Charles Huntziger

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 5 janvier 2015 à 22:14 et modifiée en dernier par Justinetto (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Charles Huntziger
Charles Huntziger
Le général Charles Huntziger signe l'Armistice du 22 juin 1940 au nom de la France dans le wagon de l'Armistice dans la clairière de Rethondes.

Naissance
Lesneven (Finistère)
Décès (à 61 ans)
Bréau-et-Salagosse (Gard)
Origine Drapeau de la France Français
Allégeance Drapeau de la France France
Drapeau de l'État français État français
Arme Infanterie coloniale
Grade Général d'armée
Années de service 18981941
Commandement IIe armée
Conflits Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Distinctions Grand officier de la Légion d'honneur Grand officier de la Légion d'honneur

Charles Léon Clément Huntziger (LesnevenBréau-et-Salagosse), est un officier général français. Général d'armée, il signe l'armistice du 22 juin 1940 à Rethondes, puis le statut des Juifs le 3 octobre 1940. Secrétaire d’État à la Guerre du Gouvernement de Vichy, il est ensuite commandant en chef des forces terrestres.

Biographie

Charles Huntziger sort de Saint-Cyr en 1900, il fait partie de la promotion Marchand. Il intègre l'infanterie coloniale. Pendant la Première Guerre mondiale, il sert sur le front d'Orient. Il est le chef du bureau d’opérations à l’état-major du corps expéditionnaire allié. Il participe en 1918 à l’élaboration du plan d’offensive du général Franchet d’Esperey contre les troupes germano-bulgares qui mènera à la victoire des Alliés et à la signature d'un armistice sur le front d'Orient en septembre 1918.

En 1924 il est en Chine, commandant du corps d'occupation à Tien-Tsin[1].

En 1933, il est nommé commandant supérieur des troupes du Levant. Il participe alors aux négociations pour le rattachement à la Turquie du sandjak d'Alexandrette alors partie de la Syrie sous mandat français. Il entre au Conseil supérieur de la guerre en 1938.

Chevalier de la Légion d’honneur depuis 1915, il est nommé grand-officier de l’ordre le 30 juin 1937[2].

Seconde Guerre mondiale

Pendant la Seconde Guerre mondiale, en 1939-1940, il commande d'abord la IIe armée, puis le 4e groupe d'armées dans les Ardennes. Le il assiste à Vouziers à une représentation du théâtre aux armées[3] alors que les services de renseignement militaire l'ont averti de l'attaque imminente[4]. Il subit, le , la percée de Sedan avec la 2e armée. Ses réactions seront jugées inappropriées — comme l'envoi de blindés légers sans appui d'artillerie — et son absence d'initiative facilitera grandement la réussite de l'offensive allemande. Cependant, il saura se défausser et, par d'habiles manœuvres, faire porter sa responsabilité par le général Corap[5].

Il préside la délégation française chargée de signer l'armistice du 22 juin 1940 dans la clairière de Rethondes et celle chargée de signer l’armistice du 24 juin 1940 près de Rome, puis siège à sa commission d'application à Wiesbaden.

Il est un des signataires du statut des Juifs du 3 octobre 1940.

Il est secrétaire d’État à la Guerre dans le Gouvernement de Vichy, puis commandant en chef des forces terrestres (septembre 1941).

Décès

Il meurt dans un accident d’avion au retour d’une mission d’inspection en Afrique du Nord en novembre 1941. Le Potez 662, immatriculé F-ARAY, qui le ramène s'écrase dans les reliefs des Cévennes[6] à un kilomètre au nord-ouest du col du Minier (Gard). Six autres personnes meurent dans cet accident. Ses funérailles ont lieu le 15 novembre à la cathédrale de Vichy. Un service est célébré à la cathédrale Notre-Dame de Paris. L'endroit du crash[7] est marqué par monument élevé dans la forêt de l'Aigoual, à 1 km au nord-ouest du col du Minier[8]. Une seconde stèle, en bord de la route départementale no 48[9], a été érigée à proximité du point de crash[10].

Sa veuve est la première récipiendaire de l'ordre de la Francisque.

Citations

Il s'adresse aux soldats de la IIe armée, propos repris la 18 mai 1940 dans l'Excelsior :

« Notre aviation te protège, même quand tu ne la vois pas. Sache que, contre l'infanterie, le char ne vaut pas grand-chose ; si tu te terres, il ne te verra pas. Laisse-le passer sans te démasquer puis tire sur les guides qui l'accompagnent... Sache enfin que l'ennemi n'est pas aussi fort que certains le croient. Oppose-lui ta volonté : c'est elle qui l'emportera. »

On comprend que l'aviation paraît toujours absente aux soldats qui subissent les bombardements de la Luftwaffe. On voit qu'il tient en grande estime l'armée blindée, il aura l'idée de proposer à ses commandants d'armée :

« Un engin incendiaire antichars de construction rapide et facile : bouteille d'essence à amorce d'acide sulfurique »

— Journal de Marche du Groupe d'Armée 2

Décorations

Grand officier de la Légion d'honneur Grand officier de la Légion d'honneur (décret du 30 juin 1937) Croix de guerre 1914-1918 Croix de guerre 1914-1918 (citation à l'ordre de l'armée) Médaille commémorative de la guerre 1914-1918 Médaille commémorative de la guerre 1914-1918.

Sources

Articles connexes

Bibliographie

Livres

Notes et références

  1. La Revue des deux mondes, 1943, page 434.
  2. « Notice de la base Leonore : Charles Léon Clément Huntziger (cote LH/1327/5) », sur le site des archives nationales (consulté le ).
  3. Dominique Lormier, Comme des lions Mai-juin 1940: Le Sacrifice héroïque de l'armée française, éd. Calmann-Lévy, 2005, ISBN 2702145523
  4. France Inter : Entretien d'Olivier Wieviorka dans l'émission 2000 ans d'Histoire
  5. William L. Shirer, The Collapse of the Third Republic, Simon and Shuster, 1969
  6. « Potez 662 Charles Huntziger (site du crash) », sur le site Aérostèles (consulté le ).
  7. 44° 03′ 40″ N, 3° 32′ 11″ E
  8. « La stèle que les Cévennes veulent oublier », sur le site du Midi libre (consulté le ).
  9. 44° 03′ 14″ N, 3° 32′ 50″ E
  10. « Potez 662 Charles Huntziger (bord de route) », sur le site Aérostèles (consulté le ).

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :