développement du groupe Hachette Filipacchi Médias (1987-2001), chargé de mission au ministère de la Culture et de la Communication (1986-1988), directeur-propriétaire du magazine Femme. Il est chroniqueur pour Paris Match, notamment lors d'événements concernant les familles princières ou royales. À la suite d'un passage de Gonzague Saint-Bris dans l'émission de télévision américaine Good Morning America, Michael Jackson demande que l'écrivain l'accompagne durant son voyage en Afrique en . Gonzague Saint-Bris en tire un livre Au paradis avec Michael Jackson sorti en 2010. En , il refait à dos de mulet le trajet effectué en 1516 par Léonard de Vinci à travers les Alpes lorsqu'il fut invité en France par François Ier[11].

Il est membre de l'Académie Alphonse-Allais et membre du jury du prix du Guesclin. À sa mort, le jury fonde en son honneur, le Trophée de la biographie Gonzague Saint-Bris, décerné chaque année.

Organisateur de manifestations culturelles

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Attaché à la Touraine — il est conseiller municipal de Loches de 1989 à 1995, il y mène pendant près de quarante ans des actions culturelles. Il participe en 1978 à la création du mouvement Le Nouveau Romantisme, l'Académie romantique (avec Patrick Poivre d'Arvor, Brice Lalonde, Francis Huster, Étienne Roda-Gil et Frédéric Mitterrand)[12], il participe également à des clips culturels, à des radios libres, à la Marche Balzac, à la Marche George Sand. En 1995, il crée le festival littéraire La Forêt des livres à Chanceaux-près-Loches, une petite commune forestière, qui reçoit chaque dernier dimanche d'août des auteurs, en avant-première de la rentrée littéraire, À cette occasion, plusieurs prix sont attribués dans le cadre du prix littéraire Les Lauriers verts. Le succès de ce festival ira croissant, jusqu'à accueillir plus de 50 000 visiteurs lors des dernières éditions. Le festival est renommé Les écrivains chez Gonzague Saint-Bris après le décès de son fondateur.

Il fonde en 1983 le Festival du film de Cabourg, également appelé Journées romantiques dont le trophée remis aux lauréats porte le nom de Swann d'or, en référence à Marcel Proust.

Candidat à l'Académie française

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Gonzague Saint-Bris en 2007, photographié par Armand Langlois au Clos Lucé.

Il est à quatre reprises et en vain, candidat à l'Académie française. Le , il est candidat au fauteuil de Michel Droit, mais est battu par Pierre Nora. Le , il se présente au fauteuil de Bertrand Poirot-Delpech : les académiciens préfèrent n'élire personne, l'élection est blanche[13]. Ensuite, le , il est candidat au fauteuil de Jean Dutourd : l'élection est de nouveau blanche. Enfin, il se présente le au fauteuil de René Girard. Encore une fois, l'élection est blanche[14].

Il est régulièrement l'invité d'émissions de télévision (Secrets d'Histoire, Midi en France, etc.)

Il est membre du jury de l'élection de Miss France 2005 à Tours

Gonzague Saint-Bris meurt le dans un accident de la route sur la départementale 675 à hauteur de Saint-Hymer, non loin de Pont-l'Évêque (Calvados)[15],[16]. Sa compagne Alice Bertheaume, qui conduisait la voiture, une Renault Mégane, a tenté d’éviter un renard, projetant la voiture contre un arbre. Elle avait 0,80 gramme d'alcool dans le sang. Gonzague Saint Bris, dont la ceinture de sécurité n'était pas attachée, a été éjecté et tué sur le coup, sa compagne légèrement blessée[16],[17],[18]. Le soir du drame, le couple sortait d'une réception passée à Deauville, après avoir dîné dans un restaurant de la ville pour rejoindre Bonneville-la-Louvet où il devait passer la nuit[19].

Ses obsèques ont lieu le en la collégiale Saint-Denis d'Amboise et l'inhumation au cimetière des Ursulines de cette même ville, non loin du Clos Lucé[20].

Sa compagne Alice Bertheaume est jugée le par le tribunal correctionnel de Lisieux et condamnée à six mois de prison avec sursis pour « homicide involontaire par conducteur sous l'emprise d'un état alcoolique »[21].

Vie privée

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Plaque 5 rue Pelouze (8e arrondissement de Paris), où il vécut.

Le , Gonzague Saint-Bris se marie avec Clémence de Lasteyrie du Saillant, nièce du président de la République Valéry Giscard d'Estaing[22],[23]. Ils divorcent avant 1989.[réf. nécessaire]

Depuis presque trois ans, il avait pour dernière compagne Alice Bertheaume, chargée de communication à Paris[21].

Décorations

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Gonzague Saint Bris en 2004, à un salon du livre en Normandie.

Il est l'auteur de près d'une quarantaine de livres, dont Le Romantisme absolu, de récits historiques (Les Égéries russes, et Je vous aime inconnue, Le Coup d'éclat du ) et de biographies comme celles de Vigny, Dumas, Balzac, Flaubert, La Fayette.

