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Chlorure de mercure(I)

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Calomel
Image illustrative de l’article Chlorure de mercure(I)
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Modèles 2D et 3D
Identification
Synonymes

dichlorure de dimercure
chlorure mercureux

No CAS 10112-91-1
No ECHA 100.030.266
No CE 233-307-5
SMILES
InChI
Apparence poudre cristalline blanche[1]
Propriétés chimiques
Formule Cl2Hg2Hg2Cl2
Masse molaire[2] 472,09 ± 0,04 g/mol
Cl 15,02 %, Hg 84,98 %,
Propriétés physiques
fusion Point de sublimation : 400 à 500 °C
Solubilité dans l'eau : quasi nulle (2,2 × 10−3 g·kg-1 à 20 °C)
Masse volumique 7,15 g·cm-3[1]
Thermochimie
S0solide 192,52 J·mol-1·K-1
ΔfH0solide -265 kJ/mol
Cristallographie
Système cristallin Quadratique
Réseau de Bravais Centré I
Classe cristalline ou groupe d’espace 4/m 2/m 2/m
Holoédrie tétragonale
Propriétés optiques
Indice de réfraction 1,97 - 2,65
Précautions
SGH[3]
SGH07 : Toxique, irritant, sensibilisant, narcotiqueSGH09 : Danger pour le milieu aquatique
Attention
H302, H315, H319, H335 et H410
SIMDUT[4]
D1B : Matière toxique ayant des effets immédiats graves
D1B,
Transport
-
   2025   
Minéralogie
Échelle de Mohs 1,5-2
Éclat adamantin

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

Le chlorure de mercure(I) ou chlorure mercureux est un composé inorganique du mercure et du chlore, de formule chimique Hg2Cl2. Il est encore souvent appelé « calomel », du nom de son minéral naturel.

Longtemps utilisé comme médicament, il est aujourd'hui surtout employé comme électrode de référence pour le titrage des solutions aqueuses.

Utilisation

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Le calomel est utilisé en électrochimie pour la fabrication d'électrodes au calomel saturées (ECS). Le potentiel de cette électrode vaut : E° = 0,244 V à 25 °C, dans le chlorure de potassium (KCl) saturé. On utilise les ECS comme électrodes de référence lors de nombreux titrages potentiométriques (mesure du pH…). Dans certains cas, comme durant les titrages de solutions contenant des ions argent, on est obligé de protéger l'électrode au calomel saturée pour éviter toute réaction entre ces ions métalliques et les ions chlorure du KCl saturé de l'électrode qui la rendrait inutilisable (formation de précipité dans le corps de l'électrode). On protège alors le bout trempant dans la solution par une allonge contenant du nitrate de potassium. On peut également utiliser d'autres électrodes de référence comme celle au sulfate mercureux.

Les monocristaux de calomel ont de nombreuses applications[Lesquelles ?].

Réseau cristallin du calomel
  • Le calomel est toxique par ingestion, inhalation et par contact.
  • Le calomel a eu des usages médicaux : dans son célèbre Cours de chymie (1675, puis une douzaine d’éditions jusqu’en 1730), Lémery donne la préparation du calomel, sous le nom de mercure sublimé doux ou Aquila alba. Il indique « Son usage est pour toutes sortes de maladies vénériennes. Il est désobstructif et il tue les vers…Il purge doucement par les selles ». Le chirurgien militaire Augustin Belloste[5] (1654-1730) redécouvre fortuitement en 1681, l’efficacité des pilules mercurielles purgatives contre la syphilis. Aux États-Unis, l'interdiction de son usage par William A. Hammond pendant la Guerre de Sécession provoqua chez ses collègues une levée de boucliers qu'on appela la « Rébellion du calomel ».
  • Le calomel était aussi un ingrédient couramment utilisé pour traiter les symptômes de la poussée dentaire des enfants, jusqu'en 1954 en Grande-Bretagne. Ceci fut la cause d'empoisonnement au mercure à grande échelle sous forme d'acrodynie, qui avait à l'époque un taux de mortalité de 1 sur 10[6].

Déjà très malade depuis deux ans, Napoléon Ier a succombé, le , des suites du « traitement de cheval » au calomel infligé par le médecin écossais Archibald Arnott[7], une dose de 10 grains de calomel alors que la dose normale aurait été de un à deux grains, ce qui provoque une sévère hémorragie stomacale qui sera fatale au malade[8].

  • Plus récemment, en 1995-1996, des cas d'intoxications mercurielles dues à la présence de calomel ont été rapportés aux États-Unis près de la frontière mexicaine. Le produit incriminé est une crème de beauté fabriquée à Mexico. Des analyses ont montré qu'elle contenait près de 8 % de mercure en masse. L’étiquette de cette crème mentionnait la présence de calomel comme ingrédient.

Notes et références

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  1. a et b CHLORURE MERCUREUX, Fiches internationales de sécurité chimique
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. Numéro index 080-003-00-1 dans le tableau 3.1 de l'annexe VI du règlement CE no 1272/2008 (16 décembre 2008)
  4. « Chlorure de mercure(I) » dans la base de données de produits chimiques Reptox de la CSST (organisme québécois responsable de la sécurité et de la santé au travail), consulté le 25 avril 2009
  5. Clair, Pascal, « Augustin Belloste (1654-1730), de la chirurgie militaire à la thérapeutique mercurielle », Revue d'Histoire de la Pharmacie, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 89, no 331,‎ , p. 369–380 (DOI 10.3406/pharm.2001.5248, lire en ligne Accès libre, consulté le ).
  6. (en) Walter Sneader, Drug Discovery: A History, Wiley, (ISBN 978-0-471-89980-8), p. 45-46
  7. Ce traitement était populaire à l'époque parmi les médecins de la Royal Navy, voir à ce sujet l'article de Maev Kennedy "Amputations, acid gargles and ammonia rubs: Royal Navy surgeons' 1793-1880 journals revealed", dans The Guardian du 30 septembre 2010, consulté le 23 juin 2017 [1]
  8. Jacques Macé, L’empoisonnement de Napoléon, in Dictionnaire Napoléon / dirigé par Jean Tulard, volume 1, pp. 720-724, Éditions Fayard, Paris, 1999, mis en ligne sur le site www.napoleon.org, consulté le 23 juin 2017 [2]