Chemilly-sur-Yonne

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Chemilly-sur-Yonne
Chemilly-sur-Yonne
Blason de Chemilly-sur-Yonne
Héraldique
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Yonne
Arrondissement Auxerre
Intercommunalité Communauté de communes Serein et Armance
Maire
Mandat
Didier Morlé
2020-2026
Code postal 89250
Code commune 89096
Démographie
Population
municipale
899 hab. (2021 en diminution de 2,6 % par rapport à 2015)
Densité 157 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 53′ 57″ nord, 3° 33′ 45″ est
Altitude Min. 84 m
Max. 134 m
Superficie 5,72 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Auxerre
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Saint-Florentin
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
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Chemilly-sur-Yonne
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Chemilly-sur-Yonne

Chemilly-sur-Yonne est une commune française située dans le département de l'Yonne, en région Bourgogne-Franche-Comté.

Géographie[modifier | modifier le code]

Situation[modifier | modifier le code]

Chemilly est à 12 km au nord d'Auxerre (préfecture du département de l'Yonne), en rive droite de la rivière Yonne[1] qui borde le nord-ouest de la commune sur environ 750 m (face à Chichery en rive gauche)[2].

Le bourg est traversé (sens est-ouest) par la petite route départementale D 48 qui va de l'aérodrome Auxerre-Branches (8 km au sud-ouest) à Seignelay (3 km à l'est) ; et dans le sens nord-sud par la D 80 allant de Brienon-sur-Armançon (13 km au nord) vers Monéteau (5 km au sud)[1].

Hydrographie[modifier | modifier le code]

Chemilly est marquée par l'Yonne, bien qu'il n'en soit riverain que sur 3/4 de kilomètre. La rivière a amené des dépôts de sable dont l'extraction a créé de nombreux plans d'eau sur le côté ouest de la commune. Ils sont particulièrement nombreux dans la pointe nord-ouest, là où la commune est limitrophe de l'Yonne. On trouve également plusieurs étangs dont l'un d'une quinzaine d'hectares, au lieu-dit le Canada à l'ouest ; et au sud-ouest un groupe d'étangs totalisant environ 22 hectares[2].

La limite ouest de la commune n'est éloignée que de 700 m au maximum de la « dérivation de Gurgy », un canal de 5 km de long qui permet aux bateaux d'éviter 9,2 km de méandres ; cette dérivation commence à 1,4 km au sud-ouest de la commune, en périphérie nord du village de Gurgy, et coule en ligne droite sur 4,9 km avant de rejoindre l'Yonne sur le territoire de Chemilly, immédiatement après sa sortie du territoire de Gurgy[2].

Le ru du Cul de la Bonde, venant de Seignelay à l'est, traverse la commune en passant au sud du bourg où il alimente les anciennes douves du château Barreau. Il passe ensuite sur Gurgy, y traverse la dérivation éponyme et rejoint l'Yonne 1 km après sa sortie du territoire de Chemilly[2].

Communes limitrophes[modifier | modifier le code]

Rose des vents Chichery Beaumont Rose des vents
N Seignelay
O    Chemilly-sur-Yonne    E
S
Gurgy

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 °C), des vents modérés et des brouillards fréquents en automne et hiver[4].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 722 mm, avec 11,4 jours de précipitations en janvier et 7,8 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Ligny-le-Châtel », sur la commune de Ligny-le-Châtel à 15 km à vol d'oiseau[5], est de 11,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 772,9 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 40,7 °C, atteinte le ; la température minimale est de −22 °C, atteinte le [Note 1],[6],[7].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[8]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Chemilly-sur-Yonne est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[10],[11],[12].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Auxerre, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 104 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[13],[14].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (56,2 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (59,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (56,2 %), eaux continentales[Note 4] (12,6 %), zones urbanisées (11,2 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (11 %), forêts (9 %)[15]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Histoire[modifier | modifier le code]

XXe siècle[modifier | modifier le code]

L'ancien camp militaire de Chemilly, bordé sur 1,5 km à l'ouest par le canal appelé « dérivation de Gurgy »[2], est construit en 1917 par des prisonniers de guerre allemands pour stocker des munitions en arrière du front de guerre ; ainsi il est d'abord un Établissement de Réserves Générales de munitions (ERGMU). En 1920 des terrains sont réquisitionnés pour y construire en dur caserne, magasin et poudrière. En 1939 la main-d'œuvre en est augmentée, notamment par les Compagnies de Travailleurs Étrangers (CTE) - à l'époque essentiellement des réfugiés espagnols républicains ayant fui l’Espagne de Franco ; les munitions sont stockées dans les carrières de Palotte, réquisitionnées pour la circonstance. En 1979, le site devient l'Établissement du Matériel de Chemilly-sur-Yonne (ETAMAT), puis le 1er juillet 2000 le 8e RMAT (Régiment du MATériel)[16]. Le camp occupe environ 204 hectares[17], 209 ha[18] ou 220 ha[16] dont 64,8 ha sur Chemilly, 43,9 ha sur Beaumont et 96,2 ha sur Gurgy[2],[18]. Il est dissous le 6 juin 2003[16].
La commune de Gurgy s'est montrée intéressée par le rachat du terrain, mais la dépollution du site (dont le sous-sol est potentiellement dangereux avec des engins explosifs peut-être encore enterrés) est à la charge de l'acheteur et a été estimée à plus de 8 M d'euros[16],[18]. Deux projets se disputent pour la reprise du site des mains du ministère de la Défense : une ferme photovoltaïque sur tout le site, et une carrière d'extraction de sable opérée par des carriers qui à terme rempliraient d'eau les excavations et rendraient le site à la commune pour établir une base de loisirs avec plage et installations de loisirs nautiques[18]. L'appel d'offre est lancé en juillet 2016. Le mardi 21 février 2017, la préfecture rend public le nom de l'acheteur : la société « Les Sablières de Gurgy » détenue par Eurovia, filiale de Vinci (granulats pour béton)[17]. Noter que le coût de la dépollution a diminué depuis l'estimation de 8 M d'euros, à la suite d'une nouvelle loi assouplissant les conditions de vente[16] et à l'emploi prévu de nouvelles techniques[17].