En 2002, son ouvrage d'inspiration autobiographique Les Vieillards de Brighton est récompensé par le prix Interallié, puis son roman L'Enfant de Vinci par le prix des romancières en 2006. Dès sa parution, ce dernier avait été salué en ces termes par Julien Gracq[28] :

« Les vigoureux apports imaginatifs qui surgissent — pour vous particulièrement — de la vallée de la Loire, habitée, naviguée, rêvée, photographiée par vous, vous ont donné un de vos meilleurs livres. Le temps y devient flexible et l’histoire s’y incorpore familièrement. Merci pour ce livre hanté par les chroniques fabuleuses, la géographie des paysages, mais encore plus par la légende, par le souvenir et par le songe. »

Le , il reçoit le prix Hugues-Capet, mention « Grand prix spécial », pour l'ensemble de son œuvre, dont sa biographie Louis XI, le méconnu.

Il apparaît comme frère Gonzague, l'un des maîtres de l'ordre des chevaliers de Rhodes, dans la bande dessinée Général Leonardo d'Erik Svane et Dan Greenberg[29].

Ouvrages historiques

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  • La Nostalgie, camarades !, Albin Michel, 1982.
  • Les Histoires de l'Histoire, Michel Lafon, 1987.
  • Les Dynasties brisées, Jean-Claude Lattès, 1992.
  • Les Aiglons dispersés, Jean-Claude Lattès, 1993.
  • Les Septennats évanouis, Jean-Claude Lattès, 1995.
  • Romans secrets de l'Histoire, Michel Lafon, 1996.
  • Les Vingt ans de l'Aiglon, Taillandier, 2000.
  • Le Coup d’éclat du , Taillandier, 2001.
  • Les Princes du romantisme, Robert Laffont, 2003.
  • Un ruban de rêve : le premier festival de Cannes, Steinkis Groupe / Éditions Prisma, (lire en ligne).
  • Déshabillons l'histoire de France : tableau des mœurs françaises, Xo Éditions, 2017.
  • Aristocrates rebelles, Les Arènes, 2017.

Biographies

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Autre publications

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Bibliographie

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Notes et références

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  1. (SUDOC 108529878).
  2. Jean-Joseph Julaud, La Littérature française pour les nuls, edi8, , 806 p. (ISBN 978-2-7540-6995-3, lire en ligne), p. 1127.
  3. Christophe Lucet Léonard de Vinci : voyage au Clos Lucé, où il vécut ses dernières années, publié le 11 mai 2019 sur le site sudouest.fr.
  4. Dictionnaire des sciences médicales, 1812, page 67.
  5. Marguerite Coleman, Histoire du Clos-Lucé, Tours, Arrault et Cie, 1937, pp. 93-94.
  6. Annuaire de la noblesse de France, Volume 48, 1892, page 358.
  7. Luc Boisnard, Dictionnaire des anciennes familles de Touraine, Éditions régionales de l'Ouest, Mayenne, 1992, p. 371.
  8. « Jean Saint-Bris, l'âme du Clos-Lucé », Le Figaro, 11 mars 2004
  9. Françoise Dargent, « Mort tragique de l'écrivain Gonzague Saint Bris », Le Figaro,‎ (ISSN 0182-5852, lire en ligne, consulté le ).
  10. Éric de Bellefroid, « L'écrivain Gonzague Saint Bris décède dans un accident de voiture », La Libre Belgique,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. Gonzague Saint Bris, « Dans les pas de Léonard de Vinci », sur parismatch.com, .
  12. Alain Louis Sire et Gilles Brochard, La bataille romantique, Nouvelles Éditions Oswald, , p. 63.
  13. « Gonzague Saint Bris retente sa chance à l'Académie française », sur lexpress.fr.
  14. « Élection blanche au fauteuil de M. René Girard (F37) | Académie française », sur www.academie-francaise.fr (consulté le )
  15. « L'historien Gonzague Saint Bris décède brutalement en Normandie », Le Point, 8 août 2017.
  16. a et b « L’écrivain Gonzague Saint Bris meurt dans un accident de la route », sur www.francetvinfo.fr, .
  17. L'écrivain Gonzague Saint Bris est mort, Le Figaro.
  18. L’écrivain Gonzague Saint Bris meurt dans un accident de voiture, Le Monde.
  19. Le Progrès, « Décès de Gonzague Saint Bris : sa compagne alcoolisée et en excès de vitesse ? », Le Progrès, Lyon,‎ (lire en ligne).
  20. https://www.purepeople.com/article/obseques-de-gonzague-saint-bris-apres-l-horreur-sa-famille-reunie-pour-l-adieu_a247561/1
  21. a et b Le Point, magazine, « Mort de Gonzague Saint Bris : sa compagne condamnée à six mois avec sursis », Le Point,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  22. Paris Match, no 1584, 5 octobre 1979, p. 125.
  23. Philippe Rioux, « Le dernier des dandys Gonzague Saint-Bris », ladepeche.fr, 8 août 2017.
  24. Décret du 31 décembre 1997 portant promotion et nomination dans l'ordre national de la Légion d'honneur
  25. La nouvelle République, 27 août 2013
  26. Biographie de Gonzague Saint-Bris in Who's who in France, 2017
  27. La nouvelle République, 5 septembre 2014
  28. Citation extraite du site livres.fluctuat.net.
  29. Erik Svane & Dan Greenberg, Général Léonardo, t.2 : Croisade vers la Terre Sainte, éd. Paquet.

Liens externes

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