Didier Dinart

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Didier Dinart
Image illustrative de l’article Didier Dinart
Fiche d’identité
Nationalité Drapeau de la France France
Naissance (47 ans)[1]
Lieu Pointe-à-Pitre
Taille 1,97 m
Masse 108 kg
Poste Pivot[1], défenseur[2]
Surnom(s) Le Roc[2],[1] (La Roca), La Montagne.
Situation en club
Club actuel US Ivry
Parcours junior
Saisons Club
1991-1993 Drapeau de la Guadeloupe Guadeloupe UC
Parcours professionnel *
SaisonsClub M. (B.)
1993-1996 Dijon Bourgogne HB
1996-2003 Montpellier Handball
2003-2012 BM Ciudad Real
2012-2013 Paris Saint-Germain 026 0(14)
*Statistiques en compétitions nationales et continentales.
Sélections en équipe nationale
Année(s)Équipe M. (B.)
1996-2013 France 379 (162)[1]
Équipes entraînées
Année(s)Équipe Com.
2013-2016 France (adjoint)
2016-2020 France
2021-03/2022 Cavigal Nice (manager)
2021-2022 Arabie saoudite
01/2023 US Ivry
Dernière mise à jour : 13 janvier 2023

Didier Dinart, né le à Pointe-à-Pitre en Guadeloupe, est un ancien joueur international français de handball, champion du monde comme joueur puis comme entraîneur. Évoluant en début de carrière au poste de pivot, il s’est peu à peu spécialisé dans les tâches défensives au point d’avoir été longtemps considéré comme le meilleur défenseur au monde. Il est l'un des handballeurs les plus titrés de la planète, aucune compétition ne manquant à son palmarès. Sélectionné 379 fois en équipe de France entre 1996 et 2013, Didier Dinart est double champion olympique (2008 et 2012), triple champion du monde (2001, 2009 et 2011) et double champion d'Europe (2006 et 2010). En clubs, il a notamment remporté 4 ligues des champions, 11 championnats nationaux (6 en France et 5 en Espagne) et de nombreuses coupes nationales.

Après avoir arrêté sa carrière de joueur en 2013, il intègre l'encadrement de l'équipe de France, tout d’abord uniquement sur les aspects défensifs[3], puis en tant qu'entraîneur-adjoint de Claude Onesta après le départ de Sylvain Nouet à l'automne 2014[4] et enfin depuis septembre 2016 comme entraîneur principal en étant secondé par Guillaume Gille[5]. Il permet ainsi à l'équipe de France de remporter le Championnat du monde 2017 disputé en France. Trois ans plus tard, après le fiasco au Championnat d'Europe 2020, il est démis de ses fonctions. Après deux courts passages au Cavigal Nice (en tant que manager général) puis avec l'Arabie saoudite, il est nommé en janvier 2023 entraineur de l'US Ivry[6].

Le 30 avril 2023, il entre dans le Hall of Fame du handball français[7].

Biographie[modifier | modifier le code]

Vie de handballeur[modifier | modifier le code]

Né le à Pointe-à-Pitre en Guadeloupe[2], il commence le handball à quatorze ans, tout simplement parce que son frère en faisait[8]. Mesurant déjà 1,86 m, il ne passe pas inaperçu et est repéré par l'ancien joueur et conseiller technique régional Eddy Couriol qui l'encourage, deux ans seulement après avoir couché sa signature sur sa première licence, à rejoindre la sport-études de Dijon[9] : « J'êtais prêt à tout pour venir jouer en Métropole, confie-t-il. C'est pourquoi je n'ai pas eu d'état d'âme au moment de quitter mon Île. »[10]. Il commence initialement comme attaquant[2] et signe son premier contrat professionnel au Dijon Bourgogne Handball, alors en deuxième division[11].

C'est au Montpellier Handball, qu'il rejoint en 1996, que l'entraîneur Patrice Canayer le formera sur la défense et où il exprimera très vite sa puissance physique et son intelligence de jeu[9]. Et c'est Daniel Costantini qui l'a fait progresser et évoluer à ce poste[8]. Il est ainsi élu au moins à deux reprises meilleur défenseur du championnat de France, en 2001-2002[12] et 2002-2003[13]. Il participe ainsi à la domination du club héraultais sur la scène nationale avec cinq titres de champion de France et cinq Coupes de France. Il quitte Montpellier en 2003 auréolé de sa première Ligue des champions.

Didier Dinart face à Iker Romero en 2008.
Didier Dinart avec Ciudad Real en 2008.
Didier Dinart en 2010.

Il prend en effet la direction du club espagnol du BM Ciudad Real, le meilleur club européen de la décennie. Surnommé un temps le « boucher »[9], sous la coupe des entraîneurs Juan de Dios Román puis Talant Dujshebaev du BM Ciudad Real, il prend une réelle envergure au point de devenir le meilleur défenseur du monde. Il atteint la finale de la Ligue des Champions à six autres reprises, remportant la compétition par trois fois. Parallèlement, il remporte cinq titres de champion d'Espagne, cinq Coupes ASOBAL et trois Coupes du Roi.

Didier Dinart avec le PSG en 2012.

Enfin, à l'été 2012, il rejoint pour une durée d'un an[14] le Paris Saint-Germain Handball fraîchement racheté par Qatar Investment Authority. À l'issue d'une saison qui l'a vu remporter son onzième championnat national, il prend sa retraite de joueur.

Joueur indispensable de l'équipe de France, il connait sa première sélection le contre la Croatie.

Didier Dinart avec l'équipe de France en 2010.

Évoluant d'abord en attaque, il se spécialise peu à peu dans les tâches défensives au point de devenir l'un des meilleurs défenseurs du monde[2]. Il a ainsi remporté à au moins deux reprises toutes les grandes compétitions internationales : Champion du monde en 2001, il doit toutefois attendre 2006 pour remporter un nouveau titre, le Championnat d'Europe en Suisse. Fer de lance de la défense de l'équipe de France, il est l'un des cadres des Experts qui enchaine quatre titres majeurs consécutifs. Après avoir remporté l'or olympique à Pékin, entrant dans le cercle très fermé des joueurs ayant remporté les trois compétitions majeures, il devient à nouveau champion du monde en 2009 en battant en finale les Croates qui évoluaient pourtant à domicile. L'année suivante, Dinart et les français sortent vainqueurs de l'Euro 2010 et deviennent ainsi la première nation à détenir simultanément les trois titres majeurs. Cette domination est confirmée par deux autres médailles d'or, au Mondial en 2011 puis aux JO de Londres. À l'issue du championnat du monde 2013, il met un terme à sa carrière internationale. Sélectionné à 379 reprises, il est le troisième joueur le plus capé de l'histoire de l'équipe de France derrière Jackson Richardson (417 sélections) et Jérôme Fernandez (390 sélections).

La vie d'encadrant technique[modifier | modifier le code]

Après sa carrière de joueur, il intègre en 2013 la Direction Technique Nationale de la FFHB[15], notamment en vue d'apprendre aux joueurs des équipes de France junior et jeunes les schémas défensifs qu'ils retrouveront en France A[16].

Aux côtés d'Éric Quintin, il contribue ainsi à la première victoire de l'équipe de France jeunes lors d'une compétition internationale à l'occasion du Championnat d'Europe en 2014[17].

En 2016, il devient sélectionneur de l'équipe de France. Sous sa direction et celle de son adjoint Guillaume Gille, lors du championnat du monde 2017 en France, les Experts remportent leur sixième titre planétaire.

Le , il est élu meilleur entraîneur d’une équipe masculine pour l'année 2016 par l'IHF[18]. Il est distingué une deuxième fois en juillet 2019 pour l'année 2018[19]. Il a entre-temps conduit l'équipe de France au Championnat d'Europe 2018 puis au Championnat du monde 2019 avec à la clé deux médailles de bronze.

Néanmoins, lors de ces deux compétitions, l'équipe de France n'a pas semblé être en mesure de s'imposer lors des demi-finales. Puis, au Championnat d'Europe 2020, les Bleus sont éliminés dès le premier tour. S'il est malgré tout conforté à son poste d'entraîneur le lendemain par le DTN Philippe Bana et le président de la Fédération Joël Delplanque[20], il est finalement démis de ses fonctions deux semaines plus tard, d'autant que la relation de Dinart avec la majorité de ses joueurs s'était aussi érodée[21],[22]. Cinq mois plus tard, il s'exprime sur cette éviction et critique notamment la manière dont cela a été géré par les instances françaises : « J'ai la sensation de ne pas avoir bénéficié du même traitement que Daniel Costantini et Claude Onesta. Daniel est resté six ans sans gagner de titre entre 1995 et 2001, Claude a mis cinq années à remporter son tout premier en 2006, en récupérant pourtant une équipe championne du monde. Moi, titré dès mon premier Mondial comme entraîneur principal, on me remercie sans ménagement à l'issue de l'Euro, seule compétition que je n’aurai pas terminée sur le podium à la tête des Bleus... J'ai du mal à comprendre ce 'deux poids, deux mesures' »[23],[20].

En septembre 2021, alors que des rumeurs l'envoyait vers l'Arabie saoudite, il est nommé manager général du Cavigal Nice Handball aux côtés de l'entraîneur Eduard Fernández Roura, son ancien coéquipier à Ciudad Real, illustrant les nouvelles ambitions du club[24]. En décembre 2021, il est bien nommé à la tête de l'équipe nationale d'Arabie saoudite[25] mais quitte son poste après avoir conduit les Saoudiens à une médaille de bronze au Championnat d'Asie 2022[26]

Vie privée et divers[modifier | modifier le code]

En septembre 2012 sort son livre Secrets d'un Champion : Défendre son rêve retraçant son enfance difficile en Guadeloupe jusqu'à la première marche du podium olympique de Londres en 2012.

Il a une réputation de farceur et de personne réservée[2].

Il a une fille prénommée Devon-Gabrielle[1] et un garçon, Alejandro.

Résultats en tant que joueur[modifier | modifier le code]

En clubs[modifier | modifier le code]

Compétitions internationales

Compétitions nationales

En équipe de France[modifier | modifier le code]

Didier Dinart cumule 379 sélections pour 162 buts marqués (dont 5 jets de 7 mètres) entre le contre la Rép. tchèque[1] et le contre la Croatie au championnat du monde 2013. Ses résultats sont :

Jeux olympiques

Championnats du monde

Championnats d'Europe

Autres

Récompenses individuelles[modifier | modifier le code]

Résultats en tant qu'entraîneur[modifier | modifier le code]

Avec l'équipe de France[modifier | modifier le code]

Entraîneur principal (de 2016 à 2020)
Entraîneur-adjoint (de 2013 à 2016)

Avec l'équipe d'Arabie saoudite[modifier | modifier le code]

Entraîneur principal (de décembre 2021 à février 2022)

Récompenses individuelles[modifier | modifier le code]

Décorations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Remarque : la Supercoupe d'Europe, le Super Globe et la Supercoupe d'Espagne ont lieu en début de saison sportive, donc une victoire à l'année N correspond à la saison N-(N+1)

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f « Salle des légendes, Didier Dinart »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Site officiel de la FFHB, Fédération française de handball (consulté le ).
  2. a b c d e et f Jean-Louis Le Touzet, « Didier Dinart, on ne badine pas avec le mur »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Libération, (consulté le ).
  3. « France - Didier Dinart, l'entraîneur-adjoint qui a pris du galon », sur eurosport.fr, (consulté le ).
  4. « Handball : Didier Dinart, l'héritier », sur Le Monde.fr, (consulté le ).
  5. « Didier Dinart : «Dans des conditions optimales» », sur L'Equipe.fr (consulté le ).
  6. « Didier Dinart rebondit à Ivry », sur Handzone.net, (consulté le ).
  7. Dalibor, « EdF (M) | L'équipe de France inaugure son Hall of Fame », sur HandNews, (consulté le ).
  8. a et b « Monsieur Propre », sur Archives de l'Eurotournoi 2002 (consulté le ).
  9. a b et c « Didier Dinart : portrait », Fédération française de handball, (consulté le ).
  10. « Didier Dinart : Hercule ne rechigne pas au travail », Hand mag, Fédération française de handball, no 27,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. « Didier Dinart : « Je suis fier de ce que j'ai fait » », sur Bienpublic.com, (consulté le ).
  12. a et b [PDF]« Sept d'or du handball 2002 », sur Site officiel de la FFHB, (consulté le ).
  13. a et b « Sept d'or du handball 2003 », sur Handzone.net, (consulté le ).
  14. Yohann Walszewski, « LNH: Didier Dinart à Paris c'est fait! »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Handball.fr, (consulté le ).
  15. « Didier Dinart intègre la Direction Technique Nationale », sur t, (consulté le ).
  16. « Didier Dinart : "Je suis bien, chez moi, à regarder l'équipe de France à la télé" », sur r, (consulté le ).
  17. « Didier Dinart est aussi là pour bousculer les mentalités », sur t, (consulté le ).
  18. a et b (en) « Dinart and Hergeirsson voted Coaches of the Year 2016 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Site officiel de l’IHF, IHF, (consulté le ).
  19. a et b (en) « Krumbholz and Dinart named 2018 IHF Coaches of the Year », sur Site officiel de l’IHF, IHF, (consulté le ).
  20. a et b « Didier Dinart règle ses comptes », L'Équipe, (consulté le ).
  21. « Dinart remercié, révolution à la tête des Bleus », Le Parisien, (consulté le ).
  22. « Didier Dinart écarté de son poste de sélectionneur de l'équipe de France », sur L'Equipe.fr, (consulté le ).
  23. « Didier Dinart: "L'impression d'avoir été jeté comme un kleenex" », France Télévisions, (consulté le ).
  24. « Didier Dinart, ex-sélectionneur des Bleus, devient le nouveau manager général du club niçois », 20 Minutes, (consulté le ).
  25. « Didier Dinart nommé sélectionneur de l'Arabie saoudite », L'Équipe, (consulté le ).
  26. « Didier Dinart un petit tour en bronze et puis s'en va », sur la1ere.francetvinfo.fr, La Première, (consulté le ).
  27. « Mondial espoirs masculin 1997 en Turquie : Les copains d'abord », Hand mag, Fédération française de handball, no 19,‎ , p. 26 à 30 (lire en ligne, consulté le )
  28. (en) « 'Ultimate Selection' team from 20 years of the EHF Champions League awarded », sur Site officiel de la Ligue des Champions, (consulté le ).
  29. « Didier Dinart et Jackson Richardson honorés dans l'Ultimate Selection de la Ligue des Champions »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur handnews.fr, (consulté le ).
  30. (en) « Playing legends honoured at EHF 20th Anniversary »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Site officiel de l'EHF, (consulté le ).
  31. « Décret du 14 mars 2001 portant nomination », Journal officiel du 15 mars 2001 (consulté le ).
  32. « Décret du 14 novembre 2008 portant promotion et nomination », Journal officiel du 15 novembre 2008 (consulté le ).
  33. Décret du 31 décembre 2012 portant promotion et nomination.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Nicolas Chardon et Didier Dinart, Secrets d'un champion : Défendre son rêve : révélations du handballeur le plus titré de l'histoire, Paris, Hugo Sport, , 189 p. (ISBN 978-2-7556-1114-4).

Liens externes[modifier | modifier le code]

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