Troupes de chars russes

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Troupes de chars
Танковые войска
Image illustrative de l’article Troupes de chars russes
Emblème des troupes de chars.

Création 1992
Pays Drapeau de la Russie Russie
Branche Drapeau de la Russie Forces terrestres russes
Type Arme (corps militaire)
Rôle Guerre blindée
Composée de Direction des troupes de chars, 1 armée, 3 divisions, 1 brigade et 13 régiments
Ancienne dénomination Troupes de chars soviétiques (ru)
Devise « Notre blindage est dur et nos chars sont rapides ! »
Guerres première (1994-1996) et seconde guerres de Tchétchénie (1999-2000) ; guerre russo-géorgienne (2008) ; guerre du Donbass (2014-2015) ; intervention en Syrie (2015) ; invasion de l'Ukraine (2022-)

Les troupes de chars russes (en russe : Танковые войска Вооружённых сил Российской Федерации, « troupes de tanks des forces armées de la fédération de Russie ») désignent l'arme regroupant les unités de chars de l'Armée de terre russe. Ces unités sont utilisées en collaboration avec les autres types d'unités pour mener les principales opérations militaires :

Ces troupes sont composées de divisions de chars, de brigades de chars, de régiments de chars et de bataillons de chars. Ces unités sont censées être résistantes aux effets des armes nucléaires, avec une puissance de feu, une mobilité et une maniabilité élevées. Le développement des troupes de chars russes se fait au détriment de leur encadrement, entraînement et de leur aptitude au combat interarmes[1]. L'arme est héritée des troupes de chars de l'Union soviétique (Танковые войска СССР), devenues russes en 1992.

Leur anniversaire, la Journée des tankistes, est célébré chaque année tous les seconds dimanches de septembre. La devise officielle des troupes de chars russes est « L'armure est dure et nos chars sont rapides ! » (Броня крепка и танки наши быстры!) par la première strophe de la marche des tankistes soviétiques du film Les Tractoristes de 1939.

Bref historique[modifier | modifier le code]

Débuts[modifier | modifier le code]

La toute première unité blindée russe, le 1er régiment automobile de mitrailleuses de l'armée impériale russe, est créée le 19 août 1914 sur la base d'une compagnie mobile d'entraînement. Dans les premières semaines de la Première Guerre mondiale, les premiers véhicules blindés russes Russo-Balt sont produits en Russie avec des moteurs britanniques de la Austin Motor Company, marquant le début d'une ère de guerre blindée sur les terres russes.

En 1917 et au lendemain de la révolution de février, un autre véhicule blindée Austin-Putilov, également produit avec le soutien britannique, participe à la guerre et aux événements qui suivent la révolution d'Octobre. Ces deux véhicules, au moment où la guerre civile russe commence en 1918, formeront les premiers composants blindés de l'Armée rouge — un certain nombre de compagnies et de bataillons blindés. Rejoint par des chars Mark V capturés et un certain nombre de véhicules blindés de fabrication locale et occidentale et de camions équipés de canons et de mitrailleuses, le groupe blindé se développe pour faire partie de la force croissante, avec dix-sept chars Renault FT — appelés le « Russian Reno », tous remis à neuf par l'usine n°112 de Krasnoïé Sormovo à Nijni Novgorod[2] avec un dérivé produit localement, le « Freedom Fighter Lenin », le premier véritable char jamais fabriqué — devenant ainsi le pionnier des véhicules blindés produits localement par la jeune industrie militaire russe. Leurs apparitions dans tous les défilés nationaux sur la place Rouge à Moscou à partir de 1921, aux côtés d'un certain nombre de véhicules blindés étrangers fabriqués sous licence pour aider la jeune armée, ont montré les priorités du gouvernement soviétique sur l'intégration de la guerre blindée dans la stratégie nationale de l'ensemble des forces armées soviétiques dans sa modernisation et son expansion pour suivre l'évolution du temps.

Développement[modifier | modifier le code]

La formation du bureau des chars sous le Commissariat du peuple à la défense en 1924, avec l'existence d'un bataillon de véhicules blindés sous la direction technique de la WPRA (aujourd'hui l'Agence principale des automobiles et des chars du ministère de la Défense de la fédération de Russie) marque la formation des troupes blindées modernes, qui se concrétisera par la levée à l'été 1929 dans le district militaire de Moscou du tout premier régiment mécanisé soviétique, le régiment mécanisé interarmées[3]. Avec ses chars T-18, les premiers conçus par les Soviétiques, parmi son inventaire d'équipements, le bataillon de chars du régiment n'était que le premier d'une longue série à être créé dans les années à venir.

Déclin des années 1990[modifier | modifier le code]

Au moment de la chute de l'Union soviétique, cinq divisions de chars sont stationnées sur le territoire de la république socialiste fédérative soviétique de Russie : la 1re division de chars (à Kaliningrad), la 4e division de chars de la GardeNaro-Fominsk) ; la 5e division de chars de la Garde (en Bouriatie) ; la 21e division de chars de la Garde (à Belogorsk) ; et la 40e division de chars de la Garde (à Sovetsk)[4].

