Louis Leblois

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Louis Leblois
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 73 ans)
StrasbourgVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Louis Leblois en 1898 (croquis d'audience du procès Zola).

Louis Leblois, né le à Strasbourg et mort le est un magistrat, avocat et écrivain français. Il défend Alfred Dreyfus lors de l'Affaire Dreyfus.

Il est un ami intime du lieutenant-colonel Picquart, avec lequel il a suivi des études au lycée de Strasbourg.

Biographie[modifier | modifier le code]

Il est le fils du grand pasteur libéral Georges-Louis Leblois.

Après des études à la faculté de droit de Paris, il devient avocat et s'inscrit au barreau le . Seulement deux ans plus tard, il devient magistrat, substitut du procureur, nommé d'abord à Dijon, Nancy puis à Lille en 1885[1]. Il redevient avocat en 1890, et fonde un cabinet à Paris. Il épouse Marthe Haitz-Roderer.

Intervention dans l'affaire Dreyfus[modifier | modifier le code]

Louis Leblois est à l'origine du déclenchement de l'affaire Dreyfus. Dépositaire des confidences de Picquart en , il communique ses informations à Auguste Scheurer-Kestner et se lance à ses côtés dans la bataille pour la révision du procès de Dreyfus, en s'efforçant de se tenir sur le terrain de la légalité. Il subit bientôt les conséquences de son engagement : à l'issue du procès de Zola, le , il est révoqué de ses fonctions d'adjoint au maire du VIIe arrondissement de Paris ; le , le conseil de l'Ordre des avocats prononce contre lui une suspension de six mois ; le , enfin, il est atteint, en même temps que Picquart, par la plainte déposée par Cavaignac, le ministre de la Guerre.

Après le procès de Rennes (où il ne témoigne pas), il a encore l'occasion de poursuivre son combat politique : il soutient Jaurès au moment où se décide, en , la deuxième révision. La même année, il sauve L'Aurore, qui connaissait de graves difficultés financières, en lui apportant des fonds et laisse Clemenceau y défendre sa politique, favorisant ainsi le développement de la carrière politique du futur président du Conseil. À la réhabilitation de Dreyfus il retrouve son siège à la mairie du VIIe arrondissement. Il consacre les dernières années de sa vie à des œuvres militantes, animant l'Union pour le sauvetage de l'enfance et surtout l'Association générale d'Alsace-Lorraine, dont il était l'un des membres fondateurs. Il laisse un important ouvrage documentaire sur l'Affaire, qui paraît après sa mort, survenue le .

Au cinéma[modifier | modifier le code]

Dans le film J'accuse (2019) de Roman Polanski, son rôle est joué par Vincent Perez.

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • L'Affaire Dreyfus. L'Iniquité, la réparation, les principaux faits et les principaux documents, Paris, réédition Théolib 2012 (ISBN 978-2-36500-002-4) (6 volumes).
  • L'Affaire Dreyfus. L'iniquité, la réparation. Les principaux faits et les principaux documents, Paris, Librairie Aristide Quillet, 1929.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Gilles Manceron, Emmanuel Naquet et Philippe Oriol, « Louis Leblois, l’avocat qui joua davantage qu’un second rôle », dans Être dreyfusard hier et aujourd’hui, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », (ISBN 9782753566866, lire en ligne), p. 135–138

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]