Tour de Samois
Type | |
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Fondation | |
Styles |
Architecture néo-médiévale (d), éclectisme |
Architecte |
Isidore Hébert (d) |
Matériau | |
Construction | |
Propriétaire |
Ville de Samois-sur-Seine (d) (depuis ) |
Usage | |
État de conservation |
abandonné (d) |
Adresse | |
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Altitude |
117 m |
Emplacement |
Coordonnées |
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La tour de Samois, aussi appelée tour Hébert ou tour de l'Observatoire, est une tour d'observation dans la forêt de Fontainebleau, sur le territoire de Samois-sur-Seine, en France. De nos jours abandonnée et interdite d'accès, elle constitue pourtant l'un des symboles de la commune.
Situation et accès
[modifier | modifier le code]Située sur le rocher de Samois culminant à 117 mètres d'altitude[1], la tour se dresse sur un banc de sable entouré de rochers, au sud-ouest du village. Le rocher même constitue une partie de la forêt communale de Samois-sur-Seine, division du massif forestier de Fontainebleau.
Son accès est possible via le chemin du Rocher-de-Samois, lui-même accessible depuis l'avenue de la Libération. Visible depuis le parc de stationnement de la salle des fêtes « La Samoisienne », elle reste cependant isolée du village.
Elle est située à 1 kilomètre de la halte de Fontainebleau-Forêt[1].
Historique
[modifier | modifier le code]Contexte
[modifier | modifier le code]Le rocher de Samois surplombe le village de Samois-sur-Seine et offre une vue sur celui-ci et sur la Seine. Jonché de plusieurs groupes de roches, certaines auraient servi d'autel de sacrifices pour les druides[2].
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Groupe de roches dites « pierres druidiques » sur le rocher de Samois, vers 1913.
Fondation
[modifier | modifier le code]Isidore Hébert, sculpteur sur bois de Fontainebleau, demande le au conseil municipal de Samois-sur-Seine[réf. nécessaire] la concession gratuite d'un emplacement sur le rocher de Samois afin d'élever une tour servant d'observatoire[3]. À l'instar de la tour Denecourt, située à 2,3 kilomètres[1] et construite 28 ans plus tôt, la tour de Samois aurait donc un rôle majoritairement touristique[4]. Cette initiative est aussi motivée par le fait que Samois-sur-Seine est à l'époque moins fréquenté que les autres villages de la forêt et n'a pas bénéficié d'une gare ferroviaire faisant venir les visiteurs parisiens[5]. Il est également prévu d'établir des jeux et une buvette sur cet emplacement. La tour est construite et achevée en 1880[réf. nécessaire].
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Ancienne carte postale représentant la tour. -
Carte postale représentant la tour sur le rocher, vers le début du XXe siècle.
Dégradations successives et restaurations
[modifier | modifier le code]En 1894 déjà, le perron doit être refait et à ces fins la famille Hébert recueille des souscriptions pour sa restauration — d'après les publications dans L'Abeille de Fontainebleau, ce sont 204 francs qui sont récoltés —, ce qui permet de reprendre les visites[6],[7],[8]. La concession a été accordée pour 25 ans ; déjà en mauvais état à l'expiration de cette période, on la décrit comme en « ruines » en 1908[9]. Le constructeur s'est ruiné à la construire, la tour revient ensuite à la Ville, qui cherche un nouveau locataire, mais en vain[2],[9]. C'est finalement cette dernière qui en assurance son entretien et son gardiennage jusqu'en 1936[3],[10].
En 1928, l'édifice doit être fermé à cause de la dégradation de son état. Il est tout de même restauré grâce à l’Amicale de Samois, et son accès devient payant. Une buvette est aménagée à sa base[3]. Peut-on lire en outre dans la presse locale en : « à la tour de l'observatoire de Samois d'où les journalistes appréciaient le vaste cadre d'un paysage de verdure et d'horizons »[11].
En 1960, l'Association des amis de Samois procède à la création du sentier no 15 de la forêt de Fontainebleau qui traverse le sommet du rocher[4]. Mais, la tour devient de plus en plus dégradée et subit de multiples actes de vandalisme, parmi eux la dégradation d'une table d'orientation installée en 1962 par l'Association des amis de Samois. À cela s'ajoute l'absence du contrôle de la végétation, ce qui ne permet plus d'offrir la vue panoramique d'où il était possible d'apercevoir la Seine[12]. Par mesure de sécurité, la Ville interdit son accès en 2002 et mure l'entrée de la tour, condamnant entièrement l'accès à la terrasse[3], ce qui vient également témoigner du déclin touristique du site[13].
