Aller au contenu

Osiris (réacteur)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis Isis (nucléaire))

Osiris
Présentation
Type
Mise en service
1966
Mise à l’arrêt définitif
décembre 2015
Caractéristiques
Neutrons
thermiques
Puissance thermique
70 MW
Localisation
Lieu
Localisation
Coordonnées
Carte

Osiris est un ancien réacteur nucléaire de recherche français mis en service au CEA au centre de Saclay en 1966, et mis à l'arrêt en décembre 2015[1]. Il fait partie de l'Installation Nucléaire de Base n°40 (INB 40) du CEA. De puissance thermique 70 MW, il servait à étudier les matériaux et combustibles des centrales nucléaires, notamment pour les qualifier dans le cadre de l'allongement de la durée de vie, grâce à son flux neutronique élevé. Il produisait également des radioéléments pour l'industrie et l'utilisation médicale, notamment du technétium 99m, via le molybdène 99, dont il était l'un des six producteurs au monde[2], et du silicium dopé[3],[4]. Ce type de réacteur d'irradiation est appelé réacteur d'irradiations technologiques ou encore Material Testing Reactor.

En 1964, les premiers travaux de construction d'Osiris et de sa maquette Isis débutent. La divergence d'Isis a lieu le 28 avril 1966 et celle d'Osiris le 8 septembre 1966. Après deux années de fonctionnement à 50 mégawatt (MW), la puissance thermique nominale de 70 MW est atteinte en 1968. De 1966 à début 1980, le réacteur a fonctionné avec un combustible uranium-aluminium enrichi à 93 %.

Dans les années 1970, Bouygues et Technicatome, partenaires du CEA, sont chargés de réaliser en Irak le réacteur Osirak, copie conforme d'Osiris. Il fut détruit par l'armée israélienne en 1981 puis par l'armée américaine en 1991[5].

De 1980 à 1994, Osiris a fonctionné avec un combustible d'oxyde d'uranium (UO2) enrichi à 7 % appelé caramel. La conversion progressive du réacteur à un autre combustible faiblement enrichi, appelé siliciure, (U3Si2-Al à 19,75% d'uranium-235)[6] a débuté en janvier 1995 pour s’achever en avril 1997[7]. Toutes ces opérations ont fait l'objet de tests préalables sur le réacteur Isis.

En 2008, l’ASN estime qu'Osiris devra être arrêté au plus tard en 2015 et demande un certain nombre de travaux de sûreté[8]. Il serait remplacé par le réacteur Jules Horowitz en construction à Cadarache.

De 2008 à 2010, sous le nom de projet Aménophis[9], Osiris subit une série de travaux de rénovation — 2 mois et demi d’arrêt en 2008, 4 mois en 2009 et 5 mois en 2010 — qui se terminent avec le redémarrage du réacteur le 18 novembre 2010[10]. En 2011, l'ASN estime que les travaux effectués répondent aux objectifs fixés et n'identifie pas d'élément empêchant de garder le réacteur en service jusqu'en 2015[11].

En décembre 2015, Osiris est mis définitivement à l'arrêt. En septembre 2016, le directeur du centre CEA de Saclay affirme que les risques d'accident nucléaire se sont réduits (sur le site de Saclay) en raison de l'arrêt d'Osiris[12].

Caractéristiques

[modifier | modifier le code]

Il s’agit d’un réacteur de « type piscine » à cœur ouvert d’une puissance de 70 MW. La piscine contient un caisson autour du cœur et un casier alvéolé où sont disposés les 44 éléments combustibles du cœur. La réfrigération se fait par une circulation ascendante de l'eau. Les mécanismes de barre sont disposés sous le cœur afin de laisser l’accès aux dispositifs d’irradiations en haut du cœur. Des dispositifs expérimentaux peuvent être immergés, jusqu’à 16 à l'intérieur du caisson et 27 à la périphérie du caisson[13].

Références

[modifier | modifier le code]
  1. « Page web à propos des réacteurs Osiris et Isis sur le site de l'ASN » (consulté le ).
  2. « L'ASN souhaite favoriser l'émergence d'une solution face à une éventuelle pénurie internationale de technétium 99m nécessaire pour certains examens médicaux », sur le site de l'ASN, (consulté le ).
  3. Présentation du réacteur Osiris, Commissariat à l'énergie atomique (CEA), septembre 2005. [PDF]
  4. Production de radio-isotopes par le réacteur Osiris, sur le site du CEA.
  5. Jean Guisnel, Histoire secrète de la Ve République, Éditions La Découverte, coll. « Cahiers libres », , 752 p. (ISBN 978-2-7071-4902-2), « La France, premier proliférateur nucléaire », p. 242-255.
  6. Alain Ballagny, Patrick Lemoine, Sylvie Dubois,, « Combustibles nucléaires des réacteurs de recherche » [PDF], sur cea.fr (consulté le ).
  7. « Historique », sur cea.fr via Wikiwix (consulté le ).
  8. « Décision n° 2008-DC-0113 du 16 septembre 2008 de l'ASN ».
  9. « Avis de l’IRSN sur la mise en œuvre du projet d’amélioration de la sûreté « AMENOPHIS » développé par le CEA en vue de la poursuite d’exploitation du réacteur expérimental OSIRIS implanté à Saclay » [PDF].
  10. Production de radio-isotopes médicaux : redémarrage du réacteur Osiris - CEA, 18 novembre 2010.
  11. « Avis n°2011-AV-0121 de l'Autorité de sûreté nucléaire du 27 mai 2011 sur la poursuite du fonctionnement de l'INB n°40, correspondant aux réacteurs OSIRIS et ISIS ».
  12. Le Parisien, 30 septembre 2016 : Plateau de Saclay : l’accident nucléaire trotte dans la tête des habitants.
  13. « Les réacteurs expérimentaux et leur contrôle » [PDF], sur asn.fr, (consulté le ).

Articles connexes

[modifier | modifier le code]