En septembre 1993, la 1re division de chars devient la 2e brigade de chars ; puis une base de stockage d'armes et de matériel en 1998 ; finalement, elle est dissoute en 2008[5].

Organisation[modifier | modifier le code]

Les différentes divisions, brigades et régiments dits de chars comprennent évidemment d'autres types d'unités, pour mener un combat interarmes : unités de fusiliers motorisés, d'artillerie, du génie, antiaériennes, de reconnaissance, de transmissions, de défense NBC, de guerre électronique et de soutien logistique. Dans les Forces armées de la fédération de Russie, le grade de commandant de brigade de chars spécifié est le colonel, le major-général étant le minimum pour une division.

Une division de chars (théoriquement 6 500 personnes) regroupe deux régiments de chars, un régiment de fusiliers motorisés, un régiment d'artillerie automotrice, un régiment de missiles antiaériens, un bataillon de reconnaissance, un bataillon du génie, un bataillon de transmissions, un bataillon de soutien logistique et un bataillon médical.

Une brigade de chars (environ 3 000 personnes) comporte trois bataillons de chars, un bataillon de fusiliers motorisés, un bataillon de reconnaissance, un bataillon d'artillerie automotrice, un bataillon de lance-roquettes, deux bataillons de missiles antiaériens, un bataillon de génie, un bataillon de soutien logistique, une compagnie de guerre électronique, une de défense NBC et une médicale.

Un régiment de chars (théoriquement avec 94 chars et 30 BMP) engerbe trois bataillons de chars, un bataillon de fusiliers motorisés, un bataillon d'artillerie automotrice, une batterie antiaérienne, une compagnie de reconnaissance, une du génie, une de transmissions, une de défense NBC, une de soutien logistique et une médicale.

Un bataillon de chars (environ 151 personnes et 31 chars T-72/T-80/T-90) est composé de trois compagnies (chacune de dix chars, articulés en trois escadrons), un peloton de transmissions, une section médicale et une de soutien (transport, maintenance, cuisine et hygiène)[6].

Dans les cas de la guerre du Donbass puis de l'invasion de l'Ukraine, les divisions et les brigades n'ont pas été engagées intégralement, mais sous forme d'un ou deux BTG (groupe tactique de bataillon, composé théoriquement de 800 à 900 personnes), car les conscrits ne pouvaient pas être envoyés au front dans un premier temps (la Constitution interdit de forcer ces derniers à se battre hors de la fédération).

Grandes unités[modifier | modifier le code]

Régiments divisionnaires[modifier | modifier le code]

Brigades[modifier | modifier le code]

Les différentes brigades de chars disparaissent progressivement, servant à former le cadre des nouvelles divisions de chars russes ; la 5e brigade est la dernière (en 2023).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Tank Troops », Mil.ru, Ministry of Defence of the Russian Federation (consulté le )
  2. Steven J. Zaloga, The Renault FT Light Tank, London, Osprey Publishing Ltd, coll. « Vanguard 46 », (ISBN 9780850458527), p. 35
  3. История танковых войск Советской Армии. под. ред. О. А. Лосика. М. Свирин. Танковая мощь СССР
  4. V.I. Feskov, Golikov V.I., K.A. Kalashnikov, and S.A. Slugin, The Armed Forces of the USSR after World War II, from the Red Army to the Soviet (Part 1: Land Forces). (В.И. Слугин С.А. Вооруженные силы СССР после Второй Мировой войны: от Красной Армии к Советской (часть 1: Сухопутные войска)) Tomsk, 2013. (Improved version of 2004 work with many inaccuracies corrected).]
  5. Michael Holm, « 1st Insterburgskaya Red Banner Tank Division », .
  6. (en) Lester W. Grau et Charles K. Bartles, The Russian Way of War : Force structure, tactics, and modernization of the Russian Ground Forces, Fort Leavenworth, Foreign Military Studies Office, (lire en ligne [PDF]), p. 224.
  7. « Указ Президента Российской Федерации от 30.06.2018 № 382 'О присвоении 6 танковому полку почетного наименования' » [archive du ], publication.pravo.gov.ru (consulté le )
  8. « Russian Military Transformation Tracker: Issue 1, August 2018-July 2019 », www.gfsis.org (consulté le )
  9. a et b Catherine Harris et Frederick W. Kagan, « Russia's Military Posture: Ground Forces Order of Battle », www.criticalthreats.org, (consulté le ), p. 19, 44
  10. « Указ Президента Российской Федерации от 30.06.2018 № 387 'О присвоении 68 танковому полку почетного наименования' », publication.pravo.gov.ru (consulté le )
  11. Catherine Harris et Frederick W. Kagan, « Russia's Military Posture: Ground Forces Order of Battle », www.criticalthreats.org, (consulté le ), p. 22, 50
  12. Holm, « 40th Guards Tank Division [40-я гвардейская танковая Померанская Краснознамённая ордена Суворова дивизия] », Soviet Armed Forces 1945-1991 Organisation and Order of Battle (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Philippe Gros et Vincent Tourret, Guerre en Ukraine : analyse militaire et perspectives, Fondation pour la recherche stratégique, , 86 p. (lire en ligne [PDF]).

Articles connexes[modifier | modifier le code]