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'''Jean Mabire''' (né le [[8 février]] [[1927]] à [[Paris]] et décédé le [[29 mars]] [[2006]] à [[Saint-Malo]], [[Ille-et-Vilaine]]) est un [[écrivain]] régionaliste [[Normandie|normand]] et un [[journaliste]] [[français]] ayant été également engagé politiquement à l'[[extrême-droite]].
'''Jean Mabire''' (né le [[8 février]] [[1927]] à [[Paris]] et décédé le [[29 mars]] [[2006]] à [[Saint-Malo]], [[Ille-et-Vilaine]]) est un [[écrivain]] régionaliste [[Normandie|normand]] et [[journaliste]] [[français]] proche de l'extrême droite.


== Biographie ==
== Biographie ==
Né à [[Paris]] d'une famille originaire de [[Bayeux]] et de [[Vire]], Jean Mabire fait ses études secondaires au [[Collège Stanislas de Paris]], où il obtient un [[Baccalauréat (France)|baccalauréat]] philo-lettres, puis entre à l'[[École nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d'art]], tout en militant à l'[[Union nationale des étudiants de France|UNEF]] (qui n'est alors pas de gauche).
Né à [[Paris]] d'une famille originaire de [[Bayeux]] et de [[Vire]], Jean Mabire fait ses études secondaires au [[Collège Stanislas de Paris|Collège Stanislas]], où il obtient un [[Baccalauréat (France)|baccalauréat]] philo-lettres, puis entre à l'[[École nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d'art]], tout en militant à l'[[Union nationale des étudiants de France|UNEF]] (qui n'est alors pas de gauche).


Il débute sa carrière en [[1949]], en créant la revue régionaliste ''Viking'', qu'il dirige jusqu'en [[1955]]. Il effectue ensuite son [[service militaire]], d'octobre [[1950]] à octobre [[1951]], à l'[[École des troupes aéroportées]] de [[Pau]] où il obtient son brevet de parachutiste. Aspirant au 1{{er}} Bataillon parachutiste de choc à [[Montauban]], il en sort sous-lieutenant de réserve.
Il débute sa carrière en [[1949]], en créant la revue régionaliste ''Viking'', qu'il dirige jusqu'en [[1955]]. Il effectue ensuite son [[service militaire]], d'octobre [[1950]] à octobre [[1951]], à l'[[École des troupes aéroportées]] de [[Pau]] où il obtient son brevet de parachutiste. Aspirant au 1{{er}} Bataillon parachutiste de choc à [[Montauban]], il en sort sous-lieutenant de réserve.


En [[1954]], il fonde, à Cherbourg, avec son épouse, un atelier d'art graphique, « Les imagiers normands », qui produit surtout des dépliants touristiques. Rappelé en octobre [[1958]] pour un an en [[guerre d'Algérie|Algérie]], au Centre d'entraînement à la [[Guerre subversive]], à Philippeville, où il est affecté au 12{{e}} Bataillon chasseurs alpins, il est à la tête d'un commando de chasse composé aux deux tiers de musulmans<ref>« Jean Mabire parmi nous », article de Christian Brosio in ''[[Le Spectacle du Monde|Le Spectacle du Monde]]'', juin 2006.</ref>. Il est démobilisé en octobre [[1959]] comme capitaine de réserve. Pour ses états de service, il est décoré de la [[Croix de la Valeur militaire]], de la [[Croix du combattant]] et de la Médaille commémorative des opérations de maintien de l'ordre en Algérie.
En [[1954]], il fonde, à Cherbourg, avec son épouse, un atelier d'art graphique, « Les imagiers normands », qui produit surtout des dépliants touristiques. Rappelé en octobre [[1958]] pour un an en [[guerre d'Algérie|Algérie]], au Centre d'entraînement à la [[Guerre subversive]] (à [[Philippeville]]), où il est affecté au 12{{e}} Bataillon chasseurs alpins, à la tête d'un commando de chasse composé aux deux tiers de musulmans<ref>« Jean Mabire parmi nous », article de Christian Brosio in ''[[Le Spectacle du Monde|Le Spectacle du Monde]]'', juin 2006.</ref>. Le soldat est démobilisé en octobre [[1959]] comme capitaine de réserve. Pour ses états de service, il est décoré de la [[Croix de la Valeur militaire]], de la [[Croix du combattant]] et de la Médaille commémorative des opérations de maintien de l'ordre en Algérie.
Jean Mabire contribue en tant que journaliste à de nombreuses publications. Il débute en [[1956]] à ''[[La Presse de la Manche]]'' comme reporter, puis collabore à ''[[Historia (revue)|Historia]]'', mais également à la publication nationaliste ''[[Défense de l'Occident]]'', dirigée par [[Maurice Bardèche]], à ''[[L'Esprit public]]'' (où il est l'adjoint de Philippe Héduy), à ''[[Europe-Action]]'' et à ''[[Éléments (revue)|Éléments]]''. Il déclare à l'époque être un « socialiste européen ».
Jean Mabire contribue en tant que journaliste à de nombreuses publications. En [[1956]], il débute comme reporter à ''[[La Presse de la Manche]]'', puis collabore à ''[[Historia (revue)|Historia]]'', mais aussi à ''[[Défense de l'Occident]]'' (de [[Maurice Bardèche]]), à ''[[L'Esprit public]]'' (où il est l'adjoint de [[Philippe Héduy]]), à ''[[Europe-Action]]'' (dont, « débauché » par [[Dominique Venner]], il devient rédacteur en chef en mai 1965), puis, par la suite, à ''[[Éléments (revue)|Éléments]]''. Se réclamant du « socialisme européen<ref>« Le véritable sens de notre lutte apparaît de plus en plus clairement : c'est la défense de l'individu contre les robots et, par conséquent, celle des patries contre l'universalisme. Pour nous, chaque homme et chaque nation possèdent une personnalité irréductible. (...)
<br />Le nationalisme, c'est d'abord reconnaître le caractère ''sacré'' que possède chaque homme et chaque femme de notre pays et de notre sang. Notre amitié doit préfigurer cette unanimité populaire qui reste le but final de notre action, ''une prise de conscience de notre solidarité héréditaire et inaliénable''. C'est cela notre socialisme. », et : « Si nous affirmons notre foi socialiste (...), c'est parce que nous sommes à la fois des traditionnalistes et des révolutionnaires. Nous nous inscrivons dans une tradition bien enracinée, qui va de [[Pierre-Joseph Proudhon|Proudhon]] à [[Georges Sorel|Sorel]]. Mais nous savons qu'une révolution sera nécessaire pour leur rester fidèles. (...) Nous ne sommes pas ''socialistes d'abord''. (...) Nous sommes d'abord nous-mêmes, c'est-à-dire des hommes d'une certaine terre, d'un certain peuple, d'une certaine civilisation. Et nous sommes socialistes parce que nous sommes européens. Reconnaissant l'Europe non pas comme une idée abstraite, mais comme une réalité géographique, historique et ethnique. Mais cette réalité européenne, des liens du sang entre tous les Européens, qu'ils soient de l'Est ou de l'Ouest, du Nord ou du Sud (...), ces liens nous obligent à considérer tous les Européens comme nos frères. Et c'est cela le socialisme. (...) On ne saurait être nationaliste sans être obligatoirement socialiste. » (Jean Mabire, ''L'Écrivain, la Politique et l'Éspérance'', Saint-Just, 1966).</ref> », l'écrivain influence par ses articles une génération de militants : « [c'est] sous l'impulsion de J. Mabire que les nationalistes issus de l'[[OAS]] se convertirent à l'Europe des ethnies (ou des peuples) » (cf. [[Pierre-André Taguieff]], ''Sur la Nouvelle Droite. Jalons d'une analyse critique'', « [[Descartes et cie]] », 1994).


Il est l'un des fondateurs à la fin des [[années 1960]] de l'Union pour la région normande avec le député [[Pierre Godefroy]] et [[Didier Patte]], qui donne naissance en [[1971]] au [[Mouvement normand]]. Il est un des fondateurs du [[Groupement de recherche et d'études pour la civilisation européenne|GRECE]] en 1968. Il participe un temps au journal ''[[Minute (journal)|Minute]]'', puis tient une chronique littéraire dans l'hebdomadaire ''[[National-Hebdo]]''. Il fait partie des contributeurs fréquents à la ''[[La Nouvelle Revue d'Histoire|Nouvelle revue d'histoire]]''.
Parmi les fondateurs (avec, entre autres, le député [[Pierre Godefroy]] et [[Didier Patte]]), à la fin des [[années 1960]], de l'Union pour la région normande qui donne naissance en [[1971]] au [[Mouvement normand]] —, il participe également, dans le droit fil de son « tropisme » ethno-européiste et [[paganisme|païen]], à la création du [[Groupement de recherche et d'études pour la civilisation européenne|GRECE]] en 1968. Un temps rédacteur à ''[[Minute (journal)|Minute]]'', l'auteur normand tient jusqu'à sa mort une chronique littéraire dans l'hebdomadaire ''[[National-Hebdo]]''. Et comptait au nombre des fidèles collaborateurs de la ''[[La Nouvelle Revue d'Histoire]]'', dirigée par son vieil ami Dominique Venner.


Marié en [[1952]], veuf en [[1974]], il se remarie en [[1976]]. Il a trois enfants, prénommés [[Halvard Mabire|Halvard]], Nordahl et Ingrid.
Marié en [[1952]], veuf en [[1974]], Jean Mabire, qui s'est remarié en [[1976]], a trois enfants, prénommés [[Halvard Mabire|Halvard]], Nordahl et Ingrid.


Après avoir habité [[Cherbourg]], [[Évreux]], [[Caen]] et [[Chevry (Manche)|Chevry]] (Manche), il réside depuis [[1982]] à [[Saint-Malo]] (Ille-et-Vilaine), dans le quartier de [[Saint-Servan]]. Une Association des Amis de Jean Mabire, présidée par [[Didier Patte]], est domiciliée à [[Boissey-le-Châtel]] (Eure).
Habitant successivement [[Cherbourg]], [[Évreux]], [[Caen]] et [[Chevry (Manche)|Chevry]] (Manche), il s'était installé en [[1982]] à [[Saint-Malo]] (Ille-et-Vilaine), dans le quartier de [[Saint-Servan]]. [http://amis.mabire.free.fr/pages/indexpag.html L'Association des Amis de Jean Mabire], présidée par [[Didier Patte]], est, quant à elle, domiciliée à [[Boissey-le-Châtel]] (Eure).


== Ouvrages ==
== Ouvrages (non exhaustif) ==
*''Thulé, le soleil retrouvé des Hyperboréens'', Paris, Robert Laffont, 1978, nouvelle édition, Lyon, Irminsul, 1999 ; prétend présenter l'histoire des [[Indo-Européens]] et plus spécifiquement des [[Hyperboréens]] et recherche l'énigme des [[Atlantes]] ainsi que le site mystérieux de [[Thulé]]. Il raconte aussi, de manière romancée, l'histoire de la [[Société Thulé]].
*''Thulé, le soleil retrouvé des Hyperboréens'', Paris, Robert Laffont, 1978 ; nouvelle édition, Lyon, Irminsul, 1999 : se veut présentation de l'histoire des [[Indo-Européens]] [[Hyperboréens ]] ») et recherche sur l'énigme des [[Atlantes]] ainsi que sur le site mystérieux de [[Thulé]]. Mabire raconte aussi, de manière romancée, l'histoire de la [[Société Thulé]].


Cet écrivain a consacré sa vie à la [[Normandie]] pour laquelle il a écrit bon nombre d'ouvrages grand public et de vulgarisation, seul ou en collaboration, comme :
L'écrivain a consacré sa vie à la [[Normandie]], pour laquelle il a rédigé, seul ou en collaboration, bon nombre d'écrits grand public et de vulgarisation comme :
*''Heimdal, la revue de Normandie'' ;
*''Heimdal, la revue de Normandie'' ;
*''L'histoire de la Normandie'' ;
*''L'Histoire de la Normandie'' ;
*''La Normandie secrète'' ;
*''La Normandie secrète'' ;
*''Les Vikings à travers le monde'' (éditions L'ancre de marine) ;
*''Les Vikings à travers le monde'' (éditions L'Ancre de marine) ;
*''Les grands marins normands'' {{lire en ligne|lien=http://books.google.fr/books?id=gqpNo4zCvPgC&printsec=frontcover}} ;
*''Les Grands Marins normands'' {{lire en ligne|lien=http://books.google.fr/books?id=gqpNo4zCvPgC&printsec=frontcover}} ;
*''Les ducs de Normandie'' (édition Lavauzelle, collection « destins ») ;
*''Les Ducs de Normandie'', (éditions Lavauzelle, collection « destins ») ;
*''Les Dieux maudits'' (édition Copernic) ;
*''Les Dieux maudits'' ([[éditions Copernic]]) ;
*''Des poètes normands et l'héritage nordique'' ;
*''Des poètes normands et l'héritage nordique'' ;
*''La Mâove'' ;
*''La Mâove'' ;
*''Légendes traditionnelles de Normandie'' {{lire en ligne|lien=http://books.google.fr/books?id=90jQ39YbthMC&printsec=frontcover}}.
*''Légendes traditionnelles de Normandie'' {{lire en ligne|lien=http://books.google.fr/books?id=90jQ39YbthMC&printsec=frontcover}} ;
*''Les solstices. Histoire et actualité'', en collaboration avec [[Pierre Vial]] (édition GRECE).
*''Les Solstices. Histoire et Actualité'', en collaboration avec [[Pierre Vial]] (éditions [[GRECE]]).


Son premier livre, ''Drieu parmi nous'' (édition La table ronde), hommage à [[Pierre Drieu La Rochelle]], paraît en [[1963]].
Son premier livre, ''Drieu parmi nous'' (éditions [[La Table Ronde]]), hommage à [[Pierre Drieu La Rochelle]], paraît en [[1963]].
Son œuvre se composera ensuite pour l'essentiel de récits historiques romancés, souvent reliés à des questions militaires (cf. par exemple ''Commando de chasse'', [[Presses de la cité]], 1976). Ses livres « de guerre » les plus connus restent cependant ceux de sa trilogie consacrée aux Français engagés dans la [[Waffen-SS]] :

*''La [[Brigade Frankreich]]'' ([[Fayard]]) ;
Ensuite son œuvre sera composée pour l'essentiel de récits historiques romancés, et traitera en grande partie des questions militaires comme sous le titre ''Commando de chasse''). Jean Mabire a notamment publié une trilogie consacrée aux Français engagés dans la [[Waffen-SS]] durant la [[Seconde Guerre mondiale]]. Les trois livres se nomment :
*''La [[Brigade Frankreich]]'' (Fayard) ;
*''La [[Division Charlemagne]]'' (Fayard) ;
*''La [[Division Charlemagne]]'' (Fayard) ;
*''Mourir à Berlin'' (Fayard) ;
*''Mourir à Berlin'' (Fayard) ;


Sous le nom d'Henri Landemer :
Sur un sujet voisin, il a publié en 1972 sous le pseudonyme d'Henri Landemer :
* Landemer Henri, ''Les Waffen SS'', Balland, 1972.
*''Les Waffen SS'' (Balland).


Jean Mabire a consacré de nombreux autres ouvrages à l'histoire de la [[Schutzstaffel]] (SS), à l'armée allemande ou à la [[Légion des volontaires français]] (LVF). Comblant un vide éditorial, ces livres, bien documentés mais écrits dans un style journalistique, furent de gros succès de librairie.
Jean Mabire a consacré de nombreux autres ouvrages à l'histoire de la [[Schutzstaffel]] (SS), à l'armée allemande ou à la [[Légion des volontaires français]] (LVF). Comblant un vide éditorial, ces livres, bien documentés mais écrits dans un style journalistique, furent de gros succès de librairie.


De nombreux livres d'histoire militaire :
Parmi ces autres livres d'histoire militaire, on peut mentionner :
*''Les Hors la loi'' ([[1968]], réédité en [[1976]]) ;
*''Les Hors la loi'' ([[1968]], réédité en [[1976]]) ;
*''La Division Wiking'', sur l'histoire d'une division SS.
*''[[5e Panzerdivision SS Wiking|La Division Wiking]]'' ;
*''Les Samouraï'', Balland, Paris, 1971.
*''Les Samouraï'', Balland, Paris, 1971.
*''Les jeunes fauves du Fürher. La [[12e Panzerdivision SS Hitlerjugend|division SS Hitlerjugend]] en Normandie'', Fayard ;
*''Les Jeunes Fauves du Fürher. La [[12e Panzerdivision SS Hitlerjugend|division SS Hitlerjugend]] en Normandie'', Fayard ;
*''Commando de chasse'' (édition Presse de la cité), [[1976]] ;
*''Chasseurs alpins'' (Presses de la cité) ;
*''Chasseur alpins'' (édition Presse de la cité) ;
*''Les Paras du matin rouge'' (Presses de la cité) ;
*''Ungern, le Baron fou'' (Balland, 1973).
*''Les paras du matin rouge'' (édition Presse de la cité) ;
*''Ungern Le Baron fou'', Balland, 1973


Jean Mabire a aussi publié plusieurs volumes sous le titre ''Que lire ?'', articles sur des auteurs décédés (volumes édités par [[Dualpha]]).
Jean Mabire publiait aussi, sous le titre ''Que lire ?'', plusieurs volumes d'articles sur des auteurs décédés (volumes (ré)édités par [[Dualpha]]).


Il écrivit aussi de nombreux ouvrages politiques, dont :
Il écrivit par ailleurs un ouvrage politique :
*''L'Écrivain, la Politique et l'Espérance'' (Saint-Just, collection « Europe », 1966 ; réédité sous le titre ''La Torche et le Glaive'').
*''L'écrivain, la politique, l'espérance'' (Collection Europe).


== Controverses ==
== Controverses ==

Version du 2 août 2008 à 10:00

Jean Mabire (né le 8 février 1927 à Paris et décédé le 29 mars 2006 à Saint-Malo, Ille-et-Vilaine) est un écrivain régionaliste normand et journaliste français proche de l'extrême droite.

Biographie

Né à Paris d'une famille originaire de Bayeux et de Vire, Jean Mabire fait ses études secondaires au Collège Stanislas, où il obtient un baccalauréat philo-lettres, puis entre à l'École nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d'art, tout en militant à l'UNEF (qui n'est alors pas de gauche).

Il débute sa carrière en 1949, en créant la revue régionaliste Viking, qu'il dirige jusqu'en 1955. Il effectue ensuite son service militaire, d'octobre 1950 à octobre 1951, à l'École des troupes aéroportées de Pau où il obtient son brevet de parachutiste. Aspirant au 1er Bataillon parachutiste de choc à Montauban, il en sort sous-lieutenant de réserve.

En 1954, il fonde, à Cherbourg, avec son épouse, un atelier d'art graphique, « Les imagiers normands », qui produit surtout des dépliants touristiques. Rappelé en octobre 1958 pour un an en Algérie, au Centre d'entraînement à la Guerre subversivePhilippeville), où il est affecté au 12e Bataillon chasseurs alpins, à la tête d'un commando de chasse composé aux deux tiers de musulmans[1]. Le soldat est démobilisé en octobre 1959 comme capitaine de réserve. Pour ses états de service, il est décoré de la Croix de la Valeur militaire, de la Croix du combattant et de la Médaille commémorative des opérations de maintien de l'ordre en Algérie.

Jean Mabire contribue en tant que journaliste à de nombreuses publications. En 1956, il débute comme reporter à La Presse de la Manche, puis collabore à Historia, mais aussi à Défense de l'Occident (de Maurice Bardèche), à L'Esprit public (où il est l'adjoint de Philippe Héduy), à Europe-Action (dont, « débauché » par Dominique Venner, il devient rédacteur en chef en mai 1965), puis, par la suite, à Éléments. Se réclamant du « socialisme européen[2] », l'écrivain influence par ses articles une génération de militants : « [c'est] sous l'impulsion de J. Mabire que les nationalistes issus de l'OAS se convertirent à l'Europe des ethnies (ou des peuples) » (cf. Pierre-André Taguieff, Sur la Nouvelle Droite. Jalons d'une analyse critique, « Descartes et cie », 1994).

Parmi les fondateurs (avec, entre autres, le député Pierre Godefroy et Didier Patte), à la fin des années 1960, de l'Union pour la région normande — qui donne naissance en 1971 au Mouvement normand —, il participe également, dans le droit fil de son « tropisme » ethno-européiste et païen, à la création du GRECE en 1968. Un temps rédacteur à Minute, l'auteur normand tient jusqu'à sa mort une chronique littéraire dans l'hebdomadaire National-Hebdo. Et comptait au nombre des fidèles collaborateurs de la La Nouvelle Revue d'Histoire, dirigée par son vieil ami Dominique Venner.

Marié en 1952, veuf en 1974, Jean Mabire, qui s'est remarié en 1976, a trois enfants, prénommés Halvard, Nordahl et Ingrid.

Habitant successivement Cherbourg, Évreux, Caen et Chevry (Manche), il s'était installé en 1982 à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), dans le quartier de Saint-Servan. L'Association des Amis de Jean Mabire, présidée par Didier Patte, est, quant à elle, domiciliée à Boissey-le-Châtel (Eure).

Ouvrages (non exhaustif)

  • Thulé, le soleil retrouvé des Hyperboréens, Paris, Robert Laffont, 1978 ; nouvelle édition, Lyon, Irminsul, 1999 : se veut présentation de l'histoire des Indo-Européens (« Hyperboréens  ») et recherche sur l'énigme des Atlantes ainsi que sur le site mystérieux de Thulé. Mabire raconte aussi, de manière romancée, l'histoire de la Société Thulé.

L'écrivain a consacré sa vie à la Normandie, pour laquelle il a rédigé, seul ou en collaboration, bon nombre d'écrits grand public et de vulgarisation comme :

  • Heimdal, la revue de Normandie ;
  • L'Histoire de la Normandie ;
  • La Normandie secrète ;
  • Les Vikings à travers le monde (éditions L'Ancre de marine) ;
  • Les Grands Marins normands [lire en ligne] ;
  • Les Ducs de Normandie, (éditions Lavauzelle, collection « destins ») ;
  • Les Dieux maudits (éditions Copernic) ;
  • Des poètes normands et l'héritage nordique ;
  • La Mâove ;
  • Légendes traditionnelles de Normandie [lire en ligne] ;
  • Les Solstices. Histoire et Actualité, en collaboration avec Pierre Vial (éditions GRECE).

Son premier livre, Drieu parmi nous (éditions La Table Ronde), hommage à Pierre Drieu La Rochelle, paraît en 1963. Son œuvre se composera ensuite pour l'essentiel de récits historiques romancés, souvent reliés à des questions militaires (cf. par exemple Commando de chasse, Presses de la cité, 1976). Ses livres « de guerre » les plus connus restent cependant ceux de sa trilogie consacrée aux Français engagés dans la Waffen-SS :

Sur un sujet voisin, il a publié en 1972 sous le pseudonyme d'Henri Landemer :

  • Les Waffen SS (Balland).

Jean Mabire a consacré de nombreux autres ouvrages à l'histoire de la Schutzstaffel (SS), à l'armée allemande ou à la Légion des volontaires français (LVF). Comblant un vide éditorial, ces livres, bien documentés mais écrits dans un style journalistique, furent de gros succès de librairie.

Parmi ces autres livres d'histoire militaire, on peut mentionner :

  • Les Hors la loi (1968, réédité en 1976) ;
  • La Division Wiking ;
  • Les Samouraï, Balland, Paris, 1971.
  • Les Jeunes Fauves du Fürher. La division SS Hitlerjugend en Normandie, Fayard ;
  • Chasseurs alpins (Presses de la cité) ;
  • Les Paras du matin rouge (Presses de la cité) ;
  • Ungern, le Baron fou (Balland, 1973).

Jean Mabire publiait aussi, sous le titre Que lire ?, plusieurs volumes d'articles sur des auteurs décédés (volumes (ré)édités par Dualpha).

Il écrivit par ailleurs un ouvrage politique :

  • L'Écrivain, la Politique et l'Espérance (Saint-Just, collection « Europe », 1966 ; réédité sous le titre La Torche et le Glaive).

Controverses

Des critiques ont été émises sur le caractère romancé des ouvrages de Mabire consacrée à la Waffen SS et sur la complaisance de l'auteur envers son sujet. La Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes estime que Mabire doit être rangé parmi les auteurs œuvrant à une « réhabilitation » du nazisme[3] et ses livres ont été retirés du catalogue de la librairie du Mémorial de Caen, suite à une décision de son comité de lecture, qui a estimé qu'ils étaient à l'opposé des objectifs poursuivis par le Mémorial. De fait, la plupart des ouvrages de Mabire (voir ci-dessus) abordent des thèmes proches des préoccupations d'une partie de l'extrême-droite. L'ouvrage Thulé, le soleil retrouvé des Hyperboréens présente ainsi des thèses proches de l'interprétation racialiste du mythe de Thulé[réf. nécessaire].

Notes

  1. « Jean Mabire parmi nous », article de Christian Brosio in Le Spectacle du Monde, juin 2006.
  2. « Le véritable sens de notre lutte apparaît de plus en plus clairement : c'est la défense de l'individu contre les robots et, par conséquent, celle des patries contre l'universalisme. Pour nous, chaque homme et chaque nation possèdent une personnalité irréductible. (...)
    Le nationalisme, c'est d'abord reconnaître le caractère sacré que possède chaque homme et chaque femme de notre pays et de notre sang. Notre amitié doit préfigurer cette unanimité populaire qui reste le but final de notre action, une prise de conscience de notre solidarité héréditaire et inaliénable. C'est cela notre socialisme. », et : « Si nous affirmons notre foi socialiste (...), c'est parce que nous sommes à la fois des traditionnalistes et des révolutionnaires. Nous nous inscrivons dans une tradition bien enracinée, qui va de Proudhon à Sorel. Mais nous savons qu'une révolution sera nécessaire pour leur rester fidèles. (...) Nous ne sommes pas socialistes d'abord. (...) Nous sommes d'abord nous-mêmes, c'est-à-dire des hommes d'une certaine terre, d'un certain peuple, d'une certaine civilisation. Et nous sommes socialistes parce que nous sommes européens. Reconnaissant l'Europe non pas comme une idée abstraite, mais comme une réalité géographique, historique et ethnique. Mais cette réalité européenne, des liens du sang entre tous les Européens, qu'ils soient de l'Est ou de l'Ouest, du Nord ou du Sud (...), ces liens nous obligent à considérer tous les Européens comme nos frères. Et c'est cela le socialisme. (...) On ne saurait être nationaliste sans être obligatoirement socialiste. » (Jean Mabire, L'Écrivain, la Politique et l'Éspérance, Saint-Just, 1966).
  3. Le Patriote résistant, avril 2006.