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Seigneurie de Terrebonne

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(177 ans, 11 mois et 25 jours)

Description de l'image Plan de la seigneurie de Terrebonne avec censives (XIXe siècle).jpg.
Informations générales
Statut Seigneurie de
la Nouvelle-France
Langue(s) Français
Religion Catholicisme
Monnaie Livre tournoi
Pays d'origine Colonie du Canada,
Drapeau de la Nouvelle-France Nouvelle-France
(Drapeau du royaume de France Royaume de France)
Histoire et événements
Concession de la seigneurie
1701 Grande paix de Montréal
1721 Début de la construction du complexe de l'île des Moulins
Érection de la paroisse Saint-Louis de Terrebonne
Concession de l'augmentation des Plaines
Concession du fief Sainte-Claire
1733-1734 Construction du chemin du roi
1744-1748 Guerre de succession d'Autriche
Début de l'augmentation de Lacorne
1754-1760 Guerre de la Conquête
Abolition de la seigneurie
Seigneurs de Terrebonne
(1er) 1676-1681 André Daulier Deslandes
(2e) 1681-1715 Louis Lecompte Dupré
(4e) 1720-1744 Louis Lepage
(5e) 1744-1762 Louis de La Corne, l'aîné
(9e) 1802-1804 Simon McTavish
(13e) 1832-1847 Joseph Masson
(14e) 1847-1882 Sophie Raymond Masson
(Der) 1927-1940 notaire Ernest-Séraphin Mathieu, puis après sa mort la Société d'Administration et de Fiducie

Entités précédentes :

Entités suivantes :

  • Les rentes constituées sont payées aux seigneurs de Terrebonne jusqu'en 1940, mais toutes les terres sont devenues des francs alleux roturiers en 1854.
  • Village de Terrebonne (1853-1860)
  • Comté municipal de Terrebonne (1847-1855)

La seigneurie de Terrebonne était un fief de la Nouvelle-France, puis de l'Amérique du Nord britannique après 1763. Elle exista de 1673 à 1854. Elle préfigura également les futures municipalités de Terrebonne, Saint-Louis-de-Terrebonne, La Plaine (maintenant fusionnées dans Terrebonne), Sainte-Anne-des-Plaines, Sainte-Sophie et New Glasgow (maintenant fusionnées dans la municipalité de Sainte-Sophie).

Étymologie[modifier | modifier le code]

Il y a trois hypothèses pour expliquer l'origine du nom de cette seigneurie (et de la ville actuelle de Terrebonne) :

  1. La première, retenue par la Commission de toponymie du Québec, voudrait que le sieur Daulier Deslandes aurait donné ce nom à cause de la fertilité des terres à cet endroit[1]. Le problème avec cette hypothèse, c'est qu'André Daulier Deslandes n'a jamais mis les pieds en Amérique, alors il n'aurait pas pu savoir si la terre était fertile, d'autant plus que la seigneurie n'a pas du tout été colonisée à cette époque. Pire encore, les cartes de la qualité des sols révèlent qu'en général, cette seigneurie est assez peu fertile, puisqu'elle est pour l'essentiel couverte de terres sablonneuses, où on ne peut faire pousser que des patates ou du tabac jaune. De fait, la terre n'est point bonne à Terrebonne.
  2. Une deuxième, parfois mise de l'avant par les guides touristiques de l'île des Moulins, voudrait que cette appellation ait été choisie pour des fins « publicitaires », car les colons seraient attirés par un endroit dont le nom suggère que les terres pourraient y être fertiles. C'est similaire à cette idée qu'Erik le Rouge aurait nommé le Groenland (Pays vert) ainsi pour donner aux gens l'envie d'y aller.
  3. Une troisième a le mérite d'expliquer pourquoi dans son acte de concession, la seigneurie est orthographiée « Terbonne ». À cette époque, Jean-Baptiste Tavernier, un célèbre voyageur français avec qui Daulier a voyagé, a fini par devenir le baron d'Aubonne (aujourd'hui dans le canton de Vaud, mais à l'époque, pays sujet du canton de Berne, Confédération helvétique des treize cantons). Cela sonne comme « eau bonne », bien qu'étymologiquement, cela vienne du nom de la rivière l'Aubonne, qui vient du celte albona, qui signifie « rivière blanche » (alba, blanche et ona, rivière)[2]. C'est sans doute pour imiter son ami Tavernier et sa baronnie à l'orthographe particulière que le nom de Terbonne aurait été choisi, tout en remplaçant l'« eau » par la « terre », pour en faire l'antithèse de la baronnie d'Aubonne[3],[4].

Subdivisions[modifier | modifier le code]

Parties de Terrebonne
Parties de Terrebonne

Au fil des années, les seigneurs de Terrebonne ont fini par avoir autorité sur trois territoires. Parfois, on les considérait comme trois seigneuries distinctes, mais avec un même seigneur en commun. Il arrivait aussi que l'on considère les trois entités comme des parties de la grande seigneurie de Terrebonne, comme on peut le voir dans certaines cartes, comme celle de Gale et Duberger. C'est ce dernier point de vue qui est adopté dans cet article.

Seigneurie de Terrebonne originelle[modifier | modifier le code]

La seigneurie de Terrebonne a été concédée en 1673 au premier seigneur de Terrebonne, André Daulier Deslandes, par la Compagnie française des Indes occidentales, dont il était le secrétaire général et dont le frère était un directeur. Originellement, elle faisait deux lieues de front le long de la rivière des Mille Îles à partir de la seigneurie de Lachenaie, par deux lieues de profondeur.

« La compagnie des Indes Occidentales, sur la demande qui nous a été faite par le sieur André Daulier Deslandes, secrétaire général de la dite compagnie de luy vouloir accorder une estendue de terre de deux lieues de face sur la rivière de Jésus, autrement dite des Prairies, dans la Nouvelle-France, à prendre du costé du Nord, depuis la borne du fief et terre de la Chesnaye [Lachenaie] en remontant ladite rivière vis-à-vis l'Isle de Jésus, et deux lieues de profondeur, avec propriété des mines et minières, Lacs et Rivières qui se trouveront dans la dite estendue, comme aussy des Batures et Isles de la dite Rivière des Prairies vis-à-vis les terres de la dite concession, et le droit de pesche et de Chasse dans toute la contenance d'icelle [...] que l'on nommera dorénavant Terbonne[5] [...]. »

— Titre de concession de la seigneurie de Terbonne

Ce territoire préfigure les futures municipalités de Terrebonne (1853-1985) et de Saint-Louis-de-Terrebonne (1853-1985), qui fusionneront en 1985. Maintenant, il s'agit du « secteur Terrebonne » de la municipalité de Terrebonne, qui s'est encore fusionnée en 2001. Le territoire compte également une partie de Bois-des-Filion.

Augmentation des Plaines[modifier | modifier le code]

En 1730, le seigneur de Terrebonne de l'époque, Louis Lepage, a comme ambition de faire de Terrebonne un chantier naval. Il suggère qu'on lui permette d'utiliser la terre non concédée au nord de sa seigneurie, et il propose qu'on mette à sa disposition un territoire de deux lieues de front par trois lieues de profondeur, afin d'en exploiter les forêts. L'intendant Gilles Hocquart répond favorablement à sa demande, mais Lepage devra se contenter de deux lieues de profondeur au lieu de trois.

Le , Lepage se fait concéder le territoire qu'il avait demandé : l'augmentation des Plaines (qu'on appelle aussi Desplaines, La Plaine, Les Plaines ou la Belle Plaine). L'endroit était appelé « maskutew » par les Algonquins (Anishinaabe), qui signifie « plaine, prairie unie », ce qui est à l'origine du nom de la rivière Mascouche et de l'agglomération qui s'est formée sur ses rives (dans la seigneurie de Lachenaie).

« Aujourd'hui dixième du mois d'avril mil-sept-cent-trente-un, [...] sur ce qui a été représenté à sa majesté au nom du sieur Louis Lepage de Ste. Claire, que depuis qu'il a acquis en la Nouvelle-France, la seigneurie de Terrebonne, qui avait été concédée dès le vingt-trois décembre mil six cent soixante-treize au sieur Daulier Deslandes et qui est de deux lieues de front, sur la Rivière-Jésus, à prendre du côté du nord depuis la borne de la terre de la Chesnaye en remontant sur deux lieues de profondeur [...] et [...] [qu']il aurait demandé aux sieurs Marquis de Beauharnois, gouverneur et lieutenant-général, et Hocquart, commissaire ordonnateur faisant les fonctions d'intendant au dit pays, de lui accorder une prolongation de trois lieues de terres dans la profondeur et sur tout le front de sa dite seigneurie ; mais comme les dits sieurs Beauharnois et Hocquart se sont contentés de lui permettre par provision de continuer ses établissemens dans la profondeur de deux lieues au de-là de celle de la dite seigneurie, d'en tirer les bois, et d'y faire les chemins qui lui seront nécessaires, il supplie très-humblement sa majesté de lui accorder le dit terrain en propriété et seigneurie ; à quoi ayant égard et voulant faciliter au dit sieur Le Page de Ste. Claire les moyens de soutenir des établissements qui ne peuvent être que très-utiles pour la colonie, sa majesté lui a concédé, donné et octroyé un terrain de deux lieues à prendre dans les terres non concédées dans la profondeur et sur tout le front de sa dite seigneurie de Terrebonne pour en jouir par lui, ses héritiers, ou ayans cause comme de leur propre[5] [...]. »

— Concession en augmentation à la seigneurie de Terrebonne par Sa Majesté, en faveur du Sieur Louis Lepage de Ste. Claire

Le , Louis Lepage concède à son petit-frère Germain Lepage un fief de 18 arpents de front par 2 lieues de profondeur dans l'augmentation des Plaines, qui s’appellera le fief Sainte-Claire, et qui touche à la frontière est avec Lachenaie. Ce fief préfigure le futur village de La Plaine, ainsi que le fait que ce soit une entité distincte du reste de l'augmentation des Plaines, qui correspond somme toute à Sainte-Anne-des-Plaines. Maintenant, La Plaine est devenue le « secteur La Plaine » de la municipalité de Terrebonne.

Augmentation de Lacorne[modifier | modifier le code]

Le , le seigneur La Corne demande et obtient le droit de poursuivre les défrichements deux lieues au nord de ses possessions actuelles :

« [La Corne] représente que :
# Il a acquis en 1744 du Sieur Lepage de Ste-Claire les seigneuries de Terrebonne et des Plaines ;
# que depuis il a fait des établissements considérables en moulins à farine et à scie, et a concédé toutes les terres ;
# que pour entretenir ces établissements et en faire de nouveaux, il lui serait nécessaire de posséder deux lieues de plus au bout de la profondeur du fief des Plaines ;
# qu'il lui serait préjudiciable si quelque autre possédait ce terrain.

C'est pourquoi il demande ces duex [sic] lieues de profondeur, avec droit de faire tels moulins ou autres ouvrages qu'il jugera à propos.

En attendant les ordres de Sa majesté, vu le titre de concession du et le brevet royal du , les soussignés permettent au Sieur de La Corne de "continuer le défrichement et établissements dans la profondeur de deux lieues audelà des dits fiefs de Terrebonne et des Plaines et d'en tirer tous les bois qui luy seront nécessaires." Ils défendent à toutes personnes de le troubler ou inquiéter, jusqu'à ce qu'il en soit ordonné par Sa Majesté[6]. »

— Gouverneur Duquesne et intendant Bigot, Registre d'intendance, cahier 10, folio 13

Toutefois, cette permission n'est que temporaire. En revanche, cette concession est ratifiée par un arrêt du Conseil supérieur le [3]. Plus tard, ce nouveau territoire sera connu comme étant l'augmentation de Lacorne. Cela préfigure les futures municipalités de Lacorne et de New Glasgow. Lacorne va rapidement devenir Sainte-Sophie, d'après la paroisse nommée en l'honneur de la seigneuresse Geneviève-Sophie Raymond Masson, dernière personne en date à avoir une autorité légale sur la seigneurie de Terrebonne. New Glasgow, quant à elle, est désormais fusionnée à Sainte-Sophie.

