Ariane (film, 1957)

Titre original | Love in the Afternoon |
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Réalisation | Billy Wilder |
Scénario |
Billy Wilder I.A.L. Diamond |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production | Allied Artists Pictures |
Pays d’origine |
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Genre | Comédie romantique |
Durée | 130 minutes |
Sortie | 1957 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Ariane (Love in the Afternoon) est un film américain réalisé par Billy Wilder, sorti en 1957.
Sommaire
Synopsis[modifier | modifier le code]
A Paris, ville de l'amour, légitime ou illégitime, Claude Chavasse, veuf et détective privé, spécialisé dans les affaires conjugales, habite un modeste appartement du 5e arrondissement qui lui sert également de bureau. Il y élève sa fille, Ariane, qu'il tente de protéger des turpitudes du monde auquel il se confronte professionnellement.
Elle étudie le violoncelle au conservatoire de musique et elle y est courtisée par Michel, un autre élève, auquel elle se refuse, bien qu'il vienne d'une famille tout à fait respectable, d'après son père, qui a utilisé ses talents professionnels pour se renseigner.
Claude Chavasse reçoit Monsieur X, un client qui lui a confié la mission d'épier les faits et gestes de sa femme, Joséphine, qu'il soupçonne d'avoir une liaison extraconjugale avec Frank Flannagan, célèbre et richissime homme d'affaires américain, du gris sur les tempes mais inlassable don Juan, qui loue toujours la même suite, numéro 14, au Ritz, lors de ses séjours parisiens, et qui a fourni au détective privé du travail en de nombreuses occasions.
Lorsque Claude Chavasse confirme à monsieur X l'adultère de son épouse, qu'il a prise en photo alors qu'elle se trouvait dans la suite de Frank Flannagan, le mari trompé déclare son intention d'aller au Ritz tuer son rival.
Ariane espionnait la conversation. Etudiant tous les dossiers de son père à l'insu de ce dernier, attirée par la prestance de Flannagan qu'elle voit fréquemment dans les magazines, elle veut le prévenir et opte pour une solution radicale : elle se rend au Ritz. Comme le mari est déjà sur les lieux, un stratagème s'impose dans l'urgence : Ariane prend la place de Madame X qui n'a que le temps de s'échapper par la fenêtre quand son mari fait irruption, revolver en main. Lorsqu'il découvre Ariane en lieu et place de sa femme, Monsieur X est apaisé et confus. Flanagan, lui, est intrigué par cette jeune inconnue qui l'a tiré d'affaire généreusement et propose un rendez-vous à Ariane le lendemain après-midi.
Pour se mettre au diapason du séducteur blasé, qui affirme détaler comme un lièvre devant les midinettes trop enflammées, Ariane s'invente un personnage d'aventurière collectionnant les amants sans jamais s'attacher. Frank est captivé, bientôt captif même, d’autant plus que la belle refuse de dévoiler son identité (sachant que son prénom commence par la lettre « A », il la surnomme « Adolphe » ou « Brindille »[1]) et tous deux se retrouvent régulièrement l'après-midi lorsque Flannagan est à Paris.
La supercherie d'Ariane est éventée par son père, alerté par les mensonges qu'elle accumule. Comprenant qu'Ariane est amoureuse de Flannagan, Claude Chavasse révèle la vérité à ce dernier qui, pris de scrupule, décide de partir. Mais sur le marchepied du train, définitivement conquis par sa conquête, en larmes sur le quai, il l'enlève et l'emporte avec lui ... des Unes de journaux nous apprennent ensuite que Frank et Ariane ont convolé en justes noces.
Fiche technique[modifier | modifier le code]
- Titre original : Love in the Afternoon
- Titre français : Ariane
- Réalisation : Billy Wilder, assisté de Noël Howard et Paul Feyder
- Scénario : Billy Wilder, I.A.L. Diamond d'après le roman Ariane, jeune fille russe de Claude Anet (1924)
- Version française : Alter Ego (adaptation par Marion Bessay)
- Direction artistique : Alexandre Trauner
- Costumes : Hubert de Givenchy pour Audrey Hepburn, Jay A. Morley Jr., Léon Zay
- Photographie : William C. Mellor
- Montage : Leonide Azar, Chester Schaeffer
- Son : Joseph de Bretagne
- Musique : Franz Waxman, Matty Malneck (en). Musique additionnelle : C'est si bon d'Henri Betti (1947).
- Producteur : Billy Wilder
- Producteurs associés : Doane Harrison, William Schorr, Lee Katz
- Société de production : Allied Artists Pictures Corporation (en)
- Sociétés de distribution : Les Artistes associés (France), Théâtre du Temple (France)
- Pays d'origine :
États-Unis
- Langues originales : anglais, français
- Format : 35 mm — noir et blanc — 1.85:1 — son monophonique (Westrex Recording System)
- Genre : comédie romantique
- Durée : 130 minutes
- Dates de sortie : France, ; États-Unis
- (fr) Classifications CNC : tous publics, Art et Essai (visa no 19514 délivré le )
Distribution[modifier | modifier le code]
Remarque : entre parenthèses, nouveau doublage version française effectué en 2004.
- Gary Cooper (VF : François Marthouret) : Frank Flannagan
- Audrey Hepburn (VF : Valérie Karsenti) : Ariane Chavasse
- Maurice Chevalier (VF : Jean-Jacques Moreau) : Claude Chavasse
- Van Doude (VF : François Feroleto) : Michel, le partenaire d'Ariane au conservatoire, le « promis »
- John McGiver (VF : Bernard Bouillon) : Monsieur X, le mari
- Lise Bourdin : Madame X, la maîtresse de Flannagan
- Olga Valéry : la dame au yorkshire
- Jean Ozenne : le réceptionniste du Ritz
- Paul Bonifas : le commissaire de police
- Alexandre Trauner : un artiste (caméo)
- Moustache : le boucher (caméo)
- The Gypsies (Gyula Kokas, Michel Kokas, George Cicos, Victor Gazzoli) : le quatuor tzigane
- Valerie Croft et Leila Croft : les jumelles suédoises
- Charles Bouillaud : le maître d'hôtel du Ritz
- Minerva Pious : la serveuse du Ritz
- Filo : le chauffeur de Frank
- André Priez : un porteur
- Gaidon : un porteur
- Grégoire Gromoff : le portier du Ritz
- Janine Dard : une existentialiste
- Claude Ariel : une existentialiste
- Guy Delorme : le gigolo
- Gloria France : la cliente du boucher
BO[modifier | modifier le code]
Musiques additionnelles :
- Tristan et Isolde (prélude), musique de Richard Wagner (1865),
- Fascination, musique de Fermo Dante Marchetti (en) (1905),
- C'est si bon, musique d'Henri Betti (1947),
- L'Âme des poètes, musique de Charles Trenet (1951).
Production[modifier | modifier le code]
Historique[modifier | modifier le code]
Au début des années 1930, le roman Ariane, jeune fille russe est adapté au cinéma pour la première fois. C'est le cinéaste Hongrois Paul Czinner qui écrit le scénario et réalise le film. L'histoire est à la fois plus simple et plus dramatique que celle traitée par Billy Wilder qui ajoutera dans sa version l'intrigue du détective privé, devenu père d'Ariane et tirant le film vers la comédie. Dans l'adaptation de Paul Czimmer, l’ingénue Ariane, une étudiante russe, s’éprend d’un don Juan quadragénaire dont elle devient la maîtresse, joue la fille volage et expérimentée pour l’impressionner et le retenir, lui cache sa jalousie quand il a des relations avec d’autres femmes, songe un moment à se venger avant de se décider à le quitter, car elle est trop malheureuse. Mais lui a compris qu’elle jouait un rôle et qu’elle l’aime profondément. À la gare où elle est venue lui faire ses adieux, il emmène Ariane au moment où le train démarre.
Réalisation en trois versions : allemande, anglaise et française. Pratique courante à l'époque de l'entre-deux-guerres, distribution différente pour chaque version, les premiers rôles sont notamment confiés aux acteurs en vogue dans leur communauté linguistique :
- Elisabeth Bergner (Ariane) et Rudolf Forster (Konstantin Michael) dans la version allemande Ariane (de) sortie en 1931 en Allemagne.
- Elisabeth Bergner (Ariane) et Percy Marmont (Michael) dans la version anglaise The Loves of Ariane (en) sortie en 1931 au Royaume-Uni.
- Gaby Morlay (Ariane) et Victor Francen (François Michel) dans la version française Ariane, jeune fille russe (en) sortie en 1932 en France.
Tournage[modifier | modifier le code]
- Billy Wilder fut l’un des premiers à repérer le charme androgyne d’Audrey Hepburn[2]. Amoureuse éperdue et innocente, elle se jette à la tête d’un play-boy qui pourrait être son père. Cary Grant avait refusé de jouer à ses côtés, se jugeant trop âgé pour incarner le rôle. La voir courtiser le cynique personnage que campe Gary Cooper, alors de vingt-huit ans son aîné, choqua une partie du public à la sortie du film[réf. nécessaire]. La juvénilité d’Audrey Hepburn (traînant partout un violoncelle aussi encombrant que sa virginité et son inexpérience) contraste avec l'âge avancé de Gary Cooper ; Billy Wilder exploite justement cette relation, fondée sur des mensonges, du séducteur patenté qui, d'abord intrigué, est petit à petit fasciné (d'où le thème musical Fascination, fil d’Ariane qui relie les protagonistes) pour la première fois par une femme (de surcroît bien plus jeune que celles qui ont habituellement ses faveurs) parce qu'elle se prétend aussi volage, sinon plus que lui, et le titre original Love in the Afternoon (littéralement : L'amour l'après-midi) explicite la liaison de « deux aventureux de l'amour ». Le Don Juan finit par s'attacher à Ariane en dépit de son rituel de collectionneur invétéré. Toutefois, consensuellement, la voix off de la scène finale à la gare, où le cow-boy embarque sa jolie Parisienne, annonce leur union. En Espagne, certaines scènes furent censurées et en France, on préféra un titre plus prudent à l’original, jugé trop suggestif[réf. nécessaire].
- Début des prises de vue : .
- Intérieurs : studios de Boulogne (Boulogne-Billancourt).
- Extérieurs :
- Paris : Hôtel Ritz-place Vendôme (1er arr.), rue Malebranche (5e arr.), « domicile des Chavasse »[3], Opéra Garnier (9e arr.)[4].
- Yvelines : Gambais[5].
- Trois sites parisiens de tournage extérieur
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Anonyme, Répertoire Général des Films 1958, Editions Pensée Vraie, Paris, 1958, p.16
- Charles Ford, Vedettes du Cinéma : Gary Cooper, Editions Jean-Jacques Pauvert, Paris, 1961
- Positif N°269-270, Editions Jean-Michel Place, Paris, juillet 1983, (ISSN 0048-4911)
- Jérôme Jacobs, Billy Wilder, Rivages/Cinéma, Paris & Marseille, 1988, p.9, 17, 20, 29, 35, 37, 43, 51, 120-121, 126, 189, (ISBN 2-86930-135-9)
- Sheridan Morley, Audrey Hepburn. A Celebration, Pavilion Books, Londres, 1993, p. 83-88, 185, (ISBN 1-85793-267-6)
- Leonard Maltin, Leonard Maltin's 2001 Movie & Video Guide, Éditions Signet, New York, 2000, p.841-842, (ISBN 0-451-20107-8)
- Guy Bellinger (sous la direction de Jean Tulard), Guide des Films A-E, Editions Robert Laffont / Collection Bouquins, Paris, 2005, p.182, (ISBN 9782221104514)
Notes et références[modifier | modifier le code]
- « Thin girl » en VO.
- Après les débuts d'Audrey Hepburn dans le cinéma américain (Vacances romaines en 1953), il lui donne un premier rôle dans Sabrina (1954).
- Source : L2TC.com (lieux de tournage cinématographique).
- On reconnaît le plafond de l'opéra Garnier avant la mise en place de celui de Chagall.
- Scènes du pique-nique et promenade en barque sur l'étang, prises de vues près de Gambais (source The TCM Movie Database États-Unis), au château de Germanie en Yvelines (aujourd'hui détruit) dont le propriétaire était M. Thurneyssen. Le château de Vitry remplace l'ancien château.
Liens externes[modifier | modifier le code]
- (en) Ariane sur l’Internet Movie Database
- Ariane sur le site Ciné-Ressources (Cinémathèque française)
- Ariane sur Audrey.Hepburn.free.fr
- Film américain sorti en 1957
- Comédie romantique américaine
- Film réalisé par Billy Wilder
- Adaptation d'un roman au cinéma
- Film américain en noir et blanc
- Film se déroulant à Paris
- Film se déroulant en Île-de-France
- Film se déroulant dans les années 1950
- Film tourné aux studios de Boulogne
- Film tourné dans le 1er arrondissement de Paris
- Film tourné dans le 5e arrondissement de Paris
- Film tourné dans le 9e arrondissement de Paris
- Film tourné dans les Yvelines