Renault 2087 Goélette 4x4

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Renault Goélette 4x4
Renault 2087 Goélette 4x4

Marque Renault
Années de production 1959 - 1965
Production 16 918 exemplaire(s)
Classe Camionnette 4x4
Moteur et transmission
Moteur(s) Essence : 4 cylindres 2,2 litres (type 671-4)
Diesel : 4 cylindres Alfa Romeo 2,7 litres
Transmission 4x4, 4 rapports
Masse et performances
Masse à vide PTAC 4 900 kg
Consommation mixte 20/15 L/100 km
Châssis - Carrosserie
Carrosserie(s) Fourgon et plateau-ridelles bâché
Dimensions
Longueur 4 997 mm
Largeur 1 996 mm
Chronologie des modèles

Le Renault 2087 Goélette 4x4 est la version à quatre roues motrices de l'utilitaire Goélette de 1947. C'est le premier véhicule léger 4×4 du constructeur français.

Histoire

Présenté en avant première en fin d'année 1946 sous le code usine R206 E1, le "Renault 1 000 kg" était la camionnette la plus vendue de sa catégorie en France dans les années 1950[1].

Au fil de sa longue carrière, le "1 000 kg" connaîtra de nombreuses évolutions :

  • face à l'accueil mitigé du "1 000 kg" d'origine, Renault lance, en , une version avec une charge utile plus importante, le "1 400 kg" en fourgon ou plateau-ridelles bois bâché,
  • en 1956, les modèles « 1000 kg » et « 1400 kg » sont renommés « Voltigeur » et « Goélette »[2]. Sur ce dernier, le moteur « 85 » à culbuteurs, de 49 ch SAE, monté depuis fin 1952, est remplacé par l'« Étendard », provenant de la Renault Frégate, qui développe 64 ch SAE.
  • au printemps 1961, une motorisation Diesel de 2,7 litres (sous licence Alfa Romeo) développant 58 ch est disponible. Il remplace le moteur Diesel Indenor également monté sur le Peugeot D4 concurrent.

Le Renault Goélette est un véhicule largement utilisé par les administrations françaises qui ne peuvent acheter que des véhicules français. C'est le cas notamment de La Poste pour l'acheminement du courrier[3], la Gendarmerie[4], et la Police[5] qui l'utilise « panier à salade » mais aussi les artisans et les petits transporteurs.

En 1952, l'armée française, ayant fort à faire en Indochine, commande à la Régie Renault une camionnette 4 × 4 afin de compléter les Dodge WC51 & 52 issus des surplus de l'armée américaine. Pour Renault, le modèle de base existe, c'est le petit utilitaire "R 2067", plus poétiquement baptisé "Goélette" de 1 400 kilos de charge utile. Ce véhicule, lancé juste après la fin de la guerre est très apprécié des artisans et des commerçants. En partant de ce modèle qui, jusqu'en 1957 ne disposait que d'un moteur 4 cylindres développant 53 ch, la Régie Renault crée une version adaptée : on conserve du châssis biscornu avec son empattement court et sa mécanique placée en porte-à-faux à l'avant, on surélève le tout sur des ponts "banjo" et des lames de ressorts rigides, on l'équipe d'une cabine torpédo bâchée, ce qui évite d'étudier l'aération, et d'une benne recouverte d'une grosse toile pour transporter hommes et matériel. Une version ambulance, entièrement tôlée, sera également construite sur ces mêmes bases mécaniques.

Le moteur est celui de la Frégate, qui est tout sauf un foudre de guerre, déjà connu pour son insuffisance sous le capot de la berline dont il provient. La version "Étendard" du véhicule militaire national plafonne à 58 ch à 3 300 tr/min, chiffre très faible pour un 2,2 litres essence même pour l'époque, d'autant que le couple plafonne à 137 N m à 2 000 tr/min. La conduite en tout terrain s'avère ainsi très difficile ! La boîte, "made in Billancourt", dispose de quatre vitesses dont seuls les trois derniers rapports sont synchronisés, et le transfert à deux rapports ne permet de rouler en 4 × 4 qu'avec la réduction enclenchée. Pas vraiment pratique ! Les ponts de type "banjo" et les freins à tambour complètent le cadre peu attrayant de l'ensemble. Mais, comme le disent les officiers : « faut faire avec… ».

Force est de constater que, obligée d'acheter français à tout prix (et on ne croit pas si bien dire ! le prix était vraiment exorbitant)[non neutre], l'Armée n'avait guère le choix : il n'existait rien d'équivalent chez les constructeurs français Peugeot ou Citroën pour remplacer les valeureux Dodge WC 51/52. Les prototypes étudiés par Delahaye, Hotchkiss ou Latil, n'étaient que de peu crédibles tentatives de constructeurs moribonds.[non neutre]

Références

  1. Halwart Schrader et Jan P. Norbye, Le Dictionnaire des camions, MDM
  2. Gabriel Jeudy, Les camions de chez nous en couleurs, E.T.A.I.
  3. Jean-Yves Brouard et Michel Fonteny, Les véhicules du service public de chez nous, MDM
  4. Pascal Meunier, Laurent Jacquot et Jean-Yves Hardouin, Un siècle de véhicules de la Gendarmerie nationale, E.T.A.I.
  5. Dominique Pagneux, Voitures de Police, Préfecture de police de Paris, E.P.A.

Bibliographie

Voir aussi