Les seigneurs de Terrebonne[modifier | modifier le code]

En Nouvelle-France, un seigneur n'était pas forcément noble ; il suffisait d'acheter une seigneurie pour en devenir le seigneur. Le seigneur devait aussi prêter foi et hommage au Roi de France, et ainsi il devenait le vassal du roi, et le roi devenait son suzerain. Le seigneur avait le devoir de concéder des terres à des colons. Il avait le droit de percevoir des impôts auprès des colons dont il était le seigneur, comme le cens et la rente, de faire exécuter une corvée par eux, et aussi de percevoir des taxes dans des moulins (on parle alors de moûtures pour la taxe) et des fours dits banaux (installations dont il avait le monopole). Le seigneur pouvait aussi avoir des vassaux, à qui il réservait une partie de son territoire (son domaine) pour leur donner un fief (ou un arrière-fief, du point de vue du Roi). Ces vassaux devaient prêter foi et hommage au seigneur.

Lorsque l'un seigneur mourrait, son épouse s'occupait de l'administration de sa seigneurie jusqu'à ce qu'il y ait un héritier prêt pour la prendre en charge (c'est-à-dire : qui a l'âge, qui est disponible, qui est compétent...), ou jusqu'à ce que quelqu'un d'autre achète la seigneurie.

Après la Conquête, les Britanniques vont maintenir le système seigneurial en place, et tous les fiefs de la Nouvelle-France appartiendront désormais à l'Amérique du Nord britannique. Ils pourront à leur tour devenir seigneurs. Parallèlement, le système des cantons (townships) sera établi.

Geneviève-Sophie Raymond MassonJoseph MassonRoderick Mackenzie of TerrebonneSimon McTavishJacob Jordan (fils)Jacob Jordan (père)Pierre-Paul Margane de LavaltrieÉlizabeth de RamezayLouis de Chapt de La Corne, l'aînéLouis Lepage de Sainte-ClaireFrançois-Marie BouatMarie-Catherine Rolland de Saint-GeorgesLouis Lecompte DupréAndré Daulier DeslandesCanada-UniBas-CanadaProvince of QuebecNouvelle-France

Histoire[modifier | modifier le code]

Au sein de la Nouvelle-France (1673-1763)[modifier | modifier le code]

Concession de la seigneurie par la Compagnie des Indes occidentales (1673-1701)[modifier | modifier le code]

Daulier Deslandes visite les ruines de Persépolis à Shiraz
Daulier Deslandes visite les ruines de Persépolis à Shiraz

Compagnie des Indes occidentales

Colonisation de la Côte de Terrebonne et Guerre de Succession d'Espagne (1701-1720)[modifier | modifier le code]

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Naissance d'un village près de l'île des Moulins (1720-1730)[modifier | modifier le code]

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Projet de chantier naval (1730-1733)[modifier | modifier le code]

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Construction du chemin du roi (1733-1734)[modifier | modifier le code]

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La première église de Terrebonne (1734-1735)[modifier | modifier le code]

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Aveu et dénombrement de 1736[modifier | modifier le code]

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Épidémie de « peste » (1737)[modifier | modifier le code]

[En 1737, il y aurait eu une épidémie de peste dans la région à Mascouche (venue de l'ouest ?). Le livre de Crépeau sur Mascouche en parle. Les décès à l'époque le confirment : décès en bas âge.]