Économie[modifier | modifier le code]

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1790 1791 Jean Louis Bovis   Curé de la paroisse
1792 1795 Jean Antoine REMOND   Château La Motte, mort le 9 octobre 1805 en fonction de Président de l'assemblée communautaire du canton de Seignelay
1803 1809 François CORBAY   demeurant au Domaine du Barrault - orthographié "Barreau" au cours du XIXe siècle
1811 1813 Martial François Defrance    
1816 1837 Etienne FERRAND    
1837 1840 Charles François Xavier DODUN   Marquis d'Herbault demeurant au Château La Motte - Représentant du canton de Seignelay au Conseil d'arrondissement d'Auxerre de 1840 à 1845
1840 1843 Georges NAILLET    
1843 1849 Mathieu GAILLARD    
1849 1852 CHAVARD    
1852 1860 Charles François Xavier DODUN   Marquis d'Herbault demeurant au Château La Motte
1860 1870 Abel Joseph DORE    
1871 1871 Jacques PILLIN   maire provisoire
1871 1877 Alexandre BARBARA    
1877 1879 Charles Auguste MATHIEU   mort en fonction le 13 janvier 1879
1879 1881 Claude Léonard GAILLARD    
1881 1884 Léopold Ferdinand FERRAND    
1884 1888 Antoine DESCHAMPS    
1888 1912 Emile MATHIEU    
1912 1919 Georges NAILLET    
1919 1933 Joseph NAILLET   mort en fonction le 25 décembre 1933
1934 1959 Clément GAILLARD   Agriculteur
1959 1977 Fernand CHANTEREAU   Agriculteur
1977 1983 Robert GALLON   Directeur d'école
1983 1987 Pierre WATTIEZ PS  
1987 1989 Maurice GOUDET   Conducteur de travaux
1989 1993 Robert GALLON   mort en fonction le 20 juillet 1993
1993 2008 Étienne MASO   Devenu maire de Terrats en 2014, mort en fonction en 2018[20].
2008 2020 Martine DEBREUVE[21] DVD Retraitée de la Fonction publique
2020 En cours Didier MORLÉ    

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[22]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[23].

En 2021, la commune comptait 899 habitants[Note 5], en diminution de 2,6 % par rapport à 2015 (Yonne : −2,21 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
306357409403408455436520525
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
595583586623569542558529482
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
464463449559714676659507609
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010
527523515623841862809805947
2015 2020 2021 - - - - - -
923904899------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[24] puis Insee à partir de 2006[25].)
Histogramme de l'évolution démographique

Monuments[modifier | modifier le code]

Pour approfondir[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  4. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
  5. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Chemilly-sur-Yonne sur googlemaps.
  2. a b c d e et f Carte IGN interactive centrée sur Gurgy, Chemilly et le camp militaire, sur geoportail.gouv.fr. Couches « cartes IGN classiques » et « Limites administratives » activées. L'outil de mesure de longueur est dans le menu "Outils" (symbole d'une clé plate et haut à droite). Vous pouvez moduler la transparence des couches dans l'onglet de sélection des couches en haut à droite de la carte ; et en ajouter depuis le menu « Cartes » en haut à gauche. Zoomer en rapprochement pour passer à la carte d'état-major.
  3. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  4. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  5. « Orthodromie entre Chemilly-sur-Yonne et Ligny-le-Châtel », sur fr.distance.to (consulté le ).
  6. « Station Météo-France « Ligny-le-Châtel », sur la commune de Ligny-le-Châtel - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  7. « Station Météo-France « Ligny-le-Châtel », sur la commune de Ligny-le-Châtel - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  8. « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le )
  9. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le )
  10. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  12. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  13. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Auxerre », sur insee.fr (consulté le ).
  14. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  15. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
  16. a b c d et e « Les 220 hectares du Camp de Chemilly-sur-Yonne convoités », auxerretv.com,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  17. a b et c Romain Blanc, « Le camp de Chemilly vendu aux sablières de Gurgy », L'Yonne Républicaine,‎ , p. 5. Pour joindre l'auteur : romain.blanc@centrefrance.com.
  18. a b c et d Catherine Jouret, « Yonne : l'ancien camp militaire de Chemilly intéresse la commune de Gurgy », france3-regions.francetvinfo.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. lescornichons.fr
  20. Magali Mitjaville, « Le maire de Terrats n'est plus », L'Indépendant,‎ (lire en ligne).
  21. Conseil général de l’Yonne, Ma Commune, consulté le 15 décembre 2013.
  22. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  23. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  24. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  25. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.