Propositions d'aménagement
[modifier | modifier le code]En 2007, la mise en place d'un escalier métallique est proposée lors d'un conseil municipal. On propose dans le cas contraire, ironiquement ou non, de retirer la tour du blason communal[12]. Aucune des deux mesures n'a pris effet.
Structure
[modifier | modifier le code]La tour est à base carrée et est surmontée d'une terrasse d'observation où l'escalier intérieur en colimaçon ressort sous un abri de forme octogonale[14],[1]. Elle est composée de 46 marches qui permettent son ascension[4], le début se trouvant en extérieur. La base contient un renfoncement ne contenant plus qu'un banc aujourd'hui.
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La tour vue depuis le contrebas du rocher de Samois. -
Côté sud-ouest de la tour. -
Les marches qui permettaient l'accès à l'intérieur puis au sommet. -
La terrasse au sommet et l'une des fentes.
Représentations culturelles
[modifier | modifier le code]Héraldique
[modifier | modifier le code]La tour et le rocher de Samois figurent dans le quart haut-gauche du blason de la commune de Samois-sur-Seine[12]. Sa représentation est légèrement altérée et présente une vue dégagée des arbres.
Références
[modifier | modifier le code]- Ressources de geoportail.gouv.fr/carte, Géoportail de l'IGN.
- Victor Bouquet, Paul Comble et Auguste Limosin, Samois-sur-Seine : notice historique et archéologique depuis les temps anciens jusqu'à la Révolution, 73 rue Claude-Bernard, Paris, Ernest-Louis-Désiré Le Deley, , 84 p. (lire en ligne), « La Pierre Druidique », p. 17
- Agnès Braik, « La Tour de Samois, un site touristique à l'abandon », sur actu.fr, La République de Seine-et-Marne, (consulté le )
- Monique Berger, Château et forêt de Fontainebleau, Paris, Éditions Favre S.A., , 175 p. (ISBN 978-2-8289-1186-7), La Tour de Samois
- Georges Guillo Lohan (préf. Didier Maus), Samois : Du village rural au bourg rurbain, Les Amis de Samois, , Une gare à Samois, p. 88
- « Chronique locale », L'Abeille de Fontainebleau, vol. 60, no 23, , p. 1/6 (lire en ligne , consulté le )
- « Chronique locale », L'Abeille de Fontainebleau, vol. 60, no 24, , p. 1 (lire en ligne )
- « Chronique locale », L'Abeille de Fontainebleau, vol. 60, no 25, , p. 2 (lire en ligne )
- « Samois archéologique », L'Abeille de Fontainebleau, vol. 74, no 26, , p. 6/6 (lire en ligne , consulté le )
- « Un patrimoine typique en région de Fontainebleau : Le Rocher de Samois et ses alentours », sur www.samois-sur-seine.fr (consulté le )
- « Au médaillon de Sénancour, tourisme et journalisme à Fontainebleau », L'Informateur de Fontainebleau, vol. 32, no 41, , p. 1/4 (lire en ligne , consulté le )
- Georges Guillo Lohan, « Convocation du conseil municipal », sur samois-sur-seine.fr, (consulté le )
- Remi Salaün, « L’héritage touristique. Trajectoire d’un lieu périurbain : trajectoire d’un lieu périurbain : la forêt de Fontainebleau », sur HAL, Université Panthéon-Sorbonne, (consulté le ), p. 255
- Plans de drones dans [vidéo] Skyviews, « Les Tours de Fontainebleau par Skyviews », sur YouTube, (consulté le )
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- [Herbet 1903] Félix Herbet, Dictionnaire historique et artistique de la forêt de Fontainebleau : Routes, carrefours, cantons, gardes, monuments, croix, fontaines, puits, mares, environs, moulins, etc., Fontainebleau, Bourges, , 522 p. (lire en ligne).
Annexes
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Mesures de l'IGN pour le point no 7744101 du réseau géodésique français