Achille Cléophas Flaubert
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Achille Flaubert (d) Gustave Flaubert |
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Achille Cléophas Flaubert, né le à Maizières-la-Grande-Paroisse (Aube) et mort le à Rouen, est un médecin français. Il est le père du médecin Achille Flaubert et de l'écrivain Gustave Flaubert.
Biographie
[modifier | modifier le code]Origines familiales
[modifier | modifier le code]Les premières traces de la famille Flaubert, orthographiée Flobert, sont identifiées à Bagneux dans la Marne en 1696 où Michel Flobert, arrière grand-père d'Achille Cléophas Flaubert, est maréchal expert[1],[a]. Les revenus de cette activité permettent au fils de Michel de financer à ses trois fils des études à l'école vétérinaire d'Alfort[1]. Le deuxième de ces trois fils, Nicolas Flobert, entre à l'école vétérinaire en 1775, exerce à Bagneux à partir de 1780 et épouse en 1783 Marie Apolline Minion, fille de chirurgien[1]. Le couple a une fille née en 1783 avant la naissance d'Achille Cléophas en 1784 à Maizières-la-Grande-Paroisse[1].
Premières années
[modifier | modifier le code]L'enfance d'Achille Cléophas Flaubert est marquée par l'emprisonnement de son père pendant plus d'un an lors de la Révolution française[2]. Malgré les difficultés que cette situation occasionne à sa famille, Achille Cléophas est néanmoins envoyé au collège de Sens de 1795 à 1802, où il effectue une brillante scolarité et se fait remarquer du directeur Jean-Baptiste Salgues[2]. Grand admirateur de Voltaire et de Napoléon dès cette période, il s'éloigne également de la religion catholique[2].
Études et débuts de la pratique de la médecine
[modifier | modifier le code]Monté à Paris en 1802, Flaubert réussit le concours de l'externat de l'école de médecine et y réalise de brillantes études, qui lui permettent de se faire rembourser ses frais de scolarité[3]. Il rencontre Alexander von Humboldt et Louis Jacques Thénard durant cette période[3]. Il est reçu troisième à l'internat en 1805 dans la même promotion que François Magendie et Claude-Antoine Bouchet[3]. Il est alors l'élève de Guillaume Dupuytren, qui le recommandera par la suite auprès de Jean-Baptiste Laumonier pour la place de prévôt d'anatomie à l'Hôtel-Dieu de Rouen[3]. Ce poste consistait à fabriquer des modèles en cire pour les leçons d'anatomie ainsi qu'à effectuer des dissections à des fins d'enseignement[4]. Son arrivée à Rouen le voit se remettre d'une maladie pulmonaire non identifiée contractée à Paris, qui avait conduit à son exemption du service militaire[3].
Période rouennaise
[modifier | modifier le code]Installation
[modifier | modifier le code]Flaubert soutient fin 1810 sa thèse intitulée Dissertation sur la manière de conduire les malades avant et après les opérations chirurgicales[4]. À Rouen, il rencontre Caroline Fleuriot, filleule de Laumonier, et ils conviennent de se marier dès les 18 ans de la jeune fille[4], mariage qui sera prononcé en 1812[5]. Le couple a six enfants dont la moitié meurent avant leurs trois ans ; les enfants survivants sont Achille (né en 1813), Gustave (né en 1821) et Caroline (née en 1824)[5]. Parallèlement à cela, il est nommé chirurgien en chef de l'Hôtel-Dieu en décembre 1815, et emménage dans le logement de fonction associé en 1818 à la mort de Laumonier[5]. Son poste comporte deux missions différentes, le soin des malades ainsi que la direction de l'école de médecine de l'Hôtel-Dieu[5].
Enseignement
[modifier | modifier le code]Flaubert occupe le poste de directeur de l'école jusqu'en juin 1840, date de sa démission[6]. Durant ces années, il cherche à sélectionner et valoriser les étudiants les plus prometteurs par le biais de concours[6]; il se débat également dans des luttes d'influence face à l'université concernant le nombre d'étudiants et de postes d'enseignant ainsi que pour la nomination des titulaires des chaires ouvertes[6]. En tant que directeur, Flaubert fait également face à l'épidémie de choléra de 1832 qui désorganise fortement l'école[6].
Pratique de la médecine
[modifier | modifier le code]En tant que chirurgien, Flaubert réalise les opérations et assiste les accouchements[7]. La patientèle de Flaubert comprend principalement des ouvriers de tous âges et des militaires à l'Hôtel-Dieu, ainsi que des patients plus aisés qu'il opère à leur domicile[7]. À l'Hôtel-Dieu, il se soucie du bien-être de ses patients, leur faisant même fournir du tabac qu'il autorise à fumer dans les locaux[7]. Il propose des créneaux de consultations gratuites, les défend lorsque des décisions administratives vont contre leur droit au soin et d'une manière générale passe plus de temps à l'Hôtel-Dieu que ce que son statut exige[7]. D'un point de vue médical, il s'intéresse particulièrement à la traumatologie et aux maladies osseuses[7]. Il expérimente avec succès des traitements innovants contre les pseudarthroses et les fractures comminutives, évitant dans ce dernier cas le recours à l'amputation[7]. Le seul article qu'il publie pendant toute sa carrière, en dehors de sa thèse, est d'ailleurs consacré à la réduction des luxations de l'épaule[7]. Parallèlement à cela, la patientèle privée de Flaubert lui assure des revenus très confortables[7]. Il exerce la chirurgie jusqu'à sa mort le des suites de l'infection d'une plaie lors d'une opération[8]. Son décès suscite l'émotion et de nombreuses personnes, notamment parmi ses patients des quartiers ouvriers, assistent à ses obsèques[8].