Tentatives de diversification économique (1738-1744)[modifier | modifier le code]

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Terrebonne lors de la Guerre de Succession d'Autriche (1744-1748)[modifier | modifier le code]

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Litige par rapport au pont enjambant la rivière Mascouche (1748)[modifier | modifier le code]

En 1733, les gens de la seigneurie de Lachenaie avaient construit un pont enjambant la rivière Mascouche, qui permettait de relier la seigneurie de Terrebonne avec la seigneurie de Lachenaie. Or, le courant de la rivière Mascouche était tellement fort au printemps, avec la fonte des glaces, que le pont fut ébranlé. C'est pourquoi durant l'été 1747, on fit appel au grand-voyer Lanouiller de Boisclerc pour ordonner la réparation du pont.

Le grand-voyer visita Terrebonne et Lachenaie, et convoqua les capitaines et lieutenants de milice des deux seigneuries : Gilles Lecours, Étienne Lecours, Augustin Huboux dit Tourville, Pierre Gariépy, Jean Gariépy et Jacques Dupras pour Lachenaie, et Prisque Maisonneuve, Joseph-Charles Clément, Albert Louimet, Pierre Charbonneau, Étienne Dubois et François Limoges pour Terrebonne.

Du côté de Lachenaie, on fait valoir que Lachenaie a soutenu toute seule les frais pour le pont en 1733, car Terrebonne à cette époque devait exécuter un travail semblable en amont de la rivière des Mille Îles (à l'époque de la construction de son chemin du roi). On disait que le pont qu'il fallait réparer allait coûter très cher, et qu'il serait tout aussi utile pour les habitants de la Côte de Terrebonne qu'aux habitants de Lachenaie, et aussi que Lachenaie devait bientôt construire un autre pont et que pour cette raison, il avait peu d'argent à consacrer pour celui enjambant la rivière Mascouche. Par ailleurs, les ordonnances royales favorisaient les communications entre les seigneuries voisines.

Terrebonne, de son côté, refusait catégoriquement son appui à ce projet. C'était « malapropos » de dire que ce pont était utile aux habitants de Terrebonne, et qu'au contraire, ils ne tenaient pas du tout à y passer. Par ailleurs, ce pont n'était-il pas complètement dans le territoire de Lachenaie ?

Dans son procès-verbal du , Lanouiller de Boisclerc décide que c'est Lachenaie qui a raison, et que le nouveau pont sera interparoissial, et que puisque qu'il reliera la paroisse de Saint-Louis de Terrebonne et de Saint-Charles de Lachenaie, qu'il faudrait que Terrebonne fasse sa part. Terrebonne devra se charger du pilier qui se trouve sur sa rive, fournir le bois pour bâtir le châssis où viendront s'appuyer les angles et devra charrier la pierre requise pour hausser ce pilier de cinq pieds. Lachenaie en fera autant de son côté.

Les capitaines de milice des deux seigneuries, Gilles Lecours pour Lachenaie et Louis Limoges pour Terrebonne, devront répartir équitablement les frais des travaux en présence de Noé-Jean Rochon, qui agira comme entrepreneur. Ils devront s'associer à trois habitants de chaque seigneurie. La quote-part devra être établie au pro-rata du nombre d'arpents concédés à chaque habitant, et une amende de 10 livres sera chargée à ceux qui refuseraient de payer. Pour dédommager les charretiers, chargés du transport du bois et des lambourdes, une somme de 4 livres leur sera accordée sur présentation d'un certificat émis par les deux capitaines de milice.

Visite de l'ingénieur militaire Louis Franquet à Terrebonne en 1753[modifier | modifier le code]

Le , jour du mercredi des Cendres, le chevalier Louis de La Corne, le frère cadet du seigneur de Terrebonne, invite l'ingénieur militaire Louis Franquet, qui est en visite à Montréal et qui s'apprête à partir à Trois-Rivières, de venir à la seigneurie de Terrebonne pour y dîner avec son frère. Le lendemain, le jeudi  :

« La carriole attelée et Mr. Rigaud rendu à l'intendance, nous nous mîmes en marche en suivant Mr. de la Corne et Marin qui nous conduisaient ; sorti par la porte de St. Laurent, traversés le faux bourg de ce nom, ensuitte une plaine, plus loing un bois clair, au delà une campagne, et arrivés sur les bords de la rivière des prairies vis-à-vis l'église de St. Vincent de Paul, situé en l'isle Jésus.

Na. — On estime la traversée de l'île de Montréal trois lieues à trois lieues et demi ; les chemins y sont beaux, et les terres propres à toutes sortes de productions. On y voit quantité d'habitations çà et là, dépendantes des paroisses voisines.

Descendus la ditte rivière sur la glace pendant au moins une demie lieue en cotoyant toujours les bords de l'isle Jésus, montés ensuitte les terres à l'endroit d'une habitation du nom de la Belle, traversés ensuitte la dite isle, parvenus sur les bords de la rivière de son nom qui la sépare d'avec la grande terre, obligés de remonter sa rive droite un quart de lieue pour trouver un endroit propre à y descendre, fait sa traversée sur la glace, et arrivés à l'habitation de Mr. de la Corne ; il nous y attendait avec un bon diner et les façons du monde les plus aimables et les plus prévenantes ; après le repas, raisonné sur la seigneurie, visité un moulin à farine et trois tournants qu'il y a fait construire et deux autres à scie. Cet établissement a dû coûter beaucoup ; aussi augmente-t-il considérablement le revenu de la terre. On le fait monter en totalité, bon an ou mal an à 12000 frcs.

Na. — Cette seigneurie est extrêmement étendue. ; les terres y sont bonnes, le pays y est plat : de là pour aller au village du lac des deux Montagnes, il n'y a qu'à suivre les bords de la grande terre ; on estime 7 lieues d'un endroit à un autre : et la traversée de l'isle Jésus une lieue, y compris le passage de la rivière de ce nom, partant, de Montréal et Terrebonne entre 4 lieues et demie à cinq lieues.

Après avoir discourus sur le pays qui est un des meilleurs de la colonie avec Mr. son frère, nous proposâmes d'aller coucher à la Chesnaye, seigneurie avec église située à une lieue ½ au dessous ; fait le chemin totalement sur la rivière ; descendus chez Mde. Lamothe, marchande, y reçus au mieux, bien à souper et encore mieux à coucher, y servi proprement ; passés la nuit fort à notre aise, dans des lits propres de façon à la duchesse, et montés en voitures le lendemain entre 6 à 7 heures du matin[7]. »

— Louis Franquet, Voyages et mémoires sur le Canada

Au sein de la province de Québec (1763-1791)[modifier | modifier le code]

Au sein de la colonie du Bas-Canada (1791-1841)[modifier | modifier le code]

mentionner la pétition de New Glasgow contre le seigneur sur la question des droits de mouture à payer au moulin banal

Au sein de la province du Canada (1841-1854)[modifier | modifier le code]

Après l'abolition du régime seigneurial[modifier | modifier le code]

Une abolition partielle (1854-1940)[modifier | modifier le code]

- tous droits seigneuriaux abolis sauf cens et rente Cadastre seigneurial de Terrebonne en 1857

Municipalités avant l'abolition du régime seigneurial[modifier | modifier le code]

Ordonnance de 1840 Acte de 1845 Acte de 1847
[Partie] District municipal de Terrebonne (1841-1845) Municipalité de Lacorne (1845-1847) [Partie] Comté municipal de Terrebonne (1847-1853) [Partie] Comté municipal de Terrebonne (1853-1855)
Paroisse de Ste Anne des Plaines (1845-1847)
Municipalité de Terrebonne (1845-1847)
Village de Terrebonne (1853-1860)

Le remboursement du rachat des rentes seigneuriales (1940-1973)[modifier | modifier le code]

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Municipalités au sein de la seigneurie de Terrebonne[modifier | modifier le code]

Acte de 1847 Acte de 1855 Code municipal du Québec + Loi sur les cités et villes
[Partie] Comté municipal de Terrebonne (1853-1855) [Partie] Comté municipal de Terrebonne (1855-1983) [Partie] MRC Les Moulins, Thérèse-De Blainville et La Rivière-du-Nord
Municipalité de Lacorne (1855-1864) Municipalité de Lacorne (1864-1957) Municipalité de Sainte-Sophie (1957-2000) Municipalité de Sainte-Sophie
Village de New Glasgow (1864-2000)
Paroisse de Sainte-Anne des Plaines (1855-1922) Paroisse de Sainte-Anne des Plaines (1922-1969) Paroisse de Sainte-Anne-des-Plaines (1969-1987) Ville de Sainte-Anne-des-Plaines
[Partie] Paroisse de Saint-Joachim (1922-1969) [Partie] Blason de La Plaine
Paroisse de La Plaine (1969-1995)
[Partie] Blason de La Plaine
Ville de La Plaine (1995-2001)
[Partie] Ville de Terrebonne
Municipalité de Terrebonne (1855-1861) Paroisse de St. Louis de Terrebonne (1861-1969) Blason de Saint-Louis-de-Terrebonne (1861-1985) Paroisse de Saint-Louis-de-Terrebonne (1969-1985) Blason de la ville de Terrebonne Ville de Terrebonne (1985-2001)
Village de Terrebonne (1853-1860) Blason de la ville de Terrebonne Ville de Terrebonne (1860-1985)
[Partie] Comté municipal de Terrebonne (1853-1855) Municipalité de Terrebonne (1855-1861) Paroisse de St. Louis de Terrebonne (1861-1949) [Partie] Village de Saint-Maurice-de-Bois-Filion (1949) [Partie] Village de Bois-des-Filions (1949-1958) [Partie] Village de Bois-des-Filion (1958-1980) [Partie] Ville de Bois-des-Filion

Liste des logis/manoirs seigneuriaux[modifier | modifier le code]

  1. Une maison pièce-sur-pièce sous Lepage, avant 1734. Lepage habitait à Terrebonne depuis 1721. ;
  2. Le presbytère de « trente-sept pieds de long sur trente de large construit de pièces sur pièces à un étage couvert en planches », situé derrière la première église de Terrebonne (1734-1879). Ce prebytère exista de 1734 à 1913 (détruit à cause de l'agrandissement du Collège Saint-Louis) ;
  3. Maison de La Corne, dont le terrain a été acheté le à Paul-Alexandre d'Ailleboust de Cuisy et sa femme Thérèse de Vivier. La maison appartint ensuite aux Jordan, à Henry Mackenzie et enfin à Joseph Masson, qui est devenu ensuite le Parc Masson ;
  4. Manoir Masson (veuve Masson), qui est devenu le Collège Saint-Sacrement.
  5. Maison d'Ernest-Séraphin Mathieu

Cartes de la seigneurie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Fiche de Terrebonne sur le site de la Comission de toponymie du Québec
  2. KRAEGE, Charles et Gilbert KÜNZI. Rivières romandes : à la source de leurs noms, Saint-Gingolph, Éditions Cabédita, 1999, 133 p.
  3. a et b MASSON, Henri. La Seigneurie de Terrebonne sous le Régime français, Montréal, publié à compte d'auteur, 1982, 205 p.
  4. MARTEL, Claude. « Les origines de Terrebonne - Paroisse fondée en 1723 », La Revue de Terrebonne, (Terrebonne), Cahier spécial 50 ans, pp. 21, 23
  5. a et b Correspondance entre le gouvernement français et les gouverneurs et intendants du Canada relative à la tenure seigneuriale demandée par une adresse de l'Assemblée législative, Québec, 1853, 644 p.
  6. MARTEL, Claude. Seigneurie de Terrebonne - Extraits des fonds de Joseph-Bruno Gareau, 1re partie. (Disponible à la Maison d'histoire de Terrebonne)
  7. FRANQUET, Louis. Voyages et mémoires sur le Canada, 1889, Institut canadien de Québec, pp. 156-157.