Antoine Blondin

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 12 janvier 2020 à 10:05 et modifiée en dernier par Éric Messel (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Antoine Blondin
Description de l'image defaut.svg.
Alias
Tenorio
Naissance
Paris
Décès (à 69 ans)
Paris
Activité principale
Distinctions
Auteur
Mouvement Les Hussards
Genres

Œuvres principales

Antoine Blondin, né le à Paris et mort le dans la même ville, est un écrivain français.

Romancier et journaliste, il a aussi écrit sous le pseudonyme de Tenorio. Il est associé au mouvement des Hussards.

Biographie

Tombe au cimetière du Père-Lachaise.

Antoine Blondin est le fils de la poétesse Germaine Blondin et de Pierre Blondin, correcteur d’imprimerie. Son père ayant eu une liaison avec une première femme, Raïssa Goldinstein, il a un demi-frère, Boris Blondin. Son père Pierre Blondin se suicidera en 1948, ne pouvant pas tenir entre sa femme Germaine Blondin, Raïssa Goldinstein et ses 2 enfants[1].

Il est un brillant sujet à l'école, collectionnant les prix et les récompenses. Après des études aux Lycée Louis-le-Grand à Paris et Corneille à Rouen, il obtient à la Sorbonne une licence en lettres[2].

Sous l'Occupation, il est envoyé en Allemagne dans le cadre du Service du travail obligatoire (STO), qui lui inspire L'Europe buissonnière (1949). Avec ce premier roman, il capte l'attention d'auteurs comme Marcel Aymé et Roger Nimier qui lui accordent aussitôt leur amitié. Le livre obtient le prix des Deux Magots. D'autres romans suivent (Les Enfants du bon Dieu, L'Humeur vagabonde), qui confirment son talent de plume et la singularité d'un style se situant entre Stendhal et Jules Renard.

Après la guerre, journaliste engagé, Antoine Blondin collabore à de nombreux journaux et notamment à la presse de droite et même d'extrême droite : Aspects de la France, La Nation française et Rivarol. En 1955, il participe à l'hommage rendu par Défense de l'Occident à Robert Brasillach[3].

Petit à petit, on le voit collaborer à de nombreuses revues ou journaux de tous bords, tels Arts, L'Humanité, Le Figaro et Elle, le plus souvent pour des critiques artistiques ou littéraires.

Il participe à l'aventure de La Table ronde et se retrouve amalgamé avec ses amis à un groupe formalisé par la critique sous le nom de Hussards :

« À côté d'autres manifestations, nous étions quatre à créer une sorte de club : Roger Nimier, Jacques Laurent, Michel Déon et moi[4] »

Blondin lui-même a toutefois explicitement nié qu'il y ait jamais eu une école ou un mouvement hussard, déclarant clairement à Emmanuel Legeard:

« Ce sont les "hussards" qui sont une invention. Une invention "sartrienne". En réalité, l'histoire, c'est mon ami Frémanger, qui s'était lancé dans l'édition, qui avait un seul auteur, c'était Jacques Laurent, et un seul employé, c'était moi. Laurent écrivait, et moi je ficelais les paquets de livres. Donc on se connaissait, on était amis, et d'autre part!... D'autre part, Roger Nimier était mon meilleur ami. Nimier, je le voyais tous les jours. Je l'ai vu tous les jours pendant treize ans. Mais Laurent et Nimier ne se fréquentaient pas du tout. Ils avaient des conceptions très différentes. On n'a été réunis qu'une seule fois. On s'est retrouvés rue Marbeuf, au Quirinal, pour déjeuner. On a discuté de vins italiens et de la cuisson des nouilles. Pendant deux heures[5]. »

Journaliste sportif également, il est l'auteur de nombreux articles parus notamment dans le journal L'Équipe. Il suit pour ce journal vingt-sept éditions du Tour de France et sept Jeux olympiques, et obtient en 1972 le « prix Henri Desgrange » de l'Académie des sports. Ses chroniques sur le tour de France ont contribué à forger la légende de l'épreuve phare du sport cycliste.

Buvant souvent plus que de raison, Blondin a évoqué avec des accents « céliniens » la passion de l'alcool dans Un singe en hiver (1959), qu'Henri Verneuil a adapté pour le cinéma sous le même titre.

Il a passé une grande partie de sa vie à Linards, village de Haute-Vienne, dans son Limousin d'adoption.

Il a marqué le quartier de Saint-Germain-des-Prés de ses frasques, jouant à la « corrida » avec les voitures, multipliant les visites dans les bars et collectionnant les arrestations dans un état d'ébriété avancée (cf. son roman autobiographique Monsieur Jadis ou l'École du soir). À la fin, Christian Millau a raconté que ses amis en étaient venus, lorsqu'ils le croisaient dans la rue, à changer de trottoir de peur que Blondin ne les invite à boire un coup[6].

Il reçoit en 1971 le prix littéraire Prince-Pierre-de-Monaco pour l'ensemble de son œuvre.

Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (74e division)[7].

Œuvre

Publications posthumes

  • 1991 : Œuvres, R. Laffont, coll. « Bouquins » (ISBN 2-221-06981-1)
    Réunit L'Europe buissonnière, Les Enfants du bon Dieu, L'Humeur vagabonde, Un singe en hiver, Monsieur Jadis ou L'École du soir, Quat'saisons, Certificats d'études, Ma vie entre des lignes et L'Ironie du sport.
  • 1991 : O.K. Voltaire, Quai Voltaire, Paris. Réédition 2011, Éditions Cent Pages, Grenoble (ISBN 978-2-9163-9026-0)
  • 1993 : Mon journal, la Table ronde, Paris. (ISBN 2-7103-0557-7)
    Fac-simile de son journal manuscrit, entrepris en septembre 1936 à la veille de la rentrée des classes.
  • 1993 : Un malin plaisir, la Table ronde, Paris. (ISBN 2-7103-0558-5)
    Chroniques et points de vue écrits entre 1963 et les années 1970.
  • 1999 : La Semaine buissonnière, la Table ronde, Paris. (ISBN 2-7103-0860-6)
    « La Semaine buissonnière » était le titre de sa chronique dans L'Équipe. Sur 90 articles présentés, 71 étaient inédits. Édition établie et présentée par Aurore Durry.
  • 2001 : Tours de France : chroniques intégrales de L'Équipe, 1954-1982, la Table ronde, Paris. (ISBN 2-7103-2423-7)
    Édition établie et présentée par Stéphanie Rysman.
  • 2004 : Premières et dernières nouvelles, la Table ronde, Paris. (ISBN 2-7103-2683-3)
    Édition établie et présentée par Alain Cresciucci.
  • 2006 : Mes petits papiers, la Table ronde, Paris. (ISBN 2-7103-2858-5)
    Articles et préfaces, édités par Alain Cresciucci.
  • 2011 : L'Humeur vagabonde, suivi de Un singe en hiver, La Table Ronde, Paris.

Les éditions de La Table ronde ont publié l'ensemble de ses œuvres romanesques et les éditions Robert Laffont la totalité de son œuvre écrite dans la collection « Bouquins ».

Sous le pseudonyme Tenorio

  • 1965 : L'Adultérologie, Paris, Denoël.
    Publié en collaboration avec le futur auteur de Les Choses de la vie, Paul Guimard, écrivant pour l'occasion sous le pseudonyme Seingalt (en référence à Casanova, tout comme Tenorio l'est à Don Juan, censément deux experts en la matière…) et illustré de dessins de Cabu.

Sans doute pour cause de mévente, le livre fut rejaquetté par Denoël quelques mois après sa sortie sous le titre Détrompez-vous avec les véritables patronymes des deux auteurs, commercialement plus « accrocheurs ». D'autant que les deux compères n'en étaient pas à leur coup d'essai, ayant créé à Paris en 1960 la comédie Un garçon d'honneur (mise en scène par Claude Barma, d'après Le Crime de Lord Arthur Saville d'Oscar Wilde), dont le texte fut édité la même année par la Table Ronde.

Bibliographie

  • Antoine Blondin, André Fraigneau, Roger Nimier, Paris, Robert Laffont, coll. « Accent grave », 1964.
  • Yvan Audouard, Monsieur Jadis est de retour, Paris, Fixot-La Table Ronde, 1994.
  • Jean-Emmanuel Ducoin, Blondin, chronicoeur et hussard du Tour, dans L'Humanité, . [lire en ligne];
  • Alain Cresciucci, Antoine Blondin, Paris, Gallimard, 2004, coll. « NRF biographies » (ISBN 2-07-075952-0).
  • René Perrin, Blondin, de Saint-Germain au Limousin, Lucien Souny édition.
  • Denis Lalanne, Rue du Bac. Salut aux années Blondin, Paris, La Table Ronde.
  • Christophe Masson, Pascale et Christophe, Éd. Baudelaire, 2009 (ISBN 978-2355081248).
  • Jacques Augendre, Jean Cormier & Symbad de Lassus, Blondin, la légende du Tour, Éd. du Rocher, 2016 (ISBN 978-2268076157).
  • Jean Cormier & Symbad de Lassus, Blondin, Éd. du Rocher, 2016 (ISBN 978-2268084763).

Notes et références

  1. Pierre Blondin (geneanet.org)
  2. Encyclopédie du monde actuel (EDMA), Lausanne 1967.
  3. Olivier Dard, Michel Leymarie, Jacques Prévotat et Neil McWilliam (dir.), Le Maurrassisme et la Culture : l'Action française : culture, société, politique, t. III, Villeneuve-d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2010, p. 213.
  4. Antoine Blondin, O.K. Voltaire, Paris, Quai Voltaire, 1987, p. 16.
  5. Emmanuel Legeard, Entretiens Inactuels, Paris, Mallard, , 177 p. (ISBN 978-0-244-48479-8), p. 20
  6. Christian Millau, Journal impoli, Éditions du Rocher, 2011.
  7. Paul Bauer, Deux siècles d'histoire au Père Lachaise, Mémoire et Documents, , 867 p. (ISBN 978-2-914611-48-0), p. 127.

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :