« Estazolam » : différence entre les versions
Complément infos |
Section pharmacologie, sources |
||
Ligne 149 : | Ligne 149 : | ||
}}<!-- ----------------------------- Fin de l'infoboite ----------------------------- --> |
}}<!-- ----------------------------- Fin de l'infoboite ----------------------------- --> |
||
L''''estazolam''' est une substance chimique de la famille des [[benzodiazépine]]s notamment commercialisée sous le nom de '''Nuctalon'''. Comme toutes les molécules de cette famille, elle possède des propriétés [[anxiolytique]]s, [[hypnotique]]s ou [[sédatif|sédatives]], [[anticonvulsant]]es, et [[myorelaxant]]es. |
L''''estazolam''' est une substance chimique de la famille des [[benzodiazépine]]s notamment commercialisée sous le nom de '''Nuctalon'''. Comme toutes les molécules de cette famille, elle possède des propriétés [[anxiolytique]]s, [[hypnotique]]s ou [[sédatif|sédatives]], [[anticonvulsant]]es, et [[myorelaxant]]es. |
||
L'estazolam est uniquement utilisé comme |
L'estazolam est uniquement utilisé comme [[hypnotique]] en France. |
||
Il est efficace aux doses d'1 ou 2mg.<ref>{{Article |prénom1=J. B. |nom1=Cohn |prénom2=C. S. |nom2=Wilcox |prénom3=J. |nom3=Bremner |prénom4=M. |nom4=Ettinger |titre=Hypnotic efficacy of estazolam compared with flurazepam in outpatients with insomnia |périodique=Journal of Clinical Pharmacology |volume=31 |numéro=8 |date=1991-08 |issn=0091-2700 |pmid=1880233 |doi=10.1002/j.1552-4604.1991.tb03771.x |lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/1880233 |consulté le=2020-04-05 |pages=747–750 }}</ref><ref>{{Article |prénom1=L. E. |nom1=Gustavson |prénom2=P. J. |nom2=Carrigan |titre=The clinical pharmacokinetics of single doses of estazolam |périodique=The American Journal of Medicine |volume=88 |numéro=3A |date=1990-03-02 |issn=0002-9343 |pmid=1968715 |doi=10.1016/0002-9343(90)90278-l |lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/1968715 |consulté le=2020-04-05 |pages=2S–5S }}</ref> |
Il est efficace aux doses d'1 ou 2mg.<ref>{{Article |prénom1=J. B. |nom1=Cohn |prénom2=C. S. |nom2=Wilcox |prénom3=J. |nom3=Bremner |prénom4=M. |nom4=Ettinger |titre=Hypnotic efficacy of estazolam compared with flurazepam in outpatients with insomnia |périodique=Journal of Clinical Pharmacology |volume=31 |numéro=8 |date=1991-08 |issn=0091-2700 |pmid=1880233 |doi=10.1002/j.1552-4604.1991.tb03771.x |lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/1880233 |consulté le=2020-04-05 |pages=747–750 }}</ref>'<ref>{{Article |prénom1=L. E. |nom1=Gustavson |prénom2=P. J. |nom2=Carrigan |titre=The clinical pharmacokinetics of single doses of estazolam |périodique=The American Journal of Medicine |volume=88 |numéro=3A |date=1990-03-02 |issn=0002-9343 |pmid=1968715 |doi=10.1016/0002-9343(90)90278-l |lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/1968715 |consulté le=2020-04-05 |pages=2S–5S }}</ref> |
||
Il est proche de l'[[alprazolam]], l'un des anxiolytiques les plus prescrits, duquel il se distingue par l'absence de [[Méthyle|groupe méthyle]] lié à son [[triazole]] en haut de sa structure. Cette différence le rend moins [[Lipophilie|lipophile]] que son cousin méthylé, ce qui réduit sa vitesse d'absorption dans le système nerveux mais rallonge aussi sa durée d'action, en ralentissant sa dispersion au travers des tissus graisseux du corps. Son élimination est relativement lente comparé aux autres hypnotiques avec une [[Demi-vie biologique|demi-vie]] 14h en moyenne. Il est donc utilisé pour éviter les réveils prématurés davantage que pour induire le sommeil. Dans ce rôle il se rapproche du [[lormétazépam]] ou [[loprazolam]] qui lui sont souvent préférés en France ou [[nitrazépam]], hypnotique plus ancien. |
Il est proche de l'[[alprazolam]], l'un des anxiolytiques les plus prescrits, duquel il se distingue par l'absence de [[Méthyle|groupe méthyle]] lié à son [[triazole]] en haut de sa structure. Cette différence le rend moins [[Lipophilie|lipophile]] que son cousin méthylé, ce qui réduit sa vitesse d'absorption dans le système nerveux mais rallonge aussi sa durée d'action, en ralentissant sa dispersion au travers des tissus graisseux du corps. Son élimination est relativement lente comparé aux autres hypnotiques avec une [[Demi-vie biologique|demi-vie]] 14h en moyenne<ref>{{Lien web|titre=Tables|url=https://www.medscape.com/content/2003/00/45/67/456734/456734_tab.html|site=www.medscape.com|consulté le=2020-04-05}}</ref>. Il est donc utilisé pour éviter les réveils prématurés davantage que pour induire le sommeil<ref>{{Lien web|titre=Niger {{!}} ESTAZOLAM|url=http://niger-gouv.org/medicaments/0093-0129-estazolam.html|site=niger-gouv.org|consulté le=2020-04-05}}</ref>. Dans ce rôle il se rapproche du [[lormétazépam]] ou [[loprazolam]] qui lui sont souvent préférés en France ou [[nitrazépam]], hypnotique plus ancien. |
||
Il est peu prescrit aujourd'hui avec 0.4 million de boites vendues en 2017<ref>{{Ouvrage|langue=|auteur1=ANSM|titre=Etat des lieux|passage=|lieu=|éditeur=|date=|pages totales=|isbn=|lire en ligne=https://ansm.sante.fr/var/ansm_site/storage/original/application/28274caaaf04713f0c280862555db0c8.pdf}}</ref> |
Il est peu prescrit aujourd'hui avec 0.4 million de boites vendues en 2017.<ref>{{Ouvrage|langue=|auteur1=ANSM|titre=Etat des lieux|passage=|lieu=|éditeur=|date=|pages totales=|isbn=|lire en ligne=https://ansm.sante.fr/var/ansm_site/storage/original/application/28274caaaf04713f0c280862555db0c8.pdf}}</ref> |
||
== Pharmacologie == |
|||
{{Infobox Médicament |
|||
{{Article détaillé|Benzodiazépine}} |
|||
Tout comme les nombreux produits apparentés, l'estazolam influence l'action du [[Acide γ-aminobutyrique|GABA]] en renforçant l'activité des [[Récepteur GABAA|récepteurs GABA-A]]-alpha<ref>{{Article |prénom1=Tianze |nom1=Cheng |prénom2=Dominique Marie |nom2=Wallace |prénom3=Benjamin |nom3=Ponteri |prénom4=Mahir |nom4=Tuli |titre=Valium without dependence? Individual GABAA receptor subtype contribution toward benzodiazepine addiction, tolerance, and therapeutic effects |périodique=Neuropsychiatric Disease and Treatment |volume=14 |date=2018-05-23 |issn=1176-6328 |pmid=29872302 |pmcid=5973310 |doi=10.2147/NDT.S164307 |lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5973310/ |consulté le=2020-04-05 |pages=1351–1361 }}</ref>, activés de manière naturelle par le corps. On parle alors d'un [[Allostérie|modulateur allostérique]] positif. Contrairement au [[Barbiturique|barbital]], ce produit n'est pas un agoniste de ces récepteurs et ne fait que renforcer leur activité lors de leur activation naturelle<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Wolfgang |nom1=Löscher |prénom2=Michael A. |nom2=Rogawski |titre=How theories evolved concerning the mechanism of action of barbiturates |périodique=Epilepsia |volume=53 |numéro=s8 |date=2012 |issn=1528-1167 |doi=10.1111/epi.12025 |lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/epi.12025 |consulté le=2020-04-05 |pages=12–25 }}</ref> (ou bien par le fait d'un autre agoniste, comme l'[[Éthanol|alcool]]) ce qui limite quelque peu les risques de surdosage.{{Infobox Médicament |
|||
| image = Boite de nuctalon44.jpg |
| image = Boite de nuctalon44.jpg |
||
| légende = |
| légende = |
Version du 5 avril 2020 à 19:37
Estazolam | ||
Identification | ||
---|---|---|
Nom UICPA | 8-chloro-6-phényl-4H-[1,2,4]triazolo[4,3-a][1,4]benzodiazépine | |
No CAS | ||
No ECHA | 100.045.424 | |
No CE | 249-982-4 | |
Code ATC | N05 | |
SMILES | ||
InChI | ||
Propriétés chimiques | ||
Formule | C16H11ClN4 [Isomères] |
|
Masse molaire[1] | 294,738 ± 0,016 g/mol C 65,2 %, H 3,76 %, Cl 12,03 %, N 19,01 %, |
|
Propriétés physiques | ||
T° fusion | 228,5 °C | |
Précautions | ||
Classification du CIRC | ||
Groupe 3 : Inclassable quant à sa cancérogénicité pour l'Homme[2] | ||
Données pharmacocinétiques | ||
Demi-vie d’élim. | 14h (varie entre 10 et 24 heures)[3]'[4]'[5] | |
Excrétion |
urinaire |
|
Considérations thérapeutiques | ||
Classe thérapeutique | hypnotique de la famille des benzodiazépines | |
Voie d’administration | orale | |
Conduite automobile | proscrite (niveau 3) | |
Antidote | flumazénil | |
Caractère psychotrope | ||
Catégorie | Triazolo-benzodiazépine • dépresseur du SNC | |
Mode de consommation |
voie orale |
|
Risque de dépendance | Modéré (élevé si utilisation à doses élevées/sur le long cours ou en cas de mésusage) | |
Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | ||
modifier |
L'estazolam est une substance chimique de la famille des benzodiazépines notamment commercialisée sous le nom de Nuctalon. Comme toutes les molécules de cette famille, elle possède des propriétés anxiolytiques, hypnotiques ou sédatives, anticonvulsantes, et myorelaxantes. L'estazolam est uniquement utilisé comme hypnotique en France.
Il est efficace aux doses d'1 ou 2mg.[6]'[7]
Il est proche de l'alprazolam, l'un des anxiolytiques les plus prescrits, duquel il se distingue par l'absence de groupe méthyle lié à son triazole en haut de sa structure. Cette différence le rend moins lipophile que son cousin méthylé, ce qui réduit sa vitesse d'absorption dans le système nerveux mais rallonge aussi sa durée d'action, en ralentissant sa dispersion au travers des tissus graisseux du corps. Son élimination est relativement lente comparé aux autres hypnotiques avec une demi-vie 14h en moyenne[8]. Il est donc utilisé pour éviter les réveils prématurés davantage que pour induire le sommeil[9]. Dans ce rôle il se rapproche du lormétazépam ou loprazolam qui lui sont souvent préférés en France ou nitrazépam, hypnotique plus ancien.
Il est peu prescrit aujourd'hui avec 0.4 million de boites vendues en 2017.[10]
Pharmacologie
Tout comme les nombreux produits apparentés, l'estazolam influence l'action du GABA en renforçant l'activité des récepteurs GABA-A-alpha[11], activés de manière naturelle par le corps. On parle alors d'un modulateur allostérique positif. Contrairement au barbital, ce produit n'est pas un agoniste de ces récepteurs et ne fait que renforcer leur activité lors de leur activation naturelle[12] (ou bien par le fait d'un autre agoniste, comme l'alcool) ce qui limite quelque peu les risques de surdosage.
estazolam | |
Informations générales | |
---|---|
Princeps |
|
Classe | Hypnotiques et sédatifs, dérivés des benzodiazépines, ATC code N05CD04 |
Forme | comprimés dosés à 1 ou à 2 mg |
Administration | per os |
Laboratoire | Abbott, Takeda |
Identification | |
No CAS | |
No ECHA | 100.045.424 |
Code ATC | N05CD04 |
DrugBank | et DB01215 01215 et DB01215 |
modifier |
Notes et références
- Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- IARC Working Group on the Evaluation of Carcinogenic Risks to Humans, « Evaluations Globales de la Cancérogénicité pour l'Homme, Groupe 3 : Inclassables quant à leur cancérogénicité pour l'Homme », sur http://monographs.iarc.fr, CIRC, (consulté le )
- https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/1968715
- https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/2868576
- https://www.drugs.com/pro/estazolam.html
- J. B. Cohn, C. S. Wilcox, J. Bremner et M. Ettinger, « Hypnotic efficacy of estazolam compared with flurazepam in outpatients with insomnia », Journal of Clinical Pharmacology, vol. 31, no 8, , p. 747–750 (ISSN 0091-2700, PMID 1880233, DOI 10.1002/j.1552-4604.1991.tb03771.x, lire en ligne, consulté le )
- L. E. Gustavson et P. J. Carrigan, « The clinical pharmacokinetics of single doses of estazolam », The American Journal of Medicine, vol. 88, no 3A, , p. 2S–5S (ISSN 0002-9343, PMID 1968715, DOI 10.1016/0002-9343(90)90278-l, lire en ligne, consulté le )
- « Tables », sur www.medscape.com (consulté le )
- « Niger | ESTAZOLAM », sur niger-gouv.org (consulté le )
- ANSM, Etat des lieux (lire en ligne)
- Tianze Cheng, Dominique Marie Wallace, Benjamin Ponteri et Mahir Tuli, « Valium without dependence? Individual GABAA receptor subtype contribution toward benzodiazepine addiction, tolerance, and therapeutic effects », Neuropsychiatric Disease and Treatment, vol. 14, , p. 1351–1361 (ISSN 1176-6328, PMID 29872302, PMCID 5973310, DOI 10.2147/NDT.S164307, lire en ligne, consulté le )
- (en) Wolfgang Löscher et Michael A. Rogawski, « How theories evolved concerning the mechanism of action of barbiturates », Epilepsia, vol. 53, no s8, , p. 12–25 (ISSN 1528-1167, DOI 10.1111/epi.12025, lire en ligne, consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
- Benzodiazépines et Dépresseur
- Insomnie
- Sommeil
- Médicament psychotrope
- hypnotique et sédatif
- Addiction et Sevrage (toxicologie)
Liens externes
- Fiche BIAM : http://www.biam2.org/www/Sub1885.html
- Page spécifique dans la base de données sur les produits pharmaceutiques (Canada)
- Page spécifique sur le Vidal.fr