Palais du Quirinal

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Palais du Quirinal
Palazzo del Quirinale
Présentation
Type
Destination actuelle
Résidence officielle du président de la République italienne
Style
Classicisme (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Architecte
Construction
Commanditaire
Surface
110 500 m2Voir et modifier les données sur Wikidata
Propriétaire
Patrimonialité
Bien culturel italien (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Localisation
Pays
Commune
Coordonnées
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Le palais du Quirinal (en italien Palazzo del Quirinale), qui se trouve sur la colline du Quirinal, à Rome, est un palais romain, résidence papale, puis présidentielle.

Depuis 1948, le Quirinal est officiellement le lieu de travail et la résidence officielle du président de la République italienne ; il s'agit de l'un des symboles de la République italienne.

Le palais du Quirinal couvre une superficie de 110.500 , ce qui en fait un des plus grands palais d'Europe, ainsi que la plus grande résidence d'un chef d'État[1].

Histoire

En 1583, le pape Grégoire XIII commence la construction d'une résidence d'été, dans un lieu considéré comme plus salubre que le Latran ou le Vatican qui était une zone marécageuse à cette époque. Cette tâche est confiée à l'architecte Ottaviano Mascherino. Les travaux sont achevés en 1585, mais la mort du pape la même année empêche Mascherino de lancer un second projet qui prévoyait l'agrandissement de la nouvelle demeure pour en faire un grand palais.

L'édifice construit par Mascherino est encore reconnaissable dans la partie nord de la cour d'honneur, caractérisée par une façade à double loggia et surmontée par une tour panoramique connue aujourd'hui sous le nom de torrino.

L'édifice de Mascherino a été érigé sur un terrain qui appartenait à la famille Carafa et loué à Luigi d'Este, auquel il semble que le pape aurait voulu laisser le petit palais. Le pape Sixte V en 1587 fait donc racheter le terrain par la Chambre apostolique et intervient à l'issue de la vente pour agrandir la résidence en faisant appel à Domenico Fontana.

Le pape Paul V confie les travaux d'agrandissement à Flaminio Ponzio qui réalise l'aile donnant sur le jardin, la salle du Consistoire, aujourd'hui le Salon des Fêtes et la Cappella dell'Annunziata, décorée entre 1609 et 1612 par Guido Reni avec la collaboration de Giovanni Lanfranco, Francesco Albani, Antonio Carracci et Tommaso Campana.

Après la mort de Ponzio en 1613, les travaux d'agrandissement sont poursuivis par Carlo Maderno, auteur de l'aile donnant sur la via del Quirinale, où il réalise la cappella Paolina, les appartements pontificaux et la Sala Regia, dite aujourd'hui des Corazzieri.

Cette salle est décorée par une frise peinte, œuvre du peintre Agostino Tassi, auteur du projet et responsable du chantier de la paroi sud, tandis que les trois autres parois sont confiées à Carlo Saraceni et Giovanni Lanfranco. Lo Spadarino, Fra Paolo Novelli, de même que, selon Roberto Longhi,Marcantonio Bassetti, Pasquale Ottino et Alessandro Turchi dit l'Orbetto, contribuent également à cette entreprise, de manière moins importante.

Le palais du Quirinal (La Place de Monte Cavallo, gravure de Giovanni Battista Piranesi, 1773)

Gian Lorenzo Bernini sous le pape Alexandre VII dessine le bâtiment dit de la Manica Lunga, en réalisant la première partie de 1657 à 1659.

La construction est ensuite poursuivie entre 1722 et 1724 par Alessandro Specchi pour le pape Innocent XIII et achevée par Ferdinando Fuga entre 1730 et 1732 pour Clément XII. Après la fermeture de la Manica Lunga, Ferdinando Fuga modifia le pavillon du comte de Cantalmaggio, du XVIIe siècle, en le transformant en Palazzina del Segretario delle Cifre, connue aujourd'hui comme la Palazzina del Fuga.

Le salon d'honneur est dominé par une fresque de Melozzo da Forlì, un Christ en gloire, qui faisait à l'origine partie de la décoration absidiale de la Chiesa dei SS. Apostoli, également à Rome, celle-là même d'où proviennent les très célèbres Angeli musicanti de Melozzo, aujourd'hui conservés dans les musées du Vatican.

La fresque est située au-dessus du premier palier, sur le mur du côté de la cour d'honneur, de manière à être plus visible lorsqu'on quitte le palais que lorsqu'on y entre : l'effet recherché était de rappeler une dernière fois au visiteur sur le départ qu'il avait reçu la bénédiction papale, et donc faisait fonction de congé bienveillant. Une plaque en latin, enfin, fixée sous la fresque, rappelle le rôle principal de Melozzo dans la perspective.

Les jardins ont été conçus par Maderno.

Les hôtes du Quirinal

Un garde républicain, siégeant devant l'entrée du palais.

Le palais du Quirinal fut d'abord la résidence des papes. Puis, lors de l'annexion des États pontificaux en 1809 par la France sous le Premier Empire, Napoléon Ier fait aménager le palais qui fut rebaptisé palais de Monte-Cavallo pour en faire son palais impérial dans la ville. Il y envoie alors de nombreux meubles, venus de Paris.

Le pape retrouva sa résidence à la chute du Premier Empire et Pie VII fut le dernier à l'occuper. Léon XII son successeur choisit de vivre au Vatican et, sous le pontificat de Pie IX en 1870, année où Rome fut annexée au royaume d'Italie après l'entrée des troupes italiennes à Rome, le 20 septembre 1870, le Pape se retira derrière les murs de la Cité du Vatican et il s'y considéra comme prisonnier.

Le Quirinal devient ainsi la résidence des rois d'Italie jusqu'en 1946. Cependant, le pape Pie XII le visitera en 1940.

Après la proclamation de la République, le chef provisoire de l'État italien, De Nicola, ne résida pas au Quirinal, mais s'installa au palais Giustiniani.

Néanmoins, le Quirinal n'est devenu le siège officiel de la présidence de la République que le .

Le Quirinal, palais présidentiel

Le premier président à s'y installer fut donc Einaudi, imité par ses successeurs Segni, Saragat et Leone, tous avec leurs familles respectives.

Gronchi, Pertini et Cossiga au contraire ont utilisé le Quirinal comme bureau et comme lieu de représentation, mais n'y séjournèrent jamais.

Scalfaro s'y est installé au milieu de son mandat, imité par ses deux successeurs, Ciampi et Napolitano.

Aujourd'hui, le palais accueille les bureaux et les appartements du chef de l'État, tandis dans l'aile situé le long de la via XX Settembre (surnommée Manica Lunga), des appartements ont été spécialement aménagés, décorés et meublés afin de recevoir les monarques et chefs d'État étrangers.

Dans le palais du Quirinal, se trouvent diverses collections, parmi lesquelles : des tapisseries, des tableaux, des statues, des vieux carrosses, des horloges, des meubles, des porcelaines.

Art

Architecture intérieure

Le bâtiment est composé du bâtiment principal, qui est construit autour de la majestueuse cour d'honneur, avec les plus belles salles des environnements complexes qui servent en tant que représentant de la Présidence de la République, tandis que les bureaux et les appartements du Chef de l'Etat sont logés dans bâtiments au bas de la soi-disant Manica Lunga sur le côté long Via del Quirinale, au début de laquelle vous trouverez les magnifiques appartements impériaux, qui ont été organisées spécialement décorées et meublées pour deux visites de Kaiser Guillaume II (en 1888 et 1893) et est maintenant à la maison de souverains et Chefs d'État étrangers en visite au Président de la République[2]. Le palais, dans sa totalité, a 1200 chambres.

Les salles du palais situé dans la corps central sont les suivants[3]:

Chapelle Pauline.
La Loggia des bénédictions.

La taille de cette chapelle commandée par Paul V, d'où son nom, est la même que celle de la chapelle Sixtine au Vatican, c'est-à-dire les dimensions du temple de Salomon (soit 40,92 mètres de long sur 13,41 mètres de large et 20,69 mètres de haut), en application de la théologie du successionisme (en). Elle a accueilli au XIXe siècle quatre conclaves (celui de 1823, de 1829, de 1830 et de 1846) dont le résultat du vote est pour la première fois annoncé par une fumée noire (vote non concluant) ou blanche, ce vote concluant servant de signal au corps de garde qui tirait alors des salves pour avertir la population de Rome de l'élection du nouveau pape[4]. La tradition veut que toutes les ouvertures soient murées, un maçon cassant les briques bouchant la fenêtre de la loggia des bénédictions de la Sala del Balcone au-dessus de la porte principale du palais pour annoncer l’Habemus papam[5].

Le plafond réalisé par Martino Ferabosco en 1616 est décoré de stuc et de dorures. En 1818, le pape Pie VII fait décorer les murs, divisés horizontalement par des entablements et verticalement par des lésènes, avec des fresques monochromes et des niches accueillant les figures des apôtres et des évangélistes. L'autel est orné d'une tapisserie française du XIXe siècle représentant le dernier sermon de saint Étienne[6].

Dans cette chapelle a été célébrée en 1930, le mariage d'Umberto II. Aujourd'hui, la messe de Noël et de Pâques est célébrée en présence du président de la République italienne.

Numismatique

Le palais du Quirinal est représenté, avec l'obélisque du Quirinal, sur la pièce de 500 lires de 1982 à 2001.

Notes et références

Lien externe