Vie privée
[modifier | modifier le code]Le , il se fracture la jambe en sautant d'une voiture et est soigné au château de Mauny[9],[8].
Flaubert s'intéresse à de nombreuses sciences et notamment à la physique, ainsi qu'aux connexions possibles entre ces disciplines et la médecine[7]. En revanche la littérature, et notamment les œuvres de son fils Gustave ne l'intéressent guère[8].
En avril 1844, il achète une maison de campagne en bordure de Seine à Croisset, un hameau de Canteleu, à portée de fiacre de Rouen[8]; sa femme et son fils Gustave y résideront jusqu'à leur mort[7].
Ses obsèques sont célébrées le dans l'église Sainte-Madeleine et il est inhumé au cimetière monumental de Rouen[8].
À la suite d'une souscription[10], James Pradier a réalisé son buste inauguré le à l'Hôtel-Dieu[11],[8].
Son épouse et trois enfants lui survivent :
- Anne Justine Caroline, née Fleuriot (1793-1872) ;
- Achille, médecin (1813-1882) ;
- Gustave, écrivain (1821-1880) ;
- Joséphine Caroline (1824-1846), qui épouse Émile Hamard.
Distinctions
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Ancien métier consistant à s'occuper des chevaux, notamment le ferrage et le soin.
Références
[modifier | modifier le code]- Tifenn Clabaut, « Achille-Cléophas Flaubert (1784-1846), Chirurgien en chef de l’Hôtel-Dieu de Rouen », sur ihmcs.fr, Institut d'histoire de la médecine, de la chirurgie et de la santé, , p. 9-10.
- Tifenn Clabaut, « Achille-Cléophas Flaubert (1784-1846), Chirurgien en chef de l’Hôtel-Dieu de Rouen », Institut d'histoire de la médecine, de la chirurgie et de la santé, , p. 12-16.
- Tifenn Clabaut, « Achille-Cléophas Flaubert (1784-1846), Chirurgien en chef de l’Hôtel-Dieu de Rouen », Institut d'histoire de la médecine, de la chirurgie et de la santé, , p. 17-23.
- Tifenn Clabaut, « Achille-Cléophas Flaubert (1784-1846), Chirurgien en chef de l’Hôtel-Dieu de Rouen », Institut d'histoire de la médecine, de la chirurgie et de la santé, , p. 24-28.
- Tifenn Clabaut, « Achille-Cléophas Flaubert (1784-1846), Chirurgien en chef de l’Hôtel-Dieu de Rouen », Institut d'histoire de la médecine, de la chirurgie et de la santé, , p. 29-32.
- Tifenn Clabaut, « Achille-Cléophas Flaubert (1784-1846), Chirurgien en chef de l’Hôtel-Dieu de Rouen », Institut d'histoire de la médecine, de la chirurgie et de la santé, , p. 33-40.
- Tifenn Clabaut, « Achille-Cléophas Flaubert (1784-1846), Chirurgien en chef de l’Hôtel-Dieu de Rouen », Institut d'histoire de la médecine, de la chirurgie et de la santé, , p. 41-46.
- Tifenn Clabaut, « Achille-Cléophas Flaubert (1784-1846), Chirurgien en chef de l’Hôtel-Dieu de Rouen », Institut d'histoire de la médecine, de la chirurgie et de la santé, , p. 47-52.
- Leudet, « Rouen », Journal de Rouen, no 165, , p. 3 col. 2 (lire en ligne).
- « Rouen, 20 novembre », Journal de Rouen, no 324, , p. 1 col. 3 (lire en ligne).
- « Rouen, 9 septembre », Journal de Rouen, no 253, , p. 1 col. 3 (lire en ligne).
- « Rouen, 3 février », Journal de Rouen, no 34, , p. 1 col. 2-3 (lire en ligne).
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]: source utilisée pour la rédaction de l'article.
- (en) Geoffrey Wall, The Enlightened Physician : Achille-Cléophas Flaubert, 1784-1846, Peter Lang Ltd, 2013.
- « Rouen, 16 janvier », Journal de Rouen, no 16, , p. 2 col. 1 (lire en ligne).
- « Obsèques de M. Flaubert », Journal de Rouen, no 18, , p. 2-3 (lire en ligne).
- Tifenn Clabaut, « Achille-Cléophas Flaubert (1784-1846), Chirurgien en chef de l’Hôtel-Dieu de Rouen », sur Les amis du musée Flaubert et d'histoire de la médecine, . , mémoire d'histoire de la médecine soutenu à l'université Paris Descartes.
Iconographie
[modifier | modifier le code]- Achille Cléophas Flaubert, hst, par Hippolyte Bellangé (1800-1866) conservée au musée Flaubert et d'histoire de la médecine.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressource relative à la santé :
- Ressource relative à la recherche :
- Courte biographie sur le site du CHU de Rouen
- Naissance à Maizières-la-Grande-Paroisse
- Médecin français du XIXe siècle
- Personnalité liée à l'Aube
- Personnalité liée à Gustave Flaubert
- Céroplasticien
- Personnalité enterrée au cimetière monumental de Rouen
- Naissance en novembre 1784
- Décès en janvier 1846
- Décès à Rouen
- Décès dans la Seine-Inférieure
- Décès à 